Le Dictionnaire Encyclopédique de la Psychanalyse

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remémoration, de ressentiment et de concepts en voie de développement (Schafer, 1968). En somme, le travail de Freud sur les composantes de l'épreuve de réalité se récapitule ainsi : 1. La capacité de faire la différence entre les perceptions et les idées (dehors/dedans ; perceptions/hallucinations ; Freud, 1895, 1915a) ; 2. L'exactitude de la perception (Freud 1925) ; et 3. L’auto-observation (Freud 1933). La conscience réflexive de David Rapaport (1951) informe et s'apparente à l'ajout, par Hartmann (1947, 1953, 1956), de l' épreuve de la réalité interne . Dans l'ouvrage « Instincts and their Vicissitudes » (« Pulsions et destins des pulsions »), Freud (1915a) infère que le point d’appui pour différencier le dehors du dedans se situe dans la conséquence d'expériences répétées selon lesquelles certains stimuli (externes) sont aptes à être évités par une activité motrice, alors que ce n'est pas le cas pour les excitations pulsionnelles (intérieures). Plus tard, David Rapaport (1950) suggère que protéger l'épreuve de réalité au-delà de la différentiation motrice dépend de cadres de référence conceptuels, spatiaux et temporels. Selon Freud (1911b), une psychose se développe quand l'épreuve de réalité est perdue suite au retrait total des investissements libidinaux des représentations objectales. Une formulation postérieure fondée sur le modèle structurel présume un décrément refoulé/défensif dans l'épreuve de réalité pour se défendre contre l'angoisse et d'autres affects dysphoriques (Arlow et Brenner, 1964). La distorsion de l'épreuve de réalité chez les psychotiques est également attribuée à la négation des perceptions douloureuses des états émotionnels de l'autre (Modell, 1968). Les déficiences relatives à l'épreuve de réalité peuvent provenir d'anomalies relatives à l'observation de soi. Ici, Freud (1923a, p. 28) arrive à distinguer l'épreuve de réalité et l'observation de soi comme des fonctions du Moi, tandis qu’il considère que « l’attitude critique à l’égard de soi-même » , ou l’autocritique, est une fonction des « scrupules de conscience » (Freud, 1914, p. 95 ; 1918) qu'il appela plus tard une fonction du Surmoi (Freud, 1921). La nature intacte du Surmoi est nécessaire pour une épreuve de réalité adéquate (Waelder, 1936b), et dans le cas d'un développement favorable, l'observation de soi, ainsi que la perception/évaluation de soi, deviennent progressivement davantage une fonction du Moi que du Surmoi (Hartmann, 1956 ; Stein, 1966). De manière générale, la pensée fantasmatique inconsciente pourrait être un facteur majeur de distorsion dans le cadre de la perception et de l'épreuve de réalité (Arlow, 1969). Les questions relatives à la réalité font l'objet de discussions dans la plupart des publications de Heinz Hartmann (1964), dont la réalité externe (dans ses propositions relatives à l'environnement moyen prévisible, 1939), et aussi en ce qui concerne les facteurs culturels (1944), les valeurs morales (1956) et l'épreuve de la réalité interne (1947, 1953, 1956). Cette dernière « peut se résumer en termes d' insight , de conscience psychologique et de perception des états internes. Ainsi,

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