Carillon_2018_06_21

DOSSIER

LA TRAITE DES FEMMES, UNE DURE RÉALITÉ

Linda Smith du Service aux victimes Prescott-Russell et Mélanie Rioux du Centre Novas-CALACS s’adressent à la centaine de personnes réunies à la Légion de Hawkesbury, lors d’une conférence sur la traite qui a eu lieu le jeudi 31 mai. —Michel Lamy

offerts aux victimes dépendent de leurs besoins. « Trouver un hébergement d’urgence, les mettre en sécurité, faire enlever un marquage, a élaboré Mme Rioux. Récupérer leurs pièces d’identité, trouver des vêtements, de la nourriture, un logement (…) réintégrer le marché du travail. » Souvent s’ajoute à cela des soins médicaux, du soutien psychologique, un traitement des dépendances, du soutienau niveau de l’immigration, le retour dans leur milieu d’origine si elles le souhaitent…Les demandes et les besoins sont réellement très vastes. Il existe pratiquement autant

de besoins qu’il y a de femmes et de filles victimes. Des représentantes des organismes suivants étaient présentes au dévoilement du guide : Action ontarienne contre la violence faite aux femmes, Ontario au Travail, Valoris, Maison Interlude House, la PPO, Conseil scolaire de district catholique de l’Est ontarien, 211, Conseil des écoles publiques de l’est de l’Ontario, Association canadienne de la santémentale, Services sociaux, Projet Nos Filles et Coalition de Prescott-Russell pour éliminer la violence faite aux femmes.

ayant été victimes de la traite, 50%d’entre elles avaient été recrutées entre l’âge de 9 et 14 ans. La majorité des prostituées adultes ont commencé quand elles étaient mineures et leur taux de mortalité est quarante fois plus élevé que la moyenne. Lors de la conférence du Centre Novas- CALACS, une vidéo produite par le Service aux victimes Prescott-Russell a été dévoilée. Celle-ci présentait des témoignages de femmes ontariennes ayant vécu la traite et d’un trafiquant qui expliquait le processus de recrutement des jeunes filles vulnérables de la société. Dans la vidéo, une jeune femme a confessé s’être introduite dans cemilieu à son insu alors qu’elle était adolescente. Elle et son amie trouvaient leur vie ennuyante. Elles ont fait la connaissance d’hommes un peu plus âgés qu’elles, qui eux n’avaient rien d’ennuyant à leurs yeux. Ils avaient de belles voitures, de l’argent. Une autre victime a aimé recevoir l’attention d’un jeune homme qui travaillait à l’épicerie du coin, attention qu’elle ne recevait pas à la maison, car elle faisait partie d’une grande famille. C’est comme cela que tout a commencé. Ça s’est terminé quand il l’a frappée avec sa voiture alors qu’elle essayait de s’enfuir de celui qui la battait souvent. Ensemble, ils étaient censés aller en Grèce. Mais les policiers ont découvert par la suite que le traiteur n’avait acheté qu’un seul billet de retour, pour lui-même. Il aurait vendu sa protégée à un autre trafiquant de ce pays. En fait, plusieurs femmes qui avaient été sous l’emprise de cet individu n’ont jamais été revues. Anne Jutras, directrice générale du Centre Novas-CALACS, animait la rencontre. Avec l’appui de Mme Rioux, elles ont présenté un nouveau guide qui a comme objectif de mieux outiller les intervenantes. Le guide définit, entre autres, la traite, les cibles des trafiquants, les lieux et techniques de recrutement, le profil d’un trafiquant. Il comporte également différentes sections qui portent sur l’aspect légal de la traite, les signes avertisseurs, les attitudes aidantes à adopter et les attitudes négatives à éviter. Au Centre Novas-CALACS, les services

MICHEL LAMY michel.lamy@eap.on.ca

La traite des femmes est non seulement un fléau dans le monde, mais elle l’est également dans les Comtés unis de Prescott et Russell. Une centaine d’intervenantes qui œuvrent dans la prévention de la violence faite aux femmes s’étaient réunies à la Légion de Hawkesbury, le 31mai dernier, pour en apprendre davantage sur cette problématique. La rencontre était organisée par le Centre Novas-CALACS et le Service aux victimes de Prescott-Russell. « Malheureusement, en ce qui concerne la traite, nous sommes situés entre Montréal et Ottawa. Les autoroutes sont proches. Cela facilite la tâche aux trafiquants pour le recrutement, a expliqué Mélanie Rioux, responsable du Projet LBGTQui? pour le compte de Novas-CALACS. « Nous n’avons pas de statistiques locales comme telles sur la traite, a-t- elle poursuivi. Les femmes victimes de violence passent souvent d’un milieu violent à un autre. Certains trafiquants vont jusqu’àmarquer leurs victimes pour les identifier comme leur propriété. Ce n’est pas toujours facile de préciser la nature des cas. » Selon Amnistie internationale soutient que la traite comprend, au minimum, la prostitution ou d’autres formes d’exploitation sexuelle, le travail ou les services forcés, l’esclavage ou les pratiques analogues à l’esclavage, la servitude ou même le prélèvement d’organes. Elle implique souvent le transport des personnes d’un pays ou d’une ville à l’autre. Les Nations Unies estiment que 30 millions de personnes, surtout des femmes et des filles, sont victimes de traite humaine à travers le monde. Au Canada, l’âge de recrutement dans la prostitution est autour de 14 et 15 ans. Selon un sondage auprès de femmes autochtones

AUTOMOBILE

ROCH PERREAULT ET SA PONTIAC SILVER STREAK 1949

Le Carillon a le plaisir de publier périodiquement une photo d’un membre du Club d’autos Hawkesbury avec son véhicule. Cette semaine, nous mettons en vedette Roch Perreault de Lefaivre et sa Pontiac Silver Streak 1949, couleur bourgogne. Il s’agit d’un cadeau que lui a fait sa soeur, Diane Lepage, il y a cinq ans. Mme Lepage a payé 2500 $ pour la voiture en 2013, ce qui est le même prix que le concessionnaire l’a vendu en 1949. « La Silver Streak est originale et c’est ainsi que je veux la conserver, a dit M. Perrault. » Le fier propriétaire peut encore trouver des pièces usagées sur le marché. « J’ai changé le radiateur et un tambour de frein arrière. Le tambour a saisi et le feu a commencé à prendre. Heureusement, j’ai arrêté à temps, ce qui a réduit les dégâts. La peinture de l’aile a souffert un peu, mais c’est tout. » Le moteur est un six cylindres à plat de 239po 3 (3,9L) et un système électrique de 6V. Ces moteurs fiables de la division Pontiac ont vu le jour en 1926. —photo Michel Lamy

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