CardioH no. 60

CARDIO H - N°60 / DÉCEMBRE 2022

  Peut-on avoir des complications comme c’est une procédure invasive ? Quelles sont les complications les plus fréquentes après cette procédure ?      Il y a très peu de complications, c’est aussi ça qui est très intéressant, c’est à dire qu’on a sur un registre internatio- nal qui a été réalisé, un seul infarctus qui a été déploré sur plus de 200 patients, il n’y a pas d’AVC, il n’y a pas d’autres complications majeures. Ce qui peut se produire, c’est quand on ne respecte pas tout à fait les étapes, on peut avoir une migration du système parce que on est dans une veine, ce n’est pas une artère donc ça tient moins bien. Donc il faut prendre des précautions quand on le largue et du coup il peut y avoir cette possibilité de migration, mais qui généralement se passe très bien, on ré- cupère et il n’y a pas trop de problèmes. Ce que j’ai oublié de dire, ce qui est im- portant, c’est que l’ischémie doit être documenté parce qu’il faut qu’on soit sûr que l’on a bien une ischémie. Et ce n’est que le réseau gauche qui peut être amélioré, parce que la coronaire droite ne se jetant pas dans le sinus coronaire, il n’y pas d’amélioration donc il faut vraiment que l’ischémie proviennent du réseau gauche.    Quels sont les résultats à 1 an, à 5 ans ? Est-ce qu’on arrive vraiment à amélio- rer la qualité de vie ?      Tout a commencé avec une étude contrôle-sham randomisé (sham-le patient croyait qu’on lui faisait la pro- cédure, on leur faisait la ponction, mais on ne mettait pas le réducteur) et les cardiologues qui les suivaient étaient aussi en double aveugle, ils ne savaient pas si le patient avait reçu ou non le dispositif. Cette étude COSIRA a été publiée dans le NEJM en 2015, elle a montré que le dispositif a été très efficace sur la qualité de vie. Les amé- liorations prennent du temps, il faut attendre un mois avant qu’on ait de l’ef-

Bien sûr il faut qu’on leur donne des données et si les données sont satis- faisantes, à ce moment-là nous au- rons un remboursement permanent. On a donc créé la Société Française de Cardiologie et le GACI un registre qui s’appelle France Réducteur et qui nous permet de rassembler les datas de tous nos patients.    Une dernière question : quel est le traitement que l’on applique après avoir mis en ce dispositif ? Est-ce qu’il faut une mono pu bithérapie antiagrégante ? Un NACO ? Et pour combien de temps ?      C’est une excellente question... Comme tous nos nouveaux sys- tèmes on n’a pas de données là-des- sus et donc ce que l’on recommande pour le moment c’est une bithérapie antiagrégante pendant trois mois. Mais par exemple si un patient est sous anticoagulants je ne suis pas sûr qu’il faille lui rajouter quelque chose en plus. 

ficacité. Le but consiste en fait à faire varier les résistances entre l’endocarde et l’épicarde. Quand vous êtes sain, quand vous n’avez pas de maladie co- ronaire, quand vous effectuez un exer- cice, la résistance de l’endocarde dimi- nue par rapport à l’épicarde et le flux va sur l’endocarde. Quand on a une ma- ladie coronaire malheureusement c’est l’inverse et du coup le sinus permet de redonner le bon système, et donc il faut un mois à peu près pour que l’on ait une efficacité. Et puis les patients de l‘étude ont été suivis pendant 5 ans et l’amélio- ration obtenue initialement persiste à 5 ans. C’est vraiment très efficace.    C’est magnifique surtout que l’on sait qu’il y a beaucoup d’interventions qui ont été essayées dans cette niche de patients, des interventions plus dis- cutables que d’autres et donc effective- ment cette procédure si elle est efficace je pense qu’il faut l’appliquer à nos ma- lades, il faut traiter nos malades.      Alors on a la chance pour une fois, nos autorités nous ont accor- dé la possibilité que cette technique soit remboursée pendant deux ans.

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