Carillon_2018_03_08

EVELYNE BERGERON evelyne.bergeron@eap.on.ca

exigeants) », a-t-elle soutenu. Les invita- tions s’accumulent dans les agendas des députés. Leur présence est souhaitée aux quatre coins de leur circonscription. « C’est le fun. On aime ça rencontrer les gens, mais c’est d’une lourdeur…On arrive chez nous exténuée », a-t-elle relaté. Cela a nécessairement un impact sur la vie sociale et la vie familiale des députés. Et c’est là, selon Lise Bourgault, un dissuasif important pour les femmes. « Les femmes se sentent continuellement coupables de ne pas être à la hauteur des attentes familiales », a-t-elle évoqué, faisant allu- sion aux enfants, mais aussi au conjoint. SUBIR LES CRITIQUES Un autre aspect qui peut avoir un effet d’éteignoir sur les envies politiques de certaines femmes, ce sont les critiques. Selon Mme Bourgault, les hommes sont davantage capables de détachement. « Il faut être capable de se détacher de cette impression que les gens te haïssent, ou t’aiment », a-t-elle lancé. Depuis cinq ans, Lise Bourgault est active au sein de l’Organisation internationale pour l’avancement politique des Africaines (OIAPA). Elle a notamment travaillé avec des femmes en Tunisie, au Nigéria et au Cameroun. Lors des formations, elle leur rappelle l’importance de se forger une carapace. Elle leur dit qu’elles doivent suivre leurs idées et les défendre. Ensuite, elles doivent s’attendre à ce qu’il y ait des pour et des contre. « Si vous faites de la politique, ne vous attendez pas à plaire à tout lemonde. C’est im-pos-si-ble! », a-t-elle affirmé. Bien qu’elle ait eu sa part de critiques au fil de ses mandats comme députée, mais encore davantage commemairesse (où on est plus près des gens), Lise Bourgault a reconnu ne jamais avoir totalement réussi à se détacher complètement. « C’est un combat. On est tous des humains qui veulent être aimés », a-t-elle reconnu. Pour se présenter en politique, Mme Bourgault estime qu’une femme doit être animée par la volonté de représenter ses concitoyens, de faire avancer sa commu- nauté et de faire une différence. « Ce que je dis aux femmes, c’est qu’il faut qu’elles aient le désir brûlant de s’impliquer et qu’elles assument les conséquences qui vont avec », a-t-elle conclu.

DOSSIER

La conciliation politique-famille est sans doute le plus grand obstacle qui retient les femmes à se porter candidate en politique, peu importe le niveau. Lise Bourgault en a fait l’expérience en 1993. Elle en était à sa 9e année comme députée d’Argenteuil-Papineau sous la bannière du Parti progressiste-conser- vateur (PCC). Son second mandat l’avait tenu hautement occupé. C’était l’époque notamment de l’Accord du lac Meech (1990) et l’Accord de Charlottetown (1992). C’était aussi l’époque de la Crise d’Oka, à l’été 1990. Un conflit pour lequel elle était aux premières loges, Kanesatake faisant partie de sa circonscription. Au printemps 1993, à la suite de la dé mission de Brian Mulroney, le PCC était en pleine campagne au leadership. Au mêmemoment, Lise Bourgault portait en elle son premier et unique enfant. La petite Amy-Maude est née le 24 mai 1993. « J’ai été une des premières députées à avoir un bébé (et à l’allaiter) à la Chambre des communes », a-t-elle déclaré en entrevue avec Le Carillon . Lise Bourgault n’a pas mis son rôle de députée de côté très longtemps. Rapidement, elle était de retour dans sa très grande circonscription ainsi qu’à son siège du Parlement. « J’ai réalisé l’ampleur de la tâche d’une mère de famille qui fait de la politique active », a-t-elle déclaré. D’autant plus qu’elle se trouvait alors en campagne électorale. Quelques jours après l’élection du 25 octobre 1993, Lise Bourgault savourait sa défaite. « J’étais assise dans mon salon en train de bercer mon bébé et je me disais : “Merci mon Dieu de ne pas avoir été réé- lue. Je ne sais pas comment j’aurais fait” », a-t-elle reconnu. Le métier de politicienne sera toujours, selon elle, unmétier très prenant. Ce l’était et ce l’est toujours. Si on n’y trouve peu de femmes - 88 sur 338 à la Chambre des communes (26 %) à la dernière élection fédérale – ce n’est pas parce qu’elles ne sont pas aptes à accomplir la tâche. « Le travail comme tel, on est capable de le faire. C’est tous les à-côtés (qui sont

POLITICIENNE : UN MÉTIER EXIGEANT

Lise Bourgault a été élue députée de la circonscription d’Argenteuil-Papineau pour la première fois en 1984 sous la bannière du Parti progressiste-conservateur, alors dirigé par Brian Mulroney. Âgée de 34 ans, elle avait alors ravi, avec 55,9 % des votes, le siège au libéral Robert Gourd, qui l’occupait depuis 20 ans. En 1988, elle récidive, toujours avec un fort appui de 56,4 % des électeurs. Le vent a tourné à l’élection de 1993, alors qu’elle terminait 3e avec 22,2 % des voix, derrière Maurice Dumas, du Bloc Québécois, et Jacques Desforges du Parti libéral. —photo fournie par Lise Bourgault. AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ PROFESSIONNELS

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Lise Bourgault avec des membres de l’OIAPA lors d’un séminaire sur le leadership féminin à Tunis, en Tunisie. —photo fournie par Lise Bourgault.

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Le jeudi 8 mars 2018

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