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COMPRENDRE LES MILLÉNIAUX ( GÉNÉRATION Y )

Un grand scepticisme En fait, il s’avère que les milléniaux sont très exigeants. Ils sont critiques à l’égard des ONG et veulent par exemple savoir exactement comment leurs dons sont utilisés et quel est leur impact. Dans ce contexte, la transparence est particuliè- rement importante pour eux. Comment communiquer de manière transparente ? En ligne, bien sûr ! La génération Y, c’est-à-dire les milléniaux, est faite de « numériques natifs » qui passent plu- sieurs heures (cinq en moyenne selon les sources) par jour en ligne. Ils aiment regarder de courtes vidéos et préfèrent faire des dons via des applications. La mixité comme clé Selon l’enquête, les milléniaux ne sont pas moins disposés que les autres géné- rations à faire des dons, à travailler bé- névolement ou à s’engager à l’étranger. Mais des divergences importantes ont été constatées entre les générations, en particulier sur des thèmes comme l’exi- gences de transparence, l’égalité des droits (rôles), la famille (et sa compati- bilité avec le travail), la numérisation et le style de direction. La clé du succès ré- side toutefois dans la collaboration entre les générations, comme le montrent plu- sieurs études. Les différences comme ressources Si une compréhension mutuelle peut être obtenue, où l’acceptation et une colla- boration constructive sont recherchées, il existe un énorme potentiel dans le mé- lange des générations. Les milléniaux se

distinguent par leur esprit combatif, leur sens de la justice et leur tolérance. En fin de compte, aucune génération n’est meil- leure ou pire que l’autre et, dans cette co- habitation aussi, « c’est le ton qui fait la musique ». En page 15, vous trouverez quelques recommandations sur la ma- nière d’agir avec les « mystérieux » mil- léniaux, dont je fais moi-même partie. La preuve par l’exemple En vue de mon travail de master 1 , j’ai émis l’hypothèse que les milléniaux (nés vers 1980-2000) étaient fondamentale- ment moins enclins à faire des dons et à s’engager que les générations précé- dentes. Cela a été démenti par la suite. Il s’est avéré qu’ils ne présentent pas une disposition au don ou à l’engagement si- gnificativement plus faible que les autres générations. Mais l’analyse a également montré que ces jeunes ont des exigences élevées (par exemple sur des thèmes tels que l’égalité des droits ou la conciliation de la vie professionnelle et de la vie fami- liale) et qu’ils présentent une complexi- té qu’il faut étudier de manière appro- fondie pour acquérir la compréhension nécessaire. Les plus grandes différences, par exemple entre les milléniaux et les baby-boomers, ont été observées dans la compréhension du rôle de l’homme et de la femme, dans le style de direc- tion ainsi que dans l’attitude face à la numérisation. Pour les milléniaux, la communauté, l’égalité des genres et la famille sont trois valeurs très importantes. La transpa- rence et l’authenticité leur tiennent éga- lement à cœur.

Un nombre croissant d’églises et d’organisations chrétiennes se de- mandent : « Comment aborder les jeunes ? » L’importance de la ques- tion semble incontestée, bien que beaucoup en restent au « comment »… Pour son travail de master, Jürg Pfister avait fait des recherches sur les géné- rations et publié un livre « Motivation der Generation X » (motiver la généra- tion X) en 2003. Lorsque cela a été mon tour de trouver un sujet pour mon mas- ter, une chose était évidente à mes yeux : nous devons nous préoccuper des mil- léniaux (la génération Y). Je voulais dé- terminer pour quoi cette génération se passionne et ce que SAM global pour- rait faire pour les motiver à s’engager à l’étranger ou les enthousiasmer à don- ner. À cet effet, j’ai organisé une enquête dans toute la Suisse, à laquelle 217 per- sonnes ont répondu. Préjugés Plusieurs organisations à but non-lucra- tif se plaignent des difficultés d’atteindre le public des jeunes. Certains sont même persuadés que les milléniaux, les per- sonnes nées entre 1980 et 2000, sont égoïstes, paresseuses et narcissiques. De leur côté, beaucoup de milléniaux consi- dèrent les organisations à but non lucra- tif comme poussiéreuses, ringardes, in- discrètes, voire hypocrites. Mais d’où viennent ces préjugés réciproques, et se révèlent-ils exacts ?

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