FNH N° 1073

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 21 juillet 2022 - 8 DH - N° 1073

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Disty Technologies en Bourse Une opération de référence pour le jeune marché alternatif P. 11

De Lusaka au pont Allenby P. 22/23 DIPLOMATIE

Covid-19

Pouvoir d’achat

«Le BA.2.75, un sous-variant qui a cumulé plusieurs mutations inquiétantes»

L’Etat a-t-il renoncé au levier fiscal ?

P. 9 et 12

Appel public à l’épargne

Les émetteurs face aux défis de la bonne gouvernance

Docteur Tayeb Hamdi, chercheur en politiques et systèmes de santé

P. 24/25

P. 10

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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> Actualité

Voyons voir : So foot ! Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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> Bourse & Finances

Editorial

Point Bourse Hebdo : Rebond prudent avant les trimestriels Pouvoir d’achat : L’Etat a-t-il renoncé au levier fiscal ? Appel public à l’épargne : Les émetteurs face aux défis de la bonne gouvernance Disty Technologies en Bourse : Une opération de réfé- rence pour le jeune marché alternatif

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Par Fatima Ouriaghli

DANS LA CHALEUR DE LA NUIT

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> Economie

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Soutien au pouvoir d’achat : Le gouvernement peut-il mieux faire ? Conjoncture : Les effets pervers de l’absence de réformes Transport et logistique : L'Institut de Nouaceur opé- rationnel Entretien avec Rachid Tahri : Transport et logistique, «notre résilience nous permet de faire face à la pan- démie et à la guerre en Ukraine» Charte d'investissement : Economie industrielle et IDE, à revoir... Zones industrielles : Un nouveau cadre juridique pour donner une forte impulsion aux sites

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L e propos n’est pas de s’épancher sur ce film américain (In the Heat of the Night) sorti en 1967 et qui a raflé cinq Os-cars. Non. Nous ne parlons pas de cinéma, mais d’une réalité bien plus dramatique qui frappe le Maroc. Pendant plusieurs jours, le nord du Royaume a vu rouge, croulant sous la chaleur des flammes et des braises. Les incendies qui se sont déclarés dans cette région depuis le 13 juillet ont détruit environ 9.200 hectares de couvert forestier dans les provinces de Larache, d’Ouezzane, Tétouan et de Chefchaouen, dont 7.800 ha dans la commune Souk L’qolla. Des centaines de familles ont dû être déplacées par mesure de sécurité. La cause de ces incendies ? Que l’on se rassure, nous ne pointe- rons pas du doigt nos voisins algériens. Même si eux, dans l’ab- surdité de leurs réflexions et leurs délires paranoïaques, n’ont pas hésité à accuser le Maroc d’être à l’origine des incendies qui ont ravagé la Kabylie en août dernier. Non, nous savons faire preuve de rationalité et ne verserons pas dans de telles aberrations. Sans prendre de raccourcis hâtifs, on peut quand même affirmer sans risque de se tromper que deux éléments essentiels peuvent expliquer ces incendies : la bêtise humaine et le fameux change- ment climatique. D’un côté, il y a les pyromanes habités par leur obsession d’allu- mer des incendies et ces inconscients et irresponsables qui, tantôt se permettent de jeter leurs mégots sur des herbes asséchées, tantôt allument un feu pour se faire un piquenique en pleine forêt. D’un autre, le Maroc traverse cette année une sécheresse qui s’est traduite par une importante baisse des ressources hydriques, les- quelles ont diminué de 85% en raison des faibles précipitations et de la baisse du volume des chutes de neige. Les fortes chaleurs enregistrées actuellement entrainent dès lors le dessèchement des herbes qui deviennent particulièrement inflammables. La moindre étincelle, et c’est la catastrophe. Tout cela a de quoi inquiéter. Car le Royaume est appelé, de plus en plus souvent, à faire face à la récurrence des sécheresses. Elles deviennent structurelles et plus fréquentes. Voire même plus sévères à cause notamment du changement climatique qui perturbe les régimes pluviométriques. Et ce phénomène n’est pas spécifique au Maroc; il est mondial. Comme en témoignent les incendies qui ravagent la Gironde, en France : près de 20.000 hectares sont partis en fumée. L’on comprend alors mieux l’inquiétude de l’Organisation des nations unies, qui estime que « la sécheresse est sur le point de devenir la prochaine pandémie et il n’y a pas de vaccin pour la guérir ». D’où la nécessité pour le Maroc d’anticiper et de commen- cer à muscler ses moyens d’intervention (humains et matériels). Puisque des incendies, il y en aura d’autres. Peut-être même plus destructeurs. u

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> L'univers des TPME

Entreprises de taille intermédiaire : Faible représenta- tivité dans les ENR 19

> Focus Agricole

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Culture du figuier : La superficie dédiée à la filière devrait atteindre 80.000 ha à l’horizon 2030 20

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> Politique 22 Diplomatie : De Lusaka au pont Allenby

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> Société

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Entretien avec Dr Tayeb Hamdi : Covid-19, «Le BA.2.75, un sous-variant qui a cumulé plusieurs mutations inquiétantes»

> High-tech Gaming : Le marché en un coup d'œil 26

> Culture Musique : Rave d’une nuit d’été 28

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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So foot !

Par D. William

L e football féminin est dans l’air du temps. En Angleterre, les femmes ont enfilé maillots et godasses pour se disputer la Coupe d’Eu- rope dans des matches de haut vol, au cours desquels l’on se surprend à s’émerveiller devant des joueuses très talentueuses. Des talents, on en voit également dans la Coupe d’Afrique des nations féminine de football qui se tient actuellement au Maroc. Belles robes, maquillage et autres chignons au placard, c’est désormais la «dictature» du maillot national, qui oblige les joueuses à se sublimer pour défendre les couleurs de leur pays. C’est ce qu’ont fait d’ailleurs, lundi, les Lionnes de l’Atlas, qui ont réussi à se hisser en finale de cette CAN 2022 aux dépens des favorites de cette compétition, les Super Falcons du Nigeria. Réduites à 9 en seconde période, les Nigérianes ont résisté jusqu’au bout, avant de s’incliner à l’issue des séances de tirs au but (1-1 après prolongation). En faisant tomber les triples championnes d’Afrique en titre et

vainqueurs de 11 des 13 précédentes CAN, les Lionnes de l’Altlas peuvent logiquement rêver d’un sacre continental historique, samedi 23 juillet, face à l’Afrique du Sud. Pour ensuite se concentrer sur la Coupe du monde 2023 qui se jouera en juillet et août en Australie et en Nouvelle-Zélande. Au-delà du parcours déjà remarquable des Lionnes, trois points importants sont à relever : • Primo : la compétition est parfaitement bien organisée. Et c’est la Confédération africaine de football qui le dit. Pour le pré- sident de l’instance footballistique conti- nentale, Patrice Motsepe, cette CAN est l’une des meilleures éditions organisées par l’instance africaine. «Nous ne pouvons qu’être fiers de l’ex- cellente CAN organisée par le Royaume du Maroc. Cette organisation parfaite et excellente de la CAN féminine démontre, si besoin est, qu’au Maroc, et en Afrique, nous disposons des meilleures infrastructures footballistiques au monde », a-t-il affirmé. • Secundo : la discipline des supporters. Au stade, pas de chaises qui volent, de

supporters qui s’insultent et s’invectivent ou de batailles rangées, comme on le voit souvent en Botola Pro. L’ambiance est plutôt bon enfant : les gens se rendent au stade en famille. Et quand on voit des tout- petits agiter le drapeau national et suppor- ter les Lionnes de l’Atlas, cela donne envie d’y être. Et ce sont de telles images que le football national doit renvoyer, loin des passions destructrices. • Tertio : le football marocain en géné- ral se porte bien, quand bien même il y aura toujours des choses à parfaire. Lions, Lionnes et U17 iront en Coupe du monde, le Wydad Casablanca a remporté la Ligue des champions d’Afrique et la Renaissance de Berkane s’est offert la Coupe de la CAF. Voilà de quoi ravir Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de foot- ball (FRMF) et ministre du Budget. Surtout, ces performances du foot national ont ceci de particulier qu’elles nous font oublier, l’espace de quelques instants d’euphorie, cette vie chère qui rogne le budget des Marocains et leur pouvoir d’achat. N’est-ce pas Lekjaa ? ◆

La «dictature» du maillot national oblige les joueuses à se sublimer pour défendre les couleurs de leur pays.

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JEUDI 21 JUILLET 2022 FINANCES NEWS HEBDO Ç A SE PASSE AU MAROC L es travaux de la 14 ème édition du Sommet des affaires USA-Afrique ont démarré, mercredi à Marrakech, autour du thème «Construire ensemble l'avenir» . Placé sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, ce Sommet, qui se poursuivra jusqu’au 22 juillet, à l’initiative du «Corporate Council on Africa» (CCA), connait la participation notamment d’une importante délégation gouver- nementale américaine, des ministres africains et des décideurs des plus grandes multinationales américaines et des milieux d’affaires africains. Offrant l’occasion d’établir des partenariats d’affaires tripartites USA-Maroc-Afrique orientés vers l’avenir, ce Sommet repré- sente aussi une opportunité de consolider le positionnement stratégique du Maroc, seul pays africain ayant conclu un accord de libre- échange avec les Etats-Unis, en tant que hub pour l’Afrique et partenaire économique de référence pour les USA. ■ Marrakech : La ville ocre accueille le Sommet des affaires USA-Afrique

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Ressources hydriques

Energies renouvelables

La BERD cofinance la modernisation du parc éolien Koudia Al Baida L a Banque européenne pour la reconstruction et le développe- ment (BERD) vient d’annoncer son soutien au Maroc dans sa transition vers une économie à faible émission de carbone, en cofinançant la modernisation du parc éolien de Koudia Al Baida, dans le nord du pays. Ainsi, la BERD accorde un prêt pouvant aller jusqu'à 44 millions d'euros à Koudia Al Baida Energy Company S.A., fonds commun de créances détenu par l'Agence marocaine pour l'énergie durable (MASEN) et EDF Renewables. Ce financement fait partie d'une ligne de crédit fournie par un groupe de banques internationales et maro- caines, à savoir Société Générale, Attijariwafa bank, Banque Centrale Populaire et Bank of Africa. La BERD accordera également un prêt de 52 millions de dirhams, tandis que le Fonds pour les technologies climatiques (FTC) du Fonds d'investissement climatique (FIC) accordera un prêt de 4,5 millions d'euros à MASEN pour financer sa participation au fonds commun de créances. Grâce à cet investissement, le parc éolien de Koudia Al Baida, d'une capacité de 50 MW, verra sa puissance portée à 100 MW. Situé dans la région de Tlat Taghramt, près de Tanger, ce parc est le plus ancien à l’échelle industrielle d'Afrique et le premier producteur indépendant d'énergie renouvelable du Maroc. L'énergie renouvelable produite par le nouveau parc permettra de réduire les émissions de CO2 d'environ 300.000 tonnes par an. ■

Une baisse drastique de 85%

L e problème de la rareté de l'eau ne peut être résolu en quelques mois, mais requiert une nouvelle stratégie, une vision et des mesures structurantes, selon le ministre de l'Équipement et de l'Eau. Devant les parlementaires, Nizar Baraka a expliqué que le déficit en eau potable est principalement dû à la baisse importante des ressources hydriques, qui ont diminué de 85% en raison des faibles précipitations et à la baisse du volume des chutes de neige (la superficie ennei- gée est passée de 45.000 km 2 à 5.000 km 2 ), en plus de la réduction du nombre de jours de chute de neige qui a atteint 14 jours cette année contre 41 jours par an généralement. Baraka a également attribué la rareté de l'eau à la baisse importante des eaux souterraines, qui se chiffre à deux, voire à trois mètres par an. Ces baisses ont commencé en 2018 et ont eu un impact sur les ressources hydriques. Dans ce contexte, Nizar Baraka a précisé que le taux de remplissage des barrages est passé à 4,7 mil- liards de mètres cubes cette année, soit un taux de 29%. Face à cette situation, un programme d'urgence a été mis en place en décembre dernier pour les bassins versants les plus touchés. Les mesures prises consistent en la construction de puits exploratoires pour acheminer l'eau vers de nom- breuses localités, notamment Guercif, Taourirt, et

Oujda, ainsi que le développement et l'améliora- tion de la gestion de l'eau (réduction du gaspillage d'eau dans les canaux d'irrigation) et la recherche de solutions alternatives pour combler les pénu- ries d'eau, telles que la construction de stations de dessalement d'eau de mer. A cet égard, Baraka assure que le gouvernement a donné une forte impulsion à l'achèvement des projets de stations de dessalement d'eau de mer. Cette année a été marquée par le lancement d'une station de dessalement d'eau pour appro- visionner le Grand Casablanca, ainsi que d'autres pour l'approvisionnement en eau potable de Safi et El Jadida, et dont les travaux seront achevés, selon le ministre, en décembre et mars prochains, en plus d'autres stations à Dakhla et Nador. A Laâyoune, la nouvelle station de dessalement d'eau sera opérationnelle dans les prochains jours. D'autre part, Nizar Baraka a souligné que les efforts sont en cours pour le lancement des travaux pour le transfert d'eau à partir du barrage d'Al Wahda, dans une première phase, «pour faire du processus d’interconnexions entre les bassins hydrauliques une réalité tangible et éviter la perte d'importantes quantités d'eau qui finissent dans la mer» . Ces pertes d'eau s’élèvent cette année à 500 millions de mètres cubes en raison de la sècheresse, contre 1 milliard de mètres cubes en saison normale. ■

12.790.725 C’est le nombre d’opérations de paiement en ligne durant le 1 er semestre 2022, pour 4.576.714.758 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines et étrangères, auprès des sites des facturiers, des sites eGov et des sites marchands affiliés au CMI. La progression est de +36,0% en nombre et +21,3% en montant par rapport à la même période de 2021.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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La croissance économique de l’Afrique insuffisante pour lutter contre la pauvreté

Afrique du Sud L'inflation atteint en juin son plus haut niveau depuis 13 ans

Le FMI promet d'aider le Ghana à surmonter les difficultés économiques

L e Fonds monétaire internatio- nal (FMI) a promis d'aider le Ghana à surmonter les difficul- tés économiques actuelles. Le FMI a fait cette annonce dans un communiqué de presse après que son équipe a mené une éva- luation préliminaire de la situation économique dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. « Nous réaffirmons notre engagement à soutenir le Ghana en ces temps difficiles, en conformité avec les politiques du FMI », indique le communiqué. Pendant sa visite au Ghana, l'équipe du FMI a discuté du Programme national amélioré du gouvernement ghanéen, qui demandait un accord de prêt du FMI. Le FMI a reconnu que le Ghana était confronté à une situation écono- mique et sociale difficile, dans un environnement international de plus en plus complexe. ■

L’ inflation en Afrique du Sud a accé- léré en juin et atteint son plus haut niveau depuis treize ans, tractée principalement par les prix de l'alimenta- tion, des transports et du logement. L'inflation annuelle des prix à la consomma- tion a atteint 7,4% en juin, contre 6,5% en mai, ce qui marque « son rythme le plus élevé depuis mai 2009 », selon l'Agence gouver- nementale des statistiques (StatsSA). Elle a atteint son plus haut niveau depuis des décennies dans de nombreux pays, ali- mentée entre autres par la guerre en Ukraine et l'assouplissement des restrictions liées à la pandémie mondiale de Covid. ■ Mali : La Banque mondiale lève la suspension de ses opérations financières L a Banque mondiale a annoncé la levée de la suspension de ses opérations financières au Mali, une mesure prise en mai 2021 après deux coups d'Etat en moins d'un an, selon une note du ministère de l'Économie et des Finances malien. « Le vice-président de la région Afrique de l'Ouest et du Centre de la Banque Ousmane Diagana a adressé au ministre de l'Économie et des Finances une cor- respondance datant du 18 juillet 2022, lui annonçant la levée de la suspension des décaissements relatifs aux projets et aux programmes financés par la Banque mon- diale au Mali », indique une note publiée sur la page Facebook du gouvernement. ■

L es taux de croissance économique réalisés au fil des ans par les pays africains sont insuffisants pour lutter efficacement contre la pauvreté et emprunter la voie d'une prospérité économique durable. « Pour atteindre ces objectifs, l'Afrique doit trouver des moyens pour exploiter plus efficacement ses ressources naturelles », a déclaré le commissaire chargé du Département du développement économique, du commerce, de l'industrie, du tourisme et des minéraux à la Commission de l’UA, Albert Muchanga. S’exprimant lors de la 5 ème session ordinaire du Comité technique spécialisé des finances, des affaires moné- taires, de la planification économique et de l'intégration, le responsable africain a rappelé que l'Agenda 2063, adopté en 2013 par l'UA, aspire à construire une Afrique prospère basée sur une croissance inclusive et un développement durable. ■

L’Union africaine veut se doter

d’une Bourse panafricaine

L’ Union africaine (UA) veut se doter d’une Bourse panafricaine pour répondre aux besoins financiers du continent, a annoncé le Commissaire de l’UA chargé du développement économique, du commerce, du tourisme, de l'industrie et des minéraux, Albert Muchanga.

S'exprimant lors d'une conférence de presse en marge de la 41 ème session ordinaire du Conseil exécutif de l’UA, qui s’est tenu dans la capitale zambienne, Lusaka, Muchanga a déclaré qu'un mémorandum d’entente sera signé à cet effet entre la Commission de l'UA et la Commission afri- caine de sécurité des Bourses. Cet accord permettra de mobiliser les ressources nationales des États membres de l'UA afin de mettre en place ce projet continental. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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France : L'État annonce une OPA à 9,7 milliards d'euros pour renationaliser EDF

L’ État français, qui détient déjà 84% d'Electricité de France (EDF), a annoncé son intention de lancer une offre publique d'achat (OPA) pour 100% du groupe, une opération qui coûterait 9,7 milliards d'euros, selon le ministère de l'Économie. Le gouvernement a donc choisi la voie la plus simple pour cette renationalisation, au lieu d'une loi de nationa- lisation qui aurait été la première depuis 1981. L'OPA sur les 15,9% du capital lui restant à acquérir se fera sur la base d'une offre de 12 euros l'action, et de 15,64 euros par OCEANE (obligation convertible). Le gouvernement envisage de déposer l'offre d'ici début septembre auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF), sous réserve de la promulgation d'une Loi de

Finances rectificative pour 2022 avec les crédits néces- saires, un texte qui doit être débattu et adopté prochai- nement par l'Assemblée nationale. ■

Le taux d'inflation en hausse dans la zone Euro, à 8,6% en juin

L e taux d’infla- tion annuel de la zone Euro s’est

établi à 8,6% en juin 2022, contre 8,1% en mai, selon les chiffres publiés par Eurostat, l’office statistique de l'Union européenne. Un an auparavant, le taux d’inflation dans la zone était de 1,9%. Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux d’infla- tion annuel s’est établi à 9,6% en juin 2022, contre 8,8% en mai. Un an auparavant, il était de 2,2%. Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Malte (6,1%), en France (6,5%) et en Finlande (8,1%), tandis que les taux annuels les plus élevés ont, quant à eux, été enregistrés en Estonie (22,0%), en Lituanie (20,5%) et en Lettonie (19,2%). Par rapport à mai, l'inflation annuelle a baissé dans deux États membres et a augmenté dans vingt-cinq autres. ■

Royaume-Uni : L'inflation accélère encore à 9,4%

sur un an en juin

L’ inflation au Royaume-Uni a accé- léré en juin à 9,4% sur un an, un plus haut niveau en quarante ans, alimentée par les prix du carburant et de l'ali- mentation, en pleine crise du coût de la vie. En mai, l'inflation atteignait 9,1% sur un an, indique l'Office national des statistiques (ONS) dans son rapport mensuel. « Les pays autour du monde affrontent la hausse des prix et je sais combien c'est diffi- cile pour les gens ici au Royaume-Uni. Nous travaillons donc aux côtés de la Banque d'Angleterre pour la faire retomber », a com- menté le ministre de l'Économie et des Finances, Nadhim Zahawi. La Banque d'Angleterre (BoE) estime que

Espagne : La dette publique

l'inflation pourrait monter jusqu'à plus de 11% à la fin de l'année, dopée par l'invasion russe de l'Ukraine, l'envolée des prix du gaz qu'elle a entraînée, et un marché du travail très tendu. ■

atteint un niveau record

Chine : Croissance de 2,5% du PIB au premier

semestre 2022

L e produit intérieur brut (PIB) chinois a enregistré une croissance de 2,5% au premier semestre de l’année en cours, selon le Bureau chinois des statistiques (BES). Au deuxième trimestre, le PIB du pays n’a pas pu faire mieux qu’une croissance de l’ordre de 0,4%. L'économie de la Chine, deuxième puis- sance économique mondiale, a fait face à des pressions au deuxième trimestre en raison d'un environnement mondial marqué par une incertitude croissante et de la résur- gence des infections au Covid-19. Face à cette situation, le gouvernement chinois a mis en œuvre une série de mesures

L a dette de l'ensemble des administrations publiques a atteint 1.456 milliards d'euros en mai, un nouveau record absolu, après avoir augmenté de près de 0,8% en rythme mensuel, suite à la baisse enregistrée en avril, la première des six derniers mois, selon les données publiées par la Banque d'Espagne. Au cours de l'année dernière, la dette publique a aug- menté de 3,8%, avec 53.979 millions d'euros de plus, en raison de la baisse des recettes et de l'augmentation des dépenses liées à la crise de la pandémie et, plus récem- ment, à la guerre en Ukraine. ■

de soutien aux entreprises. « La croissance économique n'a pas été facile », a fait obser- ver le BES. Le pays table sur une crois- sance de 5,5% de son PIB sur toute l’année 2022. ■

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis juillet 2022

Rebond prudent avant les trimestriels ◆ En Bourse, les catalyseurs baissiers qui ont provoqué la glissade du premier trimestre sont encore tous d'actualité.

encore tous d'actualité : conséquences de la guerre en Ukraine, inflation, revue à la baisse des perspectives de croissance, sècheresse ou encore pressions haus- sières sur le marché obligataire. Mais, depuis mars, les investisseurs ont large- ment eu le temps d'intégrer ces informa- tions. La capitalisation boursière a perdu 100 Mds de dirhams en 6 mois et pour aller plus bas ou pour en finir avec la baisse, il faudra alimenter la machine pessimiste avec des sujets frais. Or, depuis quelques semaines, l'actualité sur l'Ukraine est moins suivie, l'inflation élevée est intégrée et une accalmie est observée sur le mar- ché des taux.

tion particulière aux commentaires des émetteurs sur leurs marges... À condition que ces derniers jouent le jeu de la trans- parence et de la communication. Mais c'est en septembre que la volatilité risque de reprendre avec les semestriels qui permettront de répondre à cette fameuse question : comment les entreprises ont- elles géré la hausse des coûts ? Dans la foulée, le Conseil de BAM sera scruté, notamment pour les prévisions de crois- sance. Ce Conseil risque d'être accompa- gné par un nouveau débat sur le resserre- ment de la politique monétaire si l'inflation continue de progresser l'été. D'ici là, l'attentisme est quelque peu favo- rable aux actions qui connaissent des rebonds plus ou moins marqués. Sur un plan technique, le rebond actuel ressemble aux deux précédents rebonds techniques d’avril et juin. Il faudra au moins dépasser la zone des 12.060 points pour commencer réellement à donner du crédit aux intérêts acheteurs. ◆

G uerre en Ukraine, inflation, remontée des taux, perspec- tives de croissance..., les mau- vaises nouvelles se sont succé- dé au premier trimestre de cette année. Le marché a eu le temps de les intégrer et attend désormais de nouveaux catalyseurs. D'ici là, place au rebond. Le 5 juillet dernier, l'indice MASI inscrivait son plus bas de l'année en clôture à 11.546 points. Depuis, un rebond prudent et sac- cadé s'est mis en place avec des volumes faibles sur le marché central. A l'heure où nous mettions sous presse, le 19 juillet, le MASI avait déjà repris 3% depuis le point bas. L'indice phare du marché marocain reste tout de même 11% plus bas que ses niveaux de début d'année. Des infos enfin digérées Les catalyseurs baissiers qui ont provo- qué la glissade du premier trimestre sont Par Y. Seddik

Il faudra au moins dépas- ser la zone des 12.060 points pour commen- cer réellement à donner du crédit aux inté- rêts acheteurs.

Un agenda chargé en août, et surtout à la rentrée

Le marché a rendez-vous avec les trimes- triels des entreprises en août. Outre le chiffre d'affaires, dont l'interprétation est moins pertinente dans ce climat inflation- niste, les investisseurs prêtent une atten-

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BOURSE & FINANCES

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Pouvoir d’achat

◆ On devrait assister à une baisse du pouvoir d’achat des ménages de 1,5% en 2022 au lieu d’une croissance moyenne de 1,1% entre 2015 et 2019. ◆ Certains fiscalistes proposent de façon provisoire des réductions ou exonérations d’impôts, notamment en matière de TIC et de TVA. L’Etat a-t-il renoncé au levier fiscal ? L’ une des consé- quences les plus perceptibles de la crise liée à la Covid-19 et des Par M. Diao

dépenses fiscales qui sont très importantes au Maroc», sug- gère l’économiste. En clair, il est question de revoir les réductions et exonérations d’impôts accor- dées à plusieurs secteurs, tout en mettant à contribution, de façon ponctuelle, des branches peu impactées par la hausse généralisée des prix (banques, télécoms, hydrocarbures, etc.). Pour Mouchir, dans l’otique de protéger le pouvoir d’achat des ménages, comme cela a été préconisé récemment par le HCP (www. fnh.ma), l’Etat devrait aussi exonérer ou réduire provisoirement le taux de TVA de certains produits et services. Au-delà des proposi-

tions fiscales passées en revue, Hicham Mouchir fait preuve de réalisme. «Il est quasi impossible d’utiliser le levier fiscal pleinement pour protéger le pouvoir d’achat de nos concitoyens sans l’adoption d’une Loi des Finances rectifi- cative. Or, le gouvernement a exprimé clairement son oppo- sition à l’adoption d’une LFR 2022» , regrette notre interlocu- teur. Ce dernier juge opportune la confection d’une LFR 2022 tenant compte des nouvelles réalités nationales (sécheresse, contraction de la croissance…) et internationales (hausse des prix des produits énergétiques et alimentaires…). ◆

rettes» (accompagnement des transporteurs), tente de limiter l’impact de la hausse vertigi- neuse des prix des hydrocar- bures sur les consommateurs. Or, il est souhaitable que l’Exé- cutif utilise davantage la fisca- lité qui est un puissant levier de protection du pouvoir d’achat des ménages marocains» , sou- ligne Hicham Mouchir, écono- miste et expert-comptable. A noter que l’Etat a octroyé une enveloppe dotée d'environ 2,2 milliards de dirhams pour aider les transporteurs routiers. Quelques pistes Mouchir, qui rappelle la suspen- sion des droits d’importation du blé, face à la flambée des prix sur le marché international, ne manque pas de pointer du doigt le manque d’ingéniosité du gou- vernement sur le plan fiscal. «Au regard de la situation actuelle, il est évident que l’Etat doit renoncer de façon ponc- tuelle à une partie de la TIC sur les hydrocarbures pour soulager la bourse des ménages appar- tenant aux classes moyenne et populaire», suggère-t-il, en étant cependant conscient du fait que le renoncement à une catégorie de recettes fiscales peut avoir pour conséquence l’accentua- tion du déficit budgétaire déjà élevé. Pour preuve, le HCP table sur un déficit budgétaire de 5,4% du PIB en 2022 et 5,5% du PIB en 2023. «Dans le cas de figure actuel, la baisse des recettes de la TIC sur les hydro- carbures pourrait être com- pensée par la contraction des

poussées inflationnistes est la dégradation du pouvoir d’achat des ménages. D’ailleurs, le Maroc devrait enregistrer un taux d’inflation de 4,9% en 2022. Les nouveaux chiffres du haut- commissariat au Plan (HCP) relatifs au pouvoir d’achat des ménages sont édifiants. Concrètement, la flambée des prix des matières énergétiques, laquelle engendre la hausse des cours d’autres produits de base, devrait entraîner une baisse du pouvoir d’achat des ménages de 1,5% en 2022 au lieu d’une croissance moyenne de 1,1% entre 2015 et 2019. Face à cette situation peu favo- rable à la demande intérieure, composante essentielle de la croissance au Maroc, n’est-il pas opportun pour le gouverne- ment de mettre à contribution la fiscalité afin de préserver le pouvoir d’achat des ménages ? Rappelons qu’après sa forte hausse en 2021, la demande intérieure devrait enregistrer un ralentissement de l’ordre de 1,3% en 2022. Celle-ci devrait être entravée par la décélération prévue de la consommation des ménages à 1,6%, qui ne contri- buerait que de 0,9 point à la croissance en 2022 (contre 4,8 points en 2021). «L’on constate que le gouverne- ment, à travers quelques «mesu-

Il est quasi impossible d’utiliser pleinement le levier fiscal pour protéger le pouvoir d’achat de nos conci- toyens sans

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Conseil d’administration de la société Auto Hall réuni le 20 juillet 2022, sous la présidence de Monsieur Abdellatif GUERRAOUI, a approuvé le projet de partenariat avec FCA Maroc - Groupe Stellantis pour la commercialisation des marques Abarth, Alfa Romeo, Fiat, Fiat Professional et Jeep à travers certaines succursales du réseau Auto Hall. Une nouvelle filiale dédiée à cette activité dénommée «Société Marocaine de l’Automobile Moderne» (SMAM) sera créée à cet effet. Ce projet vient renforcer la collaboration entre Stellantis et Auto Hall, déjà partenaires dans le cadre de l’importation et la distribution des marques Maserati et Opel au Maroc.

l’adoption d’une LFR.

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Appel public à l’épargne

◆ Les réformes menées par l’AMMC depuis 2016 ont permis une nette amélioration de la communication financière et extra des émetteurs. Mais des efforts restent à faire. Les émetteurs face aux défis de la bonne gouvernance

est de 9 membres. On notera tout de même la persistance de quelques conseils d’ad- ministration non conformes aux dispositions des admi- nistrateurs indépendants. En effet, 15 émetteurs n’ont pas encore finalisé le processus de recrutement des adminis- trateurs indépendants. Selon Sara El Qouatli, il ne s’agit pas forcément d’émetteurs de petite taille. «On trouve des entreprises de toutes tailles et de tous secteurs parmi ces 15 émetteurs» , nous dit-elle. Quant aux sanctions poten- tielles, les spécialistes de Ofinance évoquent l’absence de procédures concrètes de sanctions dans la loi sur la S.A. En revanche, une sanc- tion plus de l’ordre moral peut être activée : «Il y a la sanction du marché pour les émetteurs cotés, et de manière générale celle des actionnaires qui vont pointer du doigt ces dysfonctionne- ments. Il y a aussi la sanction des autres parties prenantes, salariés, presse, etc…».

La parité : un bon point 93% des émetteurs commu- niquent sur l’information de représentation des femmes au sein du Conseil d’administra- tion. Le rapport nous apprend que le nombre de femmes admi- nistratrices a atteint 165, soit 20% du nombre total des admi- nistrateurs siégeant dans les conseils d’administration des émetteurs. Les femmes repré- sentent 35% du total des admi- nistrateurs indépendants. Sur un total de 73 émetteurs ayant communiqué l’information sur la composition des organes de direction, 32% de femmes font partie du top management. Le tabou de la rémunération des dirigeants C’est l’un des points sur les- quels les émetteurs ont le plus de retard. 64% d’entre eux seulement ont communiqué l’information sur la rémuné- ration des administrateurs et seuls 46% des émetteurs communiquent l’information concernant la rémunération des dirigeants. ◆

Représentation des femmes dans les Conseils d'administration

46%

44,60%

35%

28%

26,80%

23%

22%

21%

16,90%

16%

Maroc (MSI 20)

SUISSE

CANADA

BELGIQUE

CAC40

2020

2021

l’impact d’une bonne gouver- nance sur les performances globales de l’entreprise et ses relations avec ses action- naires et l’ensemble des par- ties prenantes» , nous résume Sara El Qouatli, directrice de mission chez Ofinance. Une meilleure transpa- rence sur le fonctionne- ment et la composition du Conseil d’administration Selon Ofinance, 70% des sociétés communiquent des informations sur la compo- sition et le fonctionnement du Conseil d’administra- tion ou Conseil de surveil- lance. Un chiffre en légère amélioration par rapport à l’année dernière. Dans le détail, 67% des sociétés étu- diées affichent au niveau de leurs rapports le taux d’assi- duité des administrateurs et 83% adoptent une structure de gouvernance à Conseil d’administration, dont 46% optent pour une séparation des fonctions du président et du Directeur général. La taille moyenne des conseils

9 2 émetteurs cotés et non cotés, 60 critères analysés et plusieurs constats. Le spécialiste de l’accompagnement des entreprises, OFinance, revient avec une deuxième édition de son panorama annuel des pratiques de gouvernance des sociétés cotées faisant appel public à l’épargne. Pour ce faire, la société de conseil a décorti- qué les rapports ESG publiés dans le cadre des exigences de communication apportées par la circulaire de l’AMMC sur l’information financière. Le constat demeure mitigé et, sur certains aspects, il y a encore des efforts à four- nir. «L’analyse des rapports ESG 2021 confirme une amé- lioration avec une majorité d’émetteurs qui s’alignent sur la nouvelle orientation de l’AMMC. Néanmoins, il reste encore du chemin à faire de la part de certains émetteurs n’ayant pas encore compris Par A. Hlimi

La meilleure des sanctions reste celle du marché et des parties pre- nantes.

En publiant cette deuxième édition, Ofinance confirme son ambition de mettre à la disposition des acteurs du marché des capitaux une étude exhaustive sur les pratiques de gouvernance. L’objectif est de fournir aux émetteurs un outil d’évaluation de la conformité de leurs pratiques par rapport au cadre réglementaire, dresser un état compa- ratif de l’évolution des pratiques de gouvernance et leurs évolutions en phase avec les exigences du cadre législatif et réglementaire et les standards internationaux. Et de mesu- rer l’écart entre les pratiques de gouvernance des émetteurs et les standards internationaux, ou encore mettre en place un outil de suivi annuel de l’évolution des pratiques de gou- vernance. Le panorama annuel des pratiques de gouvernance : Un rendez-vous annuel

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Disty Technologies en Bourse

◆ L'opération Disty a drainé une demande de 230 MDH. ◆ 1.364 investisseurs ont pris part à l'opération, essentiellement des particuliers. ◆ Une opération Benchmark pour le marché alternatif. Une opération de référence pour le jeune marché alternatif

sur le marché alternatif, et une première consé- cration pour la nouvelle offre PME du marché boursier. Pour rappel, le 8 décembre 2021, la Bourse de Casablanca avait signé avec l’Autori- té marocaine du marché des capitaux (AMMC), Maroclear et l’APSB un nouveau protocole «Offre PME» visant à promou- voir et faciliter l’accès des PME au marché boursier. Ce protocole prévoit une procédure accélérée et une réduction des coûts pour les émetteurs. «La réussite de cette IPO dans le contexte actuel représente une grande sym- bolique pour la Bourse de Casablanca en particulier, et pour le marché financier en général. C’est un signal de confiance très fort pour l’ensemble des acteurs économiques, et son suc-

cès illustre clairement la forte capacité de la Bourse de Casablanca à contribuer activement au financement du secteur privé marocain et au développement de la PME» , a déclaré Kamal Mokdad, président du Conseil d’administration de la Bourse de Casablanca. «Cet accompagnement a été un atout et une oppor- tunité additionnelle pour réussir notre croissance et émerger comme un acteur majeur du secteur. En outre, la facilitation, la souplesse des modalités d’introduction en Bourse facilitée par l’Offre PME ainsi que la mise en place du marché alternatif, nous ont fortement encouragé à envisager une IPO» , sou- ligne pour sa part Younès El Himdy, président du Conseil d’administration et Directeur général de Disty Technologies. ◆

Disty Technologies a franchi le pas de l’introduction en Bourse pour accom- pagner son dévelop- pement et accélérer sa croissance.

Bourse pour accompa- gner son développement et accélérer sa crois- sance. Disty Technologies a été créée il y a dix ans par Younès El Himdy. AfricInvest l’a accompa- gnée depuis son lance- ment, via le fonds public privé PME Croissance créé par l’État en 2011. PME Croissance détenait 58,3% du capital pré-IPO. L’IPO offre une sortie au fonds PME Croissance qui ne gar- dera désormais que 10% du capital. Un Benchmark pour le marché alternatif Cette IPO constitue une opération de référence pour de futures levées de fonds

Par A. Hlimi

R éalisée avec succès sur le marché alterna- tif, l'IPO Disty marque une pre- mière pour la Bourse de Casablanca. Il s’agit en effet de la première PME à s’introduire sur le nouveau marché alternatif et l’une des premières entreprises à avoir bénéficié du pro- gramme d’accompagne- ment Elite de la Bourse de Casablanca. Opérant dans l’importation et la distribution de pro- duits et solutions de nou- velles technologies, Disty Technologies a franchi le pas de l’introduction en

La réussite de cette IPO dans le contexte actuel repré- sente une grande sym- bolique pour la Bourse de Casablanca en particulier, et pour le marché financier en général.

1.364 personnes ont participé à l’IPO Disty, ce qui place la popularité de l’opération au même niveau de Immorente, qui avait attiré 1.300 investisseurs. Dans le détail, 1.200 personnes physiques ont souscrit à l’opération selon les données présentées par la Bourse de Casablanca, soit un tiers de la demande. Par ailleurs, 80 OPCVM ont souscrit à l’opération. Valorisée à 283 MDH, la société aura le ticket «DYT». De par sa taille, Disty est classée 58 sur les 76 sociétés cotées. Les résultats de l'opération

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Soutien au pouvoir d’achat

◆ Les Marocains assistent à une hausse généralisée des prix sans précédent. ◆ Pour plusieurs observateurs, le gouvernement ne fait pas assez pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, qui est pourtant au centre des orientations de la Loi de Finances 2022. Le gouvernement peut-il mieux faire ? M écontents et impuissants face à une hausse généralisée des prix, les ménages lés du budget d'investissement, ce qui a fait stopper un certain nombre de projets structurants». Carburants : sujet «inflammable» Par Y. Seddik

prix des biens subventionnés par la Caisse de compensation, du maintien des prix de l’élec- tricité et du soutien apporté aux professionnels du transport ainsi qu’aux agriculteurs et éleveurs. Ces mesures sont-elles suf- fisantes pour redonner, ou du moins maintenir le pou- voir d’achat des Marocains ? Affirmatif du côté de l’Exécutif qui, par la voix de son porte- parole, Mustapha Baitais, a affir- mé que le gouvernement n'a pas été passif et a pris des mesures «solides» pour soutenir le pou- voir d'achat. Baitas a récemment souligné que le gouvernement a pris un certain nombre de mesures afin d'atténuer l’impact de la hausse des prix du carburant sur les citoyens, en accompagnant les professionnels du transport par une enveloppe dotée d'environ 2,2 milliards de DH. Et de préci- ser qu’ «il est aisé de recourir à une solution de subvention, mais nous ne l'avons pas fait, comme cela s'est produit en 2014, quand 15 milliards de DH ont été annu-

proportionnels aux prix et qui gonflent les caisses de l’État. Notons que les recettes fiscales ont bondi de 22% au premier semestre (+23,5 milliards de DH). Au-delà de la baisse des taxes, demeure également la possibi- lité d’accorder une ristourne aux automobilistes pour alléger ce fardeau. Chose faite par plu- sieurs pays. Ce que font les autres pays pour protéger le pouvoir d’achat ? Outre-mer, les pays multiplient les mesures pour tenter de limi- ter l'impact de la hausse des prix sur le pouvoir d'achat des ménages. En France, tout un projet de loi a été présenté à l’Assemblée nationale : prime transport, plafonnement des prix des loyers, hausse des pensions de retraite…, tout y est. L'Allemagne, où l'inflation atteignait 7,9% propose une ris- tourne de 35 centimes sur un litre d'essence. Autre mesure : le versement exceptionnel de 300 euros à tous les salariés impo- sables et de 100 euros supplé- mentaires aux ménages les plus pauvres. En Italie, on retrouve aussi la ristourne sur le carbu- rant ou encore un bonus de 200 euros pour les 28 millions d'Ita- liens ayant des revenus infé- rieurs à 35.000 euros. En définitive, plusieurs questions légitimes restent en suspens : avec des finances plutôt confor- tables, le gouvernement lésine- t-il sur les moyens pour soutenir les ménages ? L’aide octroyée aux transporteurs est-elle effi- cace ? Le gouvernement peut-il faire plus dans ce sens ? ◆

Mais là où le bât blesse, c’est au sujet de la hausse des prix des carburants. C’est désormais une source de discorde entre la population et les élus. D’ailleurs, un mouvement contestataire a envahi les réseaux sociaux ces derniers jours. Sous les hash- tags «#7DH_gasoil», «#8DH_ essence» ou encore «#Dégage_ Akhannouch», les internautes sont montés au créneau pour dénoncer la cherté des prix à la pompe au moment où ceux du Brent ont nettement baissé. Pour Baitas, «la méthode de calcul du prix du carburant sur le marché international est claire, et puisque le Maroc l'importe, il y a des dépenses supplémentaires liées au transport et à la taxe sur la valeur ajoutée» . Concernant la raffinerie «Samir», il a souligné qu’elle n'est qu'une partie de la solution et non toute la solu-

marocains ont désormais du mal à joindre les deux bouts, avec un pouvoir d’achat laminé. D’ailleurs, la dernière enquête de conjoncture auprès des ménages du haut-commissa- riat au Plan (HCP) révèle qu’au deuxième trimestre, 79,2% des ménages déclarent une dégra- dation du niveau de vie, au moment où la quasi-totalité des ménages (99,2%) ressentent une nette hausse des prix des pro- duits alimentaires au cours des 12 derniers mois. Une situation fragilisante à laquelle le gouvernement n'est pas resté complètement insen- sible. Quelques mesures de sou- tien à la consommation ont été mises en œuvre pour limiter l’in- cidence de l’inflation importée. Il s’agit notamment de la prise en charge de l’augmentation des

Si le retour à la subvention est désormais sujet clos, tout comme la réactivation de la Samir, le levier fiscal est toujours une alterna- tive.

tion, car elle stocke environ 800 millions de litres, mais sa situation est compliquée, puisqu’elle fait l'objet d'un litige judiciaire et d'un arbi- trage international, sans compter ses dettes s’éle- vant à 45 milliards de DH. Si le retour à la subven-

Près de 80% des ménages marocains ont déclaré une dégradation de leur niveau de vie, selon le HCP.

tion est désormais sujet clos tout comme la réactivation de la Samir, le levier fiscal est toujours une alternative pour alléger le coût sur le consommateur. Ceci passera notamment par la baisse des taxes appliquées aux carbu- rants, qui génèrent des revenus

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