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Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes

6 décembre

La lutte contre la violence faite aux femmes n’est pas du tout terminée

ALEXIA MARSILLO alexia.marsillo@eap.on.ca

Émilie Maheu, une femme de 26 ans et mère d’une fillette de 22 mois a été tuée le mois dernier à Alexandria dans un cas présumé de violence domestique. Sa famille, ses amis et sa communauté ont été ébranlés par cette tragédie, un exemple, trop proche de nous, de la violence faite aux femmes qui soulève la question : que fait-on pour prévenir la prochaine tragédie ? Émilie Maheu . Elle a été vue pour la dernière fois vers 13 h, quittant son emploi dans une clinique chiropratique à Alexandria. Elle a été retrouvée morte deux jours plus tard dans un champ au sud d’Alexandria. La Police provinciale de l’Ontario a depuis porté des accu- sations de meurtre au premier degré contre l’ex-conjoint de Mme Maheu et père de sa fille, Brandon Smeltzer, 25 ans. La communauté d’Alexandria s’est ras- semblée pour organiser une veillée pour Mme Maheu, le 24 octobre. La vigile a été l’occasion d’honorer la jeune mère, dont la fille Élizabeth n’a que 22 mois, et de soutenir sa famille, ses amis, ses collègues et ses voisins secoués par cette tragédie. « Ma fille serait tellement contente de voir tout ce qui se passe pour elle, a dit Claude Maheu, le père d’Émilie Maheu. C’était une très belle personne. Émilie était si proche de sa belle Élizabeth.

servait à donner l’information et à parta- ger des idées avec le gouvernement. On a donc plus cet accès, le gouvernement n’a plus les pieds sur le terrain. » Selon Mme Jutras, ce manque d’action concernant la violence faite aux femmes ne provient pas seulement du gouver- nement provincial. Elle affirme que le Centre NOVAS essaye constamment d’obtenir plus d’engagement et d’action de la part des élus locaux, mais ne voit aucun résultat. « La communauté s’est ralliée [pour Émilie Maheu], le Centre NOVAS a soutenu les organisatrices de la vigile, elles se sont mobilisées pour faire quelque chose pour Émilie, mais les maires ne se sont pas présentés, a déclaré Mme Jutras. On a toute la misère du monde à les faire assister à des activités, à leur faire prendre posi- tion ou même nous aider financièrement pour qu’on puisse développer des projets ou faire ce qui est nécessaire pour briser le tabou . Il n’y a pas de soutien. » C’est aussi une des raisons pour les- quelles la perte du comité provincial est si décevante. Elle donne l’impulsion, ou la permission à d’autres gouvernements, à d’autres niveaux, de faire de même et de se désengager de ce problème, de l’effort d’égalité entre les hommes et les femmes, et de dire que ce n’est pas important, selon Mme Jutras. Le provin- cial ne le fait pas, alors le municipal peut maintenant dire : Nous non plus.

Merci beaucoup à la communauté de nous appuyer comme ça. »

et la directrice générale du Centre Novas-CALACS francophone de Pres- cott-Russell. « On a encore beaucoup de difficulté à faire passer le message au niveau de la violence faite aux femmes. C’est encore un sujet qui est tabou , les gens ne veulent pas trop parler pour ne pas devoir faire face à la réalité que ça se passe ici. Je pense qu’il y a encore beaucoup de gens qui ne croient pas que ça se passe ici, a-t-elle expliqué. On a eu un exemple avec la mort d’Émilie Maheu, c’était de la violence conjugale. Ça se passe ici, ça se passe dans nos cours, dans nos maisons et il faut en parler. » Au cours de la même semaine où Mme Maheu a été retrouvée sans vie à Alexandria, le gouvernement Ford a annoncé l’abandon d’un comité d’ex- perts voué à contrer la violence faite aux femmes en Ontario, nommé Roundtable on Violence Against Women. Ce comité avait été instauré par le gouvernement libéral précédent, en 2015, et était com- posé d’experts d’une vingtaine d’orga- nisations qui travaillaient dans le but de fournir à la province des conseils stra- tégiques liés aux enjeux de la violence faite aux femmes. « C’est très, très décevant, a fait remar- quer Mme Jutras. C’était une table à laquelle les organismes francophones contre la violence faite aux femmes en Ontario avaient aussi une place. La table

La vigile était organisée conjointement par Nathalie St-Denis et Dre Suzanne Filion, en collaboration avec plusieurs organismes communautaires dédiés à la cause, ainsi que par des entreprises locales. « On pouvait palper le choc dans la communauté depuis la dernière semaine, a déclaré Dre Suzanne Filion, psychologue et directrice à l’Hôpital Général de Hawkesbury et district et coorganisatrice de la vigile. C’est viscé- ral. Se rassembler est un geste concret qui nous aide à digérer tranquillement la réalité de la situation. » Dre Suzanne Filion, lors de la vigile, a aussi déclaré que tous les six jours au Canada, une femme est tuée par son conjoint ou ex-conjoint. Et il y a bien d’autres statistiques tout aussi révéla- trices et tragiques. Au Canada, la moitié des femmes ont été victimes d’au moins un acte de violence physique ou sexuelle depuis de l’âge de 16 ans. Il est aussi estimé, selon la Fondation canadienne des femmes, qu’une femme sur 10 au Canada est présentement victime de violence. Avec de telles statistiques, que fait-on pour prévenir la prochaine tragédie? Pas assez, selon Anne Jutras, la vice- présidente d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (AOcVF)

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