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BOURSE & FINANCES
FINANCES NEWS HEBDO
JEUDI 9 FÉVRIER 2023
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demande a été prise en considération et l’ancien gouvernement a chargé un bureau d’étude spécialisé pour proposer des chan-
gements quant aux critères du clas- sement. Notre Confédération a tenu en 2019 des réunions avec ce bureau afin d'essayer de faciliter l’accès aux classements pour les entre- prises de petite taille. Actuellement, les classes inférieures sont traitées au niveau régional grâce à notre Confédération, mais beaucoup d'ef- forts restent à faire pour faciliter aux TPE-PME l’accès aux commandes publiques.
En prenant en compte les entre- prises personnes physiques et les auto-entrepreneurs, le nombre d'entre- prises qui ont fait faillite en 2022 va certainement dépasser les 25.000.
A cela, s’ajoutent également les retards de paiement et les références techniques. Pour résoudre ces deux problèmes, nous avons demandé à l’ex-chef du gouvernement, El Otmani, de créer une loi pour protéger le sous-traitant en lui garantissant d’être payé à temps par l’entreprise qui décroche le marché et d’avoir les références techniques. F.N.H. : Quelles sont vos recomman- dations pour favoriser la promotion des TPE-PME au Maroc et leur per- mettre de surmonter cette crise ? A. E. F. : Nous avons soumis des dizaines de recommandations à l’ex-chef du gou- vernement, mais malheureusement très peu ont été accordées. Les recommanda- tions sont nombreuses, mais il faut d’abord une réelle volonté de la part des pou- voirs publics pour associer les TPE-PME et notre Confédération à leurs programmes et lors des consultations. Aujourd’hui, seul le patronat a accès à ce privilège. Pour favoriser la promotion des TPE-PME, il faut d’abord donner la voix à ces entre- prises, leur permettre d’être représentées au niveau du Parlement, de donner une définition légale à la TPE suite à un consen- sus entre toutes les parties prenantes et de sortir avec une charte de la TPE, comme nous l’avons fait en 2002 avec le gouverne- ment Youssoufi, concernant la charte des PME. Mais, avant d'en arriver là, il faut tout d’abord donner à notre Confédération la place qu’ellwe mérite en l’associant au dia- logue social entre le gouvernement, les sec- teurs privés et les syndicats, à la commis- sion du climat des affaires, à la commission nationale d’investissement, à l’Observatoire des délais de paiement, à l’Observatoire marocain des TPE-PME, ainsi qu’aux diffé- rents Conseils d’administration de la CNSS, Maroc PPE, Tamwilcom, AMDIE, ANAPEC, OMPIC, CESE, etc. ◆
l'accès aux financements et au foncier. Cette réforme de la commande publique a été élaborée par le gouvernement et le patronat qui ont oublié le rôle de 95% des entreprises du Maroc, à savoir les TPE-PME. Les lois existent, mais pour les appliquer il n’y a pas une réelle volonté. Je fais allusion à la loi 156 du Code de commerce, sortie en 2013, et qui octroie 20% des commandes publiques aux TPE et PME. Mais 10 ans après, cette loi n’est pas appliquée. D’autres obstacles peuvent ne pas favoriser l'accès des TPE-PME à ces commandes publiques : il s'agit entre autres du classe- ment. En effet, la plupart de ces entreprises n’ont pas de classes, ce qui est exigé dans la majorité des commandes publiques, sur- tout qu'au cours de ces dernières années, le ministre de l’Intérieur a adressé une circulaire aux walis, gouverneurs et prési- dents des communes pour leur demander de n’accepter que les entreprises ayant des classes. Comme nous pouvons le constater, il n’y a pas de coordination entre les différents ministères et les décisions prises sont par- fois contradictoires. D’un côté, des déci- sions qui facilitent l’accès des TPE-PME aux commandes publiques, et d'un autre, des circulaires ou des décisions unilatérales qui les excluent définitivement. Pour ce qui est du dossier des classe- ments des entreprises, nous avons deman- dé à l’ancien gouvernement de changer les critères et de permettre la demande de ces classements au niveau régional, pour les classes inférieures, au lieu de centra- liser toutes les demandes à Rabat. Notre
d’entreprises ont leurs moyens de finance- ment. Les GE et les PME ont accès aux finan- cements, en revanche, les TPE n’ont pas accès aux financements bancaires. L’offre de financement destinée aux TPE est quasi inexistante au Maroc et en Afrique. Seulement 6,4% des TPE-PME africaines ont accès aux financements bancaires, alors que ce sont les premiers pourvoyeurs de richesses, en créant près de la moitié des emplois. Il faut s’adresser précisément à cette catégorie intermédiaire en développant des produits et des services adaptés à de nouveaux besoins émergents. Au Maroc, les TPE-PME représentent 95% des sociétés privées et 33% du PIB. La méso- finance est donc une réponse efficiente au nouveau paradigme des marchés émergents marocains et africains. Aussi, il faut faciliter l’accès des TPE aux micro- crédits. Dans le cadre des PLF 2018 et 2019, notre Confédération a demandé au gouverne- ment de faire passer le montant maximum du microcrédit de 50.000 DH à 200.000 DH. Fin 2019, notre requête a été acceptée en relevant ce plafond à 150.000 DH. Mais, malheureu- sement, l’accès à cette ligne de financement octroyée par les associations de microcrédits reste très difficile, à cause notamment des procédures qui sont plus strictes que celles des banques. F.N.H. : La réforme de la commande publique sera-t-elle véritablement favorable aux entreprises de taille moyenne ? Pourquoi ? A. E. F. : L’accès aux commandes publiques est aussi important pour les TPE-PME que
Pour résoudre le problème de la sous- capitalisation chronique des TPME et la rupture du cycle de leurs trésoreries, il faut impérati- vement créer une banque publique chargée du financement des TPE.
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