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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 17 FÉVRIER 2022
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l’international. Les 16 Mds de DH mobilisés au titre du budget de la Caisse de compensation, et brandis à chaque fois par l’Exé- cutif lorsqu’il est interpellé sur le problème du pouvoir d’achat, n’empêchent pas les ménages de ressentir le renchérissement du coût de la vie. Car il faut rappe- ler que ce montant ne garantit que la stabilité des produits sub- ventionnés, à savoir la farine, le sucre et le gaz butane. Or, comme le précise Bouazza Kharrati, pré- sident de la Fédération marocaine des droits des consommateurs, «le panier de la ménagère le plus élémentaire compte au moins une quarantaine de produits de large consommation». Et face aux tensions persistantes sur les cours des matières pre- mières à l’international, il faut s’at- tendre à une hausse généralisée des prix au niveau national de façon plus soutenue. Ce qui va contribuer à davantage rogner le pouvoir d’achat des Marocains, lesquels se plaignent déjà de la flambée des denrées de première nécessité et des prix à la pompe. D’ailleurs, l’Association marocaine de transport et de la logistique (AMTL) a signifié, lundi 14 février, son ras-le-bol, invitant «ses membres à relever leurs tarifs de transport de 20% afin de pallier la hausse du prix du gasoil, tarifs qui stagnent depuis 2015, année de la fin de la subvention du prix du carburant» . Le lendemain, elle s’est rétractée et a demandé à «ses membres d'annuler ladite augmentation, l'association étant en contact avec les autorités gou- vernementales afin de trouver une solution optimale aux problèmes rencontrés par les transporteurs» . Cela témoigne des tensions actuelles, qui remettent sur le tapis la fameuse libéralisation des prix des hydrocarbures. Cette flam- bée des prix à la pompe est en effet le revers d’une décision prise en 2015, période durant laquelle les cours du pétrole étaient au plus bas et tournaient autour de 37 dollars le baril à cause de la surabondance de la production.
La donne a maintenant changé. Mardi matin, le cours du Brent se situait à 95,57 dollars le baril, sur fonds de tensions politiques en Europe de l’Est (Russie – Ukraine). Selon certains experts, il pourrait même atteindre la barre symbo- lique des 100 dollars cette année. Dans pareil contexte, les distri-
buteurs ne se font pas prier pour répercuter la hausse des cours du baril de pétrole sur les prix à la pompe; ce qu’ils font avec beaucoup de parcimonie quand, à l’inverse, le pétrole chute. Dans certaines régions du Maroc, le gasoil atteint actuellement 11 DH le litre, alors que l’essence sans
plomb est à un peu plus de 12,5 DH le litre. Clairement, la facture devient de plus en plus salée pour les citoyens. Lesquels s’étonnent de l’inertie du gouvernement, spec- tateur passif devant ce renché- rissement des prix qui nourrit une insidieuse grogne sociale. ◆
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