03-2017 F

Le collaborateur idéal ?!

Bien formé, dans la trentaine, de jeunes enfants, flexible, disposé à apprendre, en bonne santé et plein d'énergie : c'est le tableau classique d'un collaborateur interculturel, d'un « missionnaire ». Actuellement malheureusement, de moins en moins de familles osent sortir ainsi de leur zone de confort. Les raisons sont nom- breuses – la vie à l'étranger avec de petits enfants semble trop compliquée, la situa- tion scolaire est peut-être difficile, la sécu- rité et les soins de santé représentent de gros défis, et c'est pourquoi on ne quitte l'Europe qu'à regret. Ainsi, le nombre de collaborateurs diminue. En outre, l'horizon temporel a changé : au- trefois, les collaborateurs partaient jeunes et restaient pratiquement jusqu'à la retrai- te. L'engagement à l'étranger était considé- ré comme une tâche vitale, une vocation pour la vie, que l'on poursuivait résolu- ment. Maintenant, on raisonne beaucoup plus en termes d'étapes de vie et on se ré- oriente constamment, dans la profession, l'appartenance à une église, la vie associa- tive, les activités de loisirs etc. Penser en termes d'étapes de vie, un danger ou une chance ? D'une part, cette façon de penser représen- te un grand défi pour SAM global, car elle provoque une réduction de la durée moy- enne d'engagement : elle s'élève actuelle- ment à environ sept ans ; en 2013 c'était dix ans, et nettement plus longtemps encore quelques années plus tôt. En ce moment, nous devrions donc être en mesure de rem- placer entièrement nos collaborateurs tous les sept ans… D'autre part, cette situation peut aussi être une grande chance pour nous. Aujourd'hui, un nombre croissant de cinquantenaires

et même de soixantenaires relèvent le défi d'oser entreprendre quelque chose de to- talement inédit durant une nouvelle étape, de réaliser peut-être un rêve caressé depuis longtemps – et de s'engager à l'étranger pour un temps plus ou moins long. En rai- son des changements dans la pyramide des âges en Suisse, plus de la moitié de la popu- lation aura bientôt dépassé la cinquantaine. C'est dire le potentiel pour de tels engage- ments ! Chance ou crise de la quarantaine ? Si l'on tape «Midlife» (40 à 55 ans) dans Google, «Midlife Crisis» apparaît immédia- tement, car les deux concepts semblent in- timement liés. Parler de la quarantaine me fait plutôt penser à une chance qu'à une crise ! Arrivé à mi-parcours de la vie, on est peut- être moins résistant, certains rêves se sont dissipés, la fatigue et les désillusions peu- vent s'être installées. On est parfois con- fronté à la pression croissante du travail ou de la vie en général. Mais ce mi-parcours est aussi une chan- ce extraordinaire : les enfants ont grandi et sont autonomes, on a plus de liberté de mouvement, la pression financière est moindre, on connaît ses possibilités et ses limites, on a une expérience de vie à trans- mettre. On entend parfois dire « Arriver à 50 ans, c'est recommencer à 30 ans », ce qui n'est pas faux : de nos jours, la plupart des cinquantenaires sont encore en forme et en bonne santé. Ils passent en général pour être attentifs à la qualité, actifs et pas- sionnés par les voyages. Ils sont nombreux à profiter délibérément de cette étape pour vraiment redémarrer, concrétiser leurs rê- ves et, selon la situation de leurs enfants, jouir de la liberté retrouvée. Pour tout dire, j'aime cette phase de la vie !

4

4

Made with FlippingBook - Online catalogs