FNH N° 1055

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 17 février 2022 - 8 DH - N° 1055

PREMIERHEBDOMADAIREDE L'INFORMATIONFINANCIÈREAUMAROC

Directeur de la publ ication : Fatima Ouriaghl i

Hausse des prix Le gouvernement muet devant l’inflation P. 26/27/28

ASSURANCES

Pas de Covid long pour les compagnies

P. 12 à 25

L'analyse de Othman Khalil El Alamy, président par intérim de l'ACAPS.

Secteur de l’élevage

Forage de puits La tutelle veut encadrer davantage le secteur

Sérieuses menaces sur le cheptel national

● Pour supporter les charges en nette hausse, les exploitants vont devoir réduire leurs troupeaux. ● Le plan de sauvetage du gouvernement est très attendu.

P. 32

Dicastal Morocco Africa investit 1,8 Md Atlantic Free Zone de Kénitra

de DH dans une nouvelle usine

P. 30

P. 34

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massi ra El Khadra, Casablanca - Tél. : ( 0522) 98.41.64/66 - Fax : ( 0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : Algérie : Bouillon de colère Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde 4 5 6 8

> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Consolidation à court terme Les Banques centrales accélèrent la lutte contre l’inflation 9 10 > Dossier assurances Le secteur a déjà tourné la page Covid-19 Entretien avec Othman Khalil El Alamy : ACAPS, Les grands chantiers du régulateur Assurance-vie : Comment faire face à la baisse ten- dancielle des taux 12 14 16

Par Fatima Ouriaghli

> Economie 10

R evenons sur les objectifs ambitieux fixés dans le cadre du nouveau modèle de développement, dont le rapport a été publié en 2021. Parmi eux, il y a le doublement du produit intérieur brut par habitant à horizon 2035, une maîtrise des apprentissages de base à la fin du cycle primaire par plus de 90% des élèves, l’augmentation du nombre de médecins par habitant pour atteindre les normes de l’OMS, la réduction à 20% de la part de l’emploi informel, l’élargissement du taux de participation des femmes à 45%, contre 22% en 2019, un taux de satisfaction des citoyens envers l’Administration et les services publics de plus de 80%. Intéressons-nous maintenant au tout premier objectif, à savoir le doublement du PIB par habitant à l’horizon 2035. Le Maroc est-il vraiment capable d’y parvenir ? Il ne s’agit pas d’être pessimiste, mais la structure actuelle de l’économie nationale autorise à émettre PANNE SÈCHE

Entretien avec Abderrahim Ittas & ehdi Bennani : Wafa Assurance, «Le digital n'est pas juste un canal, mais aussi un formidable moyen de rationaliser les coûts de gestion…» Bourse : AtlantaSanad profite d'un bon alignement des planètes Agréments : 2022, année du Takaful Wafa Assurance : Wafa Takaful dévoile ses ambitions Taawouniyate Taamine Takafuli démarre ses activités Lancement de Takafulia Assurances, filiale de Holmarcom Insurance Activities Entretien avec Lakbira Sbeih : Les aspirations de Takafulia Assurances

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Hausse des prix : Le gouvernement muet devant l’inflation Industrie agroalimentaire : Grosse tension sur les marges des entreprises Secteur de l’élevage : Sérieuses menaces sur le cheptel national Campagne agricole : «S.O.S. sécheresse !» Forage de puits : La tutelle veut encadrer davantage le secteur Capital humain : L’automobile et l’aéronautique expé- rimentent une formule inédite Atlantic Free Zone de Kénitra : Dicastal Morocco Africa investit 1,8 Md de DH dans une nouvelle usine

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> Focus Agricole Sécheresse : Les exploitants agricoles sortent le plan B 36 > L'univers des TPME Fintech : Un nouveau rapprochement salutaire 35

de sérieux doutes. Car cet objectif exige au Royaume d’atteindre un nouveau palier de croissance, laquelle doit se situer à un rythme moyen annuel supérieur à 6%. Autrement dit, il s’agit en gros de réaliser pendant 14 ans, au moins un taux de croissance de 6%. Déjà, pour l’exercice 2022, tout est compromis. D’abord, le «petit» 3,2% sur lequel tablait le gouvernement, est loin de l’ambition véhicu- lée par le nouveau modèle de développement. Ensuite,

L’économie maro- caine est confrontée au fléau structurel qu’est la sécheresse, qui devient de plus en plus récurrente et sévère.

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même ce niveau de croissance, qui ne permet guère de résorber le chômage endémique, ne sera probablement pas réalisé. Parce que l’économie marocaine est confrontée au fléau structurel qu’est la sécheresse, qui devient de plus en plus récurrente et sévère, notam- ment avec le changement climatique. Pour un pays où l’agriculture est le moteur de la croissance, c’est donc évidemment probléma- tique, d’autant que le PIB non agricole, même s’il se développe à la faveur des métiers mondiaux du Maroc, n’arrive pas à combler la régression du PIB agricole lors des périodes de sécheresse, comme cette année qui voit la campagne agricole largement compromise. Actuellement, c’est la panne sèche. Plusieurs barrages sont… assoiffés, certains ayant même atteint leur plus bas historique. Alors, un taux de croissance moyen annuel supérieur à 6% à l’hori- zon 2035, est-ce une ambition réaliste ou simplement une vue de l’esprit ? Tant que l’économie nationale restera autant tributaire de l’agriculture, et donc des précipitations, cette ambition restera, à coup sûr, une simple clause de style. u

> Société 37

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Bouchra Karboubi : La dompteuse des joutes africaines

> Culture

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Annatto : Une étoile dans la nuit Entretien : Nissia Benghazi joue et gagne

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> High-tech Réseau mobile au Maroc : La 5G, c’est pour quand ? 42

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions &Développement : DavidWilliam • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique &maquettiste : Abdelillah Chamseddine •Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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Algérie Bouillon de colère Par D. William

L a contestation sociale ne faiblit pas en Algérie. Le Hirak souffle sa troisième bougie, exhibant ainsi à la face du monde la distance qui s’amplifie entre le peuple et le pouvoir politique. Méthodiquement et pacifiquement, les citoyens algériens battent régulièrement le pavé pour faire entendre leurs voix dans ce pays où l’économie est à bout de souffle, cha- hutée par la crise. Ils ne demandent pas grand-chose pourtant : juste le droit à une vie décente, avoir du travail, jouir de leurs droits élémentaires… Et, surtout, le départ du régime militaire en place, inca- pable de répondre aux aspirations de la population. Une utopie ? A l’évidence oui. Car malgré 3 ans de protestations, ce régime est toujours en place, s’accrochant vaille que vaille au pouvoir pour tenter de pérenniser un système politique perni-

cieux et avilissant, largement contesté. Lequel institutionnalise la rente, la cor- ruption, les passe-droits et s’octroie des privilèges indus. Lequel a surtout brisé le rêve de toute une nation de voir un changement politique majeur en Algérie depuis le départ de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika. De changement, il n’en est pas ques- tion. Du moins, pas tant que le peuple sera sous l’emprise militaire. Bien au contraire. Car, à défaut d’écouter la voix de la collectivité, ceux qui réclament le changement sont opprimés, sinon embastillés pour les faire taire. Ces voix dérangent et renvoient à la figure des caciques du pouvoir une réalité amère : leur rejet par les citoyens, par toutes ces intelligences rebelles qui refusent que leur soit confisqué leur espoir de voir naître une Algérie meilleure, tournée vers la modernité.

Aussi, n’est-il pas étonnant que le gou- vernement multiplie les intimidations, les exactions et les violations des droits civils et politiques pour exister et se donner une légitimité et une crédibilité perdues depuis bien longtemps. Ce n’est pas pour rien d’ailleurs que des experts de l’ONU ont accusé le régime algé- rien d’ «instrumentaliser politiquement le terrorisme» pour réprimer les libertés publiques. Aujourd’hui, la rue bouillonne de colère. Le Hirak en est l’expression pacifique la plus parlante. Un Hirak auquel la seule réponse donnée par les autorités algé- riennes a été la force et les arrestations arbitraires. Depuis le début de ce mouve- ment de protestation en 2019, pas moins de 300 personnes croupissent dans les prisons algériennes, accusées, entre autres, d’atteinte à la sureté de l’Etat et d’atteinte à l’intégrité du territoire. ◆

Le gouverne- ment multiplie les intimi- dations, les exactions et les violations des droits civils et politiques pour exister.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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Lancement de la 2 ème phase du programme «Awrach»

L e comité stratégique du programme «Awrach» a lancé, mardi, la deuxième phase du programme, avec 28 provinces et préfectures cibles. Il s’agit de : Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane, Guercif, Jerada, Boulemane, Taounate, Moulay Yaacoub, Khémisset, Sidi Kacem, Sidi Slimane, Khénifra, Berrechid, Sidi Bennour, Chichaoua, Essaouira, Rhamna, Youssoufia, Ouarzazate, Tinghir, Zagora, Chtouka-Aït Baha, Tata, Sidi Ifni, Smara, Tarfaya, Tiznit et Taourirt. Le lancement de cette deuxième phase a été donné lors de la deuxième réunion du comité, présidée par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et qui a été consacrée à l'examen de l'état d'avancement de la première phase du programme au niveau de dix provinces. Il intervient en applica- tion de la circulaire du chef de gouvernement n°03/2022 relative à la mise en œuvre du programme de création de 250.000 emplois directs dans des chantiers provisoires au cours des années 2022 et 2023. ■

Tourisme Trois mécanismes supplémentaires pour appuyer le plan d’urgence

Covid-19 Le Maroc passe au niveau orange A près 5 semaines de hausse continue, la situation épi- démiologique au Maroc est passée, la semaine der- nière (7-13 février), du niveau de vigilance «rouge» à «orange» , selon le ministère de la Santé et de la Protection sociale, qui précise que le taux de contamination au variant «Omicron» a baissé de 50% au niveau national. Le Maroc semble bientôt entrer dans une phase de faible circulation du virus, sans pour autant atteindre «le niveau zéro» . La maladie continuera à se propager dans une moindre ampleur, avec de possibles cas graves et décès, note la tutelle. Le taux de positivité des tests de dépistage est passé de 14,9% à 7% la semaine dernière, le plus faible depuis six semaines. Le taux de reproduction du virus au niveau national est de 0,8, tout en étant inférieur à 1 dans toutes les régions du Royaume, tandis que les admissions en réanimation et aux soins intensifs ont diminué, quant à elles, de 29% les deux dernières semaines. Par ailleurs, durant cette quinzaine, il y a eu une baisse significative du nombre de décès (-18,6%), avec 188 décès enregistrés au cours de la période de référence. ■

L e ministère du Tourisme vient de dévoiler aux délégués régionaux et provinciaux du tourisme les détails de 3 mécanismes devant accompagner la mise en œuvre du plan d’urgence de 2 Mds de DH pour le soutien de la relance du secteur, impacté par la pandémie de la COVID-19. Le premier concerne l’appui de l'Etat pour la mise à niveau des établissements d'hé- bergement touristique (EHT). La subvention est octroyée à hauteur maximale de 10% du chiffre d'affaires (CA) réalisé par l'établisse- ment concerné au titre de l'année 2019, pla- fonnée à 10 MDH. Le déploiement de cette mesure d'appui aux EHT est confié à la Société marocaine d'ingénierie touristique (SMIT). Des Appels à manifestation d'intérêt (AMI) seront lancés pour le choix des EHT souhaitant béné- ficier de l'appui de l'Etat. Le second a trait à la mise en place d'un moratoire au titre des cré- dits bancaires accordés aux EHT, entreprises ayant des activités réglementées sous la tutelle du ministère en charge du tourisme (agences de voyages et restaurants classés) et entre- prises de transport touristique. Les banques, dans le cadre de ce mécanisme, accordent un moratoire relatif aux échéances

de crédits bancaires moyen et long terme (y compris «Damane Oxygène amortissable» «Damane relance» et «Damane relance hôtel- lerie» ) pour une durée pouvant aller jusqu’à un an, du 1 er janvier 2022 au 31 décembre 2022. Les échéances reportées sont décalées à la fin de la durée du crédit initialement arrêtée. Les intérêts intercalaires liés audit report sont pris en charge par l'Etat à hauteur de 9,5 mois. Les intéressés ayant contracté des crédits avant le 31/01/2022 et ne détenant pas de crédit bancaire déclassé en «Compromis» au 29/02/2020 doivent présenter une demande écrite auprès de leurs banques respectives pour bénéficier du présent protocole avant le 31 mars 2022.

Enfin, le 3 ème concerne la prise en charge par l'Etat de la taxe professionnelle des EHT. L'Etat prévoit, dans le cadre de ce mécanisme, de prendre en charge les créances relatives à la taxe professionnelle, émises au titre des exer- cices d'imposition 2021 et 2022, non réglées et dues. Les EHT souhaitant bénéficier de la prise en charge de la taxe professionnelle doivent formuler la demande avant le 31 mars 2022 auprès des Associations régionales de l'indus- trie hôtelière. ■ 3.654.603 C'est le nombre d'opérations de paiement sans contact du mois de janvier 2022, pour 723.824.418 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants dotés de TPE affiliés au CMI. Le ratio du paiement sans contact sur TPE est de 48,1% en nombre et 26,4% en montant.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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La Banque mondiale accorde à la Tunisie 400 millions de dollars pour les réformes sociales

L'UE promet à l'Afrique plus de 150 milliards d'euros d'investissements

Afrique de l'Est 130 millions de dollars nécessaires pour lutter contre les effets de la sécheresse

L a présidente de la Commission euro- péenne, Ursula von der Leyen, a annoncé à Dakar que l'Europe comp- tait mobiliser plus de 150 milliards d'euros d'investissements en Afrique dans les pro- chaines années. « Aujourd'hui, je suis fière d'annoncer plus de 150 milliards d'euros par le programme Afrique-Europe. C'est le tout premier plan régional sous Global Gateway », a-t-elle dit devant la presse, en référence à l'initiative européenne lancée en décembre et visant à mobiliser jusqu'à 300 milliards d'euros de fonds publics et privés d'ici à 2027 dans des projets d'infrastructures à travers le monde. ■

Pénurie d'essence au Nigeria, premier producteur de pétrole d'Afrique L e Nigeria, premier producteur de pétrole en Afrique, fait face depuis une semaine à une pénurie de carbu- rant dans ses stations essence, causant d'importants embouteillages dans les principales villes du pays. L a Banque mondiale a annoncé l'intention d’accorder à la Tunisie des financements de 400 millions de dollars, dédiés à des réformes d’ordre social. D’autres financements suivront pour soutenir les PME, acqué- rir des vaccins et fournir le soutien sanitaire nécessaire au pays, a précisé le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la région MENA, Ferid Belhaj, lors d’une ren- contre avec la cheffe du gouvernement tunisien, Najla Bouden. Belhaj a également exprimé la disposition de la Banque mon- diale à mobiliser tous les financements nécessaires dont la Tunisie a besoin pour mettre en place les réformes écono- miques qui auront un impact sur le plan social. De son côté, la cheffe du gouvernement tunisien a salué la grande confiance qu’accorde la BM aux institutions tunisiennes et sa disposi- tion à financer les réformes lancées par le gouvernement. ■

Q uelque 130 millions de dollars sont nécessaires pour venir en aide aux populations vul- nérables dans les régions touchées par la sécheresse au Kenya, en Ethiopie et en Somalie, a indiqué l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Lors d’une récente visite au Kenya, la Directrice générale adjointe de la FAO, Beth Bechdol, a souligné que les cycles de séche- resse s'intensifient et se répètent de plus en plus souvent dans la région de la Corne de l’Afrique, appelant à une action humanitaire immédiate pour soutenir les agriculteurs et les éleveurs. « La communauté inter- nationale dispose d'une marge de manœuvre étroite pour éviter une grande catastrophe humanitaire », a-t-elle prévenu. ■

L'économie tanzanienne sur la bonne voie de la reprise

Devant les stations essence encore ouvertes à Abuja et à Lagos, bouillonnante capitale économique de 20 millions d'habitants, les files de voitures s'étendent sur des centaines de mètres.

En cause, l'importation dans le pays d'une importante quantité d'essence frelatée par quatre négo- ciants, a révélé la compagnie pétrolière nationale (NNPC) qui tente depuis une semaine de retirer ce produit contaminé du marché. La semaine dernière, plusieurs automobilistes et conducteurs de motos ont eu leur véhicule endommagé par ce «carburant». ■

L’ économie tanzanienne est sur la bonne voie pour se remettre des effets de la pandémie de la Covid- 19, affirme la Banque de Tanzanie (BoT), faisant état d'une une croissance sur plu- sieurs niveaux. Dans sa revue économique mensuelle (MER) de janvier 2022, la BoT indique que le crédit au secteur privé a enregistré une croissance de 10% au cours de l'année 2021, contre 3,1 % en 2020. « La reprise du crédit au secteur privé est attribuée à une politique monétaire accom- modante soutenue et à l'amélioration des conditions commerciales suite aux effets néfastes de la pandémie de la Covid-19 », indique la BoT dans son rapport. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Chine : La Banque centrale injecte de la liquidité sur le marché

L a Banque centrale chinoise vient d’injecter un total de 300 milliards de yuans, environ 47,17 milliards de dollars, dans le système bancaire du pays via une facilité de crédit à moyen terme (MLF). Les fonds devront arriver à maturité dans un an avec un taux d’intérêt de 2,85%. La Banque centrale a procédé également à l’injection d’un autre montant de 10 milliards de yuans avec un taux d’intérêt de 2,1%. Cette décision vise à maintenir une liquidité raisonnable et abondante dans le système bancaire, a dit la Banque centrale. La MLF a été introduite en 2014 pour aider les banques commerciales et publiques à maintenir la liquidité en leur

permettant de contracter des prêts auprès de la Banque centrale en utilisant des titres comme garantie. La Chine adopte une politique monétaire prudente, avec une mise en œuvre flexible. ■

USA : L'inflation à son plus haut

niveau depuis 40 ans

L es prix à la consom- mation ont flambé de 7,5% en rythme

annuel aux Etats-Unis à la fin du mois de jan- vier, selon les données publiées par le départe- ment du Travail, soit le taux le plus élevé depuis février 1982.

Le Royaume-Uni enregistre une croissance économique record de 7,5% en 2021

L e Royaume-Uni a enregistré son plus important taux de croissance écono- mique en une année depuis la Seconde Guerre mondiale, avec une hausse de 7,5% en 2021, a annoncé vendredi l'Office national des statistiques (ONS). Finalement, le variant Omicron n'a pas eu l'impact dévastateur que les experts avaient anticipé, le PIB ayant augmenté de 1,0% sur le quatrième trimestre de l'année écoulée, explique l'ONS. Pour décembre seul, mois où l'impact du variant Omicron s'est fait le plus ressentir, frappant particulièrement le commerce et l'hôtellerie-restauration en pleine saison des fêtes de Noël, le PIB n'a reculé que de 0,2%. L a Banque centrale européenne (BCE) a appelé les banques à mieux couvrir le risque de cyberattaque, en même temps qu'elle a légèrement relevé leurs exi- gences de fonds propres prudentiels. Le président du superviseur bancaire au sein de la BCE, Andrea Enria, a déclaré que les banques doivent «en général» redoubler d'efforts pour parer au risque croissant de cyberattaques. Alors que le nombre de cyberattaques a progressé en 2021 par rapport au niveau d'avant la pandémie, la BCE veut savoir si les banques disposent d'assez de person- nels compétents pour traiter ce risque, a détaillé le superviseur. Les exigences et les prévisions en matière le risque de cyberattaque

L'indice des prix à la consommation (IPC) du département du Travail qui suit l'inflation, a augmenté sur une base annuelle pour le sixième mois consécutif et a dépassé la hausse de 7,2 % anticipée par les économistes. Les prix à la consommation ont également augmenté de 0,6 % en janvier, au même rythme qu'en décembre, après avoir baissé pendant trois mois consécutifs. La hausse des prix a été généralisée, avec une pous- sée inflationniste particulièrement forte pour le carbu- rant (+9,5%), l'électricité (+4,2%) et les billets d'avion (+2,3%). ■

Ces chiffres viennent confirmer le rebond de l'économie britannique, après une baisse historique de 9,4% l'année précédente à cause de la pandémie du coronavirus. ■

La Grèce finira de rembourser sa

dette au FMI fin mars

La BCE demande aux banques de mieux contrôler

L a Grèce remboursera d'ici fin mars les dernières tranches des prêts accordés par le Fonds monétaire international (FMI), soit deux ans avant l'échéance. Le pays a reçu au total plus de 260 milliards d'euros de la part de l'Union européenne et du FMI pour éviter la faillite depuis 2010. « La Grèce a officiellement présenté une demande de remboursement intégral du solde de ses emprunts auprès du FMI. La procédure appropriée a été lancée et devrait être achevée à la fin mars », a déclaré le ministre grec des Finances, Christos Staikouras. ■

de fonds propres des banques, pour leur permettre d'absorber des pertes ont, elles, légèrement augmenté pour 2022, s'établis- sant en moyenne à environ 15,1% des actifs à risque contre 14,9% auparavant, a indiqué la BCE dans un communiqué. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis février 2021

Consolidation à court terme ◆ Après un mois de hausse, le marché a fait machine arrière pour achever la semaine sur une baisse de 1,45%.

sur le marché central se sont chiffrés à 1,28 milliard de DH (vs 633 MDH la semaine précédente). Les bancaires ont dominé les échanges, notamment Attijariwafa bank qui a drainé 382 MDH. L’actualité et les annonces émet- teurs étaient par ailleurs réduites cette semaine. Le calendrier de la semaine en cours sera en revanche garni avec les publications trimestrielles. Sur le plan sectoriel, 11 indices ont clôturé cette semaine en territoire posi- tif, contre 11 secteurs en baisse et 1 inchangé. En tête du classement des meilleures performances sectorielles de la période, l'indice des «Sociétés de placement immobilier» s'est envolé de 5,10%. L'indice de la «Chimie» a bondi, pour sa part, de 4,22%. Il est suivi des secteurs «Sociétés de placement immobilier» (+1,37%), «Boissons» (+1,19%), «Service de Transport» (+0,85%) et «Société de financement et autres activités finan-

cières» (+0,83%). A la baisse, le secteur «Industrie phar- maceutique» a abandonné 3,52%, celui des «Ingénieries & biens d’équipement industriels» a reculé de 3,46% et celui des «Sylviculture et papiers» de 3,09%. Éléments techniques La dynamique a connu un coup d'arrêt visible la semaine dernière en Intraday, confirmé cette semaine par une clô- ture sous la moyenne mobile 20 jours mardi 15 février. L'arrêt de la dynamique ne signifie pas le renversement de la tendance haussière et la thèse d'une consolidation à plat reste privilégiée tant que l'indice préserve son support court terme à 13.700 points. Au-dessus de ce niveau, la dynamique reste haussière à court et moyen terme. Sur un horizon plus long, seule la cas- sure des 13.500 points doit constituer un sérieux signal d'alerte sur la tendance en ligne entamée il y a bientôt 2 ans. ◆

Par Y. Seddik

L es intentions baissières étaient bien claires cette semaine sur le marché actions. L’indice général a perdu 203 points en ligne droite, après avoir titillé les 14.000 points la semaine dernière. Cette consolidation s’est faite dans de bonnes conditions, sans remettre en cause le trend haussier des indices à court/moyen terme. Couplée avec le retour des volumes, elle devrait restau- rer un bon potentiel d’appréciation pour les actions les semaines à venir. Les investisseurs sont restés en quête de catalyseurs, et se sont plus por- tés sur la vente. Toutefois, les haussiers ont réussi à préserver le premier support des 13.700 points, véritable zone de soutien. Le tout dans une ambiance modéré- ment volatile (1,51%) et un peu plus active. Du 9 au 15 février, les échanges

La dynamique a connu un coup d'arrêt visible la semaine dernière en Intraday, confirmé cette semaine par une clôture sous la moyenne mobile 20 jours.

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Les Banques centrales accélèrent la lutte contre l’inflation P artout, les Banques centrales accélèrent le pas pour lutter contre l’inflation. La FED avait annoncé précédemment trois hausses du taux directeur pour Par Omar Fassal *

cette année, avec une première en mars. Mais la forte inflation que connaissent les Etats-Unis - la plus forte depuis quarante ans - lui fait accélérer le pas. Lorsqu’un journaliste posa la question à Jay Powell - le gouverneur de la FED - si elle pou- vait augmenter son taux à chacun de ses conseils sachant qu’il y en aurait sept au total cette année, le gouverneur a évité la question, en assurant qu’il ne s’interdisait pas de poursuivre une politique encore plus agressive que ce qui avait été annoncé pré- cédemment. La déclaration de Jay Powell provoqua une forte baisse des marchés boursiers. Alors que la FED annonce offi- ciellement trois hausses des taux en 2022, les marchés financiers anticipent désormais cinq hausses. Autre nouveauté : alors qu’habituellement la FED augmente son taux par paliers de +25 points de base, elle n’a pas exclu de recourir cette fois-ci à des hausses plus importantes par paliers de +50 points de base, pour être plus agressive. Un com- promis pour baisser le stock de 9 trillions de dollars de titres qu’elle détient, n’a pas encore été trouvé au sein de l’institution. Elle n’a même pas encore annoncé la fin de ses achats qui se poursuivent. Mais tout porte à croire qu’un allégement du porte- feuille aura bien lieu. Au Royaume-Uni, la Banque d’Angleterre a procédé à une seconde hausse d’affilée de son taux directeur, l’amenant de 0,25% à 0,50%, après une première hausse en décembre. C’est la première fois depuis 2004 qu’elle applique deux hausses suc- cessives. Le comité de politique monétaire était divisé : 5 membres ont préféré aug- menter les taux de +25 points de base, tan- dis que les quatre autres auraient souhaité une hausse encore plus forte de +50 points de base ! La Banque d’Angleterre a réagi de la sorte car elle avait sous-estimé deux

Jay Powell, gouverneur de la FED

facteurs. D’abord, elle avait sous-estimé la force des pressions inflationnistes. L’inflation bri- tannique a atteint 5,4% en décembre, le niveau le plus élevé de ces trente dernières années. On s’attend à ce qu’elle culmine à 7,25% en avril, avant de commencer à bais- ser progressivement. Ensuite, la Banque centrale avait sous-estimé la bonne tenue de l’économie, et notamment le marché du travail. La menace Omicron s’est avé- rée plus faible que prévue, et les Anglais furent les premiers au monde à annoncer un retour progressif à la normale. Du coup, l’économie n’a pas déraillé. Sur le marché du travail, il y a un poste de disponible pour chaque personne au chômage, alors qu’en 2020 il y avait 1 poste de disponible pour 4 personnes au chômage. Avec une inflation qui s’emballe et une économie qui tient la route, la Banque d’Angleterre a décidé de resserrer sa politique monétaire plus rapi- dement. En complément de la hausse des taux, la Banque d’Angleterre a décidé de ne plus réinvestir les remboursements qui pro- viennent du stock de titres financiers qu’elle

détient. Elle avait cumulé 895 milliards de pounds de titres financiers depuis la crise de 2009. En agissant de la sorte, elle compte baisser ce stock de près de -15% d’ici à 2023. Les marchés financiers s’at- tendent encore à de futures hausses, avec un taux directeur qui atteindrait 1,5% d’ici fin 2022, et une inflation qui, malgré tous ces efforts, resterait encore à 5% à la fin de l’année, loin encore de l’objectif de 2%. Dans l’Eurozone, même son de cloche, ce qui a poussé la BCE a changé son fusil d’épaule. L’inflation avait atteint 5% en décembre, et tout le monde s’attendait à ce qu’elle baisse à 4,4% en janvier. Mais surprise : l’inflation a augmenté de nouveau à 5,1%. La BCE ne pouvait plus tenir sa position très souple vis-à-vis de l’inflation. Elle anticipait précédemment que l’inflation allait baisser vers sa cible de 2% dès la fin de cette année, mais elle vient à présent de revoir cette prévision : l’inflation ne baissera pas à 2% d’ici fin 2022. Auparavant, la BCE excluait toute hausse des taux en 2022. Elle expliquait vouloir attendre la fin de son programme de rachat d’actifs, prévue pour octobre 2022, avant

Alors qu’habi- tuellement la FED augmente son taux par paliers de +25 points de base, elle n’a pas exclu de recourir cette fois-ci à des hausses plus importantes par paliers de +50 points de base.

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de commencer la hausse des taux. Mais elle a été rattrapée par la vitesse de l’inflation, et a changé sa pos- ture. Elle annonce désormais qu’une hausse des taux dès cette année est envisageable. Les marchés financiers la prédisent pour septembre, la BCE plutôt pour décembre. Réponse au mois de mars lorsque la BCE tiendra son Conseil des gouverneurs. La difficulté pour la BCE vient de la divergence des trajectoires éco- nomiques nationales. L’inflation la plus élevée a été enregistrée en Lituanie avec 12,2%, et la plus faible en France avec 3,3%. Les gouver- neurs des Banques centrales alle- mande, belge et autrichienne sont les premiers à demander un durcis- sement plus rapide de la politique monétaire. A peine Christine Lagarde a-t-elle annoncé qu’elle envisageait une hausse des taux, que les coûts d’emprunt pour la Grèce et l’Italie se sont envolés, atteignant leur niveau pré-pandémie. Si la BCE retire son soutien trop rapidement, les marchés pourraient liquider leur portefeuille de titres sur ces deux pays, provoquant un emballement des marchés. L’Italie et la Grèce sont très endettées, avec des dettes qui représentent respecti- vement 160% et 200% de leur PIB. Un autre facteur qui complique la donne pour la BCE, vient de la crise rus- so-ukrainienne. Si la Russie envahit l’Ukraine, le prix du pétrole grimpera, alors que les produits énergétiques sont le principal moteur de l’inflation observée actuellement, avec une pro- gression à deux chiffres. Ce resserrement de politique moné- taire, plus ou moins coordonnée, des grandes Banques centrales a un effet palpable sur le coût de financement des Etats. La dette souveraine à ren- dement négative avait fait son appa- rition dix ans auparavant en raison de la forte baisse des taux directeurs. Aujourd’hui, en raison du resserre- ment, la valeur de la dette mondiale à rendement négatif a déjà baissé de -70% ! Les Banques centrales des pays émergents ont agi en anticipation, pour éviter des flux de capitaux sor- tants trop importants et une baisse prononcée de leurs cours de change. Brésil, République Tchèque, Russie, Chili…tous ces pays ont commencé à augmenter leur taux dès 2021 pour

devancer la FED. Au final, 33 pays en voie de développement ont augmenté leur taux pour un total combiné de +84,55%. En Asie où l’inflation ne s’est pas envolée, plusieurs pays se sont permis de baisser leurs taux : Malaisie, Indonésie, Philippines. Au Maroc, la Loi de Finances 2022 prévoit un besoin de financement brut de 159 milliards de dirhams, en pro-

gression de +12% par rapport à 2021. Ce besoin devrait être financé à hau- teur des trois-quarts par un finance- ment intérieur, et le reste par un finan- cement extérieur (soit 40 milliards de dirhams, contre 40 milliards en 2021, et 60 milliards en 2020). Etant donné la trajectoire haussière sur les taux aussi bien en dollar qu’en euro, et l’élargissement des primes de risque

crédits des émetteurs, ces sorties devraient être avancées autant que possible, en vue d’optimiser le coût de financement. ◆ (*) : Omar Fassal travaille à la stratégie d’une banque de la place. Il est l'auteur de trois ouvrages en finance et profes- seur en Ecole de commerce. Retrouvez- le sur www.fassal.net.

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◆ Les compagnies d’assurances maintiennent leur dynamique de croissance dans un contexte de crise. Le secteur a déjà tourné la page Covid-19

Par A. Hlimi

Les primes émises par les compa- gnies ont atteint pour la première fois la barre symbolique des 50 mil-

L a montée du chômage, les décès liés à la pandémie, le décrochage et l’assèchement des liquidités sur le mar- ché financier sont autant de contraintes qui ont pesé sur le secteur des assurances en 2020. Ajoutez à cela les différentes souplesses offertes à la clientèle et aux réseaux de distribution pour mesurer l’ampleur des dégâts cau- sés par la pandémie. Mais il faut reconnaitre que le secteur a pu faire preuve de résilience et que les séquelles ont vite été absorbées par la taille des fonds propres amassés par les compagnies de longues années durant. La rentabilité est rapidement revenue à des niveaux normatifs pour une grande partie des secteurs, alors que les primes ont retrouvé en 2021 leur rythme de pro- gression d’avant crise. 50 Mds de DH de primes à fin 2021 Les primes émises par les compagnies ont atteint pour la première fois la barre symbolique des 50 milliards de dirhams à fin décembre 2021. Un chiffre en hausse de 10% comparativement à la même période une année auparavant, selon l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale (ACAPS). C’est la branche Vie qui continue de connaître une dynamique à deux chiffres, avec une progression de 11,7% à 22,7 milliards de DH. Dans le détail, cette branche a profité d’une hausse des seg- ments «Épargne dirhams», «décès» et «Épargne support unités de compte » de respectivement 11,3%, 10% et 19,8%. Pour sa part, la branche non Vie a évolué de 8,6% à 27,4 milliards de DH, avec une hausse des primes de l' «Automobile» de 7,8% à plus de 12,9 milliards de DH à fin décembre, alors que les primes émises dans le cadre de l'assurance «accidents corporels» se sont chiffrées à plus de 4,7 milliards de DH (+7,5%). Sur le seul mois de décembre 2021, l'ACAPS fait état d'une légère baisse

liards de dirhams.

des primes de 0,8% à 3,7 milliards de DH. Les primes Vie ont reculé de 12,4% à 1,7 milliard de DH, alors que les primes non Vie ont augmenté de 12,7% à 1,9 milliard de DH. Dans leurs différentes communica- tions financières pour le compte du premier semestre 2021, en septembre dernier, les compagnies ont fait état d’une hausse de la sinistralité qui aurait augmenté pour retrouver son niveau d’avant-crise, après une année 2020 exceptionnellement peu génératrice de sinistres, les parcs automobiles ayant été immobilisés plusieurs mois. Ceci devrait laminer la rentabilité technique. Les marchés financiers évoluent dans le bon sens Les résultats financiers sont, eux, atten- dus en hausse cette année. Car, les compagnies ont naturellement augmen- té leur exposition aux marchés (+6% à 207 Mds de dirhams à fin octobre) et elles devront en tirer profit. Rappelons que la structure de l’encours des placements montre une prépondé- rance de la poche des produits taux, qui représente 51% du total des placements des compagnies, alors que la poche

actions, elle, affiche 42% des place- ments. L’immobilier constitue moins de 7% du fait de sa faible liquidité et de sa technicité. L’importante hausse du marché actions devrait donc profiter aux compagnies, et ce malgré des taux restés stables. D’ailleurs, les plus-values latentes s’améliorent et enregistrent une crois- sance de 45,6% pour s’établir à 36,9 mil- liards de dirhams à fin octobre, profitant de la bonne performance du marché boursier. En ce qui concerne la rentabilité globale, le résultat net des entreprises d’assu- rances enregistre à fin juin 2021 une hausse de 21,3% grâce à la bonne per- formance de l’activité financière. Selon l’ACAPS, qui exprime son opi- nion régulière sur le secteur dans le cadre du comité de suivi des risques systémiques, «au niveau prudentiel, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité confortable par rapport au minimum réglementaire. Cette marge, qui ne couvre à ce jour que le risque de souscription, serait amenée à bais- ser avec l’entrée en vigueur du cadre prudentiel de Solvabilité basée sur les risques (SBR)». ◆

Le résul- tat net des entreprises d’assurances enregistre à fin juin 2021 une hausse de 21,3%.

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ACAPS

Les grands chantiers du régulateur ◆ Après une année 2020 marquée par les effets de la pandémie, le secteur des assurances a rapidement recouvré ses fondamentaux en 2021. ◆ Othman Khalil El Alamy, président par intérim de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, nous livre dans cette interview son témoignage sur la résilience du secteur et fait le point sur les multiples chantiers en cours chez l’Autorité.

sensiblement améliorée en 2021, profitant du redressement du marché financier.

Propos recueillis par A. Hlimi

Finances News Hebdo : Quel bilan pouvons-nous faire de l'activité du secteur des assurances en 2021 ? Othman Khalil El Alamy : Je tiens tout d’abord à préciser que l’année 2021 a été marquée par une bonne performance du marché des assurances, avec un chiffre d’af- faires franchissant la barre des 50 milliards de dirhams (hors réassureurs exclusifs), en progression de 10%, selon les dernières don- nées provisoires. Et comme en attestent les chiffres, cette performance est portée à la fois par l’assurance-vie, qui enregistre une pro- gression de 11,7%, et par la branche non-vie, qui affiche un taux de croissance de 8,6%. Plus précisément, la croissance de l’activité vie est impulsée par l’épargne, qui réalise une progression de 12%, grâce à la bonne tenue des supports en dirhams (+11,3%) et la dyna- mique soutenue des supports en unités de compte (+19,8%). Quant aux émissions non-vie, l’amélioration s’explique principalement par le retour à la croissance de l’assurance automobile, avec une progression de 7,8% après une quasi- stagnation en 2020 sous l’effet de la crise sanitaire. Sur le plan financier, l’année 2021 marque la reprise du marché boursier (+18,35% de l’in- dice MASI), ce qui a ramené les plus-values latentes à leur niveau d’avant-crise. Par ailleurs, l’encours des placements affec- tés aux opérations d’assurances s’est élevé en valeur d’inventaire, à fin décembre, à 186 milliards de dirhams, affichant une hausse de 7,2% depuis le début de l’année. F.N.H. : Quelle évaluation faites-vous de la résilience des secteurs super- visés par l'ACAPS après 2 années de crise sanitaire ? O. K. E. A. : Vous n’êtes pas sans savoir

F.N.H. : Fin 2021, l'ACAPS a com- mencé à délivrer les premiers agré- ments Takaful au marché. Pouvez- vous nous en dire plus ? O. K. E. A. : Il faut dire que l’assurance Takaful est une activité prometteuse à laquelle l’Autorité accorde une grande importance. En tant qu’assise fondamentale de l’écosystème de la finance participative, cette assurance a franchi une étape importante avec la publica- tion, en octobre 2021, des textes réglemen- taires régissant cette activité. Dès la publication de ces textes, l’Autorité s’est mobilisée pour examiner les demandes d’agrément pour l’exercice de l’assurance et la réassurance Takaful. Rappelons à cet égard que le Conseil de l’Autorité a accordé l’agrément à trois entreprises d’assurances et de réassurance Takaful (Wafa Takaful, Takafulia Assurances et Taouniyate Taamine Takafuli ) lors de sa réunion du 10 décembre 2021, et à deux autres entreprises lors de sa réunion du 28 janvier 2022 (Almaghribiya Takaful et la fenêtre Re-Takaful de la SCR). Les décisions d’agrément des trois premières entreprises d’assurances Takaful viennent d’être publiées au Bulletin officiel du 27 jan- vier 2022. D’autres mesures sont menées en parallèle par l’Autorité afin d’accompagner et d’accélé- rer la mise en œuvre de l’activité d’assurance Takaful sur le marché. Il s’agit, en premier lieu, de la préparation par l’Autorité d’un modèle type de règlement de gestion du Fonds d’assurances Takaful et de l’obtention de l’avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas (CSO) sur ce modèle type. Le règlement de gestion du Fonds d’assurances Takaful constitue un document essentiel dans la relation entre les partici- pants aux Fonds d’assurances Takaful et l’EAR Takaful gestionnaire. En effet, la signa-

qu’à l’instar des autres secteurs d’activité, le secteur des assurances a été touché par les effets de la crise sanitaire. Toutefois, et grâce à ses fondamentaux, ce secteur a montré une résilience face à cette situation. Ainsi, les émissions des entreprises d’assurances et de réassurance (hors réassureurs exclusifs) ont connu, courant l’année 2020, une légère aug- mentation de 1,8%, marquant ainsi une décé- lération, tandis que l’année 2021 annonce une reprise de la tendance haussière amorcée depuis une dizaine d’années, affichant ainsi une croissance de 10%. Sur le plan financier, la contraction du marché financier en 2020 et la sensibilité du portefeuille au risque actions ont pesé sur la situation bilancielle des entreprises d’assurances et de réassurance, malgré les mesures déployées par l’Autorité afin d’atté- nuer les effets de la crise. Ainsi, les plus- values latentes ont affiché une forte baisse de 25,7%. Cette situation, soulignons-le, s’est

D’autres mesures sont menées en parallèle par l’Autorité afin d’accompagner et d’accélérer la mise en œuvre de l’ac- tivité d’assu- rance Takaful sur le marché.

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