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FINANCES NEWS HEBDO / JEUDI 4 AVRIL 2024
ECONOMIE
Si le dialogue social se passe actuellement dans un climat serein, certains acteurs économiques se sont élevés pour protester contre leur non-implication dans les négo- ciations. C’est le cas notamment de la Confédération marocaine des PME-TPE, qui a exprimé son mécontentement pour ne pas avoir été associé au dialogue social. Abdellah Fergui, président de la Confédération, a affirmé que « la hausse des salaires, notamment celui du SMIG à 5.000 DH, va impacter sérieusement les entre- prises, puisque sur les 14.000 faillites d’entreprises recensées annuellement, 99% concernent les TPE -PME» . Et de poursuivre : «notre tissu est fragile et ne peut appliquer certains engagements sans avoir de la visibilité. Le gou- vernement n’a pas respecté ses engagements, dont l’octroi de 20% de la commande publique aux PME-TPME». Pour trouver un compromis, le gou- vernement est contraint de jouer à l’équilibriste entre les différentes parties. La hausse des salaires des fonc- tionnaires implique une nouvelle charge pour les finances publiques qui sont déjà mises à rude épreuve. Rappelons que pour apaiser la grogne des enseignants, l’Exécutif va devoir débloquer pas moins de 9 milliards de DH sur deux ans. En outre, l’Etat doit respec- ter d’autres engagements budgé- tivores, notamment la reconstruc- tion due au séisme d’Al Haouz, le programme d’investissement dans les infrastructures en prévision de la Coupe d’Afrique des nations en 2025 et la Coupe du monde en 2030, sans compter les autres chantiers structurants à gros bud- get, à l’image de la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO). Dans le privé, le patronat a mani- festé une certaine flexibilité quant à une possible augmentation des salaires, mais à un niveau accep- table par ses instances. «Le coût compétitif de la main- d’œuvre marocaine est l’un des avantages qui attire les investis-
de 60%. Cette proposition devrait être rejetée catégoriquement par le patronat ainsi que par le gou- vernement, ce dernier s’efforçant de mettre en relief les avantages comparatifs du Royaume» , sou- ligne Mohamed Amrani, professeur d’économie à l’Université Hassan II de Casablanca. ◆
La hausse des salaires des fonctionnaires implique une nouvelle charge pour les finances publiques qui sont déjà mises à rude épreuve.
seurs, particulièrement le secteur industriel. Le SMIG étant actuelle- ment fixé à 3.111 DH, une hausse de 5% est plausible, mais elle devrait
ne pas satisfaire les revendications de certains syndicats qui récla- ment un salaire minimum à 5.000 DH, soit une augmentation de plus
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