Le microcrédit est adapté aux financement des AGR.
frais de la perte du pouvoir d’achat des consommateurs. « Nos clients souffrent économiquement et cela engendre du risque pour le sec- teur », confie notre source. Précisons que les pertes de pro- duction, assimilées aux créances en souffrance, entre 2017 et 2018 ont tourné autour de 3,2%. L’aspect positif qu’il convient de souligner est que le microcrédit, qui diffère du crédit à la consommation, carac- térisé par un rythme de renouvel- lement plus rapide, attire chaque année près de 200.000 nouveaux clients. A noter que certains clients se suffisent du premier microcrédit déjà contracté et qui leur a permis de mettre en place une AGR. A l’évidence, le nombre de nouveaux clients par an corrobore tout de même le dynamisme de la branche du microcrédit au Maroc. u
du financement de la TPE. Notre interlocuteur concède que réussir ce pari nécessite une phase d’apprentissage, tout en se dotant de ressources qualifiées. « Le finan- cement de la TPE diffère de ce que l’on fait habituellement. Ce créneau est à mi-chemin entre le microcré- dit et la banque », précise-t-il. 2019, une année de croissance faible mais soutenable Au registre de la croissance et des performances, 2019 ressemble à l’année 2018. Les professionnels parlent de stagnation et d’une progression faible mais soutenable, à l’image de l’économie nationale pour les années 2018 et 2019. Le secteur, arrivé à maturité, a besoin d’outils et d’instruments nouveaux pour croître de façon beaucoup plus soutenue. Par ailleurs, la branche fait les
petite révolution. La Loi de Finances 2019 a en effet acté le rehausse- ment du plafond de microcrédit distribué par les AMF au profit des TPE et des porteurs de projet. Celui- ci est passé de 50.000 à 150.000 DH. Interrogé sur l’impact de cette mesure, une requête des opérateurs économiques depuis des années, le DG de Al Amana Microfinance rétorque : « La mesure est sortie au Bulletin officiel en juillet 2019. En réalité, avec l’été, nous n’avons eu qu’un trimestre pour apprendre et s’investir dans cette nouvelle activi- té qui est le financement des TPE ». A ce titre, Al Amana Microfinance, qui a déjà octroyé des prêts de 150.000 DH, est accompagnée par un cabinet de conseil pour tirer profit de ce nouveau créneau. L’association est également pré- sente sur une plateforme de fin- tech marocaine, spécialisée dans le financement du fonds de roule- ment, destiné aux TPE, pénalisées par les délais de paiement. Al Amana Microfinance compte aussi ouvrir des centres d’affaires pour cette catégorie d’entreprises, dans la perspective d’apprendre sur un portefeuille limité d’entreprises, avant de prendre sa part de marché sur cette activité prometteuse, celle
Il semblerait que la loi en cours de préparation par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’Administration et la Banque centrale devrait prendre en compte les doléances des professionnels du microcrédit qui veulent, entre autres, la transformation du statut des associations en banques de microfinance. Ce qui permettra l’entrée de nouveaux actionnaires et d’investisseurs, avec à la clef l’accélération de la dynamique de l’activité. Une mutation de statut en vue
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
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