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PORTRA I T

Le cheminement exceptionnel d’Élizabeth Allard

KARINE CHARLEBOIS francopresse

avoir des enfants. » Elle décide donc de suivre sonmari, muté un peu partout en Europe. Ils ont notam- ment vécu trois ans en Allemagne et, par l’effet du hasard, sont « revenus au bercail », à Ottawa. C’est à ce moment-là qu’Éliza- beth Allard décide de retourner à la milice pour passer ses examens de qualification et devient la première femme à obtenir un grade demajor au 55e bataillon des Services du Canada. « Je n’aurais pas été capable de travailler avec un paquet de femmes. Il fallait se défendre et ne pas se gêner, mais je mentirais si je disais qu’on m’a manqué de respect. » C’est à la basemilitaire de Valcartier, près de Québec, qu’elle poursuit sa carrière en tant qu’officier du personnel de la brigade. Son rôle est de gérer les mutations des sol- dats qui allaient à l’étranger. « J’ai mutémon mari en Égypte. Il avait été affecté par Ottawa à un poste au quartier général d’Ismalia et moi j’ai rempli les papiers de mutation! » « Vieillir est un art » Élizabeth Allard prend sa retraite à 55 ans, l’âge limite pour travailler dans les forces armées à l’époque. Mais, chose certaine, elle n’allait pas cesser de s’engager pour autant. En 2001, elle devient la première femme à occuper le poste de directrice des langues officielles pour le ministère de la Défense nationale et des Forces canadiennes. C’est par la suite qu’elle s’engage au sein de la Fédération des ainés et des retraités francophones de l’Ontario afin de rédiger les statuts et règlements et pour éventuellement être élue à la présidence. Elle est également vice-présidente de la Fédération des aînés et aînées francophones du Canada. « Je devais faire marcher mes neurones; je ne voulais pas nécessairement me joindre à un club d’aînés, je voulais faire quelque

chose de plus pour promouvoir un vieillisse- ment positif et contrer l’âgisme. » Durant ses temps libres, Mme Allard fait du bénévolat dans sa communauté, s’engage au sein du mouvement pour faire d’Ottawa, capitale nationale, une ville bilingue. Elle s’adonne aussi à l’écriture créative et rédige poèmes et textes variés. À la suite de son engagement dans dif- férents domaines, elle a remporté le prix

Femmes chefs de file en développement communautaire, la médaille du Jubilée de diamant de la reine Elizabeth II et lamédaille de l’Ordre de la Pléiade. « La jeunesse est un cadeau et vieillir est un art, dit-elle. C’est l’art d’accepter. Ça montre aux gens que ce n’est pas facile de vieillir puis aux jeunes que, plus tard, il y aura encore de l’ouvrage à faire. »

« Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé, ils m’ont porté de l’école à la guerre. » Ces paroles de Félix Leclerc semblent avoir été écrites pour Élizabeth Allard. L’histoire ins- pirante de cette Franco-Ontarienne, en tant que femme devenue officier de lamilice des Forces armées canadiennes à une époque où les filles étaient plutôt destinées à deve- nir enseignante, infirmière ou religieuse, a ouvert les portes aux changements. Née à Ottawa en 1942, Élizabeth Allard a été élevée par son oncle et sa tante à Rimous- ki et à Québec. À l’adolescence, indécise face à son avenir, elle décide de compléter un questionnaire d’orientation. Résultat? Un travail dans les Forces armées serait l’idéal pour une personnalité comme la sienne, vive d’esprit, travaillante et impliquée. Pom- pier, police ou militaire sont les choix qui s’offrent à elle. « C’était quasiment un scandale à l’époque! » Élizabeth Allard décide malgré tout de suivre des études collégiales en adminis- tration des affaires à Québec pour devenir secrétaire. Mais, ne se sentant pas « à sa place », c’est à 19 ans qu’elle prend finale- ment la grande décision de réaliser son rêve, de se joindre à la réserve des Forces armées canadiennes. « C’était toute une affaire. Mais mes parents étaient très avant-gardistes, alors ils acceptaient ça. » Elle a d’abord travaillé pour le Service féminin de l’armée canadienne comme officier d’administration. Alors qu’elle au- rait aimé faire carrière dans la marine, elle rencontre son mari, Jean-Claude Allard, un officier du régiment Royal 22e. « La force régulière n’acceptait pas les femmes ma- riées et encore moins celles qui voulaient

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Élizabeth Allard, présidente de la Fédération des aînés et retraités francophones de l’Ontario, a eu un parcours peu commun qui lui a valu de multiples honneurs.

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