Ère magazine, édition décembre 2021

REGARD GENEVOIS

AGIR CONTRE LA VIOLENCE EN COUPLE

AVVEC offre un soutien psychologique, social et juridique aux victimes et peut même les héberger temporairement.

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chologique, social (par exemple en les aidant à trouver un appartement ou un travail) et juridique.

Valérie Laemmel-Juillard préside depuis mai der- nier l’Aide aux victimes de violence en couple (AVVEC) à Genève. Elle nous décrit les missions de l’association en compagnie de la directrice, Béatrice Cortellini. Quand AVVEC a-t-elle été créée ? Valérie Laemmel-Juillard : Elle a été créée en 1977 à partir de l’initiative de quelques femmes agissant seules après Mai 68. Genève a été la première ville en Europe où a été fondée une association sur le modèle de Solidarité Femmes. C’était une structure d’héber- gement d’urgence des victimes de violence conjugale qui n’existait alors qu’aux Etats-Unis et au Canada. Quelles sont ses missions ? Valérie Laemmel-Juillard : Notre principal objectif est le soutien des femmes – et des hommes – victimes de violence en couple et de leurs enfants, quand ils en ont. Où que soient ces personnes, nous les proté- geons et nous les prenons en charge sur les plans psy-

Pour cela, il faut que les victimes connaissent l’existence de votre association ? Valérie Laemmel-Juillard : Oui, et c’est pour cette raison que nous menons de nombreuses actions de sensibilisation. Il y a quelques années, nous avons fait une campagne d’information dans les cinémas qui nous a permis d’augmenter le nombre de personnes prises en charge. En hiver 2019, nous avons lancé une campagne dans l’enseignement post-obligatoire. Par ailleurs, nous avons mené des actions pour sen- sibiliser les policiers, les médecins, les physiothéra- peutes, les professionnels de la petite enfance, les responsables des ressources humaines des entre- prises, etc., autrement dit des professionnels qui peuvent être confrontés à la problématique. Etes-vous nombreuses à vous occuper de ces victimes ? Béatrice Cortellini : Nous sommes quatorze à temps partiel, ce qui représente 8.5 postes. Notre équipe est pluridisciplinaire : outre le personnel administra- tif, elle compte des psychologues et des éducatrices sociales. Nous avons aussi toutes une formation en victimologie, car dans ce domaine la prise en charge est spécifique. Valérie Laemmel-Juillard : Près de 60% des personnes prises en charge souffrent en effet d’un syndrome de stress post-traumatique (le même que celui que vivent certains soldats au retour de la guerre). Un syndrome qui s’accompagne de grandes souffrances, de peur et de nombreux symptômes. Il ne s’agit donc pas uni- quement de leur apporter du confort. Concrètement, qu’offrez-vous à ces victimes ? Béatrice Cortellini : Nous avons trois portes d’entrée : la permanence téléphonique qui permet d’avoir accès à un(e) professionnel(le), les permanences sans ren- dez-vous qui offrent un bref entretien et les séances d’information en groupe. Ensuite, en fonction des besoins, les personnes bénéficient de consultations individuelles et/ou parent-enfant, puis de groupes de parole et, éventuellement, d’un hébergement dans notre foyer spécialisé.

Les campagnes de sensibilisation sont importantes. Informées, les victimes peuvent plus rapidement agir et se tourner vers un service spécialisé.

èremagazine | décembre 2021

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