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CULTURE
FINANCES NEWS HEBDO
MERCREDI 30 SEPTEMBRE 2020
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son fonctionnement sur le plan éclairage, cli- matisation ou thermique par exemple. Certes, tous les plans techniques d’exécution sont faits par des ingénieurs spécialisés (éclairage, béton armé, climatisation…), mais l’architecte est celui qui coordonne tous ces intervenants au service d’un projet dont il est le seul à avoir la maîtrise globale. Secundo, il doit être un artiste aguerri, car le projet fonctionnel qu’il a mené avec les divers intervenants (cités plus haut) va être jugé de prime abord sur son esthétique. Et là, il est seul maître à bord : livrer un édifice qui plait et artistiquement intéressant. F.N.H. : Un individu nourri en marge de l’environnement artistique pourrait-il exercer sans difficulté le métier d’ar- chitecte ? F. A. : Comme dans tous les métiers libéraux (médecin, avocat, pharmacien…), depuis la nuit des temps, ils ont été pratiqués par des personnes autoproclamées expertes ! Ce n’est qu’à la veille de la 2 ème Guerre mondiale que l’ensemble de ces métiers ont été organisés sous forme d’ordre. Prenez par exemple Le Corbusier, un des plus grands architectes du 20 ème siècle, il n’a pas de diplôme d’architecte. Plus encore, son disciple le Japonais Tadao Ando non plus. Autodidacte, cela ne l’a pas empêché d’enseigner à Harvard ou à Yale. Mais cette période est révolue; l’architecture comme beaucoup de métiers s’est complexi- fiée et la maîtrise de plusieurs techniques est maintenant obligatoire. Aussi, les architectes Le Corbusier et autres Tadao Ando en herbe formés dans les écoles d’architecture donnent des candidats de grande valeur. F.N.H. : Comment faire un beau projet ? F. A. : Les études d’architecture donnent un enseignement très varié composé de matières techniques, comme les mathématiques, la géométrie, la résistance des matériaux…, de matières des sciences humaines, comme la sociologie, psychosociologie ou la philosophie, comme ils doivent également suivre un cursus artistique fait de cours de dessin, de sculpture, de peinture et d’histoire de l’art. Un beau projet est celui réalisé par un archi- tecte qui a réussi à synthétiser tous ces para- mètres : technique, économique, esthétique et social. F.N.H. : Quand on sort d’une école d’ar- chitecture, où peut-on travailler ? F. A. : Au Maroc où les études d’architecture ne sont dispensées que depuis le début des années 80, les études mènent essentiellement au sec-
«L’architecture marocaine a de beaux jours devant elle» ◆ Frou Akalay, rédactrice en chef du magazine d’architecture A+E et co-fonda- trice des Young Moroccan Architecture Awards, s’est depuis longtemps exaltée pour les attraits de l’architecture. Radieuse, elle les décline ici avec une gour- mandise flatteuse. Une vision amplement convenue, mais d’où jaillit en pleine lumière la facette épicurienne de cette sémillante femme qui ne se fait pas faute de cueillir les roses de la vie.
Répondant aux besoins de son client, il traduit en plan une réflexion sur l'espace, la lumière, les volumes et les matériaux, puis conduit le chantier. F.N.H. : Quelles qualités requiert l'exer- cice de ce métier ? F. A. : L’architecte est à cheval sur deux dispo- sitions essentielles dont il doit avoir la maîtrise. Primo, il doit être un technicien accompli pour assurer la stabilité de la structure du bâtiment,
Propos recueillis par R. K. Houdaïfa
Finances News Hebdo : Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs en quoi consiste le métier d'architecte ? Frou Akalay : C’est une personne dont le métier est de concevoir le plan d'un édifice et d'en diriger l'exécution. Dans son acception classique, l'architecte est d'abord un artiste, et accessoirement un technicien spécialisé dans l'art de la conception des bâtiments.
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