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ECONOMIE

JEUDI 9 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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ENBREF

Coronavirus

Le spectre de la récession plane sur le Maroc

Marché monétaire

Pour la deuxième semaine consécutive, Bank Al-Maghrib a injec- té autour de 100 Mds de dirhams dans le système bancaire. Cette fois-ci, la Banque centrale a fait jouer plusieurs méca- nismes. Bank Al-Maghrib a injecté 100 Mds de dirhams cette semaine D' une moyenne hebdoma- daire habituelle autour de 70 Mds de dirhams, les injections de Bank Al-Maghrib sont passées à 100 Mds de dirhams durant les deux semaines écoulées. Mais sur la semaine allant du 26 mars au 1 er avril, la Banque cen- trale a considérablement diversifié les canaux. Habituée à privilégier les avances à 7 jours, BAM a injecté cette fois-ci 58,6 milliards de DH sous forme d’opéra- tions de pension livrée et 4,6 milliards de dirhams au titre des opérations de swap de change. En y ajoutant 33,7 milliards de dirhams sous forme d’avances à 7 jours et 2,3 milliards dans le cadre du programme de soutien au finan- cement de la TPME, l’encours global des interventions ressort à 99,2 mil- liards de DH. La Banque centrale avait indiqué récemment qu'elle « apportera au système bancaire les liquidités néces- saires pour répondre à l’intégralité de ses besoins » et qu'« elle injecte l’inté- gralité des montants demandés par les banques », écartant tout risque de liquidité sur le système. Il y a deux semaines, la Banque cen- trale a considérablement élargi son champ de refinancement permettant aux banques d'avoir un accès encore plus large à ses liquidités. ◆

◆ Le PIB reculerait de 1,5% en 2020. ◆ Le déficit budgétaire atteindrait plus de 6% du PIB. ◆ 10 millions de Marocains peuvent devenir pauvres ou risquent de sombrer dans la pauvreté.

Par A. Hlimi

La dette publique devrait atteindre 73% du PIB en 2020.

U n groupe de travail a été mis en place par des organisa- tions internationales (Nations unies et Banque mondiale) pour coordonner un appui stratégique à la réponse du Royaume à la crise du Covid-19. Il s'agit tout d'abord d'une éva- luation de l'impact stratégique de la pandémie pour éclairer la prise de décision et l'établis- sement des priorités. Ensuite, coordonner les efforts pour « maximiser un soutien efficace à la réponse nationale ». Nous avons pu consulter l'étude d'impact réalisée dans ce sens par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et la Banque mondiale. Et le mot est lâché : récession.

notamment de l'impôt sur les sociétés, devront faciliter le creusement du déficit. Par conséquent, la dette publique devrait atteindre 73% du PIB en 2020. Le solde du compte courant devrait s'élargir à envi- ron 7% du PIB cette année. En outre, l'étude estime que 10 millions de Marocains peuvent devenir pauvres ou risquent de sombrer dans la pauvreté à cause de la crise sanitaire. Cette étude est un préliminaire à l'action de ces organismes internationaux au Maroc. « Les prochaines étapes seront composées d’une présenta- tion et d’une discussion plus approfondie du présent docu- ment ainsi que le lancement de l'objectif clé et du plan budgétaire connexe », lit-on en

que le PIB reculerait de 1,5% en 2020. Dit autrement, le Maroc enregistrerait sa pre- mière récession depuis plus de deux décennies. Sur le plan budgétaire, la pan- démie aura un impact négatif sur le rythme de l'assainisse- ment budgétaire, les besoins de financement et donc la dette publique. Ces organismes internationaux s'attendent à ce que le déficit budgétaire se détériore à plus de 6% du PIB en 2020 (contre 3,5% actuellement). « L'aggravation du déficit s'explique principa- lement par la hausse des fac- teurs sociaux et économiques liés au Covid-19 ». Les dépenses de l’Etat en hausse, couplés à la baisse attendue des recettes fiscales,

conclusion. A noter que la Banque mon- diale a apporté récemment un premier appui financier au Maroc dans le cadre d'un sou- tien plus global pour permettre au Moyen-Orient et à l’Afrique du Nord de faire face à la pan- démie. Il s'agit de la restruc- turation d'un prêt de 275 mil- lions de dollars à l’appui des politiques de développement pour la gestion des risques de catastrophe, assorti d’une option de tirage différé en cas de catastrophe (ou Cat DDO). La restructuration intègre un objectif relatif à l’aide sani- taire pour permettre le déblo- cage immédiat de fonds dans le cadre du programme et répondre aux mesures d'ur- gence. ◆

Pandémie et sécheresse

Avec la propagation de la pandémie du Coronavirus en Europe et dans le Royaume, ainsi qu’une sécheresse aiguë, l’économie du Maroc devrait souffrir considérablement cette année de l'impact négatif de la pandémie du Covid-19. Cette étude montre que le Maroc risque de traverser une période compliquée. Le scénario de base, dont nous avons eu lecture, montre

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