Carillon_2012_07_04

Point de vue

ACTUALITÉ editionap.ca Les annonces régionales ne font pas l’unanimité

L’été est une saison occupée pour les cultivateurs. Et l’été pourrait être également une période nerveuse pour plusieurs producteurs. Cet automne, le Canada rejoindra la table de négociations du Partenariat trans-Paci- fique (PTP), un traité qui créera une zone de libre-échange regroupant 11 pays et une population totale de 658 millions. C’est bien évident que les bénéfices potentiels sont immenses. Mais, encore une fois, les rumeurs veulent que le Canada serait obligé de laisser tomber la gestion de l’offre en matière agricole s’il veut participer au partenariat et avoir accès au vaste marché en Asie. Les enjeux sont très importants pour les producteurs du lait, d’œufs et de volailles qui sont actuellement protégés par le système de quotas qui gèrent la production. Tous nos gouvernements sont en faveur du statu quo. Mais quand on parle de négociations internationales, il n’y a aucune garantie, et par- mi les consommateurs et certains politiciens, il y a unmouvement pour abolir les quo- tas, qui, selon eux, sont en effet des interventions gouvernementales protectionnistes. Les quotas fonctionnent bien pour les cultivateurs. Les régies de mise en marché per- mettent aux producteurs d’œufs, de lait et de volailles d’ajuster leur production afin de protéger leurs revenus. À cause des quotas, les cultivateurs dans ces trois secteurs ont des revenus plus stables que les producteurs de bœuf et de porc. Mais les cri- tiques prétendent que le système est responsable des hausses de prix de la nourriture. Des études ont démontré que la gestion de l’offre du lait, des œufs et de la volaille coûte au moins 300 $ par an de plus à une famille de quatre personnes, au Canada. L’Association canadienne des restaurateurs et des services alimentaires mène une campagne contre la gestion de l’offre. De moins en moins de lait, de beurre, de fro- mage et de crème glacée se retrouvent dans le panier d’épicerie du consommateur en raison des prix élevés des produits laitiers canadiens, selon l’association. Et la ten- dance va en s’amplifiant, alimentée par des facteurs comme la population vieillis- sante, la diversité ethnique et l’offre croissante d’une gamme de produits alternatifs tels que les boissons au soya et les jus additionnés de calcium, affirme l’association. Selon l’association, les tarifs d’importation de plus de 300 pour cent empêchent l’entrée sur le marché canadien de produits laitiers étrangers et permettent à l’industrie laitière de fixer les prix bien au-dessus des niveaux mondiaux. Le danger est qu’à cause de ce « protectionnisme, » les producteurs laitiers canadiens ne puis- sent plus exporter leurs produits vers d’autres pays. Ce pessimisme n’est pas partagé par les gens comme notre député fédéral, Pierre Lemieux, qui a dernièrement participé aux « très fructueuses rencontres » que les représentants canadiens ont tenues avec leurs homologues japonais. Ces rencontres amélioreront l’accès au marché japonais et donneront à nos producteurs de bœuf et de porc, un avantage sur leurs concurrents américains et australiens. M. Lemieux a aussi dit : « Il faut rappeler que les Japonais ne cherchent pas à exporter leurs produits laitiers, leurs œufs ou leurs volailles au Canada, ce qui est une bonne nouvelle pour nos producteurs soumis à la gestion de l’offre, en particulier dans Glengarry-Prescott- Russell. » Il est rare qu’un dossier agricole devienne un dossier politique national. Mais il est fort possible que la gestion d’offre devienne bientôt une patate chaude. Les cultivateurs peuvent être encouragés de savoir que l’évolution de l’industrie ag- ricole inquiète les citoyens. L’âge moyen des cultivateurs est 54 ans. Une nouvelle étude publiée par BMO Banque de Montréal indique que les Cana- diens considèrent que le fait que les jeunes quittent les fermes pour les centres ur- bains entraîne des conséquences importantes pour l’agriculture. Dans le cadre d’un sondage sur la situation des fermes, les gens qui habitent dans des régions rurales et des régions urbaines ont donné des réponses au sujet des défis que les agriculteurs doivent relever. Le sondage a conclu que 62 % des répondants voient des effets né- fastes sur les fermes familiales; 61 % croient que la migration a des répercussions sur la capacité des agriculteurs à transmettre leurs connaissances à la prochaine généra- tion; 55 % pensent que le départ des jeunes de la campagne vers la ville a des réper- cussions néfastes sur le mode de vie rural. Ces questions préoccupent autant les citadins que les ruraux, et parfois même plus. Selon les tendances migratoires dévoilées par Statistique Canada, la population des régions rurales a connu une réduction nette du nombre des jeunes de moins de 25 ans. De plus, selon le Recensement de l’agriculture, le nombre des agriculteurs âgés de moins de 35 ans, en pourcentage du total des agriculteurs, est passé de 9,1 % en 2006 à 8,2 % en 2011. « Il est très facile de considérer l’agriculture comme allant de soi lorsque vous avez une épicerie pleine de nourriture, mais pour que cette épicerie reste pleine, nous avons besoin de jeunes agriculteurs. Parmi les principales préoc- cupations de la Fédération canadienne de l’agriculture (FCA), il y a les transferts in- tergénérationnels et le renforcement de la rentabilité à long terme des exploitations agricoles », a déclaré Ron Bonnett, le président de la FCA. « L’étude de BMO montre que tous les Canadiens ont les mêmes préoccupations et reconnaissent l’importance de ce secteur, et c’est encourageant. Un soutien public large, voilà ce qu’il faut pour assurer l’avenir de nos fermes et de notre industrie alimentaire », a ajouté M. Bonnett. Un été nerveux pour les cultivateurs

de nouvelles technologies pour stimuler l’économie régionale », selon M. Crack. Si une partie des entreprises, à l’instar de la Fromagerie St-Albert, avait défendu le programme, ce dernier fait toujours grincer des dents les progressistes-conservateurs. « La meilleure façon de promouvoir la croissance économique est de niveler le ter- rain pour que toutes les entreprises opèrent selon les mêmes règles, a immédiatement réagitMarilissaGosselin. Lorsque les politici- ens choisissent les gagnants et les perdants en donnant des subventions à un mais pas à l’autre, ça dissuade l’investissement dans notre région et nous perdons tous. » Très en verve – les progressistes-conserva- teurs de GPR se préparent à une investiture en cas de nouvelles élections provinciales - le parti condamne également la mise en place du programme de maternelle et jar- din d’enfants à temps plein dans les écoles locales, dès la rentrée. « Grant Crack et le gouvernement libéral forcent nos écoles à adopter un nouveau programme dévelop- pé par Toronto et sans considération pour les belles réussites locales », poursuit Mme Gosselin. Si le Nouveau Parti démocrate (NPD) de GPR se montre « enthousiaste » de la reconduction des FDEO, mais égale- ment du programme de maternelle et jar- din d’enfants, son responsable, Robert Mc- Donald, rappelle que «c’est avant tout le NPD qui a œuvré à influencer ces réformes en échange de l’appui au gouvernement minoritaire ».

SEBASTIEN PIERROZ sebastien.pierroz@eap.on.ca

Le budget du gouvernement libéral mi- noritaire, adopté la semaine dernière à Queen’s Park, a déclenché quelques cri- tiques sur la politique de Grant Crack, notamment par les progressistes-conser- vateurs. Si l’adoption, mercredi de la semaine dernière, du budget présenté par le gou- vernement libéral minoritaire a permis à Grant Crack d’échapper à une nouvelle élection provinciale, le député provincial de Glengarry-Prescott-Russell doit faire face aux critiques de ses adversaires poli- tiques. Parmi les sujets controversés : le pro- gramme de réduction de 30 % des frais de scolarité en Ontario offert aux étudiants admissibles aux collèges et universités. Celui-ci cache, en réalité, la suppression d’une bourse de l’Ontario pour étudier en français, en place depuis 30 ans. Elle of- frait entre autres une somme de 1 500 $ par étudiant. « Grant Crack commence par couper les services en français de 14 % et maintenant il élimine cet incitatif pour les francophones d’étudier dans notre langue maternelle, commentait aussitôt Marilissa Gosselin, porte-parole des progressistes- conservateurs dans Glengarry-Prescott- Russell. Plus sévèrement, Robert McDonald du Nouveau parti démocratique (NPD) par- lait d’une « décision déplorable allant une nouvelle fois à l’encontre des étudiants. » Interrogé à ce sujet, Grant Crack, qui officie également comme adjoint par- lementaire aux Affaires francophones, re- grette la disparition d’une bourse servant « d’incitatif financier afin d’encourager les études postsecondaires en français ». Mais le député provincial précise que cette sup- pression s’est faite bel et bien au profit du programme de réduction de 30 % des frais de scolarité, évoquant alors une décision « plus juste et abordable ». Parmi les autres mesures d’intérêt du budget dans la région: l’engagement re- nouvelé pour le Fonds de développement de l’Est de l’Ontario (FDEO). Ce fonds de 80 millions de dollars échelonné sur quatre ans, demeure conçu pour « aider les entre- prises à créer des emplois et à investir dans

Grant Crack

19 500 copies

Fondé en 1947

Bertrand Castonguay , président, bertrand@eap.on.ca Roger Duplantie , d.g., roger@eap.on.ca François Bélair , développement, fbelair@eap.on.ca Yvan Joly , directeur des ventes, yvan@eap.on.ca

Publié le mercredi par : La Compagnie d’édition André Paquette Inc. Imprimé par : Imprimerie Prescott et Russell 1100, rue Aberdeen, Hawkesbury, ON K6A 1K7 - Tél. : 613 632-4155 • Téléc. : 613 632-8601 www.lecarillon.ca Distribution totale : 19 500 copies Distribution gratuite dans le comté de Prescott, Ontario et le village de Grenville, Québec # convention : 0040012398 Gilles Normand , dir. de production et de la distribution, gilles.normand@eap.on.ca Julien Boisvenue , dir. de l’infographie et du prépresse, julien.boisvenue@eap.on.ca Nouvelle/News : nouvelles@eap.on.ca Toute reproduction du contenu est interdite à moins d’autorisation écrite au préalable.

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