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DOSSIER

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«L’autisme, une réalité qui saute en plein visage»

Mme Dubé aurait bien voulu éviter: «Es-tu certaine qu’il entend bien?» Une vague de chaleur envahit le corps de la jeune mère. Des tests chez une orthophoniste montrent que Caleb ne réagit pas aux sons et aux mouvements. Un autre test doit être inscrit à l’agenda mais le rendez-vous est éloigné sur le calendrier et Caleb fêtera bientôt son deuxième anniversaire. Entre-temps, il marche et c’est un petit gaillard solide et souriant. Mme Dubé s’informe auprès d’un bureau de santé de sa région afin d’obtenir des services gratuits, mais la liste d’attente est longue, très longue même, un processus qui peut prendre plus d’une année. «J’étais loin de me douter à ce moment que notre beau système de santé fonctionne à deux vitesses, le public et le privé, et je l’ai vite appris», a-t-elle confié. Les jours passent et la mère finit par appeler la clinique privée pour commen- possible de faire évaluer Caleb à travers notre centre hospitalier, a expliqué Mme Dubé, mais la liste d’attente était entre un et deux ans.» Une fois évalué, l’enfant autiste peut à ce moment profiter des services de l’analyse comportementale appliquée (ACA). «Les listes d’attentes sont tellement longues dans le public que peu d’enfants réussissent à suivre une thérapie en âge préscolaire, au moment où il est justement important de le faire, à moins d’aller dans le privé et de débourser», dit-elle avec amer- tume. Les services communautaires de la région offrent 200$ de répit par mois au couple, ce qui permet d’embaucher une aide-en- seignante qui vient travailler avec Caleb de deux à trois fois par semaine. Une ortho- phoniste et une ergothérapeute, embau- chées également au privé, se déplacent à la maison familiale chaque semaine. Caleb fait des progrès fous! Il réussit à communiquer en plaçant des mots, ci et là. Il se passionne pour le dessin, utilise la tablette comme n’importe quel enfant et adore le trampo- line. Aujourd’hui, Caleb a trois ans et demi. Il cer un traitement en ergothérapie. Prenant son courage à deux mains et essuyant ses larmes, elle obtient un premier rendez-vous d’évaluation rapide- ment. «Il aurait été

ANNIE LAFORTUNE annie.lafortune@eap.on.ca

St-ALBERT l Nathalie Dubé, enseignante en enfance en difficulté à l’École secon- daire catholique de Casselman, a donné la vie à Caleb il y a trois ans, un petit garçon qui a fait la joie des parents et qui a tout chamboulé sur son passage. Un petit bon- homme qui est arrivé pour une raison… Caleb est autiste et les parents n’ont eu d’autre choix que de jongler avec les be- soins de leur fils. Mais ce n’est pas facile. «Je me suis rapidement rendu compte que notre système de santé publique de l’Est ontarien ne répondait pas aux besoins des familles d’enfants autistes, a-t-elle raconté. Les services ne sont pas accessibles. Depuis que notre fils a un an et demi, nous avons été sur listes d’attente, que ce soit pour des services en orthophonie, en Constatant que l’aide est défaillante, le couple se tourne alors vers le secteur privé. À un an, le regard du petit Caleb ne croisait jamais celui de son interlocuteur. «J’avais le sentiment qu’il aurait préféré être seul», se rappelle Mme Dubé. Les réactions de Caleb inquiètent sa mère qui comprend que son pressentiment se transforme en doute réel. En discutant avec la gardienne, elle apprend qu’il est bien le seul enfant à ne pas réagir au passage d’un train dont les voies ferrées se situent à 100 mètres de la garderie. «J’ai alors commencé à faire des tests après m’être informée sur l’autisme, a raconté Nathalie Dubé. J’ai appris beau- coup sur le sujet et j’ai fait des tests d’au- dition à la maison.» Elle laisse tomber des casseroles dans la cuisine, tape des mains, répète le nom de l’enfant 100 fois par jour. Mais rien. Aucune réaction. À 15 mois, Caleb a son premier rendez- vous de routine. Assis sur les genoux de sa mère, lui faisant face, il ne réagit pas lorsque le médecin entre dans la pièce. Ce dernier s’avance vers Caleb, lui touche la tête et le petit se retourne en sursautant et en sou- riant. Le médecin pose alors la question que ergothérapie ou en psychologie. En seu- lement deux ans, il a reçu sept heures de thérapie avec les services publics.»

Photo Annie Lafortune

«J’étais loin de me douter à ce moment que notre beau système de santé fonctionne à deux vitesses, le public et le privé.»

Grâce aux sacrifices que font ses parents et à l’aide que leur fils reçoit, Caleb évolue rapidement.

fait d’énormes progrès. Depuis quelques semaines, il dit allo, bye et d’autres petits mots. «Nous sommes tellement heureux d’avoir opté pour le privé au lieu du public», a-t-elle lancé. Pour les parents, comme pour beaucoup d’autres parents dans la même situation, les coûts sont énormes mais, comme le dit Mme Dubé, il n’y a pas de prix quand il s’agit de mettre toutes les chances de son côté. Il en coûte au couple près de 900$ par semaine en thérapie et en service de garde. «Je pense souvent aux enfants dont les parents doivent attendre pour recevoir des services par manque de ressources ou de fonds, souligne la mère de Caleb. C’est triste de penser que certains enfants autistes ne pourront pas se déve- lopper à leur plein potentiel, ni recevoir les services adéquats rapidement pour des rai-

Le mois d’avril est le mois de l’au- tisme. Le 2 avril, à 17h, le Regroupe- ment de Prescott-Russell, en collabora- tion avec la Société franco-ontarienne de l’autisme, procède à a levée de dra- peau, à l’hôtel de ville de Casselman. sons d’argent.» Le messager Caleb a finalement réussi à livrer son message et à apporter une autre dynamique dans la famille. Sa mère en est maintenant consciente. «Caleb m’a appris la débrouillardise, la persévérance, le courage, la détermination et la compassion. Il a fait de moi une meilleure personne. Caleb, je te fais la promesse de t’aimer inconditionnel- lement, au-delà de l’autisme.»

PUBLIC OPEN HOUSE JOURNÉE PORTES OUVERTES

The purpose of this open house is to present results from a scientific review of the Potential Retrogressive Landslide Area Reports and offer the opportunity for questions or inquiries.

La séance portes ouvertes présentera les résultats de l’examen scientifique des rapports portant sur des secteurs sujets à des glissements de terrain régressifs potentiels et offrira la possibilité de répondre à toutes vos questions ou demandes.

Thursday April 10, 2014 4:00 p.m. - 7:00 p.m. The Nation Municipality Office 958 Route 500West Casselman, ON K0A 1W0

Jeudi 10 avril 2014 De 16 h à 19 h Au bureau de la Municipalité de La Nation 958, route 500 Ouest Casselman, ON K0A 1W0 Si vous avez des questions, veuillez SVP communiquer avec: Tessa Di Iorio Conservation de la Nation Sud 1-877-984-2948, poste 305 tdiiorio@nation.on.ca

For more information, please contact.

Tessa Di Iorio, South Nation Conservation 1-877-984-2948 ext.305 tdiiorio@nation.on.ca Guylain Lafleche, The Nation Municipality 613-764-5444, ext.229 glafleche@nationmun.ca

Guylain Lafleche, Municipalité de La Nation 613-764-5444, poste 229 glafleche@nationmun.ca

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