Cornwall_2016_01_20

Nous avons rencontré François et Louise Lussier à leur domicile le lundi 18 janvier. On les voit ici en compagnie de l'intervenante Jeanne Poirier (à gauche).

femme a renchéri en ajoutant que ça a créé quelques débats. « Un ami l’a vraiment mal pris. Il a dit préférer mourir que de perdre son permis, a-t-elle expliqué. Dans ces cas- là, il faut expliquer que ça ne signifie pas une perte de liberté, juste qu’il faut trouver des moyens différents », a-t-elle ajouté. Des moyens pour faciliter le quotidien, le couple en a trouvé plusieurs. « J’inscris un mémo à chaque jour avec le jour et la date, comme cela c’est plus facile pour François de s’orienter. Je lui rédige une liste de choses à faire, pas nécessairement dans la journée, mais à faire un jour, et il en fait. Certains jours, il peut faire deux ou trois tâches, d’autres pas, mais ce n’est pas le nombre qui est important, explique Louise Lussier. Je planifie aussi mettre des étiquettes sur les tiroirs afin d’indiquer ce qui s’y trouve, mais je ne suis pas encore rendue là », a-t- elle plaisanté. Malgré l’optimisme du couple, qui célé- brera son 49 e anniversaire demariage cette année, certaines périodes ont été plus som- bres. « Ce qui a été le plus difficile d’abord, c’est l’annonce du diagnostic », a révéléMme Lussier. Pour sa part, François Lussier a raconté avoir eu de la difficulté avec les médicaments au début de son traitement. « J’ai eu de fortes réactions à la médication au début et ça, ça a été très dur. Lemédecinm’a dit par la suite que mes médicaments étaient peut-être trop forts, puisqu’il y a différents stades à la maladie. Depuis qu’on les a réajustés, ça va beaucoupmieux », a-t-il expliqué. Ce qui est

aussi un obstacle délicat à surmonter, c’est le changement dans les comportements. « Ça m’attriste beaucoup quand ça arrive, parce que je sais ce que j’ai dit. Blesser une personne que j’aime, c’est ce que je trouve le plus difficile », a ajouté M. Lussier. Outre cela, le couple peut toujours compter sur l’aide de leur fille, Chantal, ainsi que sur l’aide de la Société Alzheimer de Cornwall et de leur intervenante, Mme Poirier. « La Société nous a beaucoup aidés, par de nombreuses sessions d’éducation et de support pour les aidants. De par mon ancienne profession, j’essaie d’apporter du support également, a expliqué Mme Lussier. Nous sommes chanceux parce que nous avons beaucoup de ressources ici, à Cornwall. Nous avons pris plusieurs cours au Centre de santé communautaire de l’Estrie avec Robert Ménard et Lorraine Brabant. Nous sommes aussi suivi par le Centre Élizabeth-Bruyère à Ottawa », a-t- elle déclaré. Les nombreuses ressources apportent un soutien au couple, qui envisage l’avenir avec sérénité. « Je sais qu’un jour, Louise ne sera pas plus enmesure de prendre soin de moi. Ce jour-là, je souhaite qu’on me place en foyer » a affirmé François Lussier. Pour sa part, Louise Lussier ne souhaite pas trop penser au moment de la séparation. « Il faut foncer et surtout vivre un jour à la fois, en profitant de chaque instant passé ensemble. Il ne faut pas trop penser au pire; nous traverserons ce pont une fois rendu », a-t-elle conclu.

The Journal Cornwall

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Wednesday, January 20, 2016

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