Carillon_2018_03_08

DOSSIER

POLITIQUE MUNICIPALE AU FÉMININ

Marie-Noëlle Lanthier : De façon générale, les femmes qui s’engagent en politique ne le font pas pour le pouvoir, mais pour faire une différence. Je crois aussi qu’une femme apporte une lentille féminine dans l’examen des enjeux, c’est- à-dire une perspective qui valorise, par exemple, la culture autant que les loisirs, la reconnaissance des bénévoles et des histoires à succès de la communauté, le rehaussement des communications entre le conseil et les citoyens pour mieux informer et ainsi créer des relations plus harmonieuses. CROYEZ-VOUSQUEVOTREVOIX AU SEINDE VOTRE CONSEIL MUNICIPAL EST ENTENDUE DE FAÇON ÉQUITABLE -? Cindy Saucier : Je ne pense pas que d’être une femme soit vraiment un problème. Si vous êtes sérieuse au travail, vous allez travailler fort et mériterez lemême respect que vos homologues masculins. Krysta Simard : J’ai toujours eu l’im- pression de faire partie de l’équipe. Mes pensées, mes idées et mes commentaires ont été appréciés et bien accueillis. Je n’ai jamais pensé que ma voix n’était pas entendue. Marie-Noëlle Lanthier : Mon expérience personnelle est positive en ce sens. Je sens que je suis respectée par mes col- lègues autour de la table du conseil et je les respecte également. Je sens que je suis membre d’une même équipe même si parfois nous ne sommes pas d’accord. Nous avons tous un pouvoir d’influence et notre mot à dire dans les décisions. À chacun de s’en prévaloir. À VOTRE AVIS, QUELLE EST L’IMPORTANCE DE LA PLACE DES FEMMES EN POLITIQUEMUNICIPALE ? Cindy Saucier : Nous pouvons appor- ter un autre point de vue sur certaines

Sur la scène municipale de Prescott-Russell, les femmes occupent 13 postes sur un total de 52 dans les huit municipalités. Sur la photo, on reconnait Marie-Noëlle Lanthier, conseillère municipale à La Nation, en compagnie de son collègue Marc Laflèche. — Photo Caroline Prévost

À l’occasion de la Journée internationale de la femme et en cette année électorale en Ontario, nous avons demandé à nos journalistes Caroline Prévost, Alexia Marsillo et Evelyne Bergeron (ci-dessous d’interviewer certaines des femmes qui occupent ou qui ont déjà occupé des postes politiques dans la région. Qu’est- ce qui motive ces femmes à se présenter en politique? Comment vivent-elles cela? Découvrez leur histoire. Bonne lecture.

À VOTRE AVIS, QUELLES SONT LES DÉFIS OU LES DÉSAVANTAGES RENCONTRÉS PARUNE FEMME EN POLITIQUEMUNICIPALE ? Cindy Saucier (Russell) : Je ne ressens pas que le fait d’être une femme ait in- fluencémon expérience de façon positive ou négative. Je pense que cela dépend de moi, en tant que personne. J’étais débu- tante et j’avais beaucoup d’apprentissage à faire. Parfois, les gens peuvent ne pas vous prendre au sérieux ou penser que vous n’êtes pas apte à faire de la politique. Vous devrez peut-être prouver le contraire. Je pense que j’ai réussi ça. Les gens réalisent maintenant que je suis dévouée. Chantal Galipeau (Alfred-Plantagenet): Il y a encore des gens qui ont de la diffi- culté à accepter que les femmes soit à leur niveau. Mais ce n’est pas mon problème au conseil. Krysta Simard (Clarence-Rockland) : En tant que conseillère, j’ai rencontré certains défis. Je suis jeune. Je suis une femme et je suis une débutante en politique. Malgré les défis, je crois avoir fait mes preuves et je continuerai à le faire. En devenant une personnalité publique, vous savez que vous serez scrutée, jugée. Vous n’avez qu’à toujours faire de votre mieux. L’un des plus grands défis est d’être prise au sérieux. Il est arrivé que certaines ques- tions générales, ou même des questions à propos demon secteur, soient adressées à un collègue masculin, alors que j’aurais

pu y répondre tout aussi bien. Aussi, dans la société d’aujourd’hui, ce sont encore principalement les femmes qui prennent soin des enfants et qui s’occupent des tâches ménagères, alors qu’une bonne partie d’entre elles travaillent à temps plein. C’est très difficile de tout faire ! Si elles ont la chance, comme moi, d’avoir un bon réseau de soutien, les femmes peuvent vraiment exceller. Marie-Noëlle Lanthier (La Nation) : Je crois que le plus grand défi pour les femmes est de prendre la décision d’entrer en politique. Certaines études démontrent qu’en moyenne, les femmes se font de- mander sept fois avant d’accepter de se présenter comme candidate, tandis que chez les hommes, ils sont souvent honorés d’être approchés et acceptent rapidement. SELON VOUS, QUEL EST L’ASPECT POSITIF D’ÊTRE UNE FEMME EN POLITIQUEMUNICIPALE ? Cindy Saucier : Mon expérience en tant que conseillère à lamunicipalité de Russell est très positive jusqu’à maintenant. Je ne pense pas qu’être une femme ait été un obstacle ou un atout. Krysta Simard : Pour ma part, je crois que le fait d’être une femme fait ressortir une sensibilité, une créativité et une pensée différente dans unmilieu essentiellement masculin. On m’a dit que mon côté sen- sible a aidé à calmer certaines situations tendues.

Le directeur de l’information François Legault

Dans les huit municipalités de Prescott et Russell, les femmes sont représentées par 13 élues, dont une mairesse. Ces 13 élues, sur un total de 52, siègent au sein des différents conseilsmunicipaux. Elles représentent 25%de la scène politique régionale. En cette Journée internationale de la femme, nous avons souhaité souligner la place qu’elles occupent en politiquemuni- cipale. Pour ce faire, les 12 conseillères ont eu l’occasion de partager leurs opinions à travers un formulaire de questions que nous leur avons fait parvenir. Nous avons ensuite fait un tri parmi les réponses reçues de façon à bien présenter leur manière de voir les choses. Vous trouverez les réponses ci-dessous.

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Le Carillon, Hawkesbury ON.

Le jeudi 8 mars 2018

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