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S OCIÉTÉ

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JEUDI 9 AVRIL 2020 FINANCES NEWS HEBDO

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l’INDH, l’Entraide nationale et les autorités pour augmenter la capacité d’hébergement. Pour garantir que toutes les opérations se déroulent dans les meilleures conditions, Jood a pu assurer, grâce aux contributions de tous les Joodeurs, bénévoles, donateurs, partenaires, pour plusieurs centres des cabines de douche avec chauffe-eau, des matelas, couvertures, vêtements, produits d’hygiène ainsi que des repas tous les jours. En parallèle, pour une autre catégorie de population qui s’est retrouvée sans res- sources pendant cette période de confine- ment, nous avons pu assurer un montant de 1.000 dirhams par famille, en collaboration avec Cash Plus et grâce aux dons de nos partenaires. Depuis le début du confinement, nous avons ouvert 3 centres à Casablanca, d’une capacité d’hébergement totale de 400 per- sonnes. Un centre à Marrakech et un autre à El Jadida ont vu le jour, en attendant l’ouverture d’autres centres de confinement que nous sommes prêts d’accompagner de la même manière. Nous avons aussi octroyé des subventions de 1.000 dirhams aux 550 familles démunies jusqu’à maintenant, et le chiffre est susceptible d’augmenter dans les prochains jours, selon les fonds reçus ». Pour l’Association Bayti qui prend en charge les enfants orphelins et les sans-abris, sa directrice Malih Amina nous confie son quotidien. « Bayti possède deux structures d’héberge- ment, dont une à Casablanca et l’autre à la ferme école de Sidi Allal Tazi ainsi que 2 structures de jour à Casablanca et à Essaouira. Pour protéger les enfants, nous avons fermé la structure de jour à Essaouira et avons soutenu les familles pour les aider à surmonter leur difficulté financière par des dons en nature. Nous travaillons actuellement en étroite collaboration avec les autorités pour leur allouer des bourses financières durant toute la période de confi- nement, tout en gardant le lien avec les enfants sur la question du soutien scolaire et le soutien moral. A Casablanca, nous avons gardé le centre de jour ouvert pour subvenir aux besoins des familles en denrées alimentaires et pro- duits d’hygiène. Nous soutenons la scolarité à distance avec les enfants tout au long de la période de confinement. Au niveau des structures d’hébergement à Casablanca et à la ferme école de Sidi Allal Tazi, les enfants ne sortent pas des struc- tures. Les éducateurs, assistantes sociales et les femmes de service se sont portés volontaires et sont confinés avec les enfants 24 h/24 et 7j/7 durant toute la période. Un programme éducatif, des activités péda- gogiques et ludiques sont mises en place ainsi que le soutien psychologique via Skype sont assurés par notre psychologue 2 fois

par semaine. Bayti travaille également dans la rue avec les enfants et les jeunes (Marocains et subsahariens) en leur apportant soutien moral, sensibilisation, nourriture et hygiène en étroite collaboration avec les autorités pour trouver des abris à cette population vulnérable et plus exposée au Covid-19 ». Même son de cloche chez l’association Riayat Ibn Assabyl, dirigée par Houda Sefiani. « L'association Riayat Ibn Assabyl qui œuvre dans la protection et dans l'édu- cation de 120 enfants abandonnés à tra- vers la gestion de deux établissements de protection sociale nommés Dar Lmima. L'aide à distance aux familles a porté sur la protection de 120 enfants qui hébergent dans les centres Dar lmima à travers des campagnes de sensibilisation face à cette pandémie, la désinfection des lieux par la préfecture de Médiouna et la mise à dispo- sition au profit des enfants de gel antisep- tique, gants… Nous aménageons aussi les salles d'infor- matique afin que nos enfants bénéficient de l'accès à la plateforme de l'école en achetant des téléphones portables pour communiquer avec les professeurs via WhatsApp. Vu que nos enfants suivent leurs études dans des écoles privées, nous recrutons des éducateurs/éducatrices afin d'assurer un bon suivi scolaire et d'être en contact permanent avec les responsables pédagogiques des écoles. Nous prenons en compte aussi la psychologie de nos enfants en réalisant un planning d'activité hebdo- madaire afin qu’ils ne s’ennuient pas (atelier cuisine, bricolage, peinture, séances de yoga...) tout en faisant leur suivi à distance avec des coachs pour les enfants qui ont besoin d'un suivi psychologique ainsi que pour le personnel afin de les accompagner, les écouter et les encourager dans cette période de crise ». L’association Insaf est également sur le ter- rain, au chevet des plus démunis. Sa prési- dente, Meriem Othmani, affirme « depuis le début de la pandémie, nous avons appris que les villages dans le monde rural étaient dans une profonde détresse, la sécheresse a fait des ravages, les paysans ont déjà tout vendu pour survivre, et maintenant les souks sont fermés. Nous avons donc décidé de les aider, les autorités locales nous ont remis les listes de 150 familles. Nous avons fait appel à des donateurs pour financer les denrées alimentaires et avons préparé les colis que nous avons acheminés vers les 2 zones des 2 provinces du Haouz et de Chichaoua. Pour respecter les mesures sanitaires, les colis sont restés 48 h en quarantaine avant d’être envoyés. Jusqu’à présent, nous en avons distribué 330 et nous finalisons notre plateforme logistique Covid-19 pour pouvoir travailler de façon plus professionnelle ». ◆

Récoltes de dons Appel solennel à la solidarité L a crise sanitaire que nous vivons et ses différents impacts rappellent à quel point la solidarité, l’entraide, l’intérêt le même sens : Le manque de ressources issues des dons, une société beaucoup plus occupée par son propre intérêt. Quelques- unes se sont confiées à nous, et tirent la sonnette d’alarme :

général sont des valeurs primordiales dans nos sociétés. Des valeurs que ces associa- tions continuent de porter et de diffuser, malgré le lourd impact de la crise sur leurs activités sociales et économiques. Ce travail nécessaire ne doit pas cacher les lourdes conséquences de la crise sur les associa- tions, car certaines d’entre elles ont dû arrê- ter leurs activités pour faire face à cette crise. Pour quelle raison ? Les réponses vont dans

« Notre message est simple, nous ne faisons pas de la charité. Aujourd’hui, nous vivons dans un état de crise, la solidarité est devenue une obligation plutôt qu’une valeur morale. Les Marocains sont connus depuis la nuit des temps pour leur générosité et soli- darité pendant et en dehors des moments de crise ». ◆

Association Tiflet Young Leaders Network « Malheureusement, nos seules ressources actuellement proviennent des personnes proches que nous sollicitons ». ◆

Association Al Ikram

« Il est temps de penser à l’après-pandémie. Le mouvement associatif, comme il le fait depuis des années, appelle à une profonde transformation des approches économiques et sociales, pour bâtir une société plus durable, plus juste et plus solidaire. Les associa- tions ont un rôle fondamental à jouer dans ces transformations. Actrices d’une économie non lucrative, sociale et solidaire, elles seront un acteur central indispensable pour la réparation des dégâts humains et sociaux que la crise sanitaire a engendrés ». ◆

Association Ndir lkhir

« Nous traversons actuellement une crise financière aiguè, ce qui met la pérennisation de ces activités en danger et la situation devient plus grave dans ces conditions qui impactent le monde car nous risquons de perdre nos bailleurs de fonds étrangers, qui couvrent 50% de notre budget annuel. Nous avons besoin de soutien pour pouvoir toucher plus d’enfants et de familles en détresse durant et après cette période de confinement. Nous comptons sur le soutien des citoyens ». ◆

Association Riayat Ibn Assabyl

« Nous traversons une période délicate où chacun de nous a besoin de l’autre. Il est utile de faire actionner la chaîne de solidarité qui peut aller de l’aide alimentaire, à celle des produits d’hygiène et du don de sang, à celle encore de faciliter les moyens de communi- cation pour accéder aux cours scolaires. La solution encore à cette maladie est collective ! Soyons solidaires, nous y gagnerons tous ! ». ◆

Association Bayti

« Notre association lance un appel aux dons à tous les grands cœurs, pour nous aider et par la même occasion permettre à tous nos enfants, éducateurs et éducatrices... restés confinés dans les deux centres de l'association de poursuivre leurs activités de manière normale. D’un autre côté, l'association souhaite maintenir ses actions actuelles et inhabituelles et lancer d'autres actions de solidarité telles que la distribution de 60 autres paniers ali- mentaires au profit des familles nécessiteuses. A cet effet, nous sollicitons la générosité de nos citoyens afin de nous aider à mener à bien cette initiative ». ◆

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