FNH N° 1054

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BOURSE & FINANCES

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 10 FÉVRIER 2022

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Reporting extra-financier

◆ Omar Amine, associé fondateur du cabinet de Conseil OFINANCE, livre un diagnostic détaillé sur le reporting extra- financier au Maroc et propose des pistes pour converger vers les standards internationaux. Détails. Comment converger vers les standards internationaux

a indiqué François Lenoir, associé fondateur de Conso & Co. Omar Amine, associé fonda- teur du cabinet de Conseil OFINANCE, a pour sa part livré un diagnostic détaillé et a proposé des pistes pour converger vers les standards internationaux. Il a d’entrée de jeu rappelé que le cadre réglemen- taire marocain est moins étoffé et sophistiqué qu’en France. Les entreprises non cotées n’ont aucune obli- gation d’avoir un reporting extra-financier. «Au Maroc, on a fait un choix d’effica- cité et de rapidité d’aller vers les entreprises faisant appel public à l’épargne à travers la circulaire de l’AMMC. On y retrouve plus ou moins les standards internationaux notamment l’obligation de se baser sur un référentiel international» , explique-t-il. Car, pour diffuser les don- nées les plus pertinentes en matière de RSE et répondre aux attentes des parties pre- nantes, les entreprises faisant appel public à l’épargne au Maroc utilisent les principaux référentiels internationaux qui permettent d’assurer une cer- taine standardisation. «54% des émetteurs utilisent le référentiel ISO 26000, alors que 46% utilisent les Global Reporting Initiative GRI, et 2 banques le reporting inté-

gré, qui permet de conci- lier les deux aspects finan- cier et extra-financier dans une logique de création de valeur» , nous apprend le fon- dateur de O Finance. «Concrètement, sur 90 émet- teurs, la moitié assure une bonne qualité de communi- cation et l’autre est en phase d’apprentissage», estime-t-il. État de l’art du reporting extra-financier au Maroc Le premier constat relevé par Omar Amine est que la trajectoire de réforme euro- péenne basée sur les initia- tives privées et de longues périodes d'expérimentation/ d'acclimatation/encadrement réglementaire des entreprises, a conduit à un foisonnement des normes et de référentiels et une complexité du chantier actuel d'harmonisation euro- péenne. Est-ce le bon bench- mark à suivre au Maroc ? Pour O. Amine, «sur les 5-10 pro- chaines années au Maroc, ce n’est pas le bon benchmark à suivre. Pour la simple raison qu’aujourd’hui, nous n’avons ni le temps, surtout avec des échéances comme 2023 (taxe carbone pour les entreprises marocaines), ni les moyens suffisants en ressources». Il souligne aussi l’absence d'initiatives publiques concrètes pour le développe- ment du reporting extra-finan- cier hors marché des capitaux

Le reporting extra- financier constitue un fondement important de la politique RSE de l’entreprise vis-à- vis de ses parties prenantes.

nisation. Il constitue un fonde- ment important de la politique de responsabilité sociétale de l’entreprise vis-à-vis de ses parties prenantes. Pour faire le point sur ce sujet d’importance, l’Association marocaine des consolideurs financiers a organisé récem- ment un webinaire sous le thème : «Reporting extra- financier : état des lieux au Maroc et convergence vers les standards internationaux». Sous d’autres cieux, notam- ment en France, «la mise en œuvre du reporting extra- financier s’est faite via une prise de conscience pro- gressive. En analysant des contraintes, mais aussi des opportunités, par l’implica- tion croissante des directions financières et également par la pression de la finance verte» ,

Par Y. Seddik

C’ est un exer- cice de com- mu n i c a t i o n assez nou- veau (et par- fois contraignant) pour les émetteurs marocains. Le reporting extra-financier peine à se démocratiser chez les entreprises faisant appel public à l’épargne. A ce jour, à peine 90 émetteurs s’y sou- mettent. Le reporting extra-financier se définit comme la commu- nication par une entreprise d’informations sociales, envi- ronnementales, sociétales et de gouvernance, contribuant ainsi à une meilleure trans- parence sur ses activités, ses caractéristiques et son orga-

A date d’au- jourd’hui, le reporting

extra-financier est limité à 90 sociétés faisant appel public à l'épargne, sans obligation de vérification ou de certification.

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