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conforme à la notion d'identification projective réaliste de Bion. Ainsi, Joseph a mis en évidence la connexion entre l'identification projective et le transfert. Elizabeth Spillius (2007) met en évidence trois idées centrales dans l'usage actuel concernant l'identification projective. D'abord qu'il s'agit d'un fantasme inconscient qui peut être actualisé par une activité évocatrice – mais que cette dernière n'est pas une partie nécessaire de la définition. Deuxièmement, comment toute tentative de distinguer entre « projection » et « identification projective » n'est probablement pas utile. Et troisièmement, le contre-transfert est, dans une large mesure, une réponse aux identifications projectives du patient. Donald Meltzer peut être considéré comme le psychanalyste qui a transmis aux nouvelles générations une synthèse des découvertes de Freud, Klein et Bion dans la pratique clinique et la métapsychologie (Meltzer, 1978). Parmi de nombreux autres, Salomon Resnik (1999, 2006, 2011), Mireille Fognini (2014), José Juis Goyena (2020, 2012), Florence Guignard (2017-2020, 2021), François Lévy (2014) en France ; et Mauro Mancia (1981, 2004, 2006), Claudio Neri (2006, 2013), Fernando Riolo (2019), Antonino Ferro (2017), et Giuseppe Civitarese (2017) en Italie, ont utilisé les développements psychanalytiques de Bion dans leur travail clinique quotidien et continuent à les enseigner dans leurs sociétés psychanalytiques respectives et dans leurs cercles d'influence. En Suède, Johan Norman (2001), Björn Salomonsson et Majlis Winberg-Salomonsson (2014, 2016) ont également développé de nouveaux modes d'application des idées de Bion. (Voir ci-dessous : « L'identification projective dans le travail analytique »). II. B. Les développements nord-américains du concept Aux États-Unis, Otto Kernberg (1987, p. 94), conservant le point de vue de Klein sur l'identification projective en tant que défense pathologique, la décrit comme une séquence en quatre étapes où : (i) le sujet projete des aspects intolérables de son expérience intrapsychique dans un objet récepteur; (ii) le sujet maintient une empathie avec ce qui est projeté ; (iii) le sujet tente de contrôler l'objet dans un mouvement défensif pour contrôler les anxiétés dues à l'expulsion; et (iv) le sujet induit (inconsciemment) dans l'objet ce qui a été expulsé dans l'objet, par une interaction réelle (présente) avec l'objet récepteur. Certains analystes d'Amérique du Nord, travaillant dans une perspective interpersonnelle/relationnelle , en sont venus à considérer l'identification projective comme un processus bidirectionnel qui n'est pas simplement un fantasme (selon Klein) mais implique une réelle interaction entre le patient et l'analyste. Dans le même ordre d'idées, Thomas Ogden (1982), considère l'identification projective comme une forme normale de communication entre le patient et l'analyste qui peut être de nature plus ou moins pathologique selon la nature des contenus psychiques extrudés. Il décrit le processus de la façon suivante : « Le sujet qui effectue une projection a le fantasme principalement inconscient de se débarrasser d'une partie de lui-même non désirée ou en danger (y compris les objets
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