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JEUDI 29 FÉVRIER 2024 / FINANCES NEWS HEBDO
BOURSE & FINANCES
sers, signature d'une clause de confidentialité, due diligence initiale, proposition d'investisse- ment, l'offre de premier tour de table, due diligence approfondie, création d'un model opération- nel interne, mémorandum d'in- vestissement préliminaire, due diligence finale, approbation du comité d'investissement, offre finale puis signature de l'accord. Une firme de capital-investisse- ment est appelée General Partner (GP) et ses investisseurs qui engagent leur capital, des Limited partners (LPs). Les Limited par- tners investissent généralement dans des fonds de pension, des grands comptes institution- nels (tels les Endowments de grandes universités américaines, ou des sociétés d’assurances) et des Wealthy individuals (Family offices). F.N.H. : Enfin, les opportu- nités et les défis qu’offre le capital- investissement sont énormes, notamment en matière d’amélioration de la gouvernance et en termes de structure bilan- cielle. Cependant, l’évolu- tion d’un nouveau cadre règlementaire est primor- diale pour dynamiser le secteur. Quelle lecture en faites-vous ? Kh. D. : La grande mode pour les pays les plus avancés de la pla- nète et le groupe de Development finance international (DFI) est de solliciter ces pays pour qu’ils apprennent à se développer len- tement et en dehors de l’utilisa- tion de l’énergie nucléaire, des énergies fossiles et des richesses du plateau continental. La structure bilancielle des socié- tés demandeuses est bien enten- due épluchée sur la base de cri- tères financiers et non-financiers (17 objectifs de développement durable). Les critères écono- miques, sociaux et de gouver- nance (ESG) qui, parfois, peuvent s’avérer subjectifs ou laissés à la discrétion de tiers pas toujours de confiance rendent encore plus
Le private equity peut créer de l’emploi durable dans des secteurs très pointus de la tech.
F.N.H. : En quoi le dévelop- pement du private equi- ty peut-il contribuer à la création d'emplois et à la croissance inclusive au Maroc ? Kh. D. : Le private equity est inclusif dans le sens où la qualité du projet choisi n’a plus rien à voir avec la profondeur du portefeuille ou la notoriété de l’emprunteur ou de ses proches parents, mais est plutôt soumise à un avis d’experts technologiques, admi- nistratifs, juridiques et financiers. Ces derniers se prononcent sur la propension d’un projet à prendre son envol dans un délai de moyen à long terme (2 à 10 ans) dans un segment de marché particulier, souvent hyperconcurrentiel et à retour sur investissement (TRI se situant entre 8 et 10% dans le cas du Maroc), compte tenu du projet défendu et de la qualité des por- teurs de celui-ci. Le graal étant bien entendu de pouvoir créer des champions nationaux ou internationaux (licornes avec un chiffre d’affaires d’un milliard de dollars) dans des secteurs à très forte valeur ajoutée ou capables de se tailler une part substantielle d’un gâteau à l’échelle mondiale. Le private equity peut créer de
les professionnels de la gestion du capital-investissement, dont les marges bénéficiaires non réin- vesties sont érodées de 0,4% à 0,5%, ce qu’ils estiment être de l’iniquité fiscale. Il existe aujourd’hui encore des pans entiers qui se situent dans des deals entre 50 et 100 millions de DH qui sont insuffisamment adressés. Avec sa participation à 33% dans les nouveaux fonds for- més par le Fonds Mohammed VI, le volume des transactions ainsi que la taille de celles-ci pourront s’accroître. Les business mana- gers évoluent aujourd’hui avec des tailles de fonds d’une four- chette se situant entre 800 mil- lions et 1 milliard de DH pour 15 à 20 opérations par société. L’appui technique et financier du fonds stratégique Mohammed VI devrait aider à adresser des opérations de moins de 150 millions et pou- vant aller jusqu’à 800 millions de DH et au-delà.
l’emploi durable dans des sec- teurs très pointus de la tech, ou dans des métiers très en vogue en relation avec la nécessité de «verdir notre économie». Dans un monde qui évolue à vitesse grand V, être capable de prendre le train en marche des industries industrialisantes est un must. Que ce soit dans le renouvelable, les énergies propres, l’électrique, l’eau, la lutte contre le réchauffe- ment climatique, les ordinateurs quantiques, les nanotechnologies, les terres rares et leur utilisation idoine, la connectivité et les diffé- rents métiers mondiaux du Maroc (automobile, aéronautique et tex- tile), nous avons encore besoin de monter en gamme de produits et en compétence au niveau de notre courbe d’apprentissage, et de degré d’intégration de nos industries. Pour réussir ces chal- lenges dans l’économie du savoir et de la connaissance, les star- tups ont parfois besoin de coups de pouce financiers, fussent-ils libérés par étapes (Milestones aux différents stades de développe- ment des sociétés séries A, B et C et pré-IPO). Le private equity traverse en géné- ral 12 phases avant la signature d’un accord : prospection et tea-
Doté de 20 milliards de DH, le Fonds Mohammed VI devrait doubler, voire tripler la capacité financière de la place de Casablanca.
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