Express_2015_02_27

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Un grand élan de générosité à l’école Le Sommet

CHANTAL QUIRION chantal.quirion@eap.on.ca

lement de façon très généreuse. Mardi soir, c’était au tour de la classe de musique de montrer sa solidarité en organisant un souper spaghetti. «Ce sont les élèves qui ont dit qu’ils voulaient faire quelque-chose», a indiqué l’enseignante de la concentrationmusique, Isabel Rodrigue, lors du souper, très fière de voir autant de gens attablés. La classe de nutrition a elle aussi participé en cuisinant la sauce et cer- tains élèves ont offerts quelques chansons pour agrémenter l’événement. «On a une communauté extrêmement généreuse. C’est dans des moments comme ça qu’on voit l’importance d’être soudés les uns les autres», a pour sa part fait valoir Mme Laflamme. La famille Brisebois-Lamothe était au grand complet. Les plus petits, Alexy, deux ans et Wylliam, cinq ans, se promenaient parmi les grands, à l’aise, jouant au ballon dans le corridor, ou dansant au son de lamu- sique, préservés du drame par leur parents. «Il y a bien du monde que je ne connais pas ici et pourtant ils sont là pour nous. En ce moment, ça fait toute la différence», a réagi Karine Brisebois. La famille du couple est à l’extérieur, cer- tains sont venus pour le souper cependant. Autrefois de la région de Blainville, la famille Brisebois-Lamothe s’est installée à Hawkes- bury il y a cinq ans, à lamême époque où elle achetait la maison de la rue Abbott. vail, semble-t-il. Mais cette journée-là, les membres de la famille n’avaient que les vêtements qu’ils portaient comme effets personnels et Wyl- liam avait eu la bonne idée de traîner son chien en peluche préféré avec lui. La Croix- Rouge les a dépannés avec de l’argent pour la nourriture, mais c’était le seul service disponible. «On a appelé le 211mais comme c’était une journée fériée, tout était fermé partout.» Depuis, la famille vit au Best Western à Hawkesbury. Mme Brisebois pense pou- voir emménager dans leur nouveau loge- ment cette fin de semaine, mais ce qu’elle a trouvé n’est pas nécessairement l’idéal. Il n’y a qu’une garde-robe pour les effets de toute la famille. Les meubles de rangement seront donc parmi ses priorités. Ne sachant plus trop sur quel pied danser avec l’assu- reur, cette dernière n’en apprécie que plus la compassion de la communauté qui n’a pas attendu uneminute pour leur venir en aide. «C’est beau de voir combien les gens se tiennent ici. Il y a des gens qui nous ont offert d’aller vivre chez eux, des gens nous ont donné des vêtements et une dame de Saint- Bernardin m’a offert de garder les enfants pour que je me repose. Je suis tellement fatiguée, que je pense que je vais accepter.» Pour la famille qui venait de traverser l’épreuve du cancer avec le petit Wylliam qui est en rémission depuis un an, c’est une autre grosse bouchée dure à avaler, mais ils sont faits de l’étoffe des battants. «On est habitué. C’est dur là, mais on se dit que ça va nous faire apprendre autre chose, que ça va nous faire grandir.»

Environ 140 personnes sont venues par- tager leur souper avec la famille Brise- bois-Lamothe de Hawkesbury, mardi soir à l’École secondaire publique Le Sommet, exprimant leur appui à ces gens qui ont presque tout perdu dans un incendie, le 16 février. En plus des profits amassés avec le souper qui sont à déterminer et à remettre, 1115$ ont été donnés en espèces et en cartes-ca- deau, 361$ ont été remis par le gouverne- ment des élèves auxquels s’ajoutent 300$ provenant de la vente des pâtisseries. Les gens ont été très généreux et la famille s’est montrée très reconnaissante. L’aîné des trois enfants, Samuel, fréquente Le Sommet. Depuis le sinistre, il assiste à

La famille Brisebois-Lamothe lors du souper spaghetti pour leur venir en aide, le 16 février à l’École secondaire publique Le Sommet. Ci-dessus, Danny Lamothe et son fils Wylliam, l’organisatrice du souper, l’enseignante Isabel Rodrigue avec Wylliam Lamothe sur son dos, Karine Brisebois et la directrice du Sommet, Anne Laflamme, entourent l’aîné, Samuel Lamothe.

une véritable mobilisation au sein de son école. La directrice Anne Laflamme amis un véritable réseau d’entraide en place, faisant du Sommet le quartier général pour recevoir les dons destinés à la famille. Une classe sert à entreposer la vaisselle, la literie et autres biens destinés à cette famille éprouvée. Aus- si, Mme Laflamme est en contact permanent avec les parents, Danny Lamothe et Karine Brisebois et tente de les aider, du mieux qu’elle peut, en informant ses connaissances des nombreux besoins particuliers de la famille. Elle a même contribué personnel-

Foire

L’après-incendie, un dur moment à passer

CHANTAL QUIRION chantal.quirion@eap.on.ca

Visiblement fatiguée après une semaine d’enfer à chercher des vêtements et des meubles d’occasion à travers les démarches avec l’assureur et la recherche d’un loge- ment, Karine Brisebois ne cherche pas à cacher son épuisement. «Je pense que je vais faire une dépression. Pour l’assurance, j’abandonne, je vais laisser Danny s’en occuper, car je n’ai plus la force. Le plus important, ce sont les enfants, qu’ils retrouvent un équilibre le plus vite possible.» Lorsqu’ils sont revenus à lamaison sur la rue Abbott, le 16 février dernier, ils ont com- mencé à apercevoir la fumée, pour réaliser que c’est chez eux que les pompiers inter- venaient. Le couple était avec les deux plus jeunes avec qui ils avaient célébré la Journée de la famille au Complexe sportif. À la déso- lation s’est alors ajoutée la panique, Samuel avait couché chez un ami et ne répondait pas sur son cellulaire. Était-il rentré à lamaison dans l’intervalle? L’angoisse a été terrible, a rapporté Mme Brisebois en confiant que le soulagement a été aussi intense lorsqu’elle a fini par le rejoindre. La Journée de la famille n’aura plus jamais lamême signification pour ces gens qui ont perdu deux compagnons, ce jour-là, Magui et Miquette, les deux chiens de la famille, sans parler de presque tous leurs biens et du sentiment d’avoir un chez-soi. Au nombre des rares choses récupérées, Mme Brisebois se réjouit d’avoir pu retrouver les cendres de son père, conservées dans une statuette d’ange-gardien. Celui-ci a bien fait son tra-

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