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BOURSE & FINANCES

JEUDI 9 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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L'Etat profite de l'abon- dance des liquidités pour racheter ses propres dettes

Coronavirus : Ces banques qui versent des primes pour encourager le réseau

F ace à la multiplication des congés et le mécontentement du personnel, certaines banques ont pris la décision d'of- frir des primes à leurs salariés du réseau. Une décision loin d'être généralisée pour le moment. Les agences bancaires sont considérées comme «nécessaires au quotidien des citoyens» et font donc partie de ces établissements qui ne peuvent pas fermer durant l'état d'urgence sanitaire. Et bien que la totalité des banques du Maroc ait pris des mesures pour limiter le risque de contamination parmi leurs employés et leurs clients, il a été remarqué une montée des craintes auprès du personnel, mesurée par la multiplication des congés dans le réseau depuis le début de la crise sanitaire. Au front Alors que leurs collègues dans les filiales spécialisées et dans les sièges sociaux sont pour beaucoup en télétravail, les salariés des agences sont eux en contact quotidien avec les clients, avec le risque de contamination. Les banques ont pourtant mis en place une série de mesures pour les protéger : réduction des horaires de travail, limitation du nombre de clients à l'intérieur des agences, désinfection au moins quotidienne des locaux... Certains centres d'affaires ont même adopté le travail à mi-temps. Mais cela n'a semble-t-il pas réduit la frustration de ces collabo- rateurs tenus d'accompagner les mesures prises par le GPBM, concernant notamment la suspension temporaire des échéances de crédit et toute la paperasse qui l'accompagne. Les banques sont sollicitées quotidiennement pour aider les béné- ficiaires et doivent impérativement rester opérationnelles pendant cette période délicate. Jusqu'à 3.000 DH de prime Pour encourager leurs troupes, certaines banques ont décidé de casser leurs tirelires. Selon notre sondage non exhaustif, au moins 3 banques ont sauté le pas. Elles offrent à leurs salariés des primes exceptionnelles allant de 1.000 à 3.000 DH. En France, cette «prime de mobilisation» a été dictée par une recom- mandation du gouvernement à des secteurs comme la grande

riore ainsi les agrégats de 2019. La société revendique quasiment le doublement de son carnet de commandes entre le début et la fin de l'exercice écoulé. De ce fait, le management demeure «confiant dans la croissance et à la rentabilité de cette activité pour l'exer- cice 2020». Le résultat d'exploitation s'établit, quant à lui, à 6,2 MDH contre 32 MDH une année auparavant alors que le résultat net est arrêté à -27,9 MDH contre 20,3 MDH en 2018 compte tenu de l'impact constaté, en résultat non courant, du changement de méthode comptable sur les agrégats issus des exercices antérieurs. Enfin, concernant la crise sanitaire, la société affirme que la nature de ses produits et services de paiement digital, auprès de ses clients essentiellement dans le secteur ban- caire, lui permet de rester confiante dans sa résilience dans le contexte de la pandémie. ◆ A cela s'ajoute le modeste rendement des différents plans d'inté- ressement à la performance et qui se sont multipliés depuis 2 ans pour renforcer les fonds propres des banques. Les grands groupes financiers ont en effet sollicité leur personnel dans le cadre d'augmentations de capital, mais vu que les cours de Bourse des banques sont en chute (le secteur perd 26% de sa valorisation depuis le début de l'année), il ne faudra pas compter sur ce patrimoine à court terme pour les banquiers qui ont la pos- sibilité de vendre leurs actions. En plus, les dividendes futurs risquent d'être maigres, de quoi limiter les tombées de cash qui arrivent généralement au début de l'été. ◆ distribution et le secteur bancaire, mais elle est loin d'être généra- lisée pour le moment. Elle a pour objectif de compenser le risque pris par le salarié. Reste à savoir si les primes de risque seront généralisées auprès de toutes les banques, une demande que le personnel qualifie de légitime dans le contexte actuel. Année difficile en perspective pour la rémunération variable Par ailleurs, les banquiers s'attendent à une faible rémunération variable en 2020 (à recevoir en 2021). Cette fois-ci, ce sont tous les salariés des banques qui sont concernés : qu'ils soient dans le réseau, banquiers d'affaires ou même traders en salles des mar- chés, la rémunération variable risque de fortement chuter puisque les objectifs seront difficiles, voire impossibles à atteindre dans le contexte actuel.

P our la deuxième semaine consécutive, le trésor n'a pas émis de nouvelles dettes sur le marché intérieur. Il profite même de l'abondance de liquidités pour racheter ses propres bons du Trésor. En effet, dans le cadre des opérations de gestion active de la dette intérieure, la Direction du trésor et des finances extérieures a procédé aujourd'hui à une opération de rachat de Bons du trésor pour un montant de 1 milliard de dirhams. Il s'agit de bons à 52 semaines et 2 ans. L'Etat s'est permis de ne pas faire appel au marché de la dette pendant deux semaines. Qualifiée d'inédite par les professionnels de l'épargne, cette situation est paradoxale dans le contexte de crise sanitaire que nous traversons. Mais elle semble ponctuelle. Elle s'explique par des rentrées d'IS meilleures que prévu dans les circonstances actuelles et par le fonds spécial contre la pandémie qui compte plus de 30 Mds de dirhams.

Le trésor se permet même de multiplier les pla- cements sur le marché monétaire pour optimiser ses ressources. ◆ S2M trébuche après un changement de méthode comptable

S 2M, qui avait alerté le marché sur ses résultats 2019 en décembre 2019, vient d'annoncer une perte nette pour l'exercice écoulé. Le chiffre d'affaires de la société est de 193,4 MDH contre 229,6 MDH en 2018. Cette diminu- tion venant essentiellement du retard sur certains projets importants ainsi que du changement de méthode comptable appliqué en 2019 pour l'activité SDS, comme l'atteste le total produits d'exploitation qui stagne à 233,9 MDH contre 232,1 MDH une année auparavant. Il faut dire que l'activité SDS (Secure Digital Solutions) enre- gistre une baisse de son résultat d'exploitation, d'une part à cause de retards enregistrés dans la réalisation de quelques projets dont la réception sera constatée en 2020 et, d'autre part, à cause d'une démarche volontariste du management pour l'adoption d'une nouvelle méthode comptable de constatation de chiffre d'affaires à l'achèvement ainsi que

des encours de prestations sur les projets. «Cette méthode a été adoptée en raison de la forte crois- sance des projets, de leur taille, et par conséquent de leur durée (à cheval sur plusieurs exercices)» , commente le management. Ce changement de méthode comptable dété-

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