Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 16 décembre 2021 - 8 DH - N° 1047
PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC
Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i
Employabilité Un PPP innovant pour changer la donne
Investissements étrangers Comment améliorer l’offre Maroc ?
P. 17
P. 19
Ces petits impairs qui sapent la confiance ! P. 22/23 NOUVEAU GOUVERNEMENT
Voilà pourquoi l’Exécutif dit niet ! Baisse de la pression fiscale sur les entreprises
Politique monétaire
Epargne
«Il faut sortir de la thésaurisation pour aller vers des placements rentables»
Le FMI soutient l'orientation accommodante de Bank Al-Maghrib
Saïd Amaghdir, Club des dirigeants
Roberto Cardarelli, chef de mission du FMI pour le Maroc
P. 12/13
P.10
2021, année tremplin Marché des capitaux
Coopération internationale
L’intégration financière, de l’Asie à l’Afrique P. 16
P. 14
P. 15
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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JEUDI 16 DÉCEMBRE 2021 FINANCES NEWS HEBDO
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> Actualité
Voyons voir : Sacré retour au bercail ! Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Initiatives limitées Politique monétaire : Le FMI soutient l'orientation accommodante de Bank Al-Maghrib Finances publiques : Le Trésor boude le marché international Entretien Said Amaghdir : Epargne, «il faut sortir de la thésaurisation pour aller vers des placements rentables» Baisse de la pression fiscale sur les entreprises : Voilà pourquoi l’Exécutif dit niet !
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Par Fatima Ouriaghli
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MEA CULPA
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L a grandeur d’un homme se mesure à sa capa- cité d’avoir l’intelligence de ne pas persévérer dans l’erreur. C’est sous cet angle qu’il faut apprécier les premiers pas de l’Allemagne vers le Maroc, visant notamment à apaiser les tensions diplomatiques entre les deux pays. Les mots ont, de ce fait, été minutieusement choi- sis par la diplomatie allemande, pour qui le plan d’autonomie constitue «une contribution importante» de la part du Maroc pour résoudre le différend autour du Sahara. De même, elle met en orbite le «rôle majeur» que joue le Royaume «pour la stabilité et le développement durable dans la région. En témoigne notamment son engagement diplomatique en faveur du processus de paix libyen». Le fait que la communication du ministère fédéral allemand des Affaires étrangères se soit focalisée sur le Sahara maro- cain et le processus de paix libyen est loin d’être fortuit. Ces deux sujets, sur lesquels l’Allemagne a eu un jeu politique très sournois, ont été à l’origine de la brouille entre Rabat et Berlin. L’Allemagne a non seulement multiplié les actes hos- tiles et actions attentatoires à l’égard des intérêts supérieurs du Royaume, avec une attitude négative sur la question du Sahara marocain, mais elle a aussi combattu le rôle régional du Maroc, notamment sur le dossier libyen, en l’évinçant de la conférence internationale sur la Libye, tenue en janvier 2020, et ce bien que le Royaume reste un acteur central dans la résolution de la crise libyenne. Aujourd’hui, le pays du nouveau chancelier Olaf Scholz est revenu à de meilleurs sentiments, pour ne pas dire à la raison, après avoir manié avec beaucoup de duplicité les supposées relations bilatérales «fraternelles et amicales» . Faut-il croire en la sincérité de ce mea culpa ou y a-t-il rupture définitive de confiance ? L’avenir nous le dira. Mais avec ses «amis» déclarés, le Maroc a appris à être davantage vigilant. Parce qu’à côté du «cas» allemand, il y a également eu les fourberies et la mau- vaise foi de Madrid, avec notamment l’affaire Brahim Ghali, du nom du chef des milices du polisario. Avec Berlin et Madrid, Rabat a appris que quand tes «amis» se permettent des errances diplomatiques concernant ton intégrité territoriale, il faut bien s’en méfier. Et n’avoir foi qu’en sa diplomatie pour apporter les bonnes réponses à leurs coups tortueux. u
Marché des capitaux : 2021, année tremplin L’intégration financière, de l’Asie à l’Afrique
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Employabilité : Un PPP innovant pour changer la donne Inclusion économique et sociale des séniors : Le Maroc à la croisée des chemins Investissements étrangers : Comment améliorer l’offre Maroc ? Habitat menaçant ruine : Le cadre législatif en dépha- sage avec la réalité L’informel, c’est nous ! 17 18 19 20 21 > Economie
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> Politique
Nouveau gouvernement : Ces petits impairs qui sapent la confiance ! 22
> L'univers des TPME Défaillances d’entreprises : Les causes de l’hécatombe 25
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> Culture 22
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Exposition : Et la lumière fut… Arts : «daret», une résidence d’artistes et de recherche
> Tribune libre Les marchands de la crise 28 > High-tech
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Data Scientist : Ces profils «Most Wanted» du mar- ché du travail 31
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Sacré retour au bercail ! Par D. William
A vec ce gouvernement, il faut désormais prendre l’habitude de se torturer les méninges. Poser des hypothèses, soulever des interrogations, chercher des cas de figure…, car depuis qu’il est aux affaires, chaque décision prise accouche d’une équa- tion avec plusieurs inconnues. Parce que l’information donnée par les autorités n’est jamais complète. En tout cas, jamais le jour où elle est portée sur la place publique. Elle est donc rafistolée au fur et à mesure, sous l’effet de l’indignation des citoyens. Les exemples ne manquent pas, et le plus récent concerne l’autorisation des vols de passagers en provenance du Portugal, de la Turquie et des Emirats Arabes Unis. L’objectif est de permettre à nos concitoyens bloqués à l’étranger de regagner le pays. Le commu- niqué du Comité interministériel de suivi de la covid-19, rendu public le 13 décembre, est clair à ce propos : cette opération, qui a débuté le mercredi 15 décembre, concerne,
exclusivement, les citoyens marocains qui résident effectivement au Maroc. Autrement dit, en sont exclus les étrangers qui vivent dans le Royaume et qui ont été surpris par la fermeture des frontières, mais également tous les Marocains qui ne pas sont par- tis à l’étranger… récemment. Oui, c’est ce que disent les autorités : il faut résider au Maroc et avoir «quitté récemment le territoire national». Bien malin celui qui saura dire à quelle date correspond ce «récemment» . Une semaine ? Un mois ? 6 mois ? Plus ? Par ailleurs, les Marocains se trouvant dans des pays voisins du Portugal, de la Turquie et des Emirats Arabes Unis peuvent-ils s’y rendre pour prendre ces vols ? Là encore, le communiqué du Comité reste muet. Ce n’est que 2 jours plus tard, soit le 15 décembre, jour du démarrage de l’opération, que Royal Air Maroc a apporté des préci- sions… sur sa page Facebook : «les vols spé- ciaux au départ de la Turquie et du Portugal vers le Maroc sont accessibles à tous les
Marocains bloqués à l’étranger, indépen- damment du pays d’origine» . Mais y sont éligibles les «Marocains résidant au Maroc, ayant quitté le Maroc depuis le 1 er octobre 2021, ainsi que leurs conjoints et enfants les accompagnant» . Malheur donc à celui qui a voyagé le 30 septembre ! Voilà globalement le type d’informations que l’on donne à des citoyens désemparés, blo- qués loin de leurs familles depuis la décision surprise des autorités marocaines de boucler les frontières aériennes. Et ils ne sont pas au bout de leur peine. Car même s’ils arrivent à embarquer dans l’un de ces vols, ils seront chaleureusement accueillis par un confinement de 7 jours dans des hôtels dédiés. Mais, sur ce point, qu’ils se rassurent : c’est le gouvernement marocain qui va passer à la caisse. Il faut juste prier pour débarquer au Maroc avant le 23 décembre, les autorités ayant décidé de suspendre les rapatriements au-delà de cette date. ◆
Les opérations de rapatrie- ment seront suspendues dès le jeudi 23 décembre.
oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)
www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L es autorités marocaines décident de mettre fin, jeudi 23 décembre 2021, au dispositif permettant aux Marocains résidant effectivement au Royaume et bloqués à l'étranger de regagner le territoire national. Cette décision intervient suite à la propagation fulgurante du variant omicron au niveau planétaire et à sa progression préoccupante dans le voisinage européen du Maroc, indique le Comité interministériel du suivi du covid-19. Les autorités marocaines recommandent, vivement, aux ressortissants marocains concernés par ce dispositif et qui souhaitent retourner au Royaume, de prendre les dispositions nécessaires pour leur retour, avant cette date. ■ Le Maroc suspend les vols de rapatriement dès le 23 décembre
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Maroc – BAD : Accords de prêt de 138 millions d'euros
Covid-19
L e Maroc et la Banque africaine de dévelop- pement (BAD) ont conclu, mardi à Rabat, deux accords de prêt d'un montant total de 138 millions d'euros (M€) pour renforcer l'inclusion financière et sécuriser l'accès à l'eau potable. Les financements de la Banque sont destinés à mettre en œuvre le Programme d'appui à l'inclusion financière, à l'entrepreneuriat et aux très petites et moyennes entreprises, ainsi que le Projet de pérennisation et de sécurisation de l'accès à l'eau. La cérémonie de signature de ces accords a réuni la ministre de l'Économie et des Finances, Nadia Fettah, le responsable-pays de la BAD pour le Maroc, Achraf Hassan Tarsim, et le DG de l'Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), Abderrahim El Hafidi. D'un montant de 120 M€, le premier accord de prêt vise à aider les entreprises en diffi- culté à redémarrer leur activité et à préserver les emplois. Il appuiera les réformes en matière d'inclusion financière afin de faciliter l'accès au financement pour les ménages et les très petites
Premier cas d’Omicron à Casablanca L e premier cas d’in- fection au nou- veau variant du
coronavirus Omicron a été enregistré chez une femme de natio- nalité marocaine à Casablanca, selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale.
demandée, avoir poursuivi leurs études jusqu’à la deuxième année d’enseignement supérieur dans une spécialité similaire et se porter can- didat dans une spécialité dans laquelle ils n’ont pas obtenu de BTS auparavant. Ils doivent n’avoir jamais manqué un examen BTS auparavant sans justificatif. Dans ce cas, la candidature n’est recevable qu’après deux ans à partir de la session manquée, dans la limite de quatre sessions passées. Les listes provisoires des candidats libres admis seront publiées le 10 mars prochain, alors que la période allant du 11 au 20 mars sera consacrée aux recours et aux annulations de candidatures. Les listes défini- tives seront publiées le 25 mars. ■ et moyennes entreprises. Il contribuera également à diversifier leurs sources de financement en renforçant le carac- tère inclusif du marché des capitaux. Le pro- gramme soutiendra aussi l'écosystème d'appui à l'entrepreneuriat et contribuera à améliorer le climat des affaires à travers la simplification des procédures administratives. Le second accord, de 18 M€, constitue un financement additionnel qui s'ajoute aux 112 M€ mobilisés en 2018 pour financer le Projet de pérennisation et de sécurisation de l'accès à l'eau. Son objectif est de contribuer à sécu- riser l'accès à l'eau potable dans les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Béni Mellal. ■
La patiente, dont l'état de santé est stable et ne suscite pas d'inquiétude, a été placée sous supervision médicale dans un établissement hospitalier de la ville de Casablanca, conformé- ment aux mesures sanitaires en vigueur. Le ministère précise qu'il déploie les mesures nécessaires d’accompagnement des cas d'infection similaires, suivant les normes nationales et internationales de sécurité sanitaire, de même qu'il veille à l'identification d'éventuels contacts de la personne malade. A cet effet, la tutelle incite tous les citoyens à se conformer aux mesures sanitaires de prévention en termes de port correct du masque de protection, de lavage fréquent des mains et leur désinfection et de distanciation physique, tout en les appelant à se faire vacciner rapidement. ■
BTS 2022 : Les candidatures ouvertes L es candidats libres peuvent postuler à l'exa- men du Brevet de technicien supérieur (BTS), session 2022, du 15 décembre au 15
janvier prochain, exclusivement via le portail du ministère de ministère de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports. La candidature est ouverte aux personnes ayant déjà suivi une formation dans les classes prépa- ratoires de BTS jusqu’à la 2 ème année, ou celles ayant déjà suivi une formation dans une forma- tion d'au moins deux ans après le baccalauréat, sous réserve que leurs dossiers soient admis par la commission nationale de sélection. Les candidats doivent être titulaires du bac- calauréat dans une spécialité identique à celle
95.519.195 C’est le nombre d’opérations de paiement durant les 11 premiers mois de l’année 2021, pour 36.231.960.084 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants, des sites des facturiers et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +32,8% en nombre et +26,5% en montant par rapport à la même période de 2020.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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Le Sénégal est « en train de se désendetter » L e Sénégal a entamé un processus de réduction de sa dette qui, de 66,7% du produit intérieur brut (PIB) en 2021, devrait passer à 56, voire 55% du PIB en 2023, grâce aux revenus attendus de l'exploitation des ressources pétrolières et gazières du pays, a déclaré dimanche à Dakar, le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo. « Le Sénégal est en train de se désendetter, car si l’on considère le stock de la dette de l’Etat central rapporté au PIB, il est projeté à 66,7% à 2021, contre 64,6% prévus en 2022, soit une baisse de 2,1 points de pourcentage », a dit Diallo, qui a annoncé ces prévisions devant les députés, à la clôture de la session plénière de l’Assemblée nationale pour l’examen et l’adoption du budget 2022 de l’Etat. ■
L es chefs d'Etat membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), réu- nis en sommet ordinaire dimanche à Abuja, ont exigé des élections en février 2022 au Mali. « Les chefs d'Etat ont décidé de main- tenir la date du 27 février 2022 pour l'orga- nisation des élections au Mali. Ils ont décidé de l'entrée en vigueur de sanctions addi- tionnelles en janvier 2022 », si les autorités maliennes n'honorent pas leur engagement initial de tenir à cette date des élections censées ramener les civils au pouvoir, a déclaré le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi Brou. ■ La CEDEAO veut des élections en février au Mali L e président kényan, Uhuru Kenyatta, a annoncé dimanche à Nairobi, une réduction de 30% des factures d'électricité. « En réponse aux préoccupations concer- nant le coût élevé de l'électricité, j'ai le plaisir d'annoncer à la nation que la réduction du coût de l'électricité sera mise en œuvre en deux tranches de 15% chacune », a déclaré le président dans son allocution à l’occasion de la fête nationale du Kenya (Jamhuri Day). Kenyatta a précisé que la pre- mière réduction sera appliquée à la fin décembre, alors que la deuxième est prévue dès le premier trimestre 2022. « Le 20 octobre 2021, j'ai demandé au ministère de l'Énergie d'accélérer la mise en œuvre des recommandations du groupe de travail présidentiel sur les accords d'achat d'électricité », a-t- il rappelé. ■ Kenya Le président annonce une baisse de 30% des prix de l’électricité
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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OMS : Omicron se diffuse plus rapidement, et les vaccins sans doute moins efficaces
L e variant Omicron de la Covid-19 semble se pro- pager plus vite que le variant Delta, provoquer des symptômes moins sévères et rendre les vaccins moins efficaces, a indiqué l'OMS. Omicron est désormais présent dans 63 pays, a expli- qué l'organisation dans une mise au point technique, qui confirme les déclarations de ses responsables ces derniers jours. Selon l'OMS, Omicron semble bien se diffuser plus vite que le variant Delta, qui pour l'heure est encore respon- sable de l'essentiel des infections dans le monde. Cette diffusion plus rapide est constatée non seulement en Afrique du Sud où Delta était moins prévalent, mais éga-
lement au Royaume-Uni où ce variant domine. L'organisation prédit toutefois qu'il « est probable qu'Omi- cron surpasse Delta dans les lieux où il y a de la transmis- sion communautaire ». ■ OMC : Une centaine de pays membres signent une déclaration sur la facilitation des investissements
Arabie Saoudite : Un excédent budgétaire pour 2022,
une première depuis la crise du pétrole
L’ Arabie Saoudite, première économie du monde arabe, a approuvé son budget pour l'année 2022 sans pré- voir de déficit, une première depuis la chute des cours du pétrole en 2014. « Les dépenses s'élèvent à 955 milliards de riyals (225 milliards d'euros) et les recettes atteignent 1.045 milliards de riyals (246 mil- liards d'euros), avec un excédent pouvant atteindre 90 milliards de riyals (21 milliards d'euros) », a déclaré le roi Salmane. Cet excédent budgétaire est prévu alors que le plus grand exportateur de pétrole brut au monde a « surmonté les répercus- sions économiques et les phases excep- tionnelles de la pandémie de la Covid-19 », L e gouvernement entame le versement d’une «indemnité inflation» pour aider les Français à faire face à la hausse généralisée des prix induite par l’épidémie de la Covid-19, rapportent les médias du pays. Pour faire face aux conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Français, le gouvernement a décidé, en octobre dernier, d’octroyer une «indemnité inflation» d’un montant de 100 €, qui sera versée en une seule fois aux personnes rem- plissant les critères d’éligibilité. Défiscalisée, concernera environ 38 millions de personnes gagnant moins de 2.000 euros net par mois. «Cette mesure d’urgence est motivée par la hausse des prix constatée (2,6 % sur un «indemnité inflation»
U ne centaine de pays membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ont signé une déclaration commune sur la facilitation des inves- tissements, indique le ministère chinois du Commerce. Les pays signataires de cette déclaration, dont l'Union européenne, la Chine, la Russie et le Japon, se sont fixés d'achever les négociations concernant la facilitation des investissements d'ici fin 2022, pour atteindre un accord multilatéral final. Les principes directeurs pour l'élabo- ration de la politique d'investissement mondiale ont été établis lors du sommet du G20 (Hangzhou en 2016). Une fois conclu, l'accord créera un environnement plus transparent, plus stable et plus prévisible pour les inves- tisseurs mondiaux et favorisera le développement de l'investissement et du commerce mondiaux. ■ Le Japon débloque 2,8 milliards USD pour lutter contre la malnutrition dans le monde
selon le monarque. « Une attention accrue sera accordée à la sécurité et la santé des citoyens et résidents, au développement humain, à la poursuite de la croissance, de la diversité économique et à la durabilité finan- cière », a-t-il ajouté. ■
France : Le gouvernement entame le versement d'une
L e Japon fournira une aide d'une valeur de plus de 2,8 milliards de dollars au cours des trois pro- chaines années pour lutter contre la malnu- trition exacerbée par la pandémie de la Covid-
19, a déclaré mardi le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, lors d'un sommet virtuel sur la nutrition. « En raison de la pandémie, le nombre d'enfants souffrant de malnutrition sévère a augmenté de 13,6 millions. Il est maintenant temps pour nous d'agir », a exhorté le respon- sable japonais. ■
an en octobre). Transitoire mais réelle, cette augmentation des coûts est la conséquence de l’inflation qui accompagne la reprise économique en France et dans le monde», explique le gouvernement. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis Décembre 2020
Initiatives limitées ◆ À deux semaines de la clôture de l’année boursière, le Masi tourne au ralenti.
(1,33% sur la semaine), les volumes, eux, sont dopés par les reclassements sur les grandes valeurs essentiellement. Comme chaque année, les opérations d'allers-retours devront s'intensifier pendant les 2 semaines à venir pour un feu d'artifice durant les toutes dernières séances. Sur la semaine, le volume global des échanges a atteint 768MDH. Attijariwafa bank a été l'instrument le plus actif avec près de 94,35 MDH et une part de 15,18% des transactions, devançant BCP avec plus de 92,93 MDH (14,95%) et Maroc Telecom avec plus de 74,36 MDH (12,01%). Quelle fin d’année pour le Masi ? En novembre, la question des valori- sations, plus élevées que la moyenne historique, a vite été balayée par la bonne tenue des résultats trimestriels des entreprises. Pour cette fin d’année, les questions à se poser sont légion : Que nous réserve le marché pour la fin de l'année ? Y aura-t-il un rallye ?
Comment se dessine l'an prochain ? Combien de temps ce long cycle haus- sier peut-il encore se poursuivre ? A ce jour, les experts restent globalement positifs sur la bonne tenue du mar- ché boursier marocain. Toutefois, des forces contraires- l’évolution de la pan- démie notamment- sont toujours pré- sentes et susceptibles d'influer sur le moral et la confiance des investisseurs. La question d’un rallye de fin d’année semble, quant à elle (un peu), exagé- rée alors que le Masi affiche déjà plus de 17% de gains au compteur à deux semaines de la clôture annuelle. Du 8 au 15 novembre, l’indice Masi a progressé de 0,26% à 13.258 points. Sur le plan sectoriel, 15 indices ont mar- qué des variations positives sur cette période contre 9 secteurs ayant perdudu terrain. Ainsi, le secteur «Participation et promotion immobilières» (+6,26%) est arrivé en tête du classement, devançant l' «Industrie pharmaceutique» (+3,13%) et «Batiment et matériaux de construc- tion» (+2,99%). ◆
L es airs de fin d’année planent sur le marché casablancais qui semble dans l’expectative avant la première cotation de TGCC prévue aujourd’hui, 16 décembre. Les investisseurs limitent leurs initiatives sur le marché, en atten- dant également la prochaine réunion de la Banque centrale, le 22 décembre courant. Mais il ne faut pas s’attendre à des surprises, puisque le consensus du marché est en faveur d’un statu quo sur le taux directeur. «Nous pensons qu'il est plus probable que le Conseil de Bank Al-Maghrib maintienne le taux directeur inchangé au niveau de 1,5% lors de ce pro- chain Conseil, et ce dans l'attente d'une transmission complète des baisses du taux directeur vers les taux débiteurs et d'une amélioration des conditions d'investissement et de financement», écrit CDG Capital Insight. À côté, si la volatilité continue d’être résorbée Par Y. Seddik
A ce jour, les experts restent globalement positifs sur la bonne tenue du marché bour- sier marocain.
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BOURSE & FINANCES
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Politique monétaire
Le FMI soutient l'orientation accommodante de Bank Al-Maghrib
◆ Le FMI est favorable à l'orientation monétaire accommodante actuelle de Bank Al-Maghrib. ◆ Les récents événements sur le marché de change doivent accélérer la transition vers une inflation ciblée. ◆ Banques : un marché secondaire des créances en souffrance devient nécessaire.
Roberto Cardarelli conforte Bank Al-Maghrib dans ses interventions sur le marché de change.
Le Maroc affiche le plus fort rebond économique de la région La croissance économique au Maroc devrait s'établir autour de 3% en 2022 après 6,3% en 2021, a indiqué Roberto Cardarelli, et ce compte tenu de l'hypothèse d'une cam- pagne agricole moyenne et d'une poursuite de la reprise des activités non agricoles. Pour ce qui est du déficit cou- rant, Cardarelli a relevé que celui-ci devrait revenir cette année, après avoir fortement baissé l'an dernier, à un niveau plus proche de celui d'avant la crise et se stabiliser à moyen terme autour de 3,5% du pro- duit intérieur brut (PIB). S'agissant des réserves de change du Royaume, le chef de mission du FMI a relevé qu’elles ressortent renforcées de la pandémie. «Bien que ces perspectives demeurent marquées par des incertitudes, liées notamment à l'évolutionde lapandémiequi constitue la principale source de risque, des réformes struc- turelles efficaces et rapides devraient accélérer la crois- sance à moyen terme», a-t-il fait remarquer à cet effet. Et de soutenir : «en 2021, et avec une réduction du déficit
de près de 1% du PIB par rap- port à l'année 2020, l'orienta- tion de la politique budgétaire est restée expansionniste, caractérisée par un accrois- sement des dépenses cou- rantes (dû à l'augmentation de la masse salariale et de la charge de la compensation), plus important que la progres- sion des recettes fiscales qui a accompagné la reprise éco- nomique». Cardarelli a fait aussi obser- ver que le budget pour 2022 devrait connaître une légère réduction du déficit glo- bal en pourcentage du PIB. «Pour renforcer la résilience et disposer de plus grandes marges de manœuvre bud- gétaires afin de faire face à de futurs chocs, les autorités marocaines devraient réduire davantage le déficit budgé- taire global, et rapprocher à moyen terme le ratio dette sur PIB de son niveau d’avant la pandémie» , a-t-il dit. Pour y parvenir, les autorités devront élargir l'assiette fiscale et en accroître la progressivité, conformément aux principes énoncés dans la loi-cadre, et poursuivre les efforts de ratio- nalisation et d'optimisation de la dépense publique, a sug- géré Cardarelli. ◆
accommodante actuelle de Bank Al-Maghrib, surtout que les pressions inflationnistes restent maîtrisées... Il n’y a pas besoin de normalisation très rapide et agressive, surtout si l'assainissement budgétaire est entamé de manière claire en 2022». Sur le taux de change, Roberto Cardarelli conforte Bank Al-Maghrib dans ses interven- tions sur le marché de change, estimant que les pressions haussières sur le Dirham sont transitoires. Mais, selon lui, cette situation offre l'occasion aux autorités d'accélérer le ciblage de l'inflation.
É largir l'assiette fis- cale, poursuivre la rationalisation des dépenses publiques et soutenir les PME..., les recettes du FMI pour ren- forcer la résilience de l'éco- nomie marocaine ont été rap- pelées vendredi par Roberto Cardarelli, chef de mission du Fonds monétaire internatio- nal pour le Maroc, lors d'une rencontre avec la presse. Quant à la politique moné- taire, Roberto Cardarelli a indiqué que le FMI «est favo- rable à l'orientation monétaire Par A. Hlimi
La croissance économique au Maroc devrait s'éta- blir autour de 3% en 2022, après 6,3% en 2021.
Pour le FMI, l'augmentation significative des créances en souffrance dans le bilan des banques demande une attention particulière. Selon un membre du FMI lors de cette conférence de presse, plusieurs moyens peuvent être utilisés pour gérer ce portefeuille de créances en souffrance. «Il faut d'abord provisionner ce risque, puis le gérer et s'en défaire. Pour cela, les banques peuvent faire du recouvrement judiciaire, la radiationdes créances en souffrance et, enfin, unmarché secondaire des créances en souffrance. Ceci permettrait aux banques de créer suffisamment d'espaces dans leur portefeuille pour soutenir la demande de crédits et soutenir l'économie», suggère-t-il. Pour le marché secondaire des créances en souffrance, le responsable du FMI a indiqué que le gouvernement et Bank Al-Maghrib travaillent sur la mise en place de cemarché.Mais un ensemble de sujets doivent être traités enamont, sur le plan juridique et fiscal, concernant notamment le traitement de lamoins-value. Il reste également à trouver le moyen d'attirer des investisseurs sur ce marché et ce type d'opérations. Marché secondaire des créances en souffrance
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BOURSE & FINANCES
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Finances publiques Le Trésor boude le marché international
tement réduite, passant de 57% à 23% durant la même période. Cette tendance s’est concrétisée dans des conditions de marché marquées par une duration confortable du Trésor sur le marché de la dette intérieure, soit supérieure à 6 ans en 2021. Un niveau offrant une certaine latitude pour opti- miser son coût de financement sur le marché des adjudications en s’orientant vers le CMT. ◆
L es comptes publics sont au beau fixe sur fond de redresse- ment de l’activité économique. Au terme du 3 ème trimestre, le Trésor a pu satisfaire près de 67% de son besoin de financement annuel de l’exercice 2021, soit de 57 Mds de DH contre 85,7 Mds de DH pré- vus dans le cadre de la LF 2021, selon les calculs d’Attijari Global Research (AGR). En l’absence de nouvelles sorties à l’international, les besoins de finance- ment du Trésor ont été en grande partie satisfaits sur le marché domestique à hauteur de 87%. Le financement exté- rieur ressort à 14,2 Mds de DH à fin sep- tembre 2021 contre une prévision de 41 Mds de DH pour l’exercice 2021, soit un taux de réalisation de seulement 35%. «Ce faible niveau demeure inférieur par rapport à l’observation de l’année pré- cédente, avec un taux de réalisation de 53,9% à fin septembre 2020» , note AGR. Rappelons tout de même que le Trésor a tendance à accélérer ses emprunts extérieurs vers la fin d’année. Comme ce fut le cas lors des trois dernières années où le dernier trimestre de l’année a concentré, à lui seul, plus de la moitié des levées extérieures prévues par les Lois de Finances. Par Y. Seddik Mds de DH à fin septembre. ◆ Le Trésor est conforté par une duration confortable supérieure à 6 ans. ◆ Le financement extérieur ressort à seulement 14,2
tranche de maturité a progressé de 31% au T3-20 à 62% au T3-21. À l’opposé, la part des maturités courtes s’est net-
de la courbe obligataire» , explique la recherche d’Attijariwafa bank. Le poids des souscriptions du Trésor sur cette
Intérêt marqué pour le compartiment MT
Le Trésor a levé le pied sur les levées au 3 ème trimestre. Il marque le niveau le plus bas avec 28,1 Mds de DH de levées contre 28,3 et 31,3 Mds de DH respec- tivement durant le T2 et le T1-21. En outre, «la politique d’émission du Trésor durant le 3 ème trimestre s’est caractéri- sée par la prédominance des levées de l’argentier de l’État sur le segment MT
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◆ L’épargne, qui totalise actuellement plus de 876 milliards de dirhams, constitue un levier important pour la relance économique. ◆ Pour Saïd Amaghdir, président de la Commission financement et investissement des TPE et PME au sein du Club des dirigeants, il faut mettre en place des incitations fiscales permettant de driver cette épargne vers les marchés des capitaux. «Il faut sortir de la thésaurisation pour aller vers des placements rentables» Epargne
Propos recueillis par Ibtissam Z.
Finances News Hebdo : Pouvez- vous nous dresser brièvement un panorama de l’épargne au Maroc ? Said Amaghdir : Actuellement, l’épargne totalise pratiquement plus de 876 milliards de dirhams (MMDH), constituée dans sa grande propor- tion de dépôts bancaires à hauteur de 82,7%, suivis des placements en assurance vie et des actifs sous forme de valeurs mobilières, avec des parts respectives de 10,8% et 6,5%. Faut-il le rappeler, l’année 2020 était une année de crise par excellence. Il faut prendre en considération la multi- plication des périodes de confinement et des mesures de restriction qui ont considérablement limité les possibilités de consommer. Au final, les épargnants et les ménages ont accumulé du cash, ce qui explique d’ailleurs le fait que la monnaie fiduciaire a connu un record très important pendant cette période et une baisse de l’indice boursier Masi de -7.7%. Pour l’année 2021, l’épargne se dirige plutôt vers le marché des capitaux et essentiellement vers les OPCVM qui dépassent la barre de 600 MMDH, prati- quement plus que la moitié du PIB natio- nal. De ce fait, de belles performances seraient au rendez-vous, puisque les marchés ont fait plus de 17%.
Pour l’année en cours, l’épargne est plutôt diri- gée vers le marché des capitaux et essentielle- ment vers les OPCVM.
pour une meilleure relance. L’épargne peut-elle jouer ce rôle et quelles sont, selon vous, les pistes pour en faire un levier de relance ? S. A. : Effectivement, l’épargne joue un rôle très important. Soutenir l’effort de la relance économique passe impérati-
vement par la mobilisation de l’épargne. Elle est plus que jamais nécessaire, voire essentielle pour financer les diffé- rents secteurs de l’économie. Pour ce faire, il faut mettre en place des incitations (carottes) fiscales per- mettant de driver cette épargne vers les marchés des capitaux et d’activer
F.N.H. : L’économie nationale a besoin d’un vrai accélérateur
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par la même occasion les projets mort- nés, notamment les plans d’épargne en actions, logement et entreprises. D’autres pistes permettraient aussi de capter de l’épargne supplémentaire à travers des contrats en unités de compte. Ces derniers permettent de capter de l’épargne notamment sur le
volet retraire, éducation. Ce sont là des moyens d’épargne lancés par les compagnies d’assurances, depuis près de deux ans, sans oublier les dépôts d’investisse- ment et Wakala Bil Istitmar, lancés récemment par les banques parti- cipatives. En effet, les ménages souhaitent avoir des supports d’investis-
Le développement de l’éducation et de l’inclusion financière demeure fondamental pour stimuler l’épargne nationale.
sement qui leur donnent droit à une exonération à l’entrée, à l’instar de la retraite, et la possibilité de profiter de la performance des marchés financiers. F.N.H. : La mobilisation de l’épargne populaire est parti- culièrement confrontée à plu- sieurs difficultés qui ont été accentuées par la crise de la Covid-19. Comment pourrait-on relancer la machine ? S. A. : Je pars du principe suivant : depuis 2004-2005, le Salon national de l’épargne n'a pas eu lieu. Nous n’avons aucune visibilité concernant les possibilités d’épargne, et là je parle des ménages. A mon humble avis, il faut réactiver le salon national afin de présenter les offres des intervenants sur le marché, à savoir les Sociétés de gestion d’OPCVM, les sociétés de Bourse, les banques conventionnelles, les banques participatives, les compa- gnies d’assurances conventionnelles et prochainement les compagnies d’assu- rances Takaful. En réalité, il faut que le ministère de l’Economie et des Finances mette en place quelques incitations fiscales, notamment l’exonération de l’épargne à l’entrée de l’IGR, au moins 50% pour que ça soit plus intéressant dans la mesure où le salarié lambda, qui sou- haite cotiser mensuellement dans le cadre d’un plan d’épargne en actions logement ou dans les contrats en unités de compte, puisse gagner un peu d’IGR sur la souscription. Cette exonération de 50% va inciter les particuliers à par- ticiper massivement à la mobilisation
F.N.H. : Plus généralement, quelle est la relation du Marocain avec l’épargne ? S. A. : La relation du Marocain avec l’épargne est une vraie question. Effectivement, depuis l’avènement de la Covid-19, nous sommes passés par des moments difficiles et déli- cats. Les personnes qui avaient un peu d’épargne ont pu la mobiliser pour subvenir à leurs besoins au quotidien. L’épargne devient une composante importante; les ménages ont bien inté- gré dans leur esprit qu’il faut laisser une petite réserve d’argent pour les moments de crise. Et cette manne d’épargne peut effective- ment être orientée vers les marchés de capitaux ou les banques participatives. Il y a une panoplie de produits, mais il faut que les carottes fiscales soient avantageuses pour qu’effectivement on puisse mobiliser cette épargne vers les projets bénéfiques pour le Royaume. Nous en avons vraiment besoin durant la période 2021-2025 pour tenter de sortir rapidement de cette crise liée à la pandémie. Mobiliser toute les énergies possibles, l’épargne également pour dri- ver l’économie vers la croissance et la création de l’emploi pour nos jeunes. ◆
de l’épargne. C’est de cette façon que nous allons encourager ce marché et profiter de cette manne populaire pour financer des projets structurants. Il est impératif de sensibiliser davan- tage à l’importance de l’épargne, mais surtout d’offrir des incitations finan- cières afin d’encourager les ménages à l’épargne, notamment à long terme. Dans ce sens, le développement de l’éducation et de l’inclusion financière demeure fondamental pour stimuler l’épargne nationale. Le but est d’appor- ter une réflexion profonde et judicieuse afin de pouvoir mobiliser le maximum d’épargne, et de ce fait sortir de l’étape de la thésaurisation pour aller vers celle des placements rentables qui, en matière de fiscalité, sont attrayantes et beaucoup plus intéressantes. Les contrats en unités de compte peuvent permettre aux compagnies d’assurances de collecter de l’épargne à travers même des supports très intel- ligents, totalement transparents et per- formants. En plus de ces supports, des plans d’épargne sont à mettre en place. D’ailleurs, ces supports ne peuvent qu’apporter une valeur ajoutée et drai- ner de l’épargne vers l’investissement.
Il faut mettre en place des incitations fiscales permettant d’activer des projets mort- nés, comme notamment les plans d’épargne en actions - logement et entreprises.
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Baisse de la pression fiscale sur les entreprises
◆ La conjoncture économique défavorable, la situation des finances publiques et les énormes besoins de financement de l’Etat ne militent pas en faveur de la baisse de la pression fiscale sur les entreprises de bonne foi. Voilà pourquoi l’Exécutif dit niet !
toute baisse d’impôts», admet le ministre. Relevons tout de même l’amendement relatif à la diminution du taux de l’IS pour les entreprises industrielles de 28% à 26% (au lieu de 27%). Ainsi, en raison des besoins énormes de financement du nouveau modèle de déve- loppement et la généralisa- tion de la protection sociale (51 Mds de DH par an sur 5 ans, dont 23 Mds de DH provenant de l’Etat), il est fort à parier qu’une baisse substantielle de la pression fiscale sur les entreprises marocaines n’interviendra pas de sitôt. D’autant que la dynamique économique, une variable-clef de la fisca- lité, est sujette à plusieurs incertitudes liées aux consé- quences de l’apparition de nouveaux variants du coro- navirus, qui a chahuté forte- ment les finances de l’Etat. Pour rappel, le PLF 2022 table sur un taux de crois- sance de 3,2% du PIB et un déficit budgétaire de 5,9% du PIB. Un changement de paradigme s’impose Interpellé au sujet de la pres- sion fiscale subie par les entreprises, Hicham Mouchir, expert-comptable et écono- miste, assure que « l’Etat a les moyens et les outils (digi- tal, recoupements via l’ICE, factures, etc.) pour forcer la main aux 80%des entreprises
qui échappent au paiement de l’IS. Il est évident qu’il faudra baisser la pression fis- cale subie par les 20% des entreprises qui payent 80% de l’IS au Maroc». Et d’ajou- ter :«Le comble, c’est que les contrôles fiscaux ciblent les 20% des entreprises qui sup- portent l’essentiel de l’IS». Notre interlocuteur est formel. Au Maroc, la fiscalité conti- nue de peser lourdement sur les entreprises transparentes. Surtout si elles doivent payer l’IS et la contribution sociale de solidarité. «Le calcul est vite fait. Une entreprise industrielle qui s’acquitte des deux impôts précités, en plus de la retenue à la source pour la distribution de dividendes, peut verser jusqu’à 41% de son bénéfice à l’Etat sous forme d’impôts. Ce qui est excessivement élevé, surtout si l’on sait que les entreprises ont besoin d’investir dans l’appareil productif pour être compétitives» , relève le fis- caliste. En définitive, le gouverne- ment Akhannouch doit redou- bler d’effort afin d’accélérer l’inclusion de l’informel dans le circuit formel. Ce qui va renforcer la matière fiscale. La réduction des marges de manœuvre en matière d’en- dettement public à cause de la pandémie est aussi un motif pour l’Etat de réduire son train de vie. Et ce, dans l’optique de combler un tant soit peu les énormes besoins de financement précités. ◆
La réduction de la pression fiscale est souvent vantée pour sa propension à élargir l’assiette fiscale.
la baisse (PLF2022), sont des éléments qui laissent penser que l’Etat n’entend pas allé- ger réellement de sitôt le far- deau fiscal des entreprises de bonne foi. Les raisons de cette posture ont été dévoi- lées partiellement par Ryad Mezzour, ministre de l’Indus- trie et du Commerce, lors d’une rencontre organisée par la CGEM. A la demande de réduction des impôts au profit des entreprises maro- caines, le ministre a rétorqué en substance : «Au Maroc, il est de notoriété publique que la réduction des impôts au profit des entreprises contri- bue favorablement à l’élargis- sement de l’assiette fiscale à terme. Mais, pour l’heure, la situation des finances publiques et les chantiers sociaux qui nécessitent beaucoup de ressources financières rendent difficile
L a réduction de la pression fiscale est souvent van- tée pour sa pro- pension à élargir l’assiette fiscale, un gage de l’accroissement des recettes publiques. Et pourtant, jusque-là, le gouvernement Akhannouch n’a pris, à tra- vers le PLF 2022, aucune mesure significative allant dans le sens de la contrac- tion de la charge fiscale, jugée lourde et qui pèse sur une partie des entreprises marocaines, notamment les «bons payeurs» . Bien au contraire, le maintien de la contribution sociale de soli- darité pour les entreprises, la suppression de l’IS pro- gressif et la reconduction de la cotisation minimale, quoique légèrement revue à Par M. Diao
Il est fort à parier qu’une baisse subs- tantielle de la pression fiscale sur les entreprises marocaines n’intervien- dra pas de sitôt.
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