F. N. H. : En dépit de cet essor industriel, certains observateurs pensent que le capital marocain est peu présent dans le secteur. Partagez-vous cette opinion ? H. A. : Tous les équipementiers qui ont choisi de s’installer au Maroc ont créé des entreprises de droit marocain, ils emploient des Marocains et paient leurs impôts au Maroc. Nous sommes toujours dans la phase de développement des écosystèmes qui nécessitent avant tout un savoir-faire, une maîtrise des marchés pour des activités de pointe. Il ne faut pas oublier que le secteur auto- mobile est très concurrentiel. Les inves- tisseurs recherchent un environnement adéquat pour leur activité, sinon ils vont ailleurs. Quand une entreprise s’implante au Maroc, elle s’appuie sur d’autres sociétés marocaines, soit pour son approvisionnement, pour sa logistique ou autres. Au fur et à mesure du déve- loppement industriel, les investisseurs marocains seront également intéressés par le secteur. Il y a quelques années, le Maroc ne fabriquait pas les moteurs, actuellement avec l’écosystème PSA c’est devenu possible. Certaines pièces comme les amortisseurs ont été jadis importées, maintenant elles sont fabriquées loca- lement et de bonne qualité, dont une partie est exportée à l’étranger. u
L’objectif est de porter le niveau d’intégration à 80%, voire plus dans quelques années.
batteries, le métal et l’emboutissage, puis le moteur avec les pièces mécaniques, la fonderie et enfin l’écosystème construc- teur. L’écosystème PSA permettra d’ache- ter 1 milliard d’euros par an de compo- sants. Il y a certes la fabrication de la voiture, mais il y a également l’ingénierie et la recherche et développement, avec pour objectif de passer à 3.000 ingénieurs opérant dans ce domaine. D’autres écosystèmes existent pour les grands donneurs d’ordre, comme par exemple pour Ford, avec plus de 600 millions d’euros de sourcing à partir du Maroc, ou des multinationales ou équipementiers qui ont la taille d’un constructeur. F. N. H. : Quelle place occupent les res- sources humaines marocaines dans ces écosystèmes ? H. A. : 80% des multinationales opérant dans l’automobile et qui disposent de filiale au Maroc sont gérés par des Marocains. Exceptés quelques grands cadres, les autres entreprises emploient des res- sources humaines dont la quasi-majorité est composée de Marocains, y compris dans les profils les plus pointus. Les Instituts de formation aux métiers de l’automobile (IFMIA) répondent adéqua-
tement aux besoins du marché. Avec l’essor du secteur, plusieurs métiers se développent comme le câblage, la logistique, la mécanique, maintenance, qualité, plasturgie… F. N. H. : Le secteur automobile est concentré dans les régions de Casablanca, Tanger et Kénitra. Qu’est-ce qui a été fait pour le développer dans les autres régions ? H. A. : L’industrie automobile travaille avec d’autres filières industrielles qui sont installées dans les régions comme le textile, la métallurgie, le plastique… mais cela n’empêche qu’il faut redoubler d’effort pour développer l’activité dans d’autres zones ayant un fort potentiel de croissance.
80% des multinationales opérant dans l’automobile et qui disposent de filiale au Maroc sont gérés par des Marocains.
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FINANCES NEWS HEBDO [ HORS-SÉRIE N°38 ]
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