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ECONOMIE
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 18 FÉVRIER 2021
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ai envisagé plusieurs dans un précé- dent article qui avait été rédigé au T3 2020 et publié en décembre. Dans le domaine de la prospective, et surtout dans un contexte de forte incertitude, il faut sortir d’une gestion «mono-scé- nario», et adopter une approche ration- nelle multi-scénarii pour envisager toutes les possibilités, tous les différents futurs plausibles. La futurologie est une
science qui a ses règles, celle-ci en est une. J’envisage donc pour le Maroc un scénario optimiste, un scénario pessimiste, et un ou des scénarii intermédiaires, tout comme l’ont fait d’ailleurs l’OCDE et le FMI au niveau mondial. Sur la base du modèle économétrique mondial de l’Institut national de recherche économique et sociale du Royaume-Uni (NiGEM), l’OCDE a présenté un scénario de base avec une croissance de +5% en 2021, un scénario optimiste à 7%
Les gestionnaires du marché des taux ont profité de la valorisation de leur portefeuille, mais il y a un risque de retournement si l’inflation n’est plus contenue et si la politique monétaire devait évoluer au courant de l’année.
et un scénario pessimiste à 3 à 2%. Le FMI a proposé lui aussi des scénarii, mais sans différence notable entre le scénario de référence et le scénario opti- miste en 2021; la différence apparaît les années d’après. Il prévoit pour le scéna- rio pessimiste une croissance à 2%. Ce qu’on pourrait considérer comme mon scénario «central» serait de la même façon un scénario intermédiaire compris entre un scénario optimiste et un scéna- rio pessimiste. Sachant que ce scénario «central», comme vous dites, n’a pas plus de chance de se réaliser que les autres. Au jour d’aujourd’hui, ils sont tous possibles et équiprobables. Il faut préciser que le scénario de réfé- rence généralement admis au Maroc prévoit une croissance autour de 5%, et se base sur une fin de pandémie assez tôt en 2021, et une absence à l’échelle nationale de futures mesures draco- niennes contre la pandémie. C’est en fait le scénario au Maroc qui se rapproche le plus du scénario favorable ou opti- miste de l’OCDE/NiGEM, qui veut qu’il y ait un déploiement massif et rapide d’un traitement, sachant que ce qui est prévu dans le scénario de référence de l’OCDE, c’est une disponibilité totale du vaccin au niveau mondial seulement à fin 2021, et des mesures d’endiguement de la pandémie tout au long de l’année. De la même façon, je considère que le scénario généralement admis au Maroc est un scénario plutôt optimiste. Mon
scénario central se situe donc un cran en-dessous. Je propose en fait deux scénarii intermédiaires, qui prévoient des niveaux de croissance inférieurs. F.N.H. : Pouvez-vous nous en dire plus sur ces différents scénarii au Maroc, et en particulier les hypothèses sur lesquelles elles sont basées, et les estimations de croissance que vous donnez pour chacun d’entre eux ? A. E. B. : J’ai proposé des scénarii pour le Maroc en 2021 en me basant, d’un côté, sur les estimations faites par Bank Al-Maghrib, le HCP et le ministère de l’Economie et des Finances, et les hypo- thèses retenues pour faire leurs projec- tions, et d’un autre côté sur les scénarii envisagés par l’OCDE et le FMI sur l’évolution mondiale en 2021. J’aboutis aux scénarii suivants, sachant, comme je l’ai dit, que le scénario de référence généralement admis au Maroc corres- pond plutôt à «mon» scénario optimiste, et au scénario optimiste de l’OCDE au niveau mondial. Dans le scénario 1 (optimiste), on consi- dère qu’il n’y a pas d’aggravation sup- plémentaire de la pandémie au Maroc et qu’il y aura un retour à la normale au niveau international vers la fin du pre- mier semestre 2021 (T2 à T3 2021). La croissance du PIB est estimée autour
de 4-5%. Dans un scénario 2 (intermédiaire), on considère qu’il n’y a pas d’aggrava- tion supplémentaire de la pandémie au Maroc, mais que le retour à la nor- male au niveau mondial se fera vers fin 2021. C’est le scénario de référence de l’OCDE/NiGEM, qui prévoit un vac- cin entièrement disponible fin 2021. On suppose aussi une campagne agricole moyenne. La croissance estimée pour le Maroc serait alors autour de 2%. Dans un scénario 2bis (intermédiaire), il y a aggravation de la pandémie au Maroc, mais on compte sur un retour à la normale au niveau mondial vers la fin du premier semestre 2021 (T2 à T3 2021). C’est aussi un scénario favorable du point de vue de l’OCDE /NiGEM, avec un retour à la normale au niveau mon- dial plus tôt que fin 2021, mais c’est un scénario plus défavorable pour le Maroc comme on s’attend à une aggravation de la pandémie et des mesures très strictes de confinement. La croissance dans ce cas serait proche de zéro. La cam- pagne agricole, selon le cas, pourrait faire pencher la balance du côté positif ou négatif. Le dernier scénario, le scénario 3 (pes- simiste), prévoit, lui, une aggravation de la pandémie au Maroc et un prolonge- ment de la pandémie au niveau mondial jusqu’à fin 2021 ou même au-delà. Cela
Le système économique marocain a montré une grande capa- cité de résis- tance, face à ce qu’on peut considérer comme le plus grand choc éco- nomique de ce début de siècle.
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