Carillon_2018_03_08

questions. Je pense que la communication et la façon dont nous traitons les gens sont de la plus haute importance. Chantal Galipeau : Avoir le côté féminin des choses, ça aide des fois. Krysta Simard : Les femmes ont des points de vue différents des hommes. Il n’y a rien de mal à cela. Avoir les deux parties sur le conseil est nécessaire. Si nous voulons un changement qui reflète la façon dont les femmes se sentent, nous devons être plus présentes ! Marie-Noëlle Lanthier : Lorsque l’on considère que les femmes comptent pour 51 % de la population et qu’elles constituent seulement 20 à 25 % de la représentation politique, je crois qu’il y a un déficit démocratique important. Par ailleurs, les femmes sont plus susceptibles de vivre dans la pauvreté, de vivre de la violence familiale ou du harcèlement au travail, d’avoir la charge des enfants dans les familles monoparentales, d’être les aidants naturels, etc. Et elles sont sous-représentées en politique et sur les conseils d’administration d’organismes communautaires, là où se prennent les décisions qui affectent leurs conditions de vie et celles de leur famille. Le conseil municipal est le palier gouvernemental le plus près du peuple et notre travail influe directement sur la qualité de vie dans nos communautés. Anik Charron (Casselman) : Je suis la seule femme au sein du conseil muni- cipal (20 % du conseil). Ceci n’est pas représentatif de la population. Pour être capable de bien refléter les besoins dema communauté, je crois qu’il est important d’avoir un certain équilibre parmi ceux qui la dirigent. QUE CROYEZ-VOUS QU’UNE FEMME PEUT APPORTER DANS UNCONSEILMUNICIPAL ? Cindy Saucier : Je suis une femme âgée, alors peut-être que mon expérience de vie influence ma prise de décision ou ma façon de percevoir les décisions poli- tiques. J’écoute l’information et j’essaie de prendre une décision éclairée. Celle-ci peut être basée sur l’éthique, la morale, la finance, le bien ou le mal, ou ce qui me semble être lemieux pour la communauté. Si cela est influencé par le fait que je sois une femme, alors je suis à l’aise avec ça ! Chantal Galipeau : On ne voit pas les chose de lamême façon que les hommes. Notre côté maternel sort très souvent, sans le savoir, en termes d’égalité et de partage des responsabilités. Anik Charron : Notre expérience de vie est différente, ce qui fait en sorte qu’on apporte une différente perspective au débat. Marie-Noëlle Lanthier : Une perspective différente des enjeux. Pas meilleure que celle des hommes, mais différente. Ce qui fait en sorte que durant les débats et la prise de décisions, on tient compte de plusieurs facteurs qui ne seraient sans doute pas considérés d’un point de vue

purement masculin. Avoir de la diversité dans le processus décisionnel ajoute de la qualité aux échanges qui aboutissent à des décisions mieux équilibrées pour répondre aux besoins de TOUS. QUEL CONSEIL DONNERIEZ-

VOUS À UNE FEMME QUI AIMERAIT FAIRE DE LA POLITIQUE ?

Marie-Noëlle Lanthier : Je l’encourage c’est sûr ! Et je lui dirais que peu importe le changement qu’elle veut apporter, elle y arrivera si ellemaintient ses convictions/ valeurs, son intégrité et qu’elle est prête à travailler pour y arriver. La politique n’est pas toujours facile parce que peu importe nos décisions, on ne fait jamais l’unanimité et la critique est parfois féroce. Il faut se développer une « carapace » et ne pas perdre de vue notre objectif. Anik Charron : Je recommande qu’elle s’implique davantage dans sa commu- nauté afin de se faire connaître, que ce soit par l’entremise du bénévolat ou de siéger au sein d’un comitémunicipal. Ceci va lui permettre de tisser des liens avec sa communauté autant que de se démarquer. Il faut aussi développer et entretenir un réseau de contacts sur lequel elle peut compter. POURQUOI CROYEZ-VOUS QUE LES FEMMES SONT ENCORE MINORITAIRES SUR LA SCÈNE POLITIQUEMUNICIPALE DE PRESCOTT-RUSSELL ? Cindy Saucier : Je ne crois pas néces- sairement qu’il devrait y avoir plus de femmes, mais les femmes devraient avoir des chances égales d’être là. Si une femme est meilleure pour le travail, alors elle mérite ce travail. Marie-Noëlle Lanthier : Je crois qu’il y a toutes sortes de raisons, incluant les tâches familiales trop exigeantes pour en entreprendre davantage, le fait que les femmes soient plus oumoins intéressées à la politique et croient qu’elles peuvent contribuer au bien-être de la communauté d’autres façons, qu’elles se sentent moins compétentes parce qu’elles n’ont pas d’expérience en politique (même si les hommes n’en ont pas plus), et j’en passe. MAIS, la plus grande raison pour laquelle nous sommes minoritaires sur la scène po- litique c’est qu’UNNOMBRE INSUFFISANT DE FEMMES SE PRÉSENTENT COMME CANDIDATES AUX ÉLECTIONS. Pour deve- nir membre d’un conseil municipal, il faut d’abord se présenter ! On aura des sièges vides dans plusieurs de nos municipalités lors des prochaines élections. Il y a des outils à votre disposition pour vous aider à vous préparer à l’élection qui vient. Il y a 12 conseillères et une mairesse qui se feront un plaisir de s’entretenir avec vous. Il y tellement de potentiel de leadership féminin dans P-R qu’il n’y a aucune raison pour laquelle on ne pourrait pas atteindre la parité si on le voulait. Allez-y !

CROIRE EN SES IDÉES ET LES DÉFENDRE

Jeanne Charlebois a été élue mairesse de Hawkesbury pour la première fois en 2006, puis une seconde fois en 2014. —photo Archives

EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

En2006, JeanneCharlebois écrivait une page d’histoire en devenant la première femme à être élue au poste demaire de la ville deHawkesbury. C’était aussi une première dans tout Prescott-Russell. Après avoir travaillé une trentaine d’an- nées dans le domaine municipal, elle a décidé de faire le saut en politique active. « Je croyais que j’avais les connaissances et les compétences pour faire avancer ma ville », a-t-elle déclaré en entrevue. Mme Charlebois était alors la seule femme autour de la table du conseil municipal. Selon elle, cela ne l’a pas empêchée de faire valoir ses idées, tant à Hawkesbury qu’aux Comtés unis. « La façon que les femmes ont de voir les choses est différente, mais lorsque les idées sont émises dans le respect, il n’y a pas de problème », a-t-elle affirmé. Ce respect, elle déclare l’avoir toujours ressenti de la part de ses collègues. La mairesse reconnaît qu’il serait sou- haitable de voir davantage de femmes en politique. Elle soutient que les femmes doivent croire en elles. Elles doivent avoir confiance en elles, de même qu’en leurs opinions et leurs idées. Dans son discours, on comprend que la place des femmes en politique ne signifie

pas seulement d’avoir un siège autour de la table du conseil. Mme Charlebois estime que la voix des femmes doit être entendue sur différents comités et conseils d’administration. Elle devrait aussi se faire entendre aux séances publiques du conseil municipal. « Les femmes doivent s’affirmer et prendre leur place. Elles ne doivent pas avoir peur de dire ce qu’elles pensent », a-t-elle insisté. Elle les invite à suivre les réunions du conseil municipal, à se tenir informées des dossiers, et à entendre les faits. La crainte d’être examiné, jugé ou criti- qué est une hypothèse soulevée par Mme Charlebois pour expliquer le faible taux de représentation féminine en politique. « Il faut être prête à recevoir les critiques. Ça fait partie de la game ! », a-t-elle reconnu. Jeanne Charlebois entend continuer à présenter et à défendre ses idées. « Siéger à titre de mairesse ou de conseiller- conseillère, c’est un privilège. Je l’apprécie énormément », a conclu celle qui portera sa candidature à lamairie de Hawkesbury pour une quatrième fois aux élections d’octobre prochain.

Le Carillon, Hawkesbury ON.

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Le jeudi 8 mars 2018

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