Ère magazine, édition décembre 2022

QUESTIONS EXPRESS À CÉDRIC PETITJEAN Votre retraite idéale ? Je suis trop jeune pour y penser. Si vous étiez un enfant, qu'aimeriez-vous recevoir à Noël ?

Je n'aime pas les cadeaux. Vos espoirs pour 2023 ? De la santé et du bonheur pour tout le monde. Votre météo idéale pour Noël ? De la neige. Le bonheur, c'est quoi pour vous ? Les amis et la famille.

« Je souhaite que la transition énergétique soit enthousiasmante.» Cédric Petitjean, Directeur général de l'Office cantonal de l'énergie

Vous l'avez dit, l'un des aspects importants du plan directeur de l'énergie concerne la réduction de la consommation énergétique des bâtiments, en particulier les dépenses de chaleur. Qu'avez-vous prévu à ce sujet ? Depuis le 1 er septembre 2022, nous avons abaissé le seuil de l'indice de dépense de chaleur (IDC) qui déclenche l'obligation de réaliser des tra- vaux. Il était auparavant de 600 mégajoules (MJ) par mètre carré et par an. Il est maintenant fixé à 450. A Genève, 60 % du parc immobilier consomme davantage et n'est donc pas en conformité avec ce règlement. Pour les bâtiments qui ont un «dépassement significatif », c'est-à-dire qui consomment plus de 800 MJ/m 2 /an et nécessitent une complète rénovation, le législateur a prévu d'abaisser ce seuil par paliers (650 MJ/m 2 /an en 2026, puis 550 en 2031). Cela donne une marge de manœuvre aux milieux immobiliers, qui pour- ront échelonner leurs investissements. Quant aux immeubles qui sont entre les deux (qui ont un IDC entre 450 et 800 MJ/m 2 /an), il leur suffi- ra d'optimiser les installations de chauffage et d'isolation pour atteindre le seuil de 450. Comment allez-vous contrôler que tous les bâtiments se mettent en conformité avec le règlement ? Des inspecteurs de l'OCEN feront des contrôles de chantier. Par ailleurs, tous les bâtiments ont l'obligation d'indiquer annuellement leur IDC. Nous pourrons donc faire un moni- toring et cibler les propriétaires qui n'auront pas engagé de procédures de rénovation.

Cela dit, il y a quand même 40 % des bâtiments qui ont déjà un IDC inférieur au nouveau seuil fixé. Certains propriétaires sont donc « de bons élèves » ? En effet. Il y en a même d'excellents, comme les Rentes Genevoises. Dans la gestion de leur parc immobilier, elles ont été parmi les pre- mières à signer un contrat de partenariat avec l'OCEN. Elles font de la rénovation énergé- tique, tout en accompagnant les habitants et en se préoccupant de leur confort. Sur moult points, les Rentes Genevoises sont en avance. En tant que directeur général de l'OCEN, quel est votre plus grand souhait pour 2023 ? Que l'on passe l'hiver sans connaître de pé- nurie d'énergie. C'est aussi de créer une dy- namique autour de la transition énergétique. Celle-ci est vertueuse, créatrice de richesse et représente une opportunité pour notre terri- toire. Je souhaite qu'elle soit enthousiasmante.

Nous devons, par exemple, faire face à l'élec- trification croissante de nombreux secteurs d'activité, comme celui des véhicules. Cela implique de prévoir des moyens de stocker l'électricité, d'assurer l'approvisionnement de Genève en développant les énergies renouvelables, etc. A ce titre, le canton a pour ambition de multiplier par sept la surface de panneaux photovoltaïques sur son territoire – ce qui est l'équivalent de deux cent cinquante terrains de football ! La sortie des énergies fossiles va aussi créer un bouleversement pour certaines professions. Tout à fait. Nous devons donc accompagner les reconversions professionnelles des ins- tallateurs de chaudières à gaz ou encore des ramoneurs qui, à terme, n'auront plus de travail. Par ailleurs, nous ne réussirons la transition énergétique que si nous dispo- sons de personnel qualifié. Il faut donc for- mer des jeunes et les attirer vers les nouveaux métiers du bâtiment.

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décembre 2022 - èremagazine

èremagazine - décembre 2022

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