Ère magazine, édition décembre 2021

QUESTIONS EXPRESS À VALÉRIE LAEMMEL-JUILLARD

Votre retraite idéale ? Je mène actuellement une retraite très active. Je n’ai surtout pas envie d’arrêter. Votre Noël le plus surprenant ? Surprenant, je ne sais pas. Mais le plus émouvant est celui que nous avons fêté avec notre premier enfant. Le cadeau qui vous a le plus marquée ? Ma fille aînée est née fin novembre. Cela a été un très beau cadeau de Noël. Votre plus gros fou rire à Noël ? Nos Noëls sont toujours très gais. Des fous rires, nous en avons tout le temps. Le calendrier de l’Avent que vous aimeriez recevoir ? Le calendrier de l’avent, c’était pour nos enfants. Quelle joie de voir leur sourire chaque matin quand ils ouvraient la petite porte du jour !

Mise en place lors du confinement, la consultation à distance est devenue une prestation permanente d’AVVEC.

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AVVEC dispose-t-elle de son propre centre d’hébergement ? Valérie Laemmel-Juillard : En fait, il existe un foyer d’ur- gence à Genève dans lequel les victimes peuvent se ré- fugier et où elles peuvent rester pendant un court laps de temps. Lorsque ce foyer détecte des cas de violence en couple, il peut proposer un accompagnement am- bulatoire. Nous allons alors sur place faire des séances d’information et nous suivons les victimes à court, moyen ou long terme. En cas de besoin, elles peuvent aussi être hébergées dans le foyer de l’association, qui peut accueillir cinq familles au maximum pendant six mois. Combien de personnes prenez-vous en charge ? Béatrice Cortellini : En moyenne, 800 par an. Nous menons plus de 4000 consultations individuelles et environ 700 prestations parent-enfant. Les besoins ont-ils beaucoup augmenté pendant la crise sanitaire ? Valérie Laemmel-Juillard : Oui, car le confinement a ac- cru les tensions, donc les violences, dans les couples. En 2020, nous avons dû assurer 4400 consultations individuelles. Comme nos locaux étaient fermés pen- dant le confinement, nous avons mis en place un Centre de consultation à distance, par visioconférence. Cela a très bien marché et nous avons pérennisé ce service qui est très utile lorsqu’un homme violent ne laisse pas sortir sa compagne, que celle-ci habite loin de nos locaux, qu’elle doit s’occuper de ses enfants, etc. Il améliore l’accessibilité à nos services. D’une manière générale, le nombre de victimes est-il en augmentation ? Béatrice Cortellini : C’est difficile à dire, car s’il y a plus de demandes, c’est parce que nous menons de nombreuses actions de sensibilisation. Ce qui est très positif, c’est que les victimes viennent nous consulter beaucoup plus tôt qu’avant. Les violences se mettent en place progressivement : cela commence par la vio- lence verbale, puis psychologique, puis physique et sexuelle. Auparavant, les femmes attendaient souvent ce stade avant de s’identifier comme victime et de s’adresser à nous, alors que maintenant elles osent demander de l’aide beaucoup plus tôt. Pour nous, c’est un très bel espoir.

Quelles sont vos sources de financement ? Valérie Laemmel-Juillard : Nous sommes au béné- fice d’une subvention de l’Etat grâce à un contrat de prestations. Toutefois, le nombre de victimes que nous prenons en charge ne cesse de croître et nous devons donc aussi avoir recours à des fonds privés. «Nous avons mis en place un Centre de consultation à distance, par visioconférence. »

Valérie Laemmel-Juillard, Présidente de l’association d’Aide aux victimes de violence en couple

Prévoyez-vous des actions particulières pour cette fin d’année? Valérie Laemmel-Juillard : En novembre nous avons mené des actions de sensibilisation, en particulier le 25 novembre, qui est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Pendant tout ce mois, une campagne de sensibili- sation nationale a été déployée par la DAO, l’organi- sation faîtière des maisons d’accueil de Suisse et du Liechtenstein.

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