03-2017 F

Aux yeux de beaucoup, avoir plus de 50 ans est le moment idéal pour un engagement : professionnellement, vous avez obtenu ce que vous vouliez et vous voyez main- tenant la possibilité de vous réorienter en faisant une chose très différente du passé. Vous aimeriez consacrer quelques mois ou même vos 5 ou 10 ou 15 dernières années d'activité à un travail qui ait un sens, où vous ferez du bien et vous investirez acti- vement pour les défavorisés. Vous aimeriez transmettre et multiplier vos connaissances et votre expérience. Vous rêviez peut-être depuis l'enfance d'un engagement en Af- rique, l'occasion se présente maintenant de le concrétiser. Est-ce adéquat – oui ou non ? Nous avons donc réfléchi : pourquoi ne pas chercher plus activement des collabora- teurs dans cette tranche d'âge pour des en- gagements à court et long terme ? D'autres questions ont surgi en même temps : com- ment des personnes dans la deuxième moi- tié de leur vie se débrouilleront-elles face à la vie plus austère des pays d'engagement ? Sont-elles encore assez flexibles ? Arrive- ront-elles à s'intégrer dans une culture étrangère ? C'est à son usage que l'on peut juger de la pertinence d'une idée. Voilà pourquoi plusieurs couples âgés de 55 à 61 ans sont partis pour quelques mois ou quelques an- nées. D'emblée, la collaboration a été ag- réable et le travail effectué a eu un grand impact : ils ont développé des formations professionnelles, pris soin des visiteurs et de l'administration d'une maison d'hôtes, se sont engagés dans l'agriculture, le tra- vail parmi les couples et les familles, la lutte contre les mutilations génitales, la santé et la nutrition, laissant des traces durables et manifestes. Nous sommes enthousiasmés !

Avantages et inconvénients

Le service interculturel pose des défis à toutes les générations, et donc aussi aux cinquantenaires. Cela coûte de quitter la zone de confort à laquelle on est habitué en Europe ; les soins médicaux du pays d'engagement sont moins bons, il faut du courage pour accepter de ne pas voir ré- gulièrement ses enfants, ses petits-enfants et éventuellement ses parents vieillissants. Les cinquantenaires ont aussi des atouts : grâce à leur expérience de la vie, leurs compétences professionnelles et leur sa- voir-être, ils saisissent les problèmes dans leur globalité et proposent des solutions réalistes et pragmatiques. Conscients qu'ils ne resteront pas au-delà de la retraite, il leur importe de transmettre leurs connais- sances et l'expérience acquise, et de qua- lifier d'autres personnes, d'où un travail très durable. Ils sont souvent de précieux interlocuteurs et coachs pour les collabo- rateurs plus jeunes et remplacent un peu les grands-parents auprès des enfants. En- core un atout : aux yeux des Africains, des Asiatiques et des Latinos, il est normal de respecter particulièrement les personnes d'âge mûr, elles passent pour être sages et instruites, et on les écoute. L'idéal, c'est que les équipes comprennent des collaborateurs jeunes et d'autres plus âgés, car il en résulte une collaboration de grande valeur, dont tous peuvent profiter. En guise de bilan de ces dix dernières an- nées, on peut dire que SAM global a fait d'excellentes expériences avec tous nos collaborateurs d'âge mûr, une chance que nous aimerions continuer à saisir pour des engagements à court et long terme !

Jürg PFISTER, Directeur de SAM global

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