Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 14 juillet 2022 - 8 DH - N° 1072
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Investissements en Afrique Les engagements d’Attijariwafa bank
Fusions-acquisitions
«Le contexte favorable à certaines opérations»
Youssef Rouissi, DG délégué en charge du Pôle Corporate & Investment Banking
Naoufal El Khatib, Partner Financial Advisory Mazars au Maroc
P. 18/19
P. 12
Comme un air de chantage au visa P. 26/27 MAROC-FRANCE
Economie numérique
Sociétés cotées
Baisse de l’Euro
Peu d’impact sur les équilibres économiques
«Le potentiel des fintech au Maroc pas encore pleinement exploité»
Les tendances du deuxième semestre
● Entretien avec Me Nesrine Roudane, avocate au Barreau de Casablanca, médiatrice commer- ciale et arbitre, et associée responsable du cabinet Roudane & Partners.
P. 20
P.13
Politique
Placements
Un nouvel élan, une deuxième génération de réformes P. 28/29
Investir en Bourse, oui, mais…
P. 14 à 16
P. 10/11
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Du gaz dans l’air Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Rebond dans un marché toujours baissier et creux Sociétés cotées : Comment réussir son parcours boursier Placements : Investir en Bourse, oui, mais… Entretien avec Youssef Rouissi : Investissements en Afrique, les engagements d’Attijariwafa bank Sociétés cotées : Les tendances du deuxième semestre 2022
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Par Fatima Ouriaghli
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I l était une fois, la Covid-19… Ce temps où les témoins de la pandémie raconteront ce douloureux épisode sanitaire dévastateur pour la planète terre n’est pas encore venu. Pour la simple raison que le virus est toujours là, circule de plus belle en cette saison estivale et continue à aligner les victimes. Rappelant à ceux qui feignent de l’ignorer qu’il s’est incrusté dans notre quotidien et compte bien squatter nos chau- mières encore longtemps. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) le souligne bien d’ail- leurs : la pandémie est «loin d’être finie», prévient son directeur, Tedros Ghebreyesus, relevant que «le virus fait une percée, nous devons le repousser». COVID, CE N’EST PAS FINI !
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Entretien avec Me Nesrine Roudane : Economie numérique, «le potentiel des fintech au Maroc pas encore pleinement exploité» AXA Assurance : Lancement du 1 er produit d’assurance maladie individuelle complémentaire à l’AMO Entretien avec Naoufal El Khatib : Fusions- acquisitions, «le contexte actuel peut être favorable à certaines opérations»
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Baisse de l’Euro : Peu d’impact sur les équilibres économiques Industrie automobile : De nouvelles niches pour améliorer le taux d’intégration Habitat en milieu rural : Pourquoi il faut élaborer des contrats-programmes spécifiques 20 21 22 > Economie
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> L'univers des TPME
Guelmim-Oued Noun : La dynamique entrepreneuriale en marche 23
Le nombre de contamina- tions dans le monde a en effet augmenté de 30% ces deux dernières semaines, à cause principalement des sous-variants d’Omicron BA.4 et BA.5. Le Maroc n’est pas épargné par ce rebond épidémique, avec plus de 3.000 cas quo- tidiens observés régulière- ment en juin dernier, et des pics atteints respectivement le 28 juin (4.009) et le 30 juin (4.003). La tendance n’a pas faibli en ce mois de juillet.
> Focus Agricole Importations : Salée, la facture céréalière ! 24
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Le Maroc n’est pas épargné par ce rebond épidémique, avec plus de 3.000 cas quotidiens observés régulière- ment en juin dernier.
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La petite accalmie observée dimanche, lundi et mardi, avec au total 1.981 contaminations, ne traduit pas en réalité la vérité sur les chiffres des infections, au regard notamment de la faiblesse relative des tests réalisés durant ces trois jours (10.036). Et avec Aid Al-Adha qui a favorisé les déplacements des populations et les interactions sociales, il faudra forcément s’attendre à une nouvelle vague de contaminations qui va maintenir le Maroc au niveau rouge de circulation virale. C’est pourquoi les autorités appellent à la vigilance, et surtout au respect de ces fameux gestes barrières. «Alors que les hos- pitalisations et la transmission du Covid-19 augmentent, les gou- vernements doivent déployer des mesures testées et éprouvées comme le port du masque, une ventilation améliorée et des pro- tocoles de dépistage et de traitement» , recommande le patron de l’OMS, dont le Comité d'urgence sur le Covid-19 a maintenu la pandémie au rang «d'urgence de santé publique de portée internationale» , le plus haut degré d'alerte de l'Organisation. Oui, la Covid-19, ce n’est pas fini ! u
> Politique 26 28 > High-tech
Maroc-France : Comme un air de chantage au visa Un nouvel élan : Une deuxième génération de réformes
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NFT : «C'est une porte ouverte sur de nouveaux horizons»
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> Culture 32 Reportage : Jazz à l’âme
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Du gaz dans l’air
Par D. William
L’ air de rien, il y a du gaz dans l’air. Le gaz est devenu une arme géopo- litique majeure dans cette conjoncture internationale particulièrement houleuse. Certains, à l’image de l’Algérie, l’agitent pour faire du chantage, d’autres, notamment la Russie, comme moyen de pression en guise de réponse aux sanctions occidentales à cause de la guerre en Ukraine. Le voisin algérien, en décidant unila- téralement la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME) en octobre dernier, croyait pouvoir asphyxier l’économie marocaine et la mettre à genou. Sauf que le Royaume a su anticiper le coup, Alger n’ayant cessé, bien avant, de multiplier les signaux d’hostilité. Appels à des attentats ter- roristes sur le territoire national, dési- gnation du Maroc comme responsable des incendies de Kabylie, rappel de l’ambassadeur algérien au Maroc…, le pouvoir algérien a usé de toutes ces manœuvres perfides afin de pourrir les relations entre les deux pays. Il était alors aisé de décrypter le jeu d’Alger. Le Maroc a su intelligemment diversifier ses sources d’approvision- nement et a effectué sa première sortie sur le marché international du gaz. Il a ainsi pu remettre en service ses cen- trales à cycles combinés de Tahaddart et Aîn Béni Mathar à partir du GNL (Gaz naturel liquéfié) importé du marché international. L’approvisionnement de ces deux centrales en gaz naturel est d’ailleurs assuré par le GME via l’in- terconnexion gazière Maroc-Espagne fonctionnant en mode flux inverse. Le Royaume assure ainsi son approvision- nement en gaz naturel en concluant des contrats d’achat de GNL sur le marché international et en utilisant les infrastructures gazières des opérateurs espagnols et le GME.
Aujourd’hui, même l’Espagne, qui se rend compte qu’elle a un partenaire peu fiable et adepte du chantage, se détourne progressivement du gaz algé- rien en réduisant drastiquement ses importations. Les achats de gaz en pro- venance d'Algérie ont chuté de 41,11% au premier semestre 2022 par rapport à la même période de l'année précé- dente. Les Espagnols misent désor- mais sur le gaz des Américains, qui consolident leur position de principal fournisseur de gaz de l'Espagne, avec 34,4% des achats (78.078 GWh), soit 4,3 fois plus qu’au premier semestre 2021. En Europe aussi, la Russie agite le gaz comme épouvantail. «Les Russes ne peuvent pas nous changer ou nous affaiblir de manière significative. C'est un petit pays. C'est un pays plus faible. Leur économie ne produit rien que quiconque veuille acheter, sauf du pétrole, du gaz et des armes. Ils n'innovent pas. Mais ils peuvent nous impacter si nous per-
dons de vue qui nous sommes» , dixit l’ancien président américain Barack Obama. Il ne croyait pas si bien dire. Avec son gaz, la Russie de Poutine a démontré sa capacité de nuisance et prouvé qu’elle peut faire mal à l’Europe. Une Europe très inquiète actuellement, puisque la Russie a fermé lundi 11 juillet les vannes de Nord Stream 1, le plus gros gazoduc alimentant l’Europe de l’Ouest, qui avait déjà revu à la baisse ses livraisons de 60%. Motif de cet arrêt : une maintenance qui devrait durer 10 jours. Sauf que dans ce contexte de guerre russo-ukrainienne, les Européens doutent fort de la réou- verture des vannes après ce délai. Et s’inquiètent pour l’hiver qui arrive. En Allemagne, Autriche, Italie, France… on penche d’ores et déjà pour le scénario du pire, à savoir une coupure totale du gaz russe et des prix de l’énergie qui vont flamber. Comme dirait l’autre, à la guerre comme à la guerre. Poutine fait du gaz son allié. Son arme économique. ◆
L’Espagne, qui se rend compte qu’elle a un partenaire peu fiable et adepte du chantage, se détourne pro- gressivement du gaz algérien.
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L e haut-commissariat au Plan (HCP) informe les utilisateurs des indices statistiques qu’il a adopté l’année 2019, au lieu de 2012, comme nouvelle année de base pour les indices du commerce extérieur. La nouvelle série des indices du commerce extérieur a connu, en plus du changement de l’année de base, la prise en compte de la structure actuelle des échanges extérieurs et l’amélioration de la méthode de calcul. Les nouveaux indices sont calculés selon les dernières recommandations et pratique internationale. ■ ICE : Le HCP met en place de nouveaux indices du commerce extérieur
Transport public
Protection sociale au Maroc
La BAD accorde un financement de 87 M € au Maroc L e Conseil d'administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un finan- cement de 87 millions d'euros en faveur du Programme d'appui à la généralisation de la couverture sociale au Maroc. Cette opération a pour premier objectif de consolider les bases d'un programme de protection sociale viable selon une approche régionale de développement des politiques sociales, plus intégrée et plus inclusive, indique la BAD. Le programme contribuera ainsi à élargir la protection sociale, en particulier à la petite enfance, aux jeunes ainsi qu'aux tra- vailleurs indépendants. «Nous sommes en train de paver la voie vers une couverture universelle» , s'est félicité le responsable-pays de la Banque pour le Maroc, Achraf Hassan Tarsim. «Chiffres à l'appui, ce programme bénéficiera ainsi à onze millions de travailleurs indépendants, dont 1,6 million d'agri- culteurs, y compris leurs ayants droit» , a poursuivi Tarsim, ajoutant que « sept millions d'enfants et de jeunes seront éga- lement couverts». «Il permettra aussi d'assurer cinq millions de travailleurs non- salariés et d'aider 20% des travailleurs du secteur informel à migrer vers des emplois formels, durables et plus stables», a-t-il ajouté. ■
Les recommandations du Conseil de la concurrence L e Conseil de la concurrence a recomman- dé, dans son avis relatif au fonctionne- ment concurrentiel de la gestion déléguée
du transport public urbain et interurbain par autobus au Maroc, de régionaliser la Stratégie nationale de la mobilité urbaine et d'accorder plus de pouvoirs aux autorités délégantes dans la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain en termes de planification, de contrôle et de financement. Et de soutenir que le renforcement du transfert des compétences de la société de dévelop- pement local (SDL) et des délégataires aux collectivités territoriales et leurs émanations (Établissements de coopération intercommu- nale et groupements des collectivités territo- riales) ne peut que renforcer la gouvernance régionale de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain. En outre, le Conseil propose d'établir une grille d'évaluation actua- lisée des offres, basée sur des critères objec- tifs focalisés davantage sur le business plan des soumissionnaires au lieu de la grille d'éva- luation notée essentiellement sur les tarifs qui ne seraient plus les seuls éléments de com- pétition. Il est également question d'introduire et d'attribuer un scoring significatif à l'exper- tise et l'expérience cumulées des managers comme critères de sélection des candidats aux appels à la concurrence des marchés de la gestion déléguée du transport public urbain et interurbain par autobus. Le Conseil préconise également de préciser au préalable à tout appel à la concurrence le degré de partage des risques industriels et commerciaux, et du coût de l'investissement global entre le délégant et le délégataire, en plus de revoir un schéma clair et connu à l'avance par l'ensemble des soumissionnaires des subventions qui seront octroyées lors de l'exploitation des contrats. Et ce, pour pouvoir créer une dynamique concurrentielle
entre les opérateurs afin de limiter la part de la subvention. Il s'agit aussi de préserver les mécanismes de maintien de l'équilibre finan- cier du contrat de gestion déléguée, en tenant compte des impératifs de service public et de la juste rémunération du délégataire, et de revoir et préciser les conditions de revoyeur des contrats de gestion déléguée quinquennal en y introduisant l'obligation d'une évaluation de la gestion déléguée par une consultation publique des usagers. En outre, le Conseil de la concurrence recom- mande de veiller à ce que les tarifs restent accessibles pour tous les citoyens. Et ce, à travers la maîtrise des coûts d'investissement et d'exploitation, ainsi que l'encadrement des marges générées par la gestion déléguée. Il s’agit aussi de prévoir dans les contrats de gestion déléguée du transport urbain et interurbain par autobus un système de calcul des subventions basé sur le principe «malus- bonus » lié à des objectifs de performance et de qualité du service public prédéfinis, tout en veillant à communiquer ce mode de calcul à l'avance aux opérateurs. Selon le Conseil, les autorités délégantes, en raison du niveau de concentration élevé de ce marché et de la difficulté pour de nouveaux entrants d'accéder et de se faire une place sur ce dernier, doivent revoir les conditions d'accès à ce marché, dans le sens d'un assou- plissement des conditions. ■
66.735.293 C’est le nombre d’opérations de paiement durant le 1 er semestre 2022, pour 27.831.183.646 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines et étrangères, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +32,4% en nombre et +36,7% en montant par rapport à la même période de 2021.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Guerre en Ukraine : La BAD accorde un prêt de 121 millions d'euros au Sénégal
Afrique du Sud : Pas de solutions faciles à la crise de l'électricité
La RDC devient membre à part entière de la Communauté d'Afrique de l'Est
E n Afrique du Sud, il n'y a pas de solutions faciles à la crise de l’élec- tricité qui s’est aggravée durant les dernières semaines, plongeant tout le pays dans le noir, a indiqué le président Cyril Ramaphosa. « Après plus d'une décennie de coupures d'électricité, les Sud-Africains ont raison de se sentir frustrés et en colère. Dans des moments comme celui-ci, on peut avoir l'impression qu'il n'y a pas de fin en vue à cette crise », a déclaré Ramaphosa. Il a ajouté qu’au cours des deux dernières semaines, de graves délestages électriques ont été mis en place, perturbant l’économie du pays et causant des difficultés extrêmes à tous les Sud-Africains. ■ Cameroun : Le coût élevé de la subvention à l'origine de la pénurie de carburants
Ghana : Le président défend sa décision de solliciter l'aide du FMI L e président ghanéen Nana Akufo-Addo a défendu sa décision de solliciter l'aide du Fonds monétaire interna- tional (FMI), affirmant que celle-ci était nécessaire pour «redresser les finances publiques» après le double choc de la pandémie et de la crise en Ukraine. Cette décision a provoqué une levée de boucliers au Ghana, en L e Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé, vendredi à Abidjan, l’octroi d’un prêt de 121 millions d’euros au Sénégal pour la mise en œuvre d’un programme agricole d’urgence au profit de 850.000 petits producteurs, dont 35% de femmes, annonce un communiqué de la BAD. « La dépendance du Sénégal vis-à-vis de l’extérieur pour les produits de base et les denrées alimentaires constitue un véritable goulot d’étranglement et pose la problématique de la souveraineté alimentaire du pays, accentuée par la guerre russo-ukrainienne », indique Mohamed Chérif, responsable pays du Groupe de la Banque africaine de développement au Sénégal. ■
L a République démocratique du Congo (RDC) est officiellement devenue le septième membre à part entière de la Communauté d'Afrique de l'Est (CAE). Dans un message officiel publié sur Twitter, la CAE a indiqué que la RDC est devenue membre à part entière du bloc régional après avoir déposé les instruments de ratification de l'adhésion au traité portant création de la communauté. En décembre 2021, le 18 ème som- met extraordinaire des chefs d'Etat de la CAE a chargé le Conseil des ministres de la communauté d'enta- mer et de conclure avec la RDC les négociations sur l'adhésion de celle-ci au traité pour une pleine admission au bloc. ■
proie à une grave crise économique, où les détracteurs du président Akufo-Addo l'accusent d'être revenu sur sa décision initiale de ne pas faire appel au FMI après avoir déclaré qu'une nouvelle taxe relancerait l'économie. Des représentants du FMI sont au Ghana pour aider à « rétablir la sta- bilité macroéconomique, préserver la viabilité de la dette et promouvoir une croissance inclusive et durable », selon un communiqué officiel. ■
L e coût élevé de la subvention publique aux carburants pour faire baisser les prix à la pompe est à l'origine des per- turbations d'approvisionnement en produits pétroliers, notamment le gasoil, constatées depuis quelques jours dans plusieurs loca- lités du Cameroun, a déclaré le ministre de l'Eau et de l'Energie, Gaston Eloundou Essomba. Dans un communiqué, le ministre a évoqué les difficultés liées à la mobili- sation de cette importante enveloppe en temps réel en vue d'assurer les importa- tions en la matière. ■
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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L'Euro atteint la parité avec le Dollar, une première depuis 2002
L’ Euro est tombé mardi à un Dollar, seuil qui n'avait pas été atteint depuis l'année de sa mise en circulation il y a deux décennies, plombé par le risque d'une coupure des approvisionnements russes en gaz pour l'Union européenne. Les investisseurs privilégiaient le billet vert qui a gagné près de 14% depuis le début de l'année et s'est briè- vement échangé à un Dollar pour un Euro, un sommet depuis décembre 2002, quand les interrogations sur la toute nouvelle monnaie unique pesaient sur son cours. Le marché s'inquiète d'une crise énergétique majeure sur le Vieux continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une inter- ruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Cette situation accentue les craintes de récession en Europe. L'énergie en provenance de Russie « est au cœur de la tourmente en Europe» et l'annonce
par le Canada samedi qu'il restituerait à l'Alle- magne des turbines destinées au gazoduc Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie «est sans impact positif », commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda. Lundi, le géant russe de l'énergie Gazprom a entamé dix jours de maintenance sur le gazo- duc Nord Stream 1. L'Allemagne et d'autres pays européens attendent de voir si la livraison
de gaz sera rétablie. « La question clé est de savoir si le gaz revien- dra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision», note Halley . Pour Mark Haefele, analyste chez UBS, un arrêt des livraisons russes de gaz en Europe «cause- rait une récession dans toute la zone Euro, avec trois trimestres consécutifs de contraction de l'économie ». ■
Ukraine : 13,8 milliards d'euros d'avoirs
d'oligarques russes gelés dans l'UE
Q uelque 13,8 milliards d'eu- ros d'avoirs d'oligarques et d'autres entités ont été gelés dans l'UE, pour l'essentiel dans cinq pays membres, à la suite des sanctions contre la Russie en réponse à la guerre en Ukraine, a annoncé le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders. « C'est assez énorme, mais je dois dire qu'une très large part, plus de 12 milliards (est gelée) par cinq Etats membres », a déclaré le com-
Société anonyme au capital de 34 880 000 dirhams Siège social : 2, Zankat Tihama – Rabat R.C n° 1971 Rabat COMMUNIQUÉ
L’Assemblée générale ordinaire de la Société Immobilière BALIMA s’est réunie le lundi 29 juin 2022 à 16 heures au siège de la société, 2 Zankat Tihama à Rabat. Elle a approuvé les états de synthèse de l’exercice 2021 certifiés par les Commissaires aux comptes, ainsi que les résolutions proposées par le Conseil d’administration.
missaire belge à l'occasion d'une réunion à Prague des ministres européens de la Justice. ■
OCDE : Infléchissement du rythme de croissance pour la plupart des pays
L es indicateurs composites avancés (ICA) de l’OCDE, conçus pour anticiper les points de retournement de l’acti- vité économique par rapport à sa tendance au cours des six à neuf prochains mois, continuent d’indi- quer un infléchissement du rythme de croissance dans la plupart des grandes économies et dans l’OCDE dans son ensemble. Parmi les grandes économies de l'OCDE, l’ICA pour les États-Unis signale
maintenant un infléchissement du rythme de croissance, marquant un changement par rapport à l’éva- luation de croissance stable faite le mois dernier. Au Royaume-Uni, au Canada et dans l'ensemble de la zone Euro, notamment en Allemagne, en France et en Italie, les ICA continuent d’anticiper un infléchissement du rythme de crois- sance, en raison d’une inflation éle- vée, d'un faible niveau de confiance des consommateurs. ■
La mise en paiement du coupon n°68 a été fixée au 4 août 2022.
Les états de synthèse et les résolutions publiés dans le journal «Finances News Hebdo» n° 1064 du 28, 29 & 30 avril 2022 et n° 1067 du 31 mai 2022 n’ont subi aucun changement après la tenue de l’Assemblée générale.
Ce communiqué peut être consulté également sur le site web de la Société Immobilière Balima à l’adresse suivante : www.balima.com
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis juillet 2021
Rebond dans un marché toujours baissier et creux ◆ Le marché a enregistré une reprise technique dans une tendance de fond baissière. ◆ Le Trésor a boudé le marché obligataire lors de la 2 ème séance d'adjudication du mois.
en attendant les résultats semestriels qui devraient générer quelque peu de vola- tilité. Sur le volet micro, l'introduction en Bourse de Disty, première entreprise à accéder au marché alternatif de la Bourse de Casablanca, s'est clôturée avec succès. Selon les données récol- tées auprès de plusieurs intermédiaires du marché boursier, l'opération aurait drainé une demande de 230 MDH, alors que l'entreprise visait 172 MDH, dont 62 MDH par augmentation de capital. Des résultats en somme conformes, si l'on tient compte du contexte de marché actuel et de la taille de l'opération. Au terme de cette semaine, 9 indices sectoriels ont clôturé sur une note posi- tive, contre 12 en territoire négatif et deux autres stables. L'indice de chimie (-4,85%) a accusé le plus fort repli, suivi des secteurs «Assurances» (-4,10%) et de celui de «l'Industrie pharmaceutique» (-2,99%). A l’opposé, «l'agro-industrie» (+2,98%) a enregistré la meilleure per-
formance hebdomadaire, devant «l'ingé- nierie et biens d'équipement industriel» (+2,39%) et la «sylviculture et papier» (+2,06%). Le volume global s'est élevé à près de 571 MDH. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent BCP avec un volume de 84,01 MDH, Attijariwafa bank (68,27 MDH), puis Managem (42,55 MDH). Quant au marché obligataire, il raconte toujours une histoire un peu plus com- plexe. Durant la 2 ème séance d'adjudica- tion du mois de juillet, le Trésor n’enre- gistre aucune souscription face à une demande qui s’élève à 2,2 Mds de DH. Cette absence du Trésor sur le marché primaire s’explique, d’une part, par sa volonté de ne pas marquer à la hausse les taux primaires et, d’autre part, par une situation confortable de sa trésore- rie. Une volatilité de la courbe secondaire a en revanche été observée. Les taux de rendement secondaires ont connu des variations allant de - 4 points de base à +8 PBS. ◆
E n attendant les performances financières des entreprises à mi-exercice, l'actualité bour- sière a été plutôt creuse cette semaine, alors que le Masi a pris quelques couleurs après avoir tou- ché le fond en juin. Il faut dire que cette période de creux estival est rarement propice aux rallyes boursiers. Une partie des opérateurs «juilletistes» est en vacances, l'autre se tient à carreau en attendant des jours meilleurs. Autant dire que la chaleur les a fait fuir et a fait fondre leurs convictions. Bien qu'il ait manqué d'orientation, le marché a repris 0,86% à 11.740 points sur cette semaine écourtée. Il a été aidé par ses grosses capitalisations, les ban- caires et les télécoms en particulier. Ceci étant, la configuration actuelle du mar- ché pousse les investisseurs particuliers à s’en éloigner, alors que les institution- nels deviennent (habituellement) passifs Par Y. Seddik
La configura- tion actuelle du marché pousse les investisseurs particuliers à s’en éloigner, alors que les institutionnels deviennent passifs.
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BOURSE & FINANCES
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Sociétés cotées
◆ Première foncière cotée, Immorente a depuis parcouru pas mal de chemin dans son itinéraire boursier. Le témoignage de Khalil Mengad, son Directeur général. ◆ Lamiae Derraji, Principal Banker chez la BERD, déroule sa checklist pour une IPO et un parcours boursier sans embûches. Comment réussir son parcours boursier I mmorente a été intro- duite en 2018 avec des capitaux propres de 100 MDH seulement. La société a pu lever en croissance», explique Khalil Mengad, Directeur général de Immorente Invest. problème à ne pas délivrer une année. Toutes les entre- prises peuvent passer par des années ‘sans’. Par contre, il ne faut pas laisser le flou dans la tête des investisseurs. Le réflexe d'un investisseur qui ne comprend pas, c'est de se retirer» , explique-t-il. Par A. Hlimi
importants. D'ailleurs, sur les 12 dernières années, le marché boursier a enregistré en moyenne une introduction en Bourse chaque année contre une moyenne de 7 augmentations de capital par an. Rien que sur les 5 der- nières années, 5 émetteurs ont réalisé «plusieurs» augmenta- tions de capital et 10 en ont fait au moins une. Les facteurs clés de succès vus par la BERD Khalil Mengad intervenait à l'occasion d'une rencontre organisée par la Bourse de Casablanca et la BERD sur les opportunités de finance- ment à travers le marché des capitaux. Pour Lamiae Derraji, de la BERD, les facteurs clés du succès pour une entreprise cotée sont au nombre de 4 : une vision commerciale claire à long terme, une histoire convaincante, un manage- ment de qualité et une fiabilité, notamment à travers la capa- cité à tenir ses promesses. Quant aux entreprises qui sou- haitent aller en Bourse, la res- ponsable déroule une check- list à respecter : La santé financière, un secteur attractif, un business model et une stra- tégie en béton, la qualité du management, être aux stan- dards en matière de reporting ou encore la transparence. Pour Lamiae Derraji, réussir son IPO nécessite la mise en place d'une équipe exclusi- vement dédiée à ce projet au sein de l'entreprise. ◆
Selon lui, il y a des conseils qui s'appliquent à toute entreprise pour avoir un bon parcours boursier : «Le premier facteur clé est d'avoir un business model éprouvé et expérimen- té. Il faut surtout l'expliquer, le réduire à son aisance et en garder les messages clés pour s'adresser à un public d'inves- tisseurs constitué aussi bien de personnes physiques que d'institutionnels. Le message doit tenir en quelques phrases pour l'imprimer dans l'esprit des investisseurs». «Le deuxième facteur clé, c'est la transparence», pour- suit le Directeur général de la première foncière cotée en Bourse. «Il faut communiquer quand ça va bien et quand ça va mal. Il faut communi- quer sur les risques et les opportunités. Il n'y a aucun
une fois 400 millions, mul- tipliant ainsi sa taille par 5 au lendemain de l'IPO. Une prouesse loin d'être évidente à l'époque. «Nous avions à peine 7 ans d'existence, nos capi- taux propres et notre résultat net n'avaient pas atteint un montant élevé, même si l’on créait beaucoup de cash. Sur le papier, on présentait des contraintes, du moins selon le référentiel classique des IPO. Pourtant, nous l’avons fait. En 2020, nous avons encore levé 400 MDH et je ne trahis pas une information confiden- tielle en disant que nous allons encore revenir en Bourse pour de nouvelles augmentations de capital et financer notre
Et d'ajouter que les entreprises ne doivent pas communiquer uniquement dans les périodes de croissance. Marteler l'histoire Un autre facteur clé de réus- site est d'expliquer au marché l'Equity story de l'entreprise : «qui sommes-nous, quelle est notre gouvernance, etc». Là aussi, la consigne est claire : être transparent et concis. Immorente a donc quintuplé sa taille à l'IPO, puis a levé 400 MDH deux ans plus tard de manière beaucoup plus simple. Selon lui, cette facilité à revenir sur le marché s'ex- plique aussi par la recherche
Les entre- prises ne doivent pas communi-
quer unique- ment dans les
périodes de croissance.
des investisseurs de papier frais et de qualité, et par l'Equity story d'Im- morennte. La facilité vient également des nouvelles règles régissant les opéra- tions financières édictées par l'AMMC, qui a introduit dans sa dernière circulaire sur l'information finan-
La Bourse de Casablanca et la BERD font la pro- motion des finan- cements à travers le marché des capi- taux.
cière la notion de document de référence permettant aux émetteurs de produire rapi- dement des notes d'informa- tion lorsqu'ils veulent réaliser des augmentations de capi- tal, avec des gains de temps
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Investir en Bourse, oui, mais…
canal de financement alternatif au système bancaire, tandis que pour les épargnants, il représente une possibilité de placement potentiellement rentable, qui contribue au financement de l’économie. Ce n’est donc pas par hasard si le nouveau modèle de développement accorde une place centrale à ce canal dans le financement de notre dévelop- pement. Cependant, ce type de sys- tème de financement exige un certain nombre de prérequis. Premièrement, une culture finan- cière assez poussée et répandue dans le monde des entreprises. Deuxièmement, une transparence des marchés. Enfin, un secteur privé dynamique et innovant. De ces trois prérequis, nous en avons pour l’instant un, celui de la transparence, puisque l’AMMC veille au grain. Quant à la culture financière et à l’innovation, le constat est que le secteur privé au Maroc est encore marqué soit par un schéma de structuration familiale par nature méfiant vis-à-vis d’une ouver- ture du capital à des étrangers et avec une certaine aversion pour le risque, soit par une logique souvent obscure de rente écono- mique dans le cas de certaines grandes entreprises, qui voient d’un mauvais œil le fait de devoir rendre des comptes à des action- naires exigeants et en toute trans- parence. Résultat des courses, les marchés financiers sont caractérisés par un faible niveau de capitalisation au vu du potentiel de l’économie marocaine, de faibles volumes d’échange et une faible liquidité. Le quasi-monopole du système bancaire a encore de beaux jours devant lui. Mais loin d’être fataliste, la Bourse de Casablanca a lancé récem- ment plusieurs initiatives en vue de désenclaver une partie de l’épargne privée, et d’inciter les
entreprises à intégrer la Bourse en les initiant aux différents avan- tages qu’elles pourront en retirer. A cet effet, la création d’un mar- ché alternatif dédié et adapté aux besoins des PME désirant fran- chir un nouveau palier dans leur dynamique de développement a vu le jour. Initié par la Bourse de Casablanca, l’AMMC, Maroclear et l’APSB, ce marché offre aux PME des avan- tages incontestables, dont les plus significatifs sont la réduction de moitié du coût d’accès sur les commissions appliquées pour la réalisation d’opérations sur le marché et une formation et un accompagnement au profit des émetteurs. Lancé en novembre 2021, ce pro- gramme connaîtra un début de concrétisation le 20 juillet cou- rant, avec l’introduction en Bourse de «Disty Technologie S.A». Spécialisée dans l’importation et la distribution de matériel informa- tique, cette entreprise représente à bien des égards une opportu- nité et un placement défensif pour les petits et moyens épargnants. Créée il y a 10 ans, le poten- tiel de croissance autant que le rendement de cette entreprise contrastent fortement avec l’état de santé des principaux indices boursiers qui connaissent un trend fortement baissier depuis le mois de février dernier. Citons à titre d’exemple le MASI, qui est passé d’une valeur de 14.013 points le 8 février à 11.518 le 6 juillet de cette année. Une «valeur défensive» est une action dont les performances ne sont pas ou très faiblement liées aux cycles boursiers. Elles reproduisent les fluctuations du marché, mais avec une amplitude moins importante. Elles sont qua- lifiées de «défensives» car moins exposées au risque de marché. Parmi les grands secteurs dont les valeurs sont qualifiées de défensives figurent l’énergie, la santé, l’agroalimentaire, les télé-
L’avenir de la Bourse de Casablanca réside pro- bablement dans sa capa- cité à aider, convaincre et accompagner les PME à fort potentiel de croissance
que les moyens des particuliers n’étant pas ceux des grandes entreprises et institutions finan- cières, des placements plus accessibles et moins onéreux doivent être envisagés. Nous en avons déjà abordé quelques-uns; aujourd’hui ce sera brièvement autour de la Bourse, et plus par- ticulièrement du marché des actions dont il sera question. La culture financière au Maroc étant ce qu’elle est, la plupart des Marocains ont une vision très distante, voire méfiante et parfois déformée des marchés financiers. Méfiante, à juste titre j’ai envie de dire, vu le rôle majeur de ces derniers à l’international dans la plupart des grandes crises éco- nomiques mondiales. Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain, de même qu’il ne s’agit pas ici de Wall Street ou de la City de Londres, mais de la Bourse de Casablanca. Mais tâchons dans un premier temps de démystifier un peu les choses. Un marché financier efficient n’est aucunement un lieu occulte où l’on pratique la numérologie caba- listique, ni une fabrique de tra- ders roulant sur l’or. C’est avant tout un lieu dématérialisé où se rencontrent une épargne et des entreprises avec des besoins de financement. De ce point de vue, il s’agit pour les entreprises d’un
A nouveau, nous allons aborder la question de la consolidation, sinon de la sauvegarde tout court de l’épargne des particuliers, face à une inflation qui semble de plus en plus s’ins- crire dans la durée. Puisque face à la flambée des cours des matières premières que nous avons abordée précédem- ment, bon nombre de secteurs vont pâtir d’une perte de compé- titivité face à une demande qui décroche jour après jour à cause de l’inflation. Certains secteurs, à l’instar de l’immobilier, vont bientôt entamer un cycle baissier si ce n’est déjà le cas, avec une quasi-suspension de plusieurs projets immobiliers et un resserrement du crédit, qui ne va certainement pas arran- ger les choses. Car en raison du maintien du taux directeur à 1,5% par Bank-Al-Maghrib, la seule alternative pour les banques face aux taux négatifs et aux risques que constituent les créances en souffrance, est d’afficher une plus grande vigilance dans son acti- vité de crédit, et de privilégier des placements à taux relativement élevés et sûrs comme les bons du Trésor à 30 ans, dont les taux dépassent les 3,2%. Cependant, la temporalité autant Par Rachid Achachi, chroniqueur, DG d'Arkhé Consulting
Les marchés financiers sont caractérisés par un faible niveau de capi- talisation au vu du poten- tiel de l’écono- mie marocaine
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communications et de plus en plus les technologies de l’information (IT). Car il s’agit de besoins dit primaires dans le cas des deux premiers, et à fort potentiel de croissance pour les deux derniers, notamment dans des pays émergents comme le Maroc où la digitalisation des services n’est encore qu’à ses débuts. Mais des risques exogènes (géopoli- tiques, géoéconomiques...) existent même dans ce cas de figure : en témoignent les pénuries actuelles de semi-conducteurs, éléments incontour- nables dans le secteur de l’électronique, de l’automobile et de l’informatique. Cette pénurie étant de plus en plus structurelle en raison d’une raréfaction des compétences en microélectronique, son impact sur les marges des entre- prises du secteur de l’IT autant que sur les coûts de production aura certaine- ment une incidence à long terme sur l’évolution du chiffre d'affaires. Cependant, d’autres facteurs structurels jouent en faveur du secteur, notamment pour les PME à fort potentiel comme «Disty Technologie». Premièrement, la dynamique de digi- talisation qui a connu une accélération depuis le début de la pandémie COVID- 19. L’Etat autant que le privé comptent y mettre les moyens dans un désir de réduction des coûts et d’amélioration de la compétitivité. Deuxièmement, le télétravail et l’éduca- tion à distance. S’étant fortement déve- loppés durant les deux années de la pandémie, ces nouvelles modalités de travail et d’enseignement sont vouées à s’installer dans la durée, voire même à se développer davantage. Pour le secteur de l’IT, il s’agit-là de deux leviers majeurs de croissance. Troisièmement, la taille de l’entreprise. Puisqu’une PME bien dirigée dispose, contrairement à de grandes structures, d’une plus grande flexibilité et agilité face aux fluctuations et aux change- ments de conjoncture. Un avantage de taille, dans un environnement écono- mique de plus en plus incertain. Enfin, l’innovation qui, combinée à la flexibilité des grandes PME, peut repré- senter un réservoir et un potentiel de croissance économique majeur pour ces dernières autant que pour les actuelles et futures start-up. Rappelons que la révolution de l’Internet a été grandement portée par des start-up américaines qui ont su contourner les barrières capi- talistiques en misant sur l’innovation,
autant sur le plan technique que celui du management et de la communication. Le cadre fiscal et l'environnement techno- logique, culturel et économique s’y prê- taient tout naturellement aux Etats-Unis. Pour conclure, l’avenir de la Bourse de Casablanca réside probablement dans sa capacité à aider, convaincre et accompagner les PME à fort potentiel de croissance, de leur statut initial de start- up jusqu’à leur introduction en Bourse.
Pour les épargnants et petits inves- tisseurs, cela représente de nouvelles opportunités de placement et de diversi- fication de leurs portefeuilles financiers, à travers un investissement défensif et, par conséquent, à moyen et long terme dans les solutions de demain, avec des rendements intéressants et des risques mesurés. Quant au gouvernement, peut- être est-il temps de libérer le potentiel des PME, à travers la mise en place
d’un cadre fiscal et d’un code du travail plus adéquat et encourageant pour nos entrepreneurs les plus audacieux et les plus sérieux. Car entre les démarches administratives et le fardeau fiscal qui pèse sur les PME, une bonne partie de leur énergie se perd en chemin. Cependant, espérons que l’IPO de Disty Technologie n’est que le prélude à plu- sieurs autres de même envergure et avec le même potentiel. ◆
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Investissements en Afrique Les engagements d’Attijariwafa bank
◆ Après Abidjan en 2021, la deuxième édition d’«Inspire & Connect», organisée par Bpifrance, pose ses valises à Casablanca. Nous avons profité de l'évènement pour poser 3 questions à Youssef Rouissi, Directeur général délégué en charge du Pôle Corporate & Investment Banking du groupe Attijariwafa bank.
dans la formation et le capital humain. Nous avons aujourd'hui un faisceau d'opportunités pour accompagner nos clients et nos opérateurs. Pour ce faire, le réseau du groupe Attijariwafa bank permet une mise en relation entre les deux rives de la Méditerranée. F.N.H. : Quels sont les atouts du groupe Attijariwafa bank pour accompagner les por- teurs de projets en Afrique ? Y. R. : Nous avons un réseau de proximité qui permet d'abord de connecter les entreprises maro- caines, du Maghreb et d'Afrique subsaharienne dans des com- munautés d'affaires, telles que le Club Afrique Développement qui fédère des milliers de nos clients dans les différents pays de pré- sence et qui permet justement à ces entreprises de se connaître, d'échanger et d'investir. Nous avons également un dispositif important pour accompagner les très jeunes entrepreneurs dans leurs projets d'entreprise à tra- vers le financement massif des très petites entreprises. Le groupe compte aussi des mécanismes
non financiers qui permettent d'accueillir des jeunes porteurs de projets et de les accompagner dans des centres dédiés au Maroc et en Tunisie. D'autres centres en Afrique subsaharienne existent pour accompagner les porteurs de projets, à titre gracieux, pour le montage de leur business plan et leur accompagnement et renforcer leurs capacités financières. F.N.H. : Vous êtes parte- naires de Bpifrance dans l'accompagnement des investisseurs européens en Afrique. En quoi consiste ce partenariat ? Y. R. : Notre partenariat avec Bpifrance date de 2014 et il répond à une logique de mise en relation forte entre opérateurs européens et opérateurs de nos pays de présence du Maghreb et d'Afrique subsaharienne. Il vise d'abord à accélérer la connais- sance et la mise en relation entre les deux pays, les porteurs de projets européens et africains, à travers différentes formules et dif- férentes modalités. La première idée forte de notre partenariat,
Propos recueillis par A. Hlimi
Finances News Hebdo : Le monde traverse un contexte tendu à cause de la géopo- litique et des risques de récession. Pensez-vous tout de même oppor- tun d'investir en Afrique aujourd'hui ? Youssef Rouissi : La conjonc- ture que vous décrivez est une vraie fenêtre d'opportunités pour la relance de l'investissement et de l'entrepreneuriat, à la fois au Maroc, dans le Maghreb et en Afrique subsaharienne. C'est notre conviction en tant que groupe bancaire et financier présent dans 16 pays en Afrique. Notre dis- positif de 5.800 agences nous offre un ancrage local très fort, une connaissance et une proxi- mité avec les très petites entre- prises, les jeunes entrepreneurs, mais aussi les pays et les grands groupes, et cela nous permet de déceler plusieurs opportunités dans des secteurs comme l'agro- industrie, la santé, le numérique, les villes durables, dans les infras- tructures et l'énergie, mais aussi
c'est les communautés d'affaires. Nous avons créé ensemble, depuis 2014, la plateforme Attijari Business, une plateforme digitale de mise en relation des opérateurs français marocains et qui est mise en relation également avec nos communautés d'affaires subsaha- riennes de façon à aller vers des découvertes et des missions sur le terrain. Nous avons organisé plus de 6.000 visites sur le ter- rain. 700 mises en relation ont été organisées pour donner lieu à des projets concrets de partenariats et d'échanges. La deuxième dimen- sion importante du partenariat est le financement et le cofinance- ment à travers des mécanismes de garantie. Étant entendu que BPI connaît les clients européens, nous avons la possibilité d'oc- troyer des financements. Ce sont donc des financements conjoints qui sont faits en direc- tion de ces entreprises. Je vou- drais dire également que la pro- jection est d'aller dans le sens nord-sud, mais également dans le sens sud-nord. Et nous avons également des entreprises maro- caines, maghrébines qui se pro- jettent en France et en Europe. C'est également une dimension très importante du partenariat que nous avons développé avec les pays frères. ◆
Nous avons un réseau de proximité qui permet de connecter les entreprises marocaines, du Maghreb et d'Afrique subsaha- rienne dans des com-
EN BREF
munautés d'affaires.
Thunes s'associe à Attijariwafa bank PAIEMENTS TRANSFRONTALIERS
Ce partenariat permet à chacun des quelque 30 mil- lions de titulaires de comptes bancaires au Maroc de recevoir des paiements entrant directement sur leurs comptes. Les clients internationaux de Thunes auront la possibilité d'envoyer des paie- ments transparents, rentables et en temps réel vers des comptes bancaires au Maroc. Thunes est connecté à Attijariwafa bank via Ripple, le leader
des solutions d'entreprise et de blockchain, et sa technologie financière mondiale RippleNet. La connexion à RippleNet et Thunes permettra aux clients d'Attijariwafa bank de recevoir du monde entier, et en quelques secondes, les virements initiés via le réseau de Thunes. Les clients des autres banques marocaines peuvent utiliser ce ser- vice par compensation bancaire. ◆
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