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ECONOMIE
DU 31 AOÛT AU 9 SEPTEMBRE 2020 FINANCES NEWS HEBDO
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Industrie automobile
Le manque à gagner pourrait atteindre 33 Mds de DH en 2020 Policy Center for the New South sou-
ligne l’intérêt de prendre en considération la dimension de l’actionna- riat étranger pour l’analyse de la perfor- mance nette des secteurs à l’exportation.
◆ Le secteur continue de subir de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire. ◆ Les pertes s’élèveraient à 3% du PIB en 2020.
même que l’état d’ur- gence soit décrété, les exportations nationales liées au secteur auto- mobile avaient reculé de près de 25% par rapport à la même période de 2019. Ce recul a concer- né les produits finis comme l’assemblage (-36%), les semi-pro- duits comme le câblage (-26%) et enfin les pro- duits d’intérieur du véhi- cule et sièges (13%). « A fin mai, l’atonie du secteur automobile s’est davantage concrétisée et la baisse des exporta- tions est passée à près de 40%, de manière
Par S. Kassir (Stagiaire)
L a pandémie liée à la Covid- 19 a fortement impacté l’indus- trie automobile mondiale, y compris celle du Maroc. Le think tank Policy Center for the New South a fait un focus sur le sujet, dans un document inti- tulé « Industrie automo- bile nationale face à la Covid-19 : Faut-il se pré- occuper de l’impact sur le compte courant ? ». Durant les 3 premiers mois de l’année, avant
à première vue, la balance commerciale et le compte courant de manière générale devraient subir un choc majeur et faire face à une perte conséquente des recettes à l’expor- tation, d’autant plus que le secteur automo- bile s’est érigé depuis ces 6 dernières années en une locomotive de croissance des exporta-
tions et est également le premier des secteurs exportateurs, devant les activités classiques d’agro-industrie et de phosphates et dérivés. Pour autant, l’effet net de la contre-perfor- mance du secteur sur les équilibres externes est à relativiser et peut être moins prononcé, pour deux raisons prin- cipales, estime le think tank. La première est rela- tive au positionnement du Maroc en haut de la chaîne de production, faisant de lui un importa- teur de produits intermé- diaires, surtout pour les activités d’assemblage. Ainsi, tout ajustement à la baisse du chiffre d’af- faires à l’exportation se traduirait par une réduc- tion proportionnelle des intrants importés. La deuxième raison, pour- suit le document, est liée à la prépondérance du capital étranger dans l’écosystème de l’in-
plus prononcée pour les produits intermédiaires (…). Si le secteur clô- ture l’exercice 2020 sur la même contre-per- formance, le manque à gagner pour le sec- teur automobile franchi- rait les 33 milliards de dirhams, ou l’équivalent de 3% du PIB », estime Policy Center for the New South. Selon ce document,
Le Maroc, premier marché de la région MENA
Bien que la pandémie du coronavirus l’ait impactée, l’industrie automobile nationale garde toujours ses atouts. En effet, grâce à de «solides perspectives de croissance de la production», de faibles coûts de main-d'œuvre et une politique industrielle active, le Maroc est le «premier marché de la région Moyen- Orient et Afrique du Nord (MENA) dans l’indice de risque/récompense de la production automobile», sou- ligne Fitch Solutions dans un classement publié récemment. La croissance de la production des véhicules, la capacité de leur fabrication, le risque logistique et la force de sa politique industrielle sont autant de facteurs qui font de l’industrie automobile au Maroc le marché le plus attractif au niveau de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. La notation finale du Maroc dans le classement de Fitch est de 44,7% sur 100. Dans le détail, le Royaume a obtenu un score de 83,9% sur 100 pour sa production de véhicules, soit le score le plus élevé, suivi de celui du coût de la main-d’œuvre (66,1%). La capacité du secteur manufacturier national obtient 35,7% et le risque logistique, en raison de sa fai- blesse, a obtenu le score le plus bas, soit 32,1% sur 100, d’après Fitch Solutions.
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