Carillon_2018_03_22

Ça ne sent pas ici », a-t-il affirmé de façon péremptoire. Il a demandé ensuite au représentant du journal s’il constatait la même chose que lui. JUGEMENT DE LA COUR En 13 ans de vie dans les conteneurs, Mme Gauthier et son fils s’interrogent sérieuse- ment, depuis le vendredi 2 mars, à savoir quel sera leur prochain point de chute. La Cour supérieure du Québec leur a donné deux semaines pour partir, concluant ainsi que la municipalité avait raison. « La Ville nous a dépossédés de tous nos biens et le ministère de la Justice ne

dit rien. Il devient ainsi le ministère de l’injustice en neme respectant pas, enme ridiculisant devant mes voisins, qui étaient tous venus rire demoi publiquement dans la salle d’audiences. Je ne quitterai pas, je vais déplacer le conteneur sur ma pro- priété », a averti le quadragénaire, tout en informant avoir demandé les services de 178 avocats pour sa défense. « Ils m’ont tous dit non, c’est trop gros. Si c’était un gros montant, si c’était de l’argent, ils courraient tous après moi, ces 178 avocats ! », s’est exclamé le très célèbre « squatter » de Brownsburg-Chatham.

Ne voyez pas ici un véhicule qui a plus de 30 ans, c’est la chambre à coucher de Stéphane St-Jean. —photo Frédéric Hountondji

veux pas de voisins. Ils ne nous respectent pas, ce sont des démons. Le monde est méchant. Ils nous traitent de cochons, de malpropres, des mots que vous ne vous imaginez même pas. » LA VILLE INTERVIENT Lamunicipalité de Brownsburg-Chatham n’acceptant pas un tel mode de vie, qui n’est pas conforme à ses règlements, a ordonné àmaintes reprises aux deux per- sonnes d’enlever leurs conteneurs des lieux, mais en vain. En 2009, leurs biens ont été saisis et gardés sur un site d’entre- posage. Subviendra ensuite la saisie de la propriété pour non-paiement de taxes. Dépossédés de leur terrain, ils se sont acheté un nouveau conteneur qu’ils ont installé dans une rue avoisinante. Lamuni- cipalité leur a enjoint de quitter celle-ci parce qu’elle l’avait acquise à un dollar auprès de son propriétaire. Pour leur éviction, la municipalité évoque, entre autres, des questions d’ordre sécuritaire et environnemental. « Il y a de l’huile qui est répandue sur le terrain. Il y a de la contamination, c’est un désordre total. Onne peut pas tolérer ça. C’est une nuisance pour les voisins et des gens qui ont des terrains plus loin ne peuvent pas les développer. Il y a cinq à six propriétés qui sont loties, qui appar- tiennent à des citoyens qui ne peuvent pas se rendre sur leur terrain à cause de leur présence », a rapporté Catherine Trickey, lamairesse de la ville, qui qualifie lamère et son fils de « squatters ». Une batterie, une génératrice branchée à une bonbonne de gaz, un vélo, quelques seaux fermés au contenu ésotérique, des arbres dont certains ont été coupés, deux véhicules, un bulldozer et bien d’autres accessoires se côtoient dans une petite cour rongée par l’hiver. Voilà le décor qu’affectionne M. St-Jean, qui insiste pour nous montrer les arbres, dont une centaine, d’après lui, ont été détruits. « Les eaux usées, il n’y en a pas. Je n’ai pas de laveuse, je ne me lave pas ici. Je cuisine, le cabinet d’aisances est éliminé par les déchets du site d’enfouissement. C’est jeté. Je fais mes excréments dans une chaudière qui est mise dans un sac et ensuite jetée. Ça fait longtemps que je fais ça, depuis 2005. Il n’y a pas d’huile, je ne chauffe pas au bois, je ne brûle pas de feuilles, je n’ai pas de chien qui jappe.

spécialisez- vous dans le domaine agroalimentaire en moins de 2 ans

OFFERT CET AUTOMNE

CHOISISSEZ L’AGROALIMENTAIRE • Pratiques agricoles

• Techniques agricoles – production animale et grandes cultures • Techniques agricoles – production de fruits et légumes

Formation axée sur la gestion des entreprises agricoles

STAGE COOP RÉMUNÉRÉ (pour certains programmes)

1 800 267-2483, poste 2420 alfred@collegelacite.ca www.collegelacite.ca/agroalimentaire

Le Carillon, Hawkesbury ON.

9

Le jeudi 22 mars 2018

Made with FlippingBook flipbook maker