Finances News Hebdo N° 1070

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 23 juin 2022 - 8 DH - N° 1070

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Inflation Jusqu'où ira la hausse des prix ?

Stratégie énergétique

Le Maroc met les gaz

P. 20

P. 2/17

CONJONCTURE ÉCONOMIQUE «Le plus important est de ne pas sacrifier l’investissement public»

P. 18/19

Entretien avec Mohamed Amrani, économiste et professeur universitaire

Nouvelle loi sur l’arbitrage et la médiation Des procédures «rapides, flexibles et confidentielles»

Le risque de resserrement se dissipe Politique monétaire ● Le Wali de Bank Al-Maghrib a exposé les raisons qui ont poussé le Conseil à maintenir le taux directeur inchangé. P. 8

Zineb Naciri-Bennani, avocate au Barreau de Paris

P. 22/23

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 23 JUIN 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

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Voyons voir : Cryptomonnaie, Un petit pas… courageux

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Le Masi creuse ses pertes depuis le début d’année Politique monétaire : Le risque de resserrement se dissipe Le dilemme des Banques centrales Finance verte : Crédit du Maroc s'engage à agir face aux défis de demain Bank Assafa - Wafa Takaful : Lancement de nouveaux produits sur le marché Assurances : Saham Assurance devient officiellement Sanlam BTP coté : A défaut de marges, renforcer les parts de marché 7 8 9 10 12 13 16

Par Fatima Ouriaghli

Inflation

L es quelques jours qui ont précédé la réunion du Conseil de Bank Al-Maghrib ont été riches en pronostics sur la hausse ou non du taux directeur. La Banque centrale a finalement tranché, restant fidèle à sa politique monétaire accommo- dante afin de continuer à soutenir l’activité économique. Le taux directeur est ainsi maintenu inchangé à 1,50%. Et ce, alors que dans les grandes économies, les Banques centrales ont adopté une autre attitude, à savoir augmenter les taux directeurs pour faire face à l’inflation. Face à toute cette agitation, BAM est donc restée sereine, justifiant ainsi ce statu quo : elle a déjà intégré dans ses prévisions l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022, et a tenu compte de la nature des pressions inflationnistes, essentiellement d’origine externe, et du retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023. C’est un choix de politique monétaire qui peut se défendre, mais résistera-t-il à cette conjoncture économique internationale par- ticulièrement défavorable et, surtout, largement chahutée par la guerre en Ukraine ? Peut-on espérer que l’inflation reviendra à des niveaux dits «normatifs» à moyen terme ? Rien n’est sûr. Rappelons-nous du Conseil de Bank Al-Maghrib du mois de mars. La Banque centrale tablait alors sur une inflation de 4,7% en 2022, qui devait revenir a 1,9% en 2023. Sa composante sous-jacente augmenterait de 1,7% a 4,7%, puis décélèrerait a 2,6%. Depuis, les tensions sur les prix des produits alimentaires et énergétiques se sont visiblement accentuées. Déjà, au cours des quatre pre- miers mois de l’année, les prix à la consommation ont connu une hausse sensible, avec une progression moyenne de 4,5% en glissement annuel. Et, selon BAM, cette tendance devrait se pour- suivre à court terme, l’inflation devant atteindre, selon les projec- tions de la Banque, 5,3% pour l’ensemble de cette année, avant de décélérer à 2% en 2023. Sa composante sous-jacente atteindrait 5,2% en 2022, puis reviendrait à 2,5% l’année prochaine. La Banque centrale reste quand même très optimiste en tablant sur 2% l’année, surtout que, selon elle, «le renchérissement des matières premières, les goulets d’étranglement au niveau des chaînes de production et d’approvisionnement, ainsi que les tensions sur les marchés de travail dans certaines économies avancées continueraient d’alimenter les pressions inflationnistes». En cela, il semble difficile de croire que l’on retombera en 2023 à un niveau d’inflation structurellement moins élevé ou égal à ce que le Maroc a connu ces 20 dernières années : l’indice des prix à la consommation a en effet évolué en dessous de la barre de 2,0% sauf pour les années 2002, 2006 et 2008, respectivement de 2,8%, 3,3% et 3,9%, nous apprend le haut-commissariat au Plan. u PAS DE PANIQUE !

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> Economie

Inflation : Jusqu'où ira la hausse des prix ? Entretien avec Mohamed Amrani : Conjoncture éco- nomique, «Le plus important est de ne pas sacrifier l’investissement public» Stratégie énergétique : Le Maroc met les gaz Voiture électrique : Le Maroc accuse un sérieux retard pour installer un cadre favorable Entretien avec Zineb Naciri-Bennani / Nouvelle loi sur l’arbitrage et la médiation : Des procédures «rapides, flexibles et confidentiels» Energies renouvelables : Un retour sur investissement de plus en plus court

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> Focus Agricole

Fruits et légumes : La filière résiste à la conjoncture défavorable 26

> L'univers des TPME

Caravane Orange Corners/ Fès-Meknès : 15 start-up sélectionnées

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> Société Entretien avec Hayat Lablanti / Canicule : «Quand les températures grimpent, notre organisme subit un dérèglement» 28 > High-tec

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Entretien avec Saad Bassy / FIFAe Nations Cup 2022 : Les ambitions de l’équipe nationale

> Culture

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Gnaoua Festival Tour : Des jours de transe- immense

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Cryptomonnaie Un petit pas… courageux Par D. William

B onne nouvelle pour les investisseurs-spéculateurs, amateurs de sensations fortes : les cryptomon- naies vont être régulées au Maroc. L’annonce a été faite mardi dernier par le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Le Maroc va donc franchir le pas, après avoir considéré pendant longtemps avec beaucoup de suspicion et de méfiance l’intrusion de ces monnaies virtuelles dans le système financier international. Cette appréhension des autorités de régula- tion marocaines se justifie cependant à plus d’un titre. Car les cryptomon- naies concentrent, à elles seules, tous

les effets pervers et dangers que l’on peut retrouver au sein d’un uni- vers technique et technologique com- plexe, où les non-initiés risquent de se prendre le pied dans le tapis : très forte volatilité, pas de cours officiel, marché non régulé, absence de pro- tection règlementaire pour couvrir les pertes en cas de défaillance des pla- teformes d’échange, utilisation à des fins illicites ou criminelles, notamment le blanchiment de capitaux et le finan- cement du terrorisme… La totale ! Mais la réalité est là : malgré toutes les critiques, les cryptomonnaies sont de plus en plus utilisées et bousculent le système monétaire et financier tra-

ditionnel. Cette révolution des actifs numériques suscite l’intérêt des Etats, groupes financiers, banques de déve- loppement… Le 7 septembre 2021, le Salvador a été le premier pays au monde à adopter le Bitcoin, la star incontestée des cryptos, comme monnaie légale. Première du genre en Afrique, la Centrafrique a légalisé en avril dernier l’usage des cryptomon- naies, avec l’adoption officielle du Bitcoin comme monnaie de référence au même titre que le Franc CFA. Le Nigeria est reconnu comme le premier pays au monde en termes d'utilisation du Bitcoin. Le Maroc ne pouvait logiquement se

soustraire encore longtemps à cette révolution. Il n’avait simplement pas le choix, d’autant que malgré l’inter- diction en vigueur, le Royaume est le deuxième pays arabe et le 24 ème mondial où les citoyens sont les plus actifs dans les investissements en cryptomonnaies. Oui, la nature a horreur du vide. C’est pour cela qu’il faut œuvrer, comme l’a dit Jouahri, «pour mettre en place un cadre réglementaire adéquat permet- tant d'allier innovation, technologie et protection du consommateur». Et ce, sans pour autant remettre en cause la stabilité financière. C’est tout l’enjeu de la décision qui vient d’être prise. ◆

4 www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L ’indice des prix à la consommation a connu, au cours du mois de mai 2022, une hausse de 0,3% par rapport au mois précédent. Cette variation est le résultat de la hausse de 0,6% de l’indice des produits non alimentaires et de la baisse de 0,2% de l’indice des produits alimentaires. Comparé au même mois de l’année précédente, l’indice des prix à la consommation a enregistré une hausse de 5,9% au cours du mois de mai 2022, conséquence de la hausse de l’indice des produits alimentaires de 8,4% et de celui des produits non alimentaires de 4,1%. Dans ces conditions, l’indicateur d’infla- tion sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatils et les produits à tarifs publics, aurait connu au cours du mois de mai 2022 une hausse de 1,2% par rapport au mois d’avril 2022 et de 5,6% par rapport au mois de mai 2021. ■ Prix à la consommation : L'IPC augmente de 5,9% en glissement annuel en mai 2022 Taxation des transactions électroniques Sortie du Trésor sur le marché international Le Maroc tâte le terrain

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Lekjaa défend la nouvelle mesure gouvernementale L 'exclusion des tran- sactions réalisées via les plateformes

L e Wali de Bank Al-Maghrib (BAM), Abdellatif Jouahri, a affirmé, mardi à Rabat, que des discussions sont enga- gées au sujet d'une éventuelle sortie du Trésor sur le marché international. «Des discussions entre le Trésor et les banques conseils sont déjà engagées pour tâter le terrain auprès des investisseurs internationaux, évaluer les conditions de prêts sur les marchés mondiaux et voir comment évolue la prime de risque du Maroc dans les conditions actuelles» , a souligné le gouverneur de la Banque cen- trale lors d'un point de presse à l'issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de BAM. Selon Jouahri, sur les 40 milliards de dirhams de dettes en devises prévues par la Loi de Finances 2022, environ 15 à 20 Mds de DH seront mobilisés auprès des ins- titutions multilatérales de développement, tandis que le reste devrait être mobilisé via les marchés financiers internationaux. Il appartiendra au gouvernement et au minis- U n projet de loi visant à réglementer l'usage des cryptomonnaies va voir le jour, a annoncé mardi à Rabat, le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri. Un comité œuvre pour mettre en place un cadre réglementaire adéquat permettant d'allier innovation, technologie et protection du consommateur. Plusieurs volets vont être pris en considération pour l'élaboration de ce projet de loi, notamment les expériences mondiales en la matière. Un benchmarking est en cours avec le Fonds monétaire inter- national (FMI) et la Banque mondiale pour faire les consultations nécessaires dans ce sens. Selon Jouahri, ce cadre réglementaire

électroniques des fran- chises douanières vise à asseoir la justice fiscale, a souligné, mardi au Parlement, le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa. «Il s'est avéré que les

tère des Finances de juger s’il est opportun de réaliser une sortie ou non sur les mar- chés internationaux, souligne-t-il, rappelant que les conditions ne seront pas aussi favo- rables que lors de la précédente sortie du Trésor en 2020, notamment à cause du res- serrement des politiques monétaires dans le monde qui va impacter les conditions auxquelles le Trésor va emprunter. Le Trésor a toujours la possibilité, pour ses besoins sur le plan budgétaire, de recourir au tirage de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) qui n’a pas encore été utili- sée, sachant que les statuts du FMI et de BAM le permettent, a conclu Jouahri. ■

destinataires de plus de 4 millions d'envois d'une valeur de 2 milliards de dirhams, expédiés via les plateformes électroniques, n’acquittent pas les droits de douane dus, tandis que les importateurs à travers les conteneurs sont soumis à des droits de douane de 68%» , a précisé Lekjaa, soulignant la nécessité d'assurer l'égalité de tous devant le Code des impôts. Le décret n°2.22.438 ne vise pas à élargir l'assiette fis- cale, mais plutôt à protéger le commerce et l'industrie locaux qui emploient des millions de familles, a-t-il ajouté, assurant que les échanges des familles et des Marocains résidant à l’étranger ne seront soumis à aucun droit de douane. ■

Vers la régulation de l’usage des cryptomonnaies

permettra aussi de mettre à jour la législa- tion relative à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme. Et de noter que certains experts plaident pour une réglementation internationale par rapport à l'utilisation des monnaies numériques. ■

39.919 C’est le nombre de commerçants TPE actifs en paiement via carte bancaire recensés à fin mai 2022. L’extension du réseau des com - merçants TPE actifs est de +20,9% par rapport à la même période en 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Sénégal : Macky Sall appelle à une sensibilisation sur les opportunités de la finance islamique L e président de la République du Sénégal, Macky Sall, a souligné la nécessité d'une sensibilisation

septième édition du Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest (20-21 juin), a insisté égale- ment sur l’importance pour le Sénégal de s’inspirer de l’expérience des pays très en avance sur la pratique de cette finance alternative adossée aux prin-

cipes de l’islam. « Pour tirer avantage de la finance islamique, nos pays gagne- raient à partager leur expérience dans ce domaine. Il faut que les citoyens soient sensibilisés, afin de mieux mobi- liser l’épargne nationale en recourant à la finance islamique », a-t-il déclaré. ■

L e projet de la stratégie régio- nale climat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a été présenté à Abuja, aux députés du Parlement de la Communauté à travers une communication de la Commission de l'institution com- munautaire. Cette stratégie, tout en contribuant à celle de l'Union africaine, à l'Ac- cord de Paris et à la Vision 2050 de la CEDEAO, vise à soutenir les Etats membres à relever le défi de la lutte contre les change- ments climatiques. Il s'agit entre autres d'assurer la compatibilité et la cohérence du cadre juridique régional avec les objectifs de l'Ac- cord de Paris et de renforcer les capacités de la CEDEAO et des Etats dans la mise en œuvre des politiques et actions de lutte contre les changements climatiques. ■ La CEDEAO veut se doter d'une stratégie régionale climat teurs de pétrole (OPEP), au terme du mois de mai, la production nigériane de pétrole brut a affiché 1,02 mil- lion de barils par jour, soit 195.000 barils par jour de moins que le mois précédent. Au même moment, la production angolaise était de 1,16 million de barils par jour, contre 1,18 million de barils par jour en avril. Cette baisse de la production pétro- lière du Nigeria lui a fait perdre la première place dans le classement des plus gros producteurs d’or noir d’Afrique. ■ D’ après le rapport mensuel de production de l’Orga- nisation des pays exporta- Nigeria La production de pétrole en baisse des citoyens sénégalais sur l'épargne nationale et les opportunités de la finance islamique. Macky Sall, qui s'ex- primait à l'ouverture des travaux de la

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Les importations de pétrole russe par la Chine en hausse de 55% sur un an

L es importations de pétrole russe par la Chine ont augmenté en mai de 55% sur un an, sur fond de sanctions occidentales contre Moscou pour son invasion de l'Ukraine, selon des chiffres officiels. Le mois dernier, le géant asiatique a acheté à la Russie quelque 8,42 millions de tonnes de pétrole, d'après les douanes chinoises. Il s'agit d'une quantité bien supé- rieure aux importations de pétrole venues d'Arabie saou- dite, habituellement premier fournisseur de la Chine. Le pays est le principal partenaire économique de la Russie. Les Occidentaux ont adopté des sanctions sans précédent contre Moscou en représailles à son offensive contre l'Ukraine.

A plusieurs reprises, les puissances occidentales ont mis en garde Pékin contre tout soutien au régime du pré- sident russe Vladimir Poutine qui permettrait à Moscou d'atténuer l'impact des sanctions. ■ USA : Une proposition de loi bipartisane pour restreindre l'accès aux armes à feu

D es sénateurs américains repré- sentant les camps démocrate et républi- cain ont dévoilé une pro- position de loi visant à restreindre l'accès aux

L'Italie prévoit une série de mesures pour faire face

à la hausse des prix énergétiques

armes à feu. Il s'agit de « la législation contre la violence par arme à feu la plus importante en presque 30 ans », a souligné le sénateur démocrate Chris Murphy dans un tweet, ajoutant que ce texte « va sauver des milliers de vies ». Chuck Schumer, le chef de file démocrate au Sénat, a qualifié le texte d'une «avancée», en relevant dans un communiqué : « bien qu'il ne s'agisse pas de tout ce que nous voulions, cette législation est nécessaire de toute urgence ». Le texte met notamment en avant le sou- tien à des lois, Etat par Etat, qui permettraient de retirer des mains de personnes jugées dangereuses les armes qu'elles possèdent, a précisé Murphy. ■

L e gouvernement italien a annoncé mardi soir une série de mesures pour faire face à la hausse des prix énergétiques et renforcer les capacités de stockage de gaz naturel du pays. « Rome prévoit d'acheter du charbon pour pouvoir faire tourner si besoin ses centrales électriques au charbon à plein régime et économiser du gaz », a indiqué le ministre italien de la Transition écologique, Roberto Cingolani, dans un communiqué. Le ministre a également demandé à l'opé- rateur de gazoducs Snam de prendre des mesures destinées à tenir l'objectif de rem- plissage des stocks de gaz ce mois-ci. L'Italie, qui importe environ 40% de ses L es turbulences sur le marché du pétrole devraient durer «trois à cinq ans» à cause du sous-investissement et de la pandémie de coronavirus, a estimé le patron du géant américain des hydrocarbures ExxonMobil, lors d'un forum organisé au Qatar. « Nous avons probablement devant nous trois à cinq années de turbulences sur les marchés (du pétrole, ndlr). La façon dont cela se manifestera au niveau des prix sera en grande partie fonction de la demande, qui est difficile à prévoir », a déclaré Darren Woods lors du Qatar Economic Forum. Outre le sous-investissement dans la recherche de nouveaux gisements, la pan-

besoins en gaz de Russie, a été fortement impactée par le conflit en Ukraine. Le gouvernement de Mario Draghi vise un taux de remplissage de ses stocks de gaz à 90% en novembre, conformément aux ins- tructions de l'Union européenne. ■

Royaume-Uni : L'inflation grimpe

à 9,1% en mai

Pétrole : Les turbulences du marché pourraient durer cinq ans

L’ inflation a encore grimpé à 9,1% en mai sur douze mois au Royaume-Uni et reste à un record en 40 ans, sous l'effet de la hausse des prix des produits alimentaires et de l'énergie, a annoncé mercredi l'Office national des statistiques (ONS). En avril, le taux d'inflation avait bondi de 7 à 9%, et la Banque d'Angleterre prévoit que la hausse des prix pourrait dépasser 11% d'ici la fin de l'année, alimentant la crise du coût de la vie qui touche de plein fouet les ménages les plus modestes. ■

démie a « privé l'industrie de beaucoup de revenus », a-t-il estimé. « Nous allons voir beaucoup de volatilité et de rupture sur le marché si nous n'avons pas des politiques plus réfléchies », a-t-il prédit. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis juin 2021

Le Masi creuse ses pertes depuis le début d’année ◆ La baisse en year-to-date est portée désormais à 9,23%. ◆ Pas de surprises pour les investisseurs en matière de politique monétaire.

parallèlement les évolutions sur la scène internationale. Pour le gouverneur de la Banque cen- trale, la décision du maintien du taux directeur à 1,5% est «appropriée» . Selon lui, elle vise à soutenir l’activité écono- mique, tout en suivant de manière vigi- lante l’évolution des indicateurs écono- miques aux niveaux national et internatio- nal. Elle permettra également d'alimenter les banques et soutenir la croissance économique, vu que la situation écono- mique interne n'a pas subi de grands changements.

(-8,26%) et celui de «l'industrie phar- maceutique» (-4,79%). Contre-tendance, l'indice «Transport» (+1,15%) a enregistré la meilleure performance hebdomadaire, devant «Ingénierie et biens d'équipement industriels» (+0,83%). Le volume global s'est élevé à près de 1,20 milliard de DH. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent CIH avec un volume de 180,61 MDH, Attijariwafa bank (95,07 MDH), puis CMT (69,96 MDH). En termes d’actualité micro, Attijariwafa bank a lancé un nouvel emprunt perpé- tuel de 1 milliard de DH avec mécanisme d'absorption de pertes et d'annulation de paiement des coupons. Cette émission a pour objectif principal de renforcer les fonds propres réglementaires actuels et, par conséquent, renforcer le ratio de solvabilité d’Attijariwafa bank, financer le développement organique de la banque au Maroc et à l’international et anticiper les différentes évolutions réglementaires dans les pays de présence. ◆

Par Y. Seddik

A près une décision en matière de politique monétaire lar- gement anticipée, le marché actions est resté scotché à ses plus bas annuels autour des 12.160 points. Le Masi a même creu- sé ses pertes depuis le début d’année à 9,23%, plombé par des dégagements sur les grosses capitalisations du marché, opérés entre jeudi et vendredi derniers. En revanche, le début de semaine a été plutôt calme, avec des initiatives limitées et très peu de volatilité. En effet, le discours du Wali de Bank Al-Maghrib laisse entrevoir une pour- suite d’une politique monétaire laxiste en 2022, sauf dérapage (voir page 8). Les prévisions en matière d’inflation et de croissance ont été revues à la hausse, respectivement à 5,3% et 1% pour 2022. Les investisseurs devront donc compo- ser avec cette nouvelle donne en scrutant

Au terme de cette semaine, seuls 2 secteurs ont affiché des performances positives.

Physionomie du marché sur la semaine

Au terme de cette semaine, seuls 2 sec- teurs ont affiché des performances posi- tives, contre 20 indices sectoriels qui ont terminé sur une note négative et un secteur qui est resté stable. L'indice Immobilier (-9,65%) a accusé le plus fort repli, suivi par «Loisirs et hôtels»

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BOURSE & FINANCES

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Politique monétaire

◆ Le Wali de Bank Al-Maghrib a exposé mardi les raisons qui ont poussé le Conseil à maintenir le taux directeur inchangé. ◆ Ces mêmes facteurs devraient encore perdurer cette année, laissant entrevoir une poursuite de la politique accommodante de BAM pour le reste de 2022. Le risque de resserrement se dissipe

Selon les projections de Bank Al-Maghrib, l'inflation devrait ressortir à 5,3% sur l'en-

semble de cette année (contre une prévision de 4,5% en mars) avant de revenir à 2,5% en 2023, lui conférant, en plus du caractère extérieur, une dimension transitoire (terme non uti- lisé par le Wali). Quant au décalage entre le taux cen- tral et celui des autres Banques cen- trales, qui risque de peser sur le taux

Le caractère impor- té de l'inflation n'est pas du tout un détail dans le pro- cessus de prise de décision du Conseil.

et les réserves de change, le Wali s'est là aussi montré rassurant, indiquant que les réserves de change sont suffisantes, par- ticulièrement dans un contexte favorable des transferts. Ainsi, les réserves exté- rieures seraient de 342,5 Mds de DH à fin 2022, contre 346 Mds l'an dernier. L'épargne longue sous pression On notera tout de même que le revers de la médaille reste la rémunération de l'épargne qui affiche des rendements négatifs une fois corrigés de l'inflation. Sur ce volet, Abdellatif Jouahri a indiqué que si cette situation (rendements négatifs) devenait structurelle, elle serait prise en compte dans les décisions de la Banque centrale. Selon lui, le risque est que cette épargne sorte du circuit régulé. «Nous regardons cet indicateur et il faudra faire attention si cela devient durable» , note-t-il. Notons enfin que la Banque centrale a très légèrement revu à la hausse ses pré- visions de croissance de 0,7% à 1%, en grande partie suite aux précipitations du mois de mars. ◆

Inflation importée A y regarder de plus près, ces éléments ne sont pas prêts d'évoluer cette année. Particulièrement le caractère externe de l'inflation. Ce caractère importé de l'infla- tion n'est pas du tout un détail dans le processus de prise de décision du Conseil. «L'inflation est nourrie par des facteurs externes, comme le reflète l'ac- célération sensible de l'inflation de biens échangeables» , a indiqué le Wali, préci- sant que l'inflation des bien non échan- geables, impactée essentiellement par des facteurs internes, continue d'évoluer à un niveau contenu et ne demande pas d'intervention.

Par A. Hlimi

U ne inflation importée, des hausses du SMIG intégrées dans les prévisions et une inflation qui devrait retrou- ver ses niveaux normatifs dès l'année prochaine. Voici en substance ce qui a pesé sur la balance pour main- tenir le taux directeur inchangé en juin. «Ayant déjà intégré dans ses prévisions l’impact des décisions prises dans le cadre de l’accord social du 30 avril 2022, étant donné la nature des pressions inflationnistes, essentiellement d’origine externe ainsi que le retour prévu de l’inflation à des niveaux modérés en 2023 et pour continuer à soutenir l’acti- vité économique..., la Banque centrale a maintenu le taux directeur inchan- gé», a dit Abdellatif Jouahri. Les élé- ments de langage utilisés par le wali de Bank Al-Maghrib montrent un ton plutôt Dovish si l'on devait faire une analogie avec les discours des autres banquiers centraux.

Selon les projections de Bank Al-Maghrib, l'inflation devrait ressortir à 5,3% sur l'ensemble de cette année.

Tenant compte des réalisations budgétaires à fin mai 2022, des actualisations de certaines données de la Loi de Finances, ainsi que de l’impact des mesures du dialogue social, le déficit devrait, selon les projections de Bank Al-Maghrib, se situer à 6,3% du PIB en 2022, avant de s’atténuer à 5,6% en 2023. Dans ces condi- tions, l’endettement du Trésor devrait se situer à 70,1% du PIB en 2022 après 68,9% en 2021 et augmenter légèrement à 70,7% du PIB en 2023. Des finances publiques sous pression

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BOURSE & FINANCES

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◆ La politique des taux zéro mise en place par la FED et de la BCE depuis la crise de 2008 a fini par confirmer une règle élémentaire en économie : «Quand l’argent ne coûte pas cher, tout coûte cher». Le dilemme des Banques centrales

sera mise en place à travers de la dette, et aucune entreprise ne devra faire faillite, et ce «quoi qu’il en coûte». Cependant, et pour reprendre une parabole des Evangiles, l’homme prudent qui a bâti sa maison sur un roc, est-il com- parable à l’homme insensé qui a bâti sa maison sur du sable ? Evidemment que non. Pour le dernier, «la pluie est tombée, les torrents ont dévalé, les vents ont soufflé et la maison s’est écroulée entièrement». Des économies fondées sur de la dette et une illusion monétaire ne peuvent que s’écrouler à la première fissure dans ce fragile édifice. L’inflation actuelle est par conséquent le symptôme d’un mal plus profond. Face à l’éternel retour du réel, que peuvent les Banques centrales ? Rehausser brutalement les taux directeurs pour juguler l’inflation ? L’effet immédiat d’une telle ini- tiative aboutira nécessairement à un crash financier au profit de valeurs refuges comme l’or, cer- taines devises stables, ou encore le bitcoin, du fait de l’addiction importante des marchés finan- ciers à l’argent facile et gratuit. De même, une telle initiative abou- tira nécessairement à une crise massive des dettes souveraines, notamment européennes, à tra- vers une hausse significative des taux sur ces dernières. Ne rien faire reviendrait à laisser cette inflation s’installer dans la durée, avec pour conséquences une récession économique pro- fonde et durable, avec tous les risques de révoltes sociales et d’instabilité politique qui en résul- teront. Ou encore, y aller graduelle- ment à travers plusieurs petites hausses successives des taux ? La FED peut à la limite se per-

mettre une telle approche mal- gré son coût exorbitant, tant que le Dollar continue de jouir d’une quasi-hégémonie au niveau du commerce mondial. Ce n’est pas forcément le cas pour la zone Euro dont les risques d’écla- tement n’ont jamais été aussi importants depuis la crise des dettes de 2010-2012. Et vu le contexte géopolitique actuel à travers le bras de fer éner- gétique entre Bruxelles et Moscou, il n’est pas exclu qu’il s’agisse en partie d’une manoeuvre améri- caine, en vue d’affaiblir l’un de ses principaux rivaux économiques, à savoir l’Union européenne. Une stratégie qui à travers un effet de vase communiquant profitera et profite déjà au Dollar qui ne cesse de s’apprécier au détriment de l’Euro, autant qu’à l’économie américaine qui continuera de drai- ner de plus en plus de capitaux, au détriment d’une zone Euro de moins en moins fiables et stables. L’Euro sacrifié sur l’autel du Dollar comme sortie de crise ? Ça ne m’étonnerait pas des stratèges américains qui ont la répulsion de ne point hésiter à lâcher un allié, dès que cela profite d’une manière ou d’une autre à leurs intérêts vitaux, en l’occurrence le Dollar. Ainsi, en poussant l’Europe à la guerre par procuration face à Moscou autant au niveau militaire qu’économique et énergétique, les Etats-Unis visent à faire d’une pierre trois coups : phagocyter les marchés européens, sauver le Dollar au détriment de l’Euro, et isoler un ennemi stratégique, la Russie. En attendant, face à cette guerre des titans, le reste du monde continue de souffrir, en espérant un dénouement, d’une manière ou d’une autre, pour le meilleur et pour le pire. ◆

La Réserve fédérale américaine a pro- cédé, mercredi, à sa plus forte hausse de ses taux d’intérêt en presque 30 ans.

confirmer une règle élémentaire en économie : «Quand l’argent ne coûte pas cher, tout coûte cher». Dopés par de l’argent gratuit, voire même offert à travers des taux réels négatifs, les marchés financiers se sont retrouvés très rapidement après la crise de 2008 en lévitation, via des bulles spécu- latives, qui jusque-là épargnaient l’économie réelle. La croissance économique était faible mais exis- tante, le chômage diminuait en apparence du moins, et l’inflation était faible, voire même souhaitée il y a de cela quelques années. Quant aux gouvernements euro- péens et américains, le rachat des dettes souveraines sur le marché secondaire par la BCE et la FED permettait de nourrir des poli- tiques de relance à travers un accroissement des dettes souve- raines à taux très faibles. Puis la parenthèse Covid est passée par-là. Risque de crise vous dites ? Pas de problème, la planche à billet est toujours là, et c’est reparti pour un tour d’illusion monétaire à travers de nouvelles politiques monétaires expansion- nistes : la logique libérale du mar- ché libre sera à nouveau mise de côté, une aide directe et massive aux ménages et aux entreprises

A près plus d’une décen- nie de politique moné- taire expansionniste ayant abouti à la créa- tion de plusieurs mil- liers de milliards de dollars et d’euros, il est temps peut-être pour les principales Banques cen- trales occidentales de passer à la caisse. Et la facture risque d’être bien salée. Il est en effet évident pour tout économiste ayant un minimum de recul historique que l’actuelle poussée inflationniste sur les mar- chés des matières premières et dans les économies réelles, est faussement attribuable au conflit russo-ukrainien qui a bon dos ces temps-ci. Ce dernier n’est de fait qu’un catalyseur. Une manière comme une autre de dédouaner le «quoi qu’il en coûte» de Mario Draghi pour sauver l’Euro, et la prise en otage du pouvoir poli- tique américain par un système bancaire irresponsable et hyper- trophié à travers le «Too big to fail». La politique des taux zéro mise en place par la FED et de la BCE depuis la crise de 2008 a fini par Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d'Arkhé Consulting

L’actuelle poussée infla- tionniste sur les marchés des matières premières et dans les éco- nomies réelles, est faussement attribuable au conflit russo- ukrainien.

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Crédit du Maroc s'engage à agir face aux défis de demain D ans un contexte mar- qué par une crise énergétique sans précédent et une interrogation sur explique Karim Diouri, membre du Directoire en charge du pôle développement du Crédit du Maroc. Il explique que la banque a aujourd’hui clairement une ferme détermination d’être un acteur important et de référence dans la finance verte et dans le financement énergétique. en acidité… », précise Diouri. Ces chiffres, qui donnent froid au dos, «nous interpellent et sur- tout nous obligent à agir». Il est donc plus que jamais nécessaire de nous organiser pour décar- boner notre économie. Par Y. Seddik

◆ Les investissements durables ne sont pas à considérer comme un coût, mais plutôt comme un levier de performance. ◆ Crédit du Maroc demeure engagé pour développer la finance verte au Maroc.

vement la compétitivité de nos entreprises nationales. • L’intégration des critères ESG dans les publications constitue désormais une obligation pour les entreprises cotées. • Les agences de notation cherchent à développer leur expertise en acquérant des sociétés de service spécialisées en développement durable (à l’instar de Vigeo qui a été rache- tée par Moody’s). • Les fonds d’investissement embrassent cette tendance de fonds en privilégiant des partici- pations dans les entreprises qui respectent les critères ESG. Résultats des courses : «Demain, la pérennité des entreprises dépendra en grande partie de la capacité à intégrer la res- ponsabilité sociétale et environ- nementale dans sa gestion au quotidien» . Au final, le top management de Crédit du Maroc dit être convaincu que la performance des entreprises est intimement liée à sa capacité de fonder son modèle d’affaires autour des métiers ‘utilité’ répondant aux besoins des parties prenantes et permettant la construction d’une société plus durable, plus juste et plus équitable. En cela, Crédit du Maroc, acteur de référence sur le sujet, entend jouer pleinement son rôle de par- tenaire financier et de banquier conseil. Notons que le dévelop- pement de la finance verte a toujours été une volonté ancrée dans l’ADN de la banque. ◆

notre souveraineté énergétique, la problématique de la transition énergétique des entreprises se pose avec acuité. Face à ces défis, les critères ESG deviennent de plus en plus importants pour guider les inves- tissements des entreprises. C’est dans ce cadre que Crédit du Maroc a organisé une rencontre- débat sous le thème «Finance verte et critères ESG : quels enjeux pour un nouveau modèle de développement durable des entreprises au Maroc ?». «En préparant cette édition, nous avons pris le parti pris de nous positionner sur le registre de la sensibilisation et de la prise de conscience collective» ,

Cette décarbonation passera par une transition énergétique devenue aujourd’hui une véri- table réalité stratégique au cœur du business pour les entreprises. Les investissements durables ne sont pas à considérer comme un coût, mais plutôt comme un levier de performance. Qui plus est, cette décarbona- tion de l’économie ne consti- tue plus un luxe ou une option. Preuves à l’appui, le respon- sable cite : • Les États, les gouvernements et les instances de régulation sont de plus en plus intervenus en faveur du climat (à l’image du Greendeal en Europe). Sur le continent africain, le Maroc a été un précurseur avec la mise en place d’une stratégie nationale autour des énergies renouve-

Dans sa présentation, K. Diouri a dressé un état des lieux alar- mant sur les risques clima- tiques et environnementaux aux niveaux mondial et national. Ces risques poussent aujourd’hui les gouvernements, les entreprises et les acteurs économiques d’une façon générale à agir et à prendre la mesure de l’urgence. «Au Maroc, 80% de notre énergie électrique proviennent d’énergie fossile et 65% sont issus du charbon. Nous consta- tons d’ores et déjà les effets du changement climatique : des saisons qui tendent à dispa- raître, des océans qui gagnent

La décarbo- nation de l’économie ne consti- tue plus un luxe ou une option.

lables. Pour Diouri, «nous assistons à l’émergence d’un début de filière qui offre un vrai potentiel de développement pour les entreprises qui sou- haitent s’inscrire dans cette démarche d’éner- gie propre».

Crédit du Maroc a récemment organisé une rencontre-débat autour de la finance verte et des critères ESG.

• La règlementation se durcit progressivement dès 2023, avec la mise en place d’une taxe car- bone aux frontières de l’Europe qui pourrait impacter négati-

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Bank Assafa - Wafa Takaful Lancement de nouveaux produits sur le marché P our compléter la palette de ses produits parti- cipatifs parallèlement à la complétude de l’éco- système de la finance participative au Maroc, Bank Assafa a mis sur le marché de nou- veaux produits Takaful complé- mentaires de la Mourabaha sous ses deux variantes avec son assu- reur Wafa Takaful, filiale de Wafa Assurance. Objectif : répondre au mieux aux besoins d’une clientèle de plus en plus exigeante. Ainsi, «Assafa Takaful Ousra» est le premier produit commercialisé par Bank Assafa, dans le cadre de Takaful. Il s’agit d’un contrat d’as- surance participative conforme aux avis du Conseil supérieur des oulémas, qui garantit le versement d’un capital décès ou invalidité absolue et définitive pour couvrir le financement Mourabaha. Par A. Hlimi ◆ Bank Assafa, en partenariat avec Wafa Takaful, a lancé la commercialisation des produits d'assurance Takaful.

Le deuxième produit «Assafa Takaful Dari» constitue une assu- rance destinée aux clients ayant bénéficié d’un financement Mourabaha immobilier. Il permet de couvrir le bien financé contre les risques suivants : incendies et explosions, dégâts des eaux et bris de glace. S’exprimant lors de la cérémo- nie de lancement des produits Takaful, Youssef Baghdadi, pré- sident du Directoire de Bank Assafa, a indiqué que l'assurance Takaful vient compléter l’écosys- tème de la finance participative au Maroc, notant que ces pro- duits sont proposés aux clients au niveau du réseau des agences de Bank Assafa, suite à l’obtention de l'agrément de commercialisation. De son côté, Mohamed Ibrahimi, Directeur général de Wafa Takaful, a déclaré que le lancement de ces produits est l'aboutissement d’un travail acharné depuis plusieurs années pour mettre en place une solution Takaful en faveur des clients de la banque participative. «Cette solution permet aux clients des banques participatives qui ont fait confiance à cette industrie depuis 5 ans de disposer enfin d’une couverture par rapport au financement accordé» , a-t-il ajouté. L'assurance Takaful se base sur la mise en commun d'un fonds Takaful que constituent plusieurs personnes (participants). Ce fonds servira à assurer ces mêmes per- sonnes des risques potentiels qui peuvent les atteindre, les couvrir contre différents types de dom- mages (physiques ou matériels) qu’ils seraient susceptibles de subir. ◆

POUR NE RIEN RATER DE LA BOURSE @bourse_news @boursenews www.boursenews.ma Bourse news

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Assurances Saham Assurance devient officiellement Sanlam

S aham Assurance change de dénomination et devient Sanlam. La compagnie rejoint ainsi les 20 filiales du Groupe ayant changé de nom en 2021, et ce dans 13 pays du continent africain. Sanlam Maroc affiche ainsi son appartenance à un grand groupe séculaire, leader africain incontesté des services financiers non- bancaires et premier groupe d’assu- rance en Afrique. Ce changement de dénomination et d’identité visuelle tra- duit la vision stratégique de Sanlam : installer une marque africaine unique et forte à travers tous les pays de pré- sence du Groupe. «Ce changement de nom nous permet- tra de déployer au Maroc une marque unifiée à l’échelle continentale, forte de la reconnaissance de nos partenaires et clients ainsi que du capital confiance construit depuis plus d’un siècle. Il s’agit aussi pour nous de mettre à profit les synergies Groupe ainsi que la cohérence du discours et de la communication de Sanlam» , explique Yahia Chraibi, Directeur général de Sanlam Maroc. Présent dans 33 pays d’Afrique, Sanlam entend aussi consolider son leadership sur plusieurs marchés clés qui sont au cœur de sa stratégie en Afrique, à commencer par le Maroc. Le Groupe ambitionne ainsi de faire partie du peloton de tête, en se positionnant parmi le top 3 des compagnies d’assu- rance mondiales. ◆ Le Groupe ambitionne de faire partie du peloton de tête, en se positionnant parmi le top 3 des compa- gnies d’assurance mon- diales. ◆ Il déploie une campagne de communication de grande envergure. Par A. Hlimi

une campagne de communication de grande envergure sur les médias nationaux, sur les réseaux sociaux et en affichage. Le concept créatif repose sur une chorégraphie originale et moderne qui fait le tour de toutes les régions marocaines. ◆

Vivez en toute confiance Le déploiement de la marque Sanlam au Maroc est également l’occasion pour le groupe d’affirmer son positionne- ment, tel que traduit par sa signature : Vivez en toute confiance. «Cette signature institutionnelle incarne

en effet la promesse d’un Groupe orien- té client grâce à une action proactive et positive qui offre une perspective optimiste et inspirante, en apportant soutien, confiance et fiabilité au client» , explique le management. Pour mar- quer ce rebranding, le groupe déploie

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