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refuser à satisfaire les demandes du patient et à remplir effectivement les rôles que [le patient] tend à lui imposer. » « (1973, p. 2). Freud a relevé les dangers du zèle thérapeutique dans ses articles sur la technique (1912- 1914) et a donné la description célèbre de l'analyste agissant tel un chirurgien. Cette dernière comparaison a donné lieu à de mauvaises interprétations et critiques si elle est prise littéralement (comme dans l'idée de l'analyste silencieux). Rycroft (1985) a souligné le fait que l'analyste ne doit pas uniquement donner des interprétations ‘correctes’, mais qu'il lui sera important de faire en sorte que sa relation avec ses patients permette qu'un processus analytique puisse s'y développer. Aron (2001) confirme que l'interaction en analyse est asymétrique. Pour l'une de ces asymétries, bien que les deux participants ne seront pas en mesure de maintenir le cadre simple ou ‘frame’, il en revient à la responsabilité de l'analyste à restaurer le cadre par le biais de l'analyse. C'est une question aussi bien éthique que métapsychologique, liée au devoir et à la fonction de l'analyste. La neutralité et l'abstinence forment également la base de la dimension éthique de l'attitude de l'analyste envers son/sa patient(e) et son travail. Sans une internalisation authentique de ces capacités, les besoins narcissiques de l'analyste pourraient mener à une exploitation de la vulnérabilité du patient. L'étude des violations éthiques (Gabbard et Celenza, 2003) a révélé l'importance et la signification de l'abstinence analytique et de la nécessité constante que l'analyste surveille son propre contre-transfert. Bien que le cadre interne se réfère habituellement à l'analyste, il n'y a cependant aucune raison que cela ne soit pas également pris en compte en ce qui concerne le patient également . La spécificité de la situation analytique se situe dans la volonté du patient à permettre la libre expression de ses affects, conflits et fantasmes inconscients, et la réactivité de l'analyste à l'appréhender. Pour que le patient soit capable d'exprimer ses fantasmes inconscients, il lui sera nécessaire d'être dans un état psychique particulier, pas facile à réaliser, lui permettant d'accepter l'implication qui consiste à essayer de se conformer à la libre association. Selon Freud, cette règle fondamentale consiste à ce que les patients « s'abstiennent de toute réflexion consciente et s'autorisent à s’abandonner eux-mêmes, dans un état de calme concentration, jusqu'à suivre les idées qui leur sont survenues spontanément (involontairement) […] même si elles sont désagréables, trop insensées, peu importantes ou manquent de pertinence » (Freud, 1924, SE:19, p. 195) 12 . De nombreux autres analystes ont exploré et développé leur pensée au sujet de ‘l'attitude analytique’, à la suite de Winnicott et ses concepts de ‘holding’ et d’‘environnement facilitant’, (Winnicott, 1965, Klauber, 1981, Bollas, 1987, Parsons, 2014), par lequel l'analyste s'offre lui- même en tant qu'objet à être utilisé par le patient. Cela a développé le champ de la compréhension du processus analytique, dont le transfert et le contre-transfert et la réaction affective de l'analyste (King, 1978). J. Sandler (1976) a précisé le concept du rôle en résonance de l'analyste, qui concerne la capacité de l'analyste à s'identifier inconsciemment à l'objet interne appartenant au patient et à s'engager dans une mise en action ou ‘énaction’ dans la session. C'est seulement ultérieurement que l'analyste prend conscience de ce qui a eu lieu et qu'il devient capable de formuler une interprétation concernant la signification du fantasme qui
12 NdT : Citation traduite pour cette édition
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