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MARDI 31 MARS 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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Covid-19/Commerce extérieur

◆ Plusieurs secteurs rencontrent des difficultés de «ravitaillement». ◆ Les professionnels attirent l’attention sur le risque d’encombrement des marchandises dans les ports. Les professionnels redoutent l’encombrement des ports

Par B. Chaou

Les impor- tations destinées

O n ne peut que se féli- citer que le Maroc est pris le taureau par les cornes dès l’annonce de l’apparition des premiers cas de contamination au Covid-19. Les autorités du Royaume ont, sans hésiter, adopté les mesures nécessaires, allant jusqu’à la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, via un ensemble de mesures exceptionnelles. La «situation» que vit le pays actuellement ainsi que les diffi- cultés rencontrées par les four- nisseurs étrangers également touchés par les problèmes engen- drés par cette crise sanitaire mondialisée, ne sont pas sans conséquences sur l’activité com- merciale d’une grande majorité d’entreprises installées au Maroc.

à certaines entreprises sont restées bloquées aux ports.

Chine sont freinés (électronique, matières premières pour l’indus- trie pharmaceutique...) à cause de l’arrêt de certaines usines notam- ment. Les biens de consommation destinés au tourisme sont éga- lement bloqués du fait de l’arrêt de toutes les unités touristiques », indique Aziz Mantrach, vice-pré- sident de l’Association marocaine des exportateurs (Asmex) et pré- sident de l’Association profes- sionnelle des agents maritimes (APRAM), contacté par Finances News Hebdo. Les exportations sont également impactées. « Pour ce qui est des volumes d’export qui transitaient par les ports marocains, ils sont devenus aussi de plus en plus faibles pour plusieurs raisons dont la fermeture de plusieurs entreprises, et le confinement au niveau de l’Union européenne, principal client de nos exporta-

tions », explique Mantrach.

les marchandises en cours de livraison s’ajoutent à celles déjà stockées au niveau des ports, ce qui entraîne plus de cargaisons bloquées. L’ANP se mobilise Face à cette situation, l’Agence nationale des ports (ANP) a réagi. Elle a indiqué à travers plusieurs communiqués, que les ports maintiennent leurs activités et que plusieurs mesures assurant le bon fonctionnement ont été prises. « En ce moment de crise sanitaire, le port d’Agadir a mis en place un ensemble de dispositifs permet- tant d’assurer la continuité de ses activités en termes d’accueil des navires et de réception des mar- chandises, aussi bien à l’import qu’à l’export », a ainsi souligné l'ANP dans un communiqué. De même pour le port de Jorf Lasfar, selon la même source :

« Grâce à l’engagement de l’ensemble des partenaires de l’Agence nationale des ports qui concourent à l'accueil des navires et au transit des marchandises, le fonctionnement du port de Jorf Lasfar n’a pas été impacté par les retombées du Covid-19, notam- ment les produits de première nécessité (céréales, aliments de bétail, hydrocarbures…) et les marchandises nécessaires pour le fonctionnement du complexe industriel de l’OCP, la centrale thermique et les autres unités industrielles ». L’ANP souligne également que le niveau d’activité du port de Casablanca est normal en termes de transit des marchandises pour ce qui est des produits de pre- mière nécessité (céréales, sucre, aliments de bétail, huile alimen- taire, …). ◆

Risque d’encombrement

Des secteurs en manque de ravitaillement

Depuis le confinement, plusieurs entreprises marocaines ont arrê- té leurs activités dans l’objec- tif de préserver leur personnel, ou suite à l’arrêt d’activité de leurs fournisseurs comme pré- cité. Les professionnels redoutent que cela n’engendre une situation d’encombrement sur les quais, comme le relate Aziz El Mantrach : « Les importations destinées à certaines entreprises sont restées coincées aux ports parce que ces dernières ne les sortent pas. Les marchandises restent donc à quai. Ceci risque d’engendrer des encombrements aux ports et par conséquent les bateaux ne trou- veront pas assez d’espaces pour le déchargement ». Selon un autre professionnel,

Cette crise implique de sérieux problèmes de ravitaillement pour certains produits nécessaires à l’activité de plusieurs secteurs et industries. Pour certaines entreprises basées au Maroc, les matières premières importées commencent à man- quer. C’est le cas, entre autres, de l’industrie pharmaceutique, mais aussi des biens de consom- mation. « Les escales des bateaux, les administrations qui s’en occupent ainsi que les opérations de char- gement et déchargement fonc- tionnent. Mais pas comme avant. Plusieurs produits importés de

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