FNH N° 1097

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SANTÉ

FINANCES NEWS HEBDO

JEUDI 23 FÉVRIER 2023

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élevé, plus de 80% des enfants atteints de cancer survivent. Au Maroc, nous avons les compétences médicales et

paramédicales, et avec la généralisation de la cou- verture sociale, ce taux est tout à fait atteignable. D’ailleurs, dans notre structure, nous avons des taux de survie qui dépassent les 80%.

Nous pensons que des anomalies du déve- loppement pourraient expliquer la survenue de cancers pédiatriques.

F.N.H. : Dans votre unité d’allo- greffe de moelle osseuse, à l’hô- pital universitaire international Cheikh Khalifa de Casablanca, l’allogreffe de moelle osseuse vient le plus souvent à la res- cousse des enfants malades, notamment ceux atteints de leu- cémie. Parlez-nous de l’impor- tance de l’allogreffe dans cer- tains cas ? Pr J. T. : L’allogreffe de moelle osseuse est une thérapeutique innovante permet- tant de remplacer la moelle d'un patient malade par celle d'un donneur sain pour différentes raisons. Par exemple : • Détruire une moelle malade porteuse d’une leucémie et la remplacer par une moelle saine. • Remplacer une moelle qui produit des globules non fonctionnels dans le sang, comme les globules rouges des patients thalassémiques ou drépanocytaires. •Remplacer une moelle qui ne fonc- tionne plus ou mal dans les aplasies médullaires et les myélodysplasies. • Remplacer le système immunitaire défectueux dans le traitement des défi- cits immunitaires. •Apporter par une nouvelle moelle osseuse, une enzyme qui est non fonc- tionnelle ou absente dans certaines maladies métaboliques, et enfin avoir un effet anti-tumoral grâce à un nouveau système immunitaire dans certaines tumeurs solides. Lorsque l’indication de l’allogreffe de moelle osseuse est posée, c’est qu’il s’agit du dernier recours en termes de thérapeutique curative pour le patient. Pour répondre à ces fortes demandes de soins, un centre de cancérologie pédia- trique et de greffe de moelle osseuse a été ouvert à l’Hôpital international uni- versitaire Mohammed VI de Bouskoura.

la vie des enfants atteints de cancer. Où en sont les avancées en matière de soins ? Pr J. T. : Chez les enfants, nous sommes dans une logique de soigner plus, mais également de soigner mieux. Pour soi- gner plus, il faut trouver des thérapies plus efficaces qui vont venir guérir les enfants que nous n’arrivons pas à guérir pour le moment, et pour soigner mieux, il faut des thérapies ciblées. C’est l’enjeu principal en pédiatrie, d’où l’importance de la recherche scientifique dans ce domaine. En effet, pendant longtemps, on a cru qu’il suffirait simplement de transposer les découvertes faites chez les adultes auprès des enfants pour arri- ver à les soigner. Malheureusement, les chiffres de guérison prouvent que cela ne suffit pas, puisqu’un enfant sur cinq ne pourra être guéri de son cancer. Il faut comprendre que les cancers que développent les enfants sont différents. En revanche, nous avons des types de cancers que l’on dit «dérivés d’anoma- lies du développement embryonnaire», comme les néphroblastomes ou les neuroblastomes, par exemple. Nous pensons donc que des anomalies du développement pourraient expliquer la survenue de cancers pédiatriques. Il faut savoir également que les cancers des enfants ont des spécificités molé- culaires et génétiques. Ainsi, chez les adultes, la plupart des cancers résultent de l’accumulation

d’anomalies génétiques au fil des années. Tandis que chez l’enfant, le génome de la tumeur a subi moins ou très peu de mutations. La recherche scientifique explore actuellement trois grands volets à savoir : • La recherche sur les anomalies déve- loppementales et les thérapies qui vont venir cibler les processus de dévelop- pement cellulaire dans les cancers pédiatriques. • La recherche liée à l’épigénétique. En effet, nous savons maintenant qu’il y a des mutations dans l’ADN et le génome, qui peuvent être à l’origine de tumeurs. Mais ce dont nous nous sommes rendu compte, c’est que des modifications de la structure, de l’or- ganisation même de l’ADN, peuvent aussi être à l’origine de tumeurs parce que ces modifications vont conduire à l’expression de gènes qui ne devraient pas s’exprimer normalement. • Et en troisième lieu, la recherche liée aux immunothérapies dédiées aux enfants. Nous espérons de tout cœur que plus aucun enfant ne décède du cancer, et que ces anciens patients puissent un jour bénéficier du «droit à l’oubli». Cela leur permettrait de bénéficier de tous les avantages sociaux comme leurs pairs, et ainsi d’éviter les inéga- lités, notamment face aux assurances, employeurs… ◆

Dans les pays à revenu élevé, plus de 80% des enfants atteints de cancer sur- vivent. Au Maroc, avec la générali- sation de la couverture sociale, ce taux est tout à fait attei- gnable.

F.N.H. : La recherche scientifique reste le seul recours pour sauver

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