(38,9%), l’Espagne (13,1%) et les Pays-Bas (9,9%). Actuellement, les produits maro- cains ont réalisé des percées remar- quables dans de nouveaux marchés comme la Russie, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique et les pays du Golfe. Ils séduisent par leur qualité et aussi leurs prix compétitifs. Mais cette percée est vulnérable et peut s’arrê- ter sous l’effet de différents facteurs. Pour faire face à la concurrence des autres pays, notamment méditerra- néens, les professionnels du secteur sont confrontés à plusieurs défis, dont entre autres, le recrutement d’une main-d’œuvre qualifiée. Malgré le lancement de plusieurs programmes de formation, tant au niveau de l’OFPPT que des écoles et instituts spécialisés, certaines filières n’arrivent pas à trouver les profils demandés et sont contraintes de faire appel à des étrangers. «Le secteur agroalimentaire pro- gresse, mais avec un faible niveau. Nos opérateurs sont restés concentrés sur les marchés traditionnels à cause d’une culture essentiellement euro- péenne. Ils ne veulent pas prendre de risques et n’ont pas su profiter des accords de libre-échange conclus par exemple avec les Etats-Unis, qui est un marché immense présentant des opportunités gigantesques. Ce n’est
pas seulement la promotion des produits marocains qui peut nous assurer des débouchés. Il y a une forte concentration au niveau de notre offre. Nos produits sont bons et appréciés, mais ils sont en revanche mal valorisés. D’où l’idée d’opter pour un travail de packaging. Certains pays concurrents directs du Maroc comme l’Espagne, l’Egypte, la Tunisie ou la Turquie exposent dans les salons sous un même label, ce qui permet une identification des pro- duits et une promotion plus large» , souligne Hassan Benabderrazik, économiste, consultant et ancien secrétaire général du ministère de l’Agriculture. «Dans certains marchés comme l’Europe, les consommateurs optent de plus en plus pour les produits bio qui contiennent moins d’addi- tifs. S’adapter à cette tendance a un coût. Pour répondre au cahier des charges de leurs clients, les expor- tateurs de produits alimentaires doivent également respecter certains engagements, comme l’obligation de
réduire l’empreinte carbone. Cela implique un changement de busi- ness model qui provoque un effet domino sur l’ensemble de la chaîne de valeurs», ajoute-t-il. Dans sa démarche de diversifi- cation des débouchés en dehors de l’Europe, le gouvernement a, dans sa politique de promotion des produits marocains, ciblé des marchés à fort potentiel de crois- sance à l’image de la Russie, du Japon et de l’Amérique du Nord. Mais les entreprises exportatrices demeurent confrontées à d’autres difficultés qui ne sont pas liées à la production. «Nous rencontrons des fluctuations de certaines devises comme le Rouble, le Dollar canadien ou la Livre ster- ling. Il y a aussi des problèmes de recouvrement, car si un client fait défaut, surtout les grands comptes, les dégâts sont terribles. L’assurance pour sa part ne joue pas le jeu correctement» , indique Kacem Bennani Smires, PDG du groupe Delassus.
Les exportateurs vers la Russie ont été impactés par des problèmes de recouvrement et de dépréciation du Rouble.
Les opérateurs marocains font face à une concurrence acharnée des autres produc- teurs des pays méditerranéens.
L’Afrique, un potentiel de croissance
L’Afrique constitue un important gisement et un relais potentiel de croissance pour l’économie marocaine en raison de son accroissement démographique, son urbanisation accélérée, ainsi que l’élargissement soutenu de sa classe moyenne, faisant évoluer le modèle des économies africaines vers un développe- ment plus ancré sur la demande intérieure. Pour tirer profit de cette dynamique africaine, le Maroc bénéficie de plusieurs atouts d’ordre géographique, culturel, historique, socioéconomique et politique lui permettant de renforcer ses liens commerciaux avec les pays du continent, notamment dans le domaine des exportations agroalimentaires. Pour rappel,12 pays africains concentrent plus de 76,2% des exportations agroalimentaires marocaines vers le continent, avec une prédominance pour la Guinée (14%), suivie de la Mauritanie (13,6%), de l’Algérie (8,9%), de la Tunisie (8,5%), du Sénégal (8,3%) et de la Libye (7,5%). Ces pays sont situés en Afrique du Nord et de l’Ouest. Cela montre que certains marchés à fort potentiel comme l’Egypte, l’Afrique de l’est, australe et du sud sont très peu investis.
35 HORS-SÉRIE N°43 / FINANCES NEWS HEBDO
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