Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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projectives de l'analyste et du patient. Ils se réfèrent à une session analytique comme à un « fantasme » co-constitué.

« On ne saisit pas le fantasme de base d’une séance en comprenant uniquement le fantasme de l’analysant ; il faut appréhender ce que se forme dans la relation analytique entre les deux membres de ce « couple ». [Ce] « fantasme inconscient du champ analytique est fait d'un jeu réciproque particulier d'identifications projectives et introjectives et de contre-identifications […] tous actifs chez l’analysant et chez l’analyste, bien que dans des limites et avec des fonctions et des caractéristiques différentes. » (W. & M. Baranger, 2008)

III. L'IDENTIFICATION PROJECTIVE DANS LE TRAVAIL ANALYTIQUE

L'identification projective est un concept qui désigne la manière préconsciente et spontanée d’approcher l’autre. Elle fonctionne à la fois chez le psychanalyste et chez l'analysant, et n'est pas un outil artificiel que l'analyste pourrait décider de choisir ou de ne pas choisir. Quel que soit son cadre théorique, il y aura entre lui et son patient, un flux continu bidirectionnel d'identifications projectives. L’identification projective est un concept dynamique permettant de décrire les moyens par lesquels une relation humaine se développe, y compris la manière dont se déroule toute relation analytique. En tant que telle, elle facilite la réflexion autour de concepts plus classiques et statiques tels que « le transfert et le contre-transfert », « la névrose du transfert », « la névrose du contre-transfert », etc. De même, l’identification projective met en relief la capacité auto-analytique de l'analyste, en tant qu’auto-observation spontanée et constante de l’impact de ce flux bidirectionnel continu d'identifications projectives, qui examine comment le caractère et la névrose propres de l'analyste peuvent exercer une influence sur l’identification projective, et quel est l'impact des mouvements spécifiques d'identifications projectives du patient sur l'analyste (Joseph, 1987). Ainsi il peut être possible de discerner les propres mouvements défensifs de l'analyste contre la douleur psychique et d'essayer ensuite de détecter à quel objet interne ou à quelle partie du soi du patient l'analyste est identifié projectivement dans ce moment de souffrance, de colère ou de compassion. L'avantage de considérer tout travail analytique en cours, ou toute séance psychanalytique, en termes d'identifications projectives réside dans le meilleur usage qui peut être fait de l'expérience propre de l'analyste en analyse et en auto-analyse pour discerner la nature, l'intensité et la pathologie des identifications projectives du patient, en relation avec les différents objets internes – généralement des objets

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