CardioH no. 60

Interview Made in France maladies cardiovasculaire Alexandru Mischie

I N T E R V I E W LF: Oui et il y a un autre point sur lequel on est en train de réfléchir avec d'autres collègues en France qui connaissent bien la cardio oncologie. On a essayé de préciser la nature du cancer, par organe, ce qui est déjà pas mal. Mais on n'a pas du tout d’information sur le caractère actif ou non du cancer. On a l’information sur la présence ou non de métastases mais ce n'est pas tout à fait complet. En arrière-pensée, il y a la question de la place de nos anticoagulants oraux directs, qui diffère possiblement entre un cancer en phase aiguë avec des chimiothérapies en cours et un cancer guéri, ou du moins hors chimiothérapie. Ce sont des éléments pour lesquels nous ne sommes pas rentrés dans les détails et qui mériteraient d'être affinés. Cela nous paraissait être un bon point de départ, malgré tout, pour réfléchir sur le saignement des malades avec fibrillation atriale et cancer. PL: Encore une fois merci beaucoup d'avoir accepté de présenter ces résultats, c'était un plaisir. Au revoir à tous et à très bientôt. CARDIO H - N°60 / DÉCEMBRE 2022 HAS-BLED, ORBIT AND ATRIA B LEEDING R ISK S CORES IN 399 344 P ATIENTS WITH AF AND C ANCER  ‘Œ    Ž € 1. CHU de Tours. 2. CH d’Haguenau Regardez la vidéo !

Interview Made in France (Tours) interviewé par Dr.

Le CNCH autour des terri

Le CNCH autour des terri

qui s’appelle Daniele Pastori. C’est le premier auteur de l’article, avec qui on avait déjà fait une étude sur le score CHADS-VASC en cas de fibrillation atriale et de cancer pour valider que ce score marchait. Je cite également notre collègue Amélie Marrant qui était interne dans le service et qui a passé sa thèse sur le sujet. Je lui suis re- connaissant d’avoir travaillé sur ce sujet avec nous. Donc le prin- cipe était de regarder sur la base nationale PMSI (ce sont donc nos patients, vos patients) les malades en France vus dans les hôpitaux au cours de la décennie 2010-2020. Pour vous donner un ordre d’idée, il y a à peu près 2 millions et demi de personnes avec de la fibrilla- tion atriale dont 399.000, soit 16%, avec un antécédent de cancer. Cela donne une idée du problème. Le deuxième point intéressant est la nature des cancers. Ce ne sont pas forcément les mêmes cancers que dans la population générale. En ef- fet, ces patients avec de la fibrilla- tion atriale ont un certain âge. Vous voyez les répartitions des cancers. Pour simplifier, les patients sont

plutôt septuagénaires et les princi- paux cancers touchent la prostate, le colon, le rectum, le poumon. Nous avons également évalué les risques hémorragiques. Le bénéfice de la grande taille de cette étude est de pouvoir voir, par organe, les risques de saignement. Le premier constat que l’on peut faire est qu’il y a des cancers qui saignent plus que d’autres, en particulier au niveau du foie, du pancréas. On voit assez vite revenir aussi tous les cancers du sang (leucémie, myélome lym- phome) qui sont peut-être à sur- risque hémorragique du fait des anomalies sanguines elles-mêmes. Pour ce qui concerne les saigne- ments digestifs, les cancers du foie et du pancréas sont vraiment très au-dessus. Si on attaque le cœur du pro- blème, la question est de savoir si les scores de risque hémorragique fonctionnent. On a évalué 3 scores qui ont été beaucoup discutés ces dix dernières années : les scores HAS-BLED, ATRIA et ORBIT. Ces 2 derniers scores ont le mérite de la simplicité avec une différence :

   Bonjour à tous, merci de nous retrouver pour ce nouveau nouvel épisode du CNCH Made in France. Je vous rappelle que l’idée est de se concentrer sur des papiers parus dans la littérature internationale et de solliciter les collègues pour nous expliquer leur papier. J’ai le grand plaisir aujourd’hui de recevoir le Professeur Fauchier qui nous vient du CHU de Tours et qui a récem- ment publié avec toute son équipe un bel article dans « Journal of The American Heart Association » sur l’intérêt et la valeur prédictive des scores de risque hémorragiques chez les patients présentant une fibrilla- tion atriale et un cancer. Je vais tout de suite lui passer la parole pour qu’il puisse nous détailler son étude et les résultats.      Merci beaucoup Pierre pour cette invitation. Je commence par citer, parmi les co-auteurs, un collègue italien qui s’intéresse à ce sujet-là et avec qui on travaille

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