Politique Paillettes - MYOP

déclin, de disparition de la «bonne» politique qui devrait être ac- complie par des acteurs responsables et compétents et non par des «spectateurs». Pourtant,un tel regardnégatif sur le«spectateurpolitique» risque de figer le spectateur dans un rôle: celui de consommateur passif qui abdiquerait sottement devant une politique de paillettes. Au contraire, ce regard devrait se mettre au service d’un appel, d’un réveil des citoyen s ou des spectatrices et spectateurs au sein de la démocratie parlementaire (la seule envisagée dans ces propos) pour retrouver le sens de l’action! Mais par quels processus: par miracle,par éducation grâce aux intellectuels critiques,par la lec- ture de cet ouvrage?

Le risque d’une péjoration

Ces expressions (ou cette forme sous-jacente d’appel moral à l’action) sont trop souvent utilisées sur un ton nostalgique d’une époque qui n’a jamais eu lieu. Elles dénoncent carica- turalement nos contemporains citoyens, à partir d’une oppo- sition factice entre les «citoyens acteurs » et les «citoyens passifs ». Elles résument la politique à cette transformation en spectacles, en meetings festifs, en joyeuses manifestations de rue, en divertissements. Dans cette optique, le terme «spectateur» est péjoratif. Il signifie une passivité et une soumission à ce qui n’est plus qu’illusion po- litique – un parallèle étant souvent associé à cette considération, concernant les arts devant lesquels les spectateurs seraient aussi passifs. Comme si le spectateur, quel qu’il soit, ne pouvait pas ou plus devenir critique.

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