01-2016 F

Pendant ce temps, il n'y avait presque pas d'activité mis- sionnaire protestante après la Réforme. Il faudra attendre que des hommes tels William Carey et Zinzendorf aident à retrouver une vision. En 20 ans, le mouvement des Frères moraves lié à Zinzendorf aurait plus fait pour la mission mondiale que l'Eglise protestante en 200 ans. D'autres or- ganisations se formèrent par la suite, telles la "Church Mis- sion Society" (CMS) à Londres ou la Mission de Bâle.

munication par exemple: Les expressions «mission» et «missionnaire» risquent de devenir des termes qui fâchent et font plus de mal que de bien à la cause. Les médias numériques nous obligent à faire preuve de prudence dans l'information. Si nous n'y prenons pas garde, le travail peut devenir difficile ou carrément impossible. On doit voir en nous l'attitude de Jésus qui est venu pour servir les autres. L'essentiel, ce ne sont pas nos projets ou notre réussite, mais de servir les êtres humains comme Dieu nous le montre et se- lon leurs besoins. Il faut mettre l'accent sur l'amour authentique et l'humilité, par le partenariat, la com- plémentarité, l'assistance, l'encouragement et la libération du potentiel existant. Le monde devient moins stable, moins sûr et plus complexe en même temps. Cela demande une grande flexibilité dans tous les domaines; cela n'est possible que si nous nous savons profondément en sécurité avec Dieu. Nous ne pouvons pas tout prévoir à l'avance ni nous préparer à toutes les si- tuations. A l'image de Jésus, nous devons vivre en pleine confiance dans une relation constante avec Dieu. L'essentiel ici, c'est une consécration et un amour brûlant envers Dieu, disposé à tout don- ner afin d'édifier le Royaume de Dieu. Il nous faut à nouveau plus de collaborateurs prêts à engager leur vie à cet effet. Ce à quoi nous regardons est déterminant; il s'agit du Royaume de Dieu et non pas du «jardinet de l'AME». Nous sommes ainsi libérés d'un égocen- trisme borné. Il faut croire que Dieu tire toutes les ficelles et qu'il assemble les différentes pièces du puzzle. Cette confiance permet de rester calme et nous donne l'assurance que Dieu atteindra son but aussi à notre époque. Notre présence est observée d'un oeil critique. Exigences croissantes envers les collaborateurs.

CONCENTRATION sur les TERRITOIRES non atteints

Plusieurs missions «à l'intérieur» ont été créées ultérieu- rement (China Inland, Sudan Inland, Africa Inland Mission ...). Par comparaison avec leurs devancières, les méthodes étaient souvent révolutionnaires, comme celles de Hud- son Taylor. Au 20ème siècle, on commença à examiner la situation globale du monde de façon plus ciblée et se concentrer de plus en plus sur les territoires non encore atteints, telle par exemple la «fenêtre 10/40». On désigne ainsi la zone située entre le 10ème et le 40ème degré de latitude, qui s'étend de l'Afrique de l'Ouest jusqu'en Asie orientale et rassemble 80 pourcent des personnes les plus pauvres du monde. Aujourd'hui comme autrefois, le travail change constam- ment. L'AME est concernée et doit elle aussi s'y adapter. La zone d'activité se globalise. Elle peut se trouver n'importe où, parmi les ethnies pas encore atteintes aujourd'hui, mais aussi dans les pays où l'Eglise risque de s'endormir. Le «travail missionnaire» of- ficiel n'est presque plus possible parmi les grands peu- ples non atteints. Il faut trouver de nouvelles voies. Les migrants qui viennent en partie de zones non atteintes représentent une grande chance. Il y a aussi parmi eux des chrétiens venant de communautés vivantes; ils pourraient devenir des missionnaires pour notre société sécularisée. Ce n'est plus une route à sens unique! Le rejet de la «mission» s'accroît. Nous vivons dans un monde de plus en plus hostile à la mission. Il faut faire preuve de sagesse, en matière de com- CHANGEMENTS jusqu'à aujourd'hui

Hans STAUB, Président de l'AME

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