CardioH no. 60

LIVRE BLANC : l’avenir de la cardiologie hospitalière

CARDIO H - N°60 / DÉCEMBRE 2022

DIAGNOSTIC

Forces

Faiblesses

• Le CNCH est le premier offreur de soins pour les urgences cardiologiques : Les USIC du CNCH représentent près de 60 % de l’offre en soins d’urgence cardiologique 94 % de la population est à moins d’une heure d’une USIC du CNCH Le CNCH prend en charge près de la moitié des 290 000 pas- sages en USIC

• 1 200 000 habitants sont à plus d’une heure d’une USIC en France métropolitaine Les USIC les plus petites et les plus isolées, très majoritai- rement rattachées au CNCH, connaissent des difficultés de plus en plus grandes à assurer la permanence des soins Chaque journée d’hospitalisation en USIC au CNCH repré- sente une perte de 5,7 % pour l’établissement 1

Opportunités

Menaces

• Les plus petites USIC, appartenant en majorité au CNCH, pourraient gagner en attractivité grâce à l’assouplissement des obligations de permanence des soins permise par la réforme des soins critiques 2

• Les USIC sans plateau de cardiologie interventionnelle risque d’être transformées en USIP (unités de soins intensifs polyvalents, sans spécialisation)

LES PROPOSITIONS DU CNCH 1. Définir une gradation des soins de cardiologie dans le cadre de filières pensées à l’échelle de chaque bassin de santé en tenant compte des densités de population et du temps d’accès aux soins et orienter les patients vers le niveau de recours le plus adapté à leur pathologie Niveau 0 : Établissements ne disposant pas d’un service de cardiologie, mise à disposition d’une offre de télémédecine, de consultations avancées et/ou d’un plateau technique non invasif Niveau 1 : Présence d’un service de cardiologie avec USIC et offre de rythmologie diagnostique et pose de stimulateurs (men- tion A) sans plateau de cardiologie interventionnelle Niveau 2 : Présence d’un plateau de cardiologie interventionnelle Niveau 3 : Présence d’une activité de défibrillations et ablations simples voire complexes (rythmologie de mention B ou C) Niveau 4 : Centre à vocation régionale disposant d’une activité de chirurgie cardiaque sur site, le plus proche du bassin de santé concerné 2. En lien avec les médecins libéraux, créer des structures cardiologiques de consultations non-programmées pour la prise en charge des besoins les plus urgents 1 Les recettes liées à l’activité des USIC du CNCH s’élevaient en 2019 à 382 862 843 € : une journée d’hospitalisation est rémunérée en moyenne à hauteur de 1 048 €, tandis que les coûts journaliers moyens liés à ces hospitalisations sont estimés à 1 105 €, soit un sous-financement de 5,2 % par journée d’hospitalisation en USIC. Chaque hospitalisation engendre donc une perte financière pour l’établissement de santé. 2 La réforme des soins critiques assouplit le régime de la permanence des soins au bénéfice de l’attractivité des plus petites USIC du CNCH

Les pathologies cardiovasculaires survenant dans un contexte d’urgence nécessitent une réponse spécifique du fait du risque de mort subite inhérent à ces pathologies: la prise en charge doit être réalisée le plus rapidement possible pour augmenter les chances de survie et limiter les séquelles. En France, la création d’Unités de Soins Intensifs de Répartition des passages en USIC (PMSI, 2019)

Cardiologie interventionnelle Auteurs : Julien Adjedg, Géraldine Gibault-Genty, Marine Quillot, Mathieu Valla. Bien qu’elle soit une des branches les plus dynamiques de la cardiolo- gie (croissance moyenne de 6 %/an), celle-ci souffre d’une perte d’attracti- vité auprès des nouvelles générations. Le nombre de cardiologues interve- nant dans les 212 centres de cardio- logie interventionnelle était de 1 093 en 2018. D’ici 5 à 10 ans, entre 270 et 415 départs à la retraite sont attendus.

Ces départs sont autant de postes à remplacer par les nouveaux cardiolo- gues qui semblent pourtant se détour- ner de la cardiologie interventionnelle dans le contexte où les options faisant l’objet d’une obligation de permanence des soins sont délaissées : en cardiolo- gie interventionnelle, seulement 29 des 46 postes ont été pourvus en 2021. Avec 87 centres autorisés, le CNCH couvre près du tiers de l’activité : il est particulièrement actif sur la prise en charge des angioplasties coronaires pour lesquelles il réalise près de 40 % de ces actes.

Cardiologie (USIC) dédiées à la prise en charge des urgences cardiologiques a permis de diminuer la mortalité hospitalière de pathologies telles que l’infarctus du myocarde. Ces unités disposent de moyens spécifiques, d’équipes formées aux soins intensifs de cardiologieet dans l’idéal d’un plateau interventionnel complet à proximité : l’accessibilité à ces structures spécialisées est un enjeu majeur de santé publique pour la population d’un territoire donné. La conciliation entre proximité des soins et spécialisation des prises en charge est un défi depuis plusieurs annéesdans une situation de tension croissante sur les ressources disponibles. En dépit de ce contexte, le CNCH reste actuellement le premier acteur de la prise en charge des urgences cardiologiques et le principal responsable de la qualité du maillage territorial des USIC en France. Diagnostic

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Faiblesses 1 200 000 habitants sont à plus d’une heure d’une

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