Carillon_2018_02_08

« J’ai évolué avec les nouvelles technologies, c’est encore mieux. Je trouve que le travail est plus spécifique. Il y a peut-êtremoins d’erreurs aussi. Tout se fait à la machine maintenant, même le petit catalogage qu’on faisait sur les petits cartons, on le fait sur ordinateur dans notre logiciel. J’ai connu l’ère des dactylos qui n’étaient pas électriques et des dactylos qui étaient électriques », a-t-elle comparé. Elle est heureuse de voir à quel point l’informatique a révolutionné son travail, mais mélancolique au souvenir des vieilles machines à écrire qui tempéraient son ardeur au bureau, il y a de cela plusieurs années. Mme Belle-Isle n’a pas mis beaucoup de temps pour faire la conversion, car elle aime acquérir de nouvelles connaissances. Elle témoigne que les usagers de la Bibliothèque municipale de Hawkesbury ont tous bien accueilli l’avènement des nouvelles technologies, surtout les jeunes. À preuve, les six postes d’ordinateur destinés au public sont toujours occupés quand la bibliothèque est ouverte. Utilisation Aussi, les livres électroniques, les revues et autres documents de l’établissement sont bien consultés sur Internet, a-t-elle fait remarquer. Certains viennent aussi avec leur téléphone intelligent afin de profiter de l’Internet sans fil de la bibliothèque. La directrice en vient donc à la conclusion que l’utilisation de la bibliothèque a changé. « L’utilisation des bibliothèques change avec les années. On voit de moins en moins de gens emprunter des documents. L’utilisation des bibliothèques maintenant, c’est plutôt pour s’installer ici, venir travailler, utiliser leWiFi, lire nos journaux, nos revues. Dans le futur, ce ne sera pas le nombre de livres que tu prêtes qui va être important, ça va être le nombre de fréquentations », a-t-elle prédit. Souvenirs Le 19 avril prochain, Lynn Belle-Isle entamera sa 39 e année en tant qu’employée de la Ville de Hawkesbury. Elle reconnaît ne pas être prête pour la retraite. La raison réside dans l’amour du travail et du contact avec les gens. « Il y a des jeunes qui venaient ici enfants et adolescents, que je vois venir à la bibliothèque adultes avec leurs enfants. Puis là on voit les visages et on se dit : ‘C’est-tu possible?’ », a rapporté la quinquagénaire, toute joyeuse. Mais sa joie sera vite troublée par quelques souvenirs qu’elle a encore dumal à accepter. « C’est triste de perdre certains de nos abonnés. J’en ai vu, j’en ai perdu. Ils décèdent. Ceux qui venaient souvent sont peut-être une trentaine, c’est dommage. C’étaient de gros lecteurs et du jour au lendemain, on ne les voit plus », s’est-elle souvenue, songeuse. Un couple et un nom lui viennent à l’esprit : « Je me rappelle un couple. Il y a aussi le père de l’auteur Dominique Demers qui s’appelait Harold Demers. Il venait à la bibliothèque presque tous les jours. Quand on l’a perdu, ça nous a fait énormément de peine. Tous les employés le connaissaient. Il

Lynn Belle-Isle avec une de ses huit employées, Sophie Cadieux. —photo Frédéric Hountondji

empruntait des livres, il s’assoyait, il faisait la lecture des journaux locaux. Vraiment c’était un grand lecteur M. Demers. » Lamémoire de la plus ancienne employée de l’hôtel de ville de Hawkesbury est tapissée de toutes sortes de souvenirs, mais ce dont elle va se remémorer pendant longtemps est

sans doute l’accréditation de l’établissement auprès duministère de la Culture, du Sport et du Tourisme. « On est une des rares bibliothèques de l’Ontario à être accréditée. Nous, on a passé avec 98,1 %. On a eu une très bonne note. C’est quelque chose que le conseil

d’administration voulait avoir depuis des années et je travaillais là-dessus aussi. Quand j’ai pris la direction, c’était mon but d’aller chercher l’accréditation. On a travaillé fort avec le conseil d’administration et on est allé la chercher », a-t-elle conclu.

Lynn Belle-Isle adore les polars FRÉDÉRIC HOUNTONDJI frederic.hountondji@eap.on.ca

Les polars sont régulièrement dévorés des yeux par la directrice de la bibliothèque municipale de Hawkesbury, Lynn Belle-Isle. « J’aime beaucoup lire, mais je ne suis pas du genre à avoir toujours un livre entre les mains. Je lis avant deme coucher, çame relaxe. J’aime les polars et je suis en train de lire La sorcière de Camilla Lackberg », a-t-elle dit. Elle a expliqué qu’il était question d’un meurtre et que le lecteur ne pouvait pas savoir dès les premières pages l’auteur du crime. Il fallait qu’il lise le roman jusqu’à la dernière page pour connaître le meurtrier. C’est ce genre de suspense queMme Belle- Isle recherche dans les livres. « Je ne veux pas savoir dès les 20 premières pages qui a fait lemeurtre, je veux le savoir à la dernière page. Des fois je vais commencer un livre et je me dis : ‘Je n’embarque pas’. Alors, j’essaie d’aller vers la fin pour voir si je vais embarquer, je saute quelques chapitres, mais je n’embarque pas plus », a-t-elle fait observer. Elle a aussi indiqué avoir lu, tout récemment, Origine de Dan Brown. « Livre papier » Selon Mme Belle-Isle, le livre aide à s’évader et à découvrir beaucoup de choses. Elle ne cache pas sa préférence pour le « livre

Lynn Belle-Isle aime s’évader avec les livres. —photo Frédéric Hountondji

arrivent en boîte, je suis comme une enfant qui déballe un cadeau », a-t-elle avoué. François Lanthier utilise les services de la bibliothèque municipale depuis qu’il a quatre ans. Il en a aujourd’hui 37. Il a partagé le point de vue de la directrice au sujet des livres imprimés. « J’aime les vrais livres », a-t-il souligné.

papier ». Il va toujours continuer à exister et n’est pas menacé selon elle. « Là, on a des livres électroniques et les gens disent que le livre papier va disparaître. Je ne crois pas que le livre papier disparaisse, ça va toujours exister. Moi je n’aime pas lire sur une tablette, j’aime avoir le livre dans mes mains. Quand j’ai des livres neufs qui

Le Carillon, Hawkesbury ON.

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Le jeudi 8 février 2018

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