Découvrez le numéro 1087 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc
Du 30 novembre 2022 - 8 DH - N° 1087
PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC
Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli
Couverture sociale
Le 1 er décembre, jour de «big bang» pour la CNSS P. 2/35
P. 28 à 33 CONCENTRATIONS ÉCONOMIQUES NON NOTIFIÉES 30 jours pour être dans les clous
Entretien avec Ahmed Rahhou, président du Conseil de la concurrence
Marché boursier Les valeurs stars d’une année de crise
OPCI Les investisseurs retiennent leur souffle
P. 14
OCP Près de 90 milliards de DH de CA sur 9 mois
P. 18/19
P. 16
Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma
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S OMMAIRE
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> Actualité
Voyons voir : Balle à terre !
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Ça se passe au Maroc
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Ça se passe en Afrique
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Ça se passe dans le monde
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> Bourse & Finances
Editorial
Point Bourse Hebdo : Difficile d’aller plus haut ?
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TGCC : Un trimestre en béton
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Conversion de la dette en capital : Une technique
Par Fatima Ouriaghli
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idoine en temps de crise
OPCI : Les investisseurs retiennent leur souffle en
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L e Maroc franchit un cap majeur dans le cadre du grand chantier de généralisation de la protection sociale, un chantier qui mobilisera une enveloppe annuelle de 51 Mds de DH. Ce 1 er décembre 2022 marque en effet un tournant majeur dans la révolution sociale entamée par le Royaume, avec notamment le basculement des Ramedistes dans l’Assurance maladie obligatoire (AMO). La généralisation de l’AMO figure parmi les piliers importants du chantier de la généralisation de la protection sociale. L’élargissement du champ d’application de cette assurance aux groupes des plus démunis bénéficiant du Régime d'assistance médicale (RAMED) et aux groupes de professionnels, de travailleurs indépendants et de personnes non-salariées exerçant une activité privée, permettra à 22 millions de bénéficiaires additionnels d’accéder à une AMO qui couvre les frais de soins, de médicaments et d’hospitalisation. D’un système de protection sociale très atomisé, caractérisé par une multiplicité d’actions inefficaces et inefficientes, le Maroc est en train de basculer vers un système intégré, cohérent et efficace. Objectif : donner de la lisibilité à l’action publique dans ce sens en mettant en place un système équitable, qui sera une composante essentielle du nouveau modèle de développement. C’était une volonté royale. Ou plutôt une exigence royale. Qui part d’un diagnostic implacable fait par le Souverain. «(…) il est insensé que plus de cent programmes de soutien et de protection sociale, de différents formats et se voyant affecter des dizaines de milliards de dirhams, soient éparpillés entre plusieurs départements ministériels et de multiples intervenants publics. En fait, ces programmes empiètent les uns sur les autres, pèchent par manque de cohérence et ne parviennent pas à cibler les catégories effectivement éligibles» , a-t-il notam- ment affirmé lors de son discours du 29 juillet 2018. Deux ans plus tard, en juillet 2020, le Roi a appelé au lancement progressif du processus de la généralisation de la protection sociale au profit de tous les Marocains au cours des cinq pro- chaines années, à la présentation d’un plan d’action global comprenant, l’échéancier, le cadre juridique et les options de financement, ainsi que les mécanismes de gouvernance adop- tés, en coordination avec tous les partenaires sociaux. Aujourd’hui, tout semble être parfaitement sur les rails. Dans le respect des délais. Le Maroc déploie ainsi grandement ses filets sociaux, ne laissant en rade aucun de ses citoyens. Consacrant, de fait, l’un des fondements essentiels de l'édification de l'État social. u LA RÉVOLUTION SOCIALE EN MARCHE
attendant la deuxième chambre
Banques : Amethis annonce sa sortie du capital de
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CFG Bank
> Economie
OCP : Près de 90 milliards de DH de CA sur 9 mois
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Concentrations économiques non notifiées : 30 jours
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Akdital : BMCE Capital recommande de souscrire
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pour être dans les clous
Bourse : Les valeurs stars d’une année de crise
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Entretien avec Saad El Mernissi : «Les opérateurs
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ont une faible connaissance de la règlementation en
vigueur»
Entretien avec Ahmed Rahhou : «L’objectif du Conseil
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de la concurrence n’est pas de sanctionner»
Droit et économie de la concurrence : Le Conseil de la
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concurrence tend la main au monde universitaire
Couverture sociale : Le 1 er décembre, jour de «big
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bang» pour la CNSS
Entretien avec Oussama Alami : Tourisme, «Les
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chiffres d’avant Covid-19 vont être dépassés dans les
prochains mois»
Industrie automobile : Le Maroc peut-il réussir le pari
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du lancement de sa propre marque de voitures ?
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Marchands ambulants : Pourquoi il faut une nouvelle
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approche
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> Focus Agricole
Generation Green : L’agrégation prend un nouvel envol
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> L'univers des TPME
TPME touristiques : Nouvel accompagnement sur-mesure
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> High-Tech
Twitter Exodussur-mesure : L'avenir de la plateforme dans l'incertitude 42
• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com
• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk, Malak Boukhari, Meryem Ait Ouaanna, • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sochpress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05
V OYONS VOIR
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Balle à terre ! Par D. William
D iable ! Les Lions de l’Atlas ont crucifié les Diables Rouges (2-0), en match de la deuxième journée du groupe F du Mondial-2022 au Qatar. Dimanche, le diable n’était pas habillé à Prada. Il était en blanc, incarné par un onze national qui a mouillé le maillot pour porter haut l’étendard du Maroc. Que diable dire d’autre ? ! Ah si !, le diable est dans les détails. Ces petits détails qui ont permis au Maroc d’arracher une victoire his- torique face à la seconde nation mondiale du football, selon le classement Fifa : détermina- tion, rigueur et discipline tactique de 11 bons- hommes emmenés par un coach qui a su faire les bons choix et les bons remplacements. En six participations à la Coupe du monde, le
Maroc signe ainsi sa meilleure entame dans cette compétition, avec une victoire et un match nul. Mais mettons la balle à terre, car il ne faut pas se laisser griser par ce triomphe face aux Belges et les éloges dithyrambiques qui en ont découlé. S’ils sont bien rentrés dans ce Mondial avec 4 points, les Lions de l’Atlas n’ont toutefois pas encore poinçonné leur ticket pour les huitièmes de finale. Tout se jouera jeudi 1 er décembre contre le Canada, équipe déjà éliminée. Autant dire qu’ils ont leur destin en main. Il faut donc rester lucide dans ce tournoi où les surprises ont été très nombreuses, avec notamment la victoire de l’Arabie Saoudite sur l’Argentine (2-1) ou encore du Japon sur
l’Allemagne (2-1). C’est pourquoi le coach Walid Regragui a appelé ses joueurs à réité- rer la même performance et à faire preuve de combativité contre le Canada pour assurer la qualification pour les huitièmes de finale. Pour cet ultime match de poule, le Onze national aura tout un peuple derrière lui. Un peuple qui a vibré de joie dimanche. Et qui, dans un concert de klaxons à travers les artères du Royaume, a laissé exploser sa joie à l’issue du coup de sifflet final du match Maroc-Belgique. C’est ça le secret et la magie du foot. Il sait faire les différences. Les divergences. Les soucis du quotidien, dans ce contexte où le pouvoir d’achat des Marocains est laminé par l’inflation. ◆
COMMUNIQUÉ FINANCIER 3 ÈME TRIMESTRE 2022
Au 30 septembre 2022, le chiffre d’affaires réalisé par AtlantaSanad Assurance s’établit à 4 145 MDH marquant une quasi-stagnation par rapport au 30 septembre 2021. L’activité non-vie enregistre une légère croissance avec un chiffre d’affaires de 3 195 MDH en variation de +0.5% en raison de l’assainissement déployé sur le portefeuille post fusion. En vie, le chiffre d’affaires ressort à 950 MDH en retrait de -6.8% lié à une moindre collecte sur les produits d’épargne et capitalisation. Au titre du troisième trimestre 2022, Atlantasanad Assurance enregistre un chiffre d’affaires de 1 063 MDH en baisse de -9.8%. En non-vie, le chiffre d’affaires s’élève à 803 MDH et présente une contraction de -7.3%, soit -63 MDH. En vie, le chiffre d’affaires se situe à 260 MDH enregistrant une baisse de -16.7% soit -52 MDH en lien notamment avec le niveau de collecte exceptionnel réalisé sur les produits de capitalisation lors du 3 ème trimestre 2021. Périmètre de consolidation Dans le cadre de la restructuration du pôle financier du Groupe Holmarcom, AtlantaSanad a procédé lors du 3 ème trimestre 2022 au transfert de la filiale Atlanta Côte d’ivoire à la holding Holmarcom Africa Financial Services. Le chiffre d’affaires consolidé au 30 septembre 2022 s’élève à 4 206 MDH en quasi-stagnation par rapport au 30 septembre 2021. En non-vie, le chiffre d’affaires consolidé s’établit à 3 256 MDH en légère croissance de +0.5%. Le chiffre d’affaires de la vie reste identique à celui du social.
6 www.fnh.ma Ç A SE PASSE AU MAROC L e Roi Mohammed VI a procédé lundi à l’inauguration de la nouvelle gare routière de Rabat. Elle compte 46 quais pour autocars et un parking pour stationnement de longue durée des autocars de 22 places, contre 38 quais dans l’ancienne gare routière d’ «Al Kamra». Elle comporte aussi un parking extérieur pour voitures et taxis, une zone dépose-minute, ainsi qu’un centre commercial de 40 commerces... Mobilisant des investissements de l’ordre de 245 millions de dirhams, cette nouvelle gare devrait accueillir plus de 10.000 voyageurs par jour, contre 6.000 voyageurs pour l’ancienne gare. ■ Le Roi inaugure la nouvelle gare routière de Rabat
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Acte d’investir
Inspecteur du travail
Ce qui va changer à partir de 2023
Sekkouri promet des réformes en 2023 L e métier d'inspecteur du travail devrait connaître plusieurs réformes durant l'année 2023. C’est ce qu’a promis,
lundi, le ministre de l'Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l'Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, qui s’ex- primait à l'ouverture d'une session de for- mation dédiée aux inspecteurs du travail. Cette session de formation a été également l'occasion pour le ministre de souligner que le métier d'inspecteur du travail revêt une grande importance sur le plan social, notant que l'inspectorat constitue un métier difficile appelé à jouer plusieurs rôles, économique et social. Pour mener à bien l'ensemble de ces mis- sions, le ministre a relevé qu'une maitrise
L e nombre des documents requis pour le traitement des dossiers d'investissement sera réduit de 45%, à partir de l'année prochaine, selon la ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'Administration, qui s’exprimait lundi au Parlement. Ghita Mezzour fait observer que la plateforme «Cri-invest» a été mise à jour, en vue de réduire le nombre des documents requis pour l'investissement. De même, des rencontres d’information et de sensibilisation ont été organisées au profit des fonctionnaires de neuf régions, jusqu’à présent, en vue de les accompagner dans la mise en œuvre de procédures administratives simplifiées avant le lancement officiel de la plateforme. ■
d'un certain nombre de compétences s'avère nécessaire, précisant que c'est dans ce cadre que s'inscrit cette session de formation qui devrait permettre aux inspec- teurs d'avoir tout d'abord une référence, et les anticiper aux «soft skills». ■
Crédits à l'immobilier
Un encours de plus de 297 Mds de DH à fin septembre
L ’ encours des crédits à l'immobilier a augmenté à 297,3 milliards de dirhams durant les neuf premiers mois de cette année, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des Finances. Cette progression fait suite à l'accroisse- ment des crédits à l'habitat de 2,8% (après +2,5% à fin juin 2022), modéré, toutefois, par le recul des crédits aux promoteurs immobiliers de 1,8% (après +0,3% à fin juin 2022). La DEPF fait aussi état d'un repli des ventes de ciment, en glissement annuel, de 9,2% à fin octobre 2022, après un recul de 8,3% un mois plus tôt et de 4,5% à fin juin 2022. Ce retrait des ventes de ciment a été atté-
nué, particulièrement, par une performance positive au niveau des segments d'infras- tructure (+6,5%) et de béton prêt à l’emploi (+3,3%). Ces ventes avaient enregistré, en 2021, une hausse de 16,1%, après un recul de 13,2% à fin octobre 2020. ■
8.085 C’est le nombre de GAB au Maroc. Les villes les mieux équipées sont Casablanca avec 1.573 GAB, Marrakech avec 702 GAB, Rabat 663 GAB, Tanger 495 GAB, Agadir 443 GAB et Fès 416 GAB.
Le chiffre de la semaine vous est proposé par
Ç A SE PASSE EN AFRIQUE
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L a Banque centrale sud-africaine (SARB) a décidé une cinquième hausse consécutive de son taux directeur en 2022 de 75 points de base, le portant ainsi de 6,25 à 7%, son niveau le plus élevé depuis plus de cinq ans. « Cette décision intervient alors qu’une inflation élevée et une croissance économique faible conti- nuent de façonner le contexte mondial », a déclaré le gouverneur de la SARB, Lesetja Kganyago. Il a expliqué que le conflit entre la Russie et l’Ukraine se poursuit, entravant le commerce et augmentant les prix d'un large éventail de pro- duits énergétiques, de denrées alimentaires et d'autres produits de base, alors que la croissance aux États-Unis devrait s'affaiblir et rester faible en Chine. Dans ce contexte, « les conditions monétaires devaient encore être durcies pour assurer une baisse de l'inflation par rapport aux taux élevés actuels », a-t-il dit. ■ Afrique du Sud : La Banque centrale relève son taux directeur à 7%
L es travaux de la deuxième ses- sion ordinaire du Parlement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au titre de l'année 2022 se sont ouverts, lundi à Abuja, avec la participation du Maroc. La cérémonie d'ouverture a été marquée par la participation du président de la République fédérale du Nigeria, Muhammadu Buhari, du président de la CEDEAO, président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, du président du Parlement de la CEDEAO, Sidie Mohammed Tunis, du président de la Commission de la CEDEAO, Omar Aliou Touray, du président de la Cour de justice de la CEDEAO, Edward Amoako Asante, et du président du parlement panafricain, Fortune Charumbira. ■ Ouverture de la 2 ème session ordinaire du Parlement de la CEDEAO
L e président du Sénégal, Macky Sall, pré- sident en exercice de l’Union africaine, a affirmé à Niamey (Niger), à l'occasion du 17 ème Sommet extraordinaire de l’Union Africaine (UA) sur l’industrialisation et la diversi- fication économique, que l’Afrique a le potentiel de ses ambitions d’émergence et d’intégration. Dans une allocution lue en son nom par la ministre sénégalaise des Affaires étrangères, Aissata Tall Sall, à l’ouverture du Sommet de l’UA, Sall a souligné que « si les questions de paix et de sécurité s’imposent à nous, il nous faut, de façon volontariste, consacrer plus de temps aux priorités économiques de l’agenda 2063 si nous voulons accélérer le processus de développement et d’intégration de notre conti- nent ». ■ Macky Sall L'Afrique a le potentiel de ses ambi- tions d’émergence et d’intégration
Ç A SE PASSE DANS LE MONDE
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USA : Les ventes en ligne du Black Friday atteignent un record de 9,12 milliards de dollars
U n record de 9,12 milliards de dollars a été dépensé en ligne lors du Black Friday aux Etats- Unis, indique Adobe Analytics. Les produits électroniques sont à l'origine d'une grande partie de la croissance des ventes par rapport à L e Parlement français a adopté définitivement par un vote du Sénat, un dernier budget rectifié France/Budget Le Parlement vote une rallonge anti-inflation de 2,5 milliards L es infirmiers britanniques seront en grève les 15 et 20 décembre pour réclamer des augmenta- tions de salaire, a annoncé le Royal College of Nurses (RCN), un mouve- ment inédit depuis la création de ce syndicat il y a 106 ans. Les infirmiers « en ont assez des bas salaires, assez de ne pas pouvoir donner aux patients les soins qu'ils méritent », a souligné la secrétaire générale du RCN Pat Cullen, en annonçant ce débrayage. ■ Royaume-Uni Les infirmiers lancent leur première grève en 106 ans pour 2022, prévoyant une rallonge anti- inflation de 2,5 milliards d'euros afin de financer notamment un chèque éner- gie pour 12 millions de ménages. Le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a salué « une bonne nouvelle pour les Français » face au « choc éner- gétique », alors que « la vie chère met notre société à rude épreuve ». Mesure phare, le chèque énergie de 100 à 200 euros par ménage sera versé d'ici la fin de l'année. Parmi les autres disposi- tions, figurent une aide de 230 millions d'euros pour les ménages se chauffant au bois, un soutien aux universités pour leurs factures d'énergie ou encore le financement de la prolongation de ristourne de 30 centimes par litre à la pompe jusqu'à la mi-novembre. ■
l'année dernière, souligne la même source. Ces ventes record ont eu lieu dans un contexte d'inquiétudes crois- santes concernant l'inflation et le coût de la vie. Les ventes du Black Friday ont bondi de 2,3% par rap-
port à 2021, note Adobe Analytics, qui mesure les transactions réa- lisées par les grandes enseignes de la distribution américaine. Les achats de produits électroniques ont augmenté de 221% par rapport à une journée moyenne en octobre.
Les ventes de consoles de jeu ont également enregistré une hausse importante. Les jouets (+285% par rapport à l'année dernière) et les équipements d'exercice (+218 %) ont connu éga- lement une forte croissance. ■
B OURSE & F INANCES
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Point Bourse Hebdo
Evolution de l'indice Masi depuis novembre 2021
Difficile d’aller plus haut ? ◆ Le rebond de plus de 4% de la semaine du 14 novembre ne s'est pas prolongé cette semaine, avec un MASI qui a été incapable de se défaire des 10.900 points. Partie remise ?
où seuls 10 MDH de transactions ont été enregistrés sur le marché central. Sur le plan macro, on notera, parmi les faits marquants, une correction en cours actuellement du Dollar face aux autres devises, une inflation qui marque un léger recul tout en se maintenant au- dessus de 8%. Mais gardons en tête que c'est le premier recul depuis octobre 2021. Sur le marché obligataire, le Trésor a tenté une nouvelle formule à taux révisable pour séduire les investisseurs mardi. Il a ainsi pu lever 3,5 milliards de DH sur 5 ans à un taux de 2,9% révisable. Mais ce marché devrait rester tendu d'ici la fin de l'année en vue des besoins du Trésor. D'ailleurs, durant la même séance, il a levé 2,2 Mds de dirhams à 13 semaines à des taux en hausse compris entre 15 et 25 points de base. Sur un plan plus micro, les publica- tions des entreprises étaient plutôt mitigées, contrastant avec les résul- tats des banques publiés une semaine
auparavant. Sans surprise, les minières, Managem et SMI, ont vu leur croissance ralentir du fait de la baisse des matières premières, mais aussi à cause de soucis logistiques et de baisse de production au T3, alors que Wafa Assurance et la small cap Med Paper ont dévoilé de meilleures copies. Aradei Capital a révélé des résultats en hausse, sans surprise, et le management s'attend à une hausse des bénéfices et des dividendes en fin d'année du fait de la résilience de l'acti- vité qui profite de la reprise des fréquen- tations. TGCC a annoncé deux nouvelles filiales à l'international. News qui a provoqué un léger sursaut du cours. Mais le prin- cipal événement de la semaine reste l'annonce de l'IPO Akdital. Et comme pour chaque introduction en Bourse, cela provoque de vives réactions sur les réseaux sociaux. Il serait intéressant de suivre les résultats de cette opération et le degré d'engouement qu'elle pourra générer dans le contexte actuel. ◆
U ne introduction en Bourse, des augmentations de capital dans plusieurs secteurs, un profit warning jetant le froid sur tout un secteur et des trimestriels plus décevants que ceux de la semaine écoulée. Voici ce qui, en substance, a marqué cette semaine la Bourse de Casablanca où les volumes sont restés bas et la volatilité très faible. Moins de 15 points séparent le niveau d'ouverture du MASI lundi dernier et sa clôture vendredi. Seule la séance de jeudi dernier a connu un léger sursaut de volatilité après le test des 10.900 points en début de séance. Et pour cause, une coupe du monde qui, comme souvent, distrait les opérateurs. A ce propos, une étude réalisée durant la coupe du monde de Russie montre une baisse des volumes sur les Bourses en Europe, en Asie et en Amérique latine. On l'a d'ail- leurs vu mardi durant le match du Maroc, Par Y. Seddik
TGCC a annon- cé deux nou- velles filiales à l'international. News qui a
provoqué un léger sursaut du cours.
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TGCC Un trimestre en béton
L e produit d’exploitation de TGCC marque une hausse de 28,7% par rapport au 3ème trimestre 2021. Cette performance est portée principalement par des pro- jets d’envergure dans des secteurs majeurs de l’économie nationale (éducation, santé, industrie et tou- risme), ainsi que par la montée en puissance des filiales en Afrique subsaharienne. En cumulé à fin septembre 2022, le produit d’exploitation s’établit à 3,4 Mds de DH, en hausse de 68,9% comparé à la même période en 2021. Le rythme soutenu des prises de commande sur l’ensemble des péri- mètres conforte TGCC dans ses perspectives de croissance, avec un carnet de commandes de 6,2 Mds de DH à la fin du 3ème trimestre 2022. Afin d’accompagner la cadence de production, TGCC poursuit sa politique d’investissement axée sur l’acquisition d’équipements et d’engins. Les CAPEX s’établissent ainsi à 32,2 Mds de DH au 3 ème trimestre, et atteignent 72,1 Mds de DH en cumulé annuel, soit une progression de 35,7% comparé à fin septembre 2021. Compte tenu du rythme soutenu des opérations, l’endettement net de TGCC s’établit à 884,4 Mds de DH. Il connait néanmoins une baisse de 2,5% par rapport au 30 juin 2022, grâce à un pilotage plus serré sur le BFR. Fort de ses performances et de sa résilience face à un contexte parti- ◆ L’accélération de la dynamique de production constatée au 1 er semestre 2022 se confirme au 3 ème trimestre pour TGCC. Par A. Hlimi
culièrement difficile en 2022, TGCC demeure confiant en sa capacité à renforcer son carnet de com-
mandes et maintenir son rythme de croissance. En ligne avec sa stratégie de développement, TGCC
concrétisera au 4 ème trimestre 2022 plusieurs projets d’expansion au niveau national et international. ◆
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Conversion de la dette en capital Une technique idoine en temps de crise
L es entreprises marocaines n’ont pas été épargnées par les trois années de chocs (2020, 2021 et 2022), mar- quées de façon chronolo- gique par la Covid-19 et la guerre en Ukraine, laquelle a exacerbé les poussées inflationnistes post-pandé- mie. A l’évidence, pendant la crise de la Covid-19 (toujours d’actualité en Chine), nombreuses ont été les entreprises marocaines qui ont vu leur endettement augmenter de façon substantielle. Pour celles-ci, en raison de l’ampleur de la crise de l’offre et de la demande engendrée par la pan- démie, il n’y avait pas d’alternative à l’endettement (dette bancaire, dette intra-groupe, dette associée, dette fournisseur). C’était devenu un pas- sage obligé pour beaucoup d’entre- prises qui ont vu leur taux d’endette- ment flamber. Résultat des courses : certaines entreprises affichent une capacité de remboursement très incertaine. C’est dans cette optique que Ayoub opération d’augmentation de capital par compensation de créances, il est nécessaire de s’assurer de l’existence d’une créance liquide et exigible et de la réunion des conditions pour le paiement par compen- sation. Par M. Diao ◆ Parmi les méthodes de res- tructuration envisageables, la conversion de la dette en capital peut constituer une alternative intéressante pour les sociétés dont la capacité de remboursement est incertaine. ◆ Avant d’envisager une
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Belhoucine, avocat au Barreau de Paris et fondateur du cabinet Belhoucine, situé dans la capitale économique du Royaume, fait une adaptée au tissu entrepreneurial, dominé largement par des entreprises sous-capitalisées. «Pour éviter de se retrouver dans des situations difficiles et désagréables, il peut être utile pour les entreprises ayant un endettement conséquent, de trouver préalablement un accord avec leurs créanciers et restructurer leurs bilans, et ce avant tout état de cessa- tion de paiement», assure-t-il. Belhoucine, qui concentre son acti- vité en droit des sociétés (cotée et non cotée) et dans les opérations de fusions & acquisitions, fait remarquer que parmi les méthodes de restruc- turation envisageables, la conversion de la dette en capital peut constituer une alternative intéressante pour les sociétés dont la capacité de rem- boursement est incertaine ou pour celles qui souhaitent conserver leurs liquidités, sans lesquelles il est plus difficile de se projeter vers l’avenir. Notons que parmi les avantages de la conversion de la dette en capital, il y a lieu l’extinction de la dette due par la société endettée. En échange, le créancier recevra des actions ou des parts sociales de la société concer- née. Il importe aussi de préciser qu’un créancier est plus enclin à accepter l’augmentation de capital par com- pensation de créances (technique la plus usuelle) si la société endettée est bien gérée et affiche un avenir prometteur, notamment en termes de croissance, d’activité et de position- nement sur le marché. S’assurer de l’existence d’une créance liquide et exigible L’avocat d’affaires est formel : avant d’envisager une opération d’augmen- tation de capital par compensation de créances, il est nécessaire de s’as- surer de l’existence d’une créance liquide et exigible et de la réunion des conditions pour le paiement par compensation. A l’évidence, dans le cas d’espèce, c’est le futur souscrip- teur qui détient une créance sur la société endettée. Une créance liquide est une créance dont le montant est déjà déterminé. «Si le montant de la créance n’est pas déterminé, il doit être déterminable par la réunion de
entraînera des conséquences sur la répartition du capital social et sur la situation du créancier qui devient actionnaire. Ceci dit, en tant qu’asso- cié, celui-ci ne pourra pas exiger de la société un paiement à des échéances convenues. Toutefois, l’associé pour- ra recevoir des dividendes en cas de réalisation de bénéfices. De même, en
cas de développement de la société, l’ancien créancier peut réaliser une plus-value en cédant sa participation dans la société. Au final, l’augmen- tation de capital par compensation de créances est une alternative que devraient explorer davantage les PME marocaines qui gagneraient à assainir leurs capitaux propres. ◆
tous les éléments permettant son éva- luation», explique Ayoub Belhoucine. A noter que l’exigibilité de la dette (période de remboursement) est tribu- taire de la volonté initiale des parties et du contrat conclu entre elles. Par ailleurs, il importe de préciser que la réalisation d’une augmentation de capital par compensation de créances
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OPCI
◆ Le projet de Loi de Finances a fait son entrée à la deuxième chambre lundi 28 novembre. ◆ Les investisseurs en OPCI espèrent que le législateur sera attentif aux doléances du secteur de l'immobilier locatif. Ces derniers craignent pour l'avenir de leur secteur. Les investisseurs retiennent leur souffle en attendant la deuxième chambre
sa première mouture, le PLF avait légèrement réduit la pression sur les OPCI en ramenant l'abattement sur les dividendes à 40%, alors que le gouvernement souhaitait tout simplement le supprimer. Nawfal
Bendefa, président-Directeur géné- ral de Aradei Capital, foncière elle- même investisseur dans un OPCI détenant 103 agences du groupe BMCI, ne cache pas sa déception. «Nous sommes déçus... Il faut tout d'abord rappeler que les OPCI ne sont pas un secteur d'activité. C'est un véhicule juridique et fiscal qui permet de développer un sous- jacent qui est l'immobilier locatif», nous dit-il. Pour lui, le risque est d'arrêter l'essor des OPCI en plein vol en décrédibilisant la démarche de promotion de ce véhicule par les opérateurs. L'abattement fiscal Nawfal Bendefa, qui a été inter- pellé sur le sujet en marge de la présentation des résultats du groupe, estime que l'appellation même d'abattement fiscal n'est pas logique. «En réalité, cet abattement est un mécanisme d'équivalence de l'IS entre les OPCI et les foncières qui, elles, pratiquent l'amortisse- ment comptable. Mais l'appellation abattement fiscal laisse entendre que c'est un avantage donné aux OPCI», explique-t-il. Il faut dire que les professionnels de l'immobilier locatif interprètent désormais cette mesure (ramener l'abattement de 60% actuellement à 40% en 2023) comme un sou- hait du législateur, que l'actionnaire qui investit dans l'OPCI paye plus d'impôts que celui qui investit dans une SA (foncière). «Les investis- seurs vont tout simplement arrê- ter d'utiliser l'outil OPCI», craint Bendefa. Pourtant, Aradei Capital
est une foncière qui, comme les autres foncières, devrait être avan- tagée par cette mesure. Mais le PDG trouve que ce raisonnement est court-termiste. Pour lui, tout l'écosystème, OPCI et foncières, est gagnant si le sous-jacent qui est l'immobilier locatif se développe. «Nous sommes tous gagnants si l'activité se développe», assure-t-il. Ouverture du capital des OPCI au public L’autre sujet qui risque de causer l'implosion du secteur à coup sûr, est le conditionnement de l'abatte- ment par l'ouverture du capital au grand public. Dans le texte actuel, le terme « » est utilisé. Mais les professionnels que nous avons son- dés auparavant, espèrent que ce terme désigne en réalité «des tiers» et non le «public». Autrement, tous les OPCI en activité actuellement, tous de nature RFA (Réservés aux investisseurs qualifiés), n'auront plus lieu d'être s’ils doivent s'ouvrir au grand public. Là aussi, Nawfal Bendefa a bon espoir que la ter- minologie soit clarifiée. Autrement, toute la place devra changer de modèle, voire cesser de fonction- ner. Et de conclure que cet outil de financement a prouvé sa capacité à aider les acteurs du privé et du public à se développer. Et dans 4 à 5 ans, il a la conviction que l'outil sera stabilisé, fonctionnant correctement et performant. «Il faut prendre de la hauteur et accepter les ajustements qui permettront à cet outil d'être liquide et utile à l'économie» , résume-t-il. ◆
Par A. Hlimi
L es OPCI jouent leur va-tout avec le passage du projet de Loi de Finances 2023 en deuxième chambre. Dans
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Banques
◆ En 2018, Amethis a investi dans CFG Bank pour l’accompagner dans sa nouvelle phase de développement et, en particulier, dans l’expansion de son activité de banque commerciale. Amethis annonce sa sortie du capital de CFG Bank P rès de 5 ans après son investissement, la sortie programmée d’Amethis du capital de CFG Bank a été réalisée avec suc- souhaitons une bonne continuation à son équipe dirigeante que nous félicitons pour tout ce qui a déjà été réalisé». Adnane Zerhouni, associé d’Amethis couvrant l’Afrique du Nord, note pour sa part que «nous sommes très Par A. Hlimi
technologique et la consolidation de ses équipes opérationnelles. CFG Bank compte aujourd’hui un réseau de 17 agences et 86 GAB intelligents, et des encours de près de 7,3 Mds de DH de crédits distri- bués et 9,6 Mds de DH de dépôts collectés. Elle a également renforcé sa présence sur ses activités his- toriques à travers l’acquisition de REIM Partners, leader dans la ges- tion d’actifs immobiliers locatifs, qui gère notamment Aradei, avec un portefeuille d’actifs sous gestion de plus de 4,5 Mds de DH. Souad Benbachir et Younes Benjelloun, Directeurs généraux de CFG Bank, précisent que «l’entrée d’Amethis dans le capital de CFG Bank est intervenue dans une période cruciale de notre développement, nous permettant de bénéficier d’un accompagnement et d’une expertise de premier plan sur le secteur ban- caire en Afrique et au Maroc. Nous avons trouvé chez Amethis une qua- lité d’investisseurs de haut niveau, avec des administrateurs experts, engagés et d’un bon soutien pour nous accompagner durant cette phase de croissance». Luc Rigouzzo et Laurent Demey, associés gérants d’Amethis, sou- lignent, quant à eux, que «c’est une nouvelle réalisation pour Amethis au Maroc, qui reste au cœur de notre cible et qui continue de démon- trer la qualité de son secteur privé ainsi que le rôle que peuvent y jouer les fonds de Private Equity. Accompagner et soutenir CFG Bank dans sa transition vers un modèle de banque universelle est une réus- site dont nous sommes fiers. Nous
heureux d’avoir pu soutenir l’émer- gence d’une banque moderne, digitale et aujourd’hui bien instal- lée sur le marché marocain. Avec son approche innovante, CFG Bank contribue à la diversification de l’offre bancaire au Maroc» . ◆
cès cette semaine, en ligne avec l’échéance du fonds investi. La cession des actions détenues par Amethis a été effectuée majoritai- rement en faveur des actionnaires actuels de CFG Bank, témoignant ainsi de leur confiance dans les pers- pectives de croissance de la banque. Pionnière dans les métiers de la banque d’affaires depuis 1992, CFG Bank est aujourd’hui une banque universelle offrant une gamme complète de produits et services bancaires, à travers une approche innovante dans le paysage bancaire marocain. En 2015, CFG Bank a lancé son acti- vité de banque commerciale avec l’ambition de proposer une expé- rience bancaire simplifiée, améliorée et différenciante, alliant le modèle d’une banque commerciale clas- sique à celui d’une banque digitale. Avec l’appui d’un réseau restreint d’agences de dernière génération, une technologie de pointe permet- tant l’accès à des fonctionnalités à forte composante digitale et un ser- vice clients de grande qualité, CFG Bank a lancé avec succès un modèle novateur hybride. Grâce à l’appui de ses actionnaires et au soutien des fonds d’investisse- ment, dont Amethis notamment, CFG Bank n’a cessé de croitre avec l’ex- pansion de son réseau d’agences, le développement de son infrastructure
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OCP Près de 90 milliards de DH de CA sur 9 mois
◆ Les résultats de l'OCP ont pleinement profité de la hausse généralisée des prix, avec des performances opérationnelles et financières record.
L es conditions de marché sont restées solides tout au long des neuf premiers mois de 2022, reflétant principalement une situation tendue de l'offre liée au conflit russo-ukrainien et à la réduction des exportations chinoises. Les prix des engrais phosphatés ont accusé une baisse progressive au cours du second semestre de 2022, en raison d'une baisse de la demande sur la plupart des marchés clés, notamment au Brésil, où les niveaux de stocks étaient élevés, ainsi qu'en Europe et aux États-Unis, qui ont connu des condi- tions météorologiques défavorables. En outre, la baisse significative des prix du soufre sur le troisième trimestre a donné de l'élan à la baisse des prix, indique le groupe ce 29 novembre à l'occasion de sa communication financière. Dans ce cadre, le chiffre d'affaires du groupe OCP a atteint 89,53 milliards de DH à fin septembre, contre 57,64 milliards de DH au cours de la même période en 2021. L'EBITDA s'est établi à 42,96 milliards de DH, en hausse par rapport aux 24,47 milliards de DH réalisés en 2021, alors que la marge d'EBITDA s'est améliorée pour s'établir à 48% vs 42% l'année précédente. Les dépenses d'investisse- ment se sont élevées à 15,22 milliards de DH, contre 7,12 milliards de DH réalisés un an plus tôt. «Les résultats de l’OCP ont pleinement profité de la hausse généralisée des prix, avec des performances opérationnelles et finan- cières record. Notre marge d'EBITDA de 48% nous place en première place du secteur et reflète notre capacité à adapter notre production et à rediriger nos exportations vers les marchés à forte croissance grâce à notre flexibi- lité industrielle et notre agilité commer- ciale. En renforçant notre leadership en matière d'optimisation des coûts et d'excellence opérationnelle, OCP s'ap- puie sur un business model qui nous positionne à l'avant-garde de l'industrie (…)», a commenté le management dans sa communication financière. ◆ Par A. Hlimi
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Akdital BMCE Capital recommande de souscrire
“N ous recomman- dons de sous- crire à l’introduc- tion en Bourse par augmenta- tion de capital et cession d’actions d’Akdital au cours proposé dans le cadre de l’IPO de MAD 300 par action, et ce compte tenu de notre valori- sation qui ressort à un cours cible de MAD 340. Les niveaux de P/E sur la base du cours d’introduction res- sortent à 16,3x en 2023e (contre 16,1x pour le marché) avant de s’améliorer à 10,8x en 2024e». C'est le résumé de la recommandation du bureau de recherche. Pour BKGR, le Groupe Akdital est le premier opérateur du secteur médi- cal à rejoindre la cote casablancaise, permettant de facto de diversifier le portefeuille des investisseurs. «Fort de sa notoriété et de son exper- tise avérée, Akdital s’impose comme un acteur de référence dans les soins de santé au Maroc, avec une offre multidisciplinaire, un maillage territo- rial important avec 17 établissements sur 6 villes et une capacité litière représentant 15% de l’offre nationale privée» , lit-on dans la note. Sur le moyen-terme, Akdital envisage le renforcement de son positionne- ment au niveau régional et continental à travers une expansion géographique en Afrique dans les 5 prochaines années, en dupliquant son modèle d’organisation et de fonctionnement. Un rendement offert dès 2022 Au vu de la structure de l’offre, les actions issues de la présente IPO devraient être cotées en 1ère ligne, ◆ A l’occasion de l’intro- duction en Bourse de Akdital, BMCE Capital Global Research a produit une Initiation Coverage de la valeur. Détails. Par A. Hlimi
donnant ainsi droit aux distributions de bénéfices à compter de la date de réalisation de l’opération. Dans ce
contexte, les nouveaux actionnaires devraient bénéficier d’un dividende de 4,4 DH (post-split), soit un D/Y
de 1,5% sur la base d’un prix de 300 DH/action, relève le bureau de recherche. ◆
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Bourse ◆ Avec un cumul inattendu de faits déprimants, le marché a violemment décroché cette année. ◆ Quelques valeurs se distinguent dans cet environnement boursier morose. Florilège. Les valeurs stars d’une année de crise
Alliances a fait son entrée dans l’indice MSI20 en octobre dernier.
Managem (+43%) Ayant profité de la hausse du cours de l’argent au premier semestre, du rebond du niveau de la production et d’un effet de change positif, Managem est en train de boucler l’année boursière avec une performance de plus de 40%. Les revenus consolidés du groupe à fin septembre s’améliorent de 45% à 7,37 milliards de DH. Pourtant, la croissance a ralenti au 3 ème trimestre où le chiffre d’affaires a baissé de 8,43%, en raison principalement de la baisse des cours des métaux, combinée à la baisse des volumes vendus, en prove- nance de la mine de Pumpi en République Démocratique du Congo à cause de per- turbations de la chaîne logistique. Pour les analystes de BKGR, «l’atténuation projetée de ce rythme au S2 2022 suite au repli du cours du métal blanc (-18% en y-t-d) ne devrait pas, toutefois, impacter le redressement attendu du Bottom Line, lequel devrait afficher une hausse à 41 MDH au terme de l’année 2022 (contre -67 MDH en 2021)». Med Paper (+37% ) En regardant de près le tableau des small caps (les micro capitalisations surtout) à la Bourse de Casablanca, difficile d’igno- rer la performance de Med Paper. Le titre revient de loin avec une performance annualisée de 37,30% et de…119% depuis 2021. Profitant de la reprise économique, la situation financière de Med Paper s’est nettement améliorée depuis l’année der- nière. Cette année encore, malgré un contexte difficile inflationniste de forte augmentation des prix des intrants de l’énergie, Med Paper a réussi à relancer son activité. Le chiffre d’affaires à fin septembre s’est apprécié de 87% à 99 MDH. Les investis- sements réalisés à fin septembre 2022, de
Dans une configuration peu encourageante à l’investisse- ment, quelques valeurs ont fait le dos rond aux mauvaises nou- velles et se sont hissées en haut du tableau de performance.
Le contexte étant dressé, venons-en main- tenant aux mouvements de nos actions vedettes que l’on ne classe pas forcément dans l’ordre de «mérite» , mais en prenant également en compte le critère de liqui- dité. Alliances (+54%) Alliances sera sans doute le top performer du marché actions cette année, avec un gain actuel à 54% (difficile de faire plus cette année). En attendant ses indicateurs d’activités au 3 ème trimestre, le promoteur Alliances a affiché au premier semestre un RNPG de 75 MDH, en croissance de 77%, porté par la maîtrise des charges et l'aug- mentation des marges opérationnelles. Le Groupe dispose d'un carnet de com- mandes s'élevant à 7.353 unités pour une VIT sécurisée de l'ordre de 3,1 milliards de DH. Le niveau des préventes au 1 er semestre 2022 s'établit à 1.716 unités contre 1.553 unités au 1 er semestre 2021, en amélioration de 10%. Le nombre total d'unités en cours de production s'élève à 6.605 unités au 30 juin 2022. Il est important de rappeler que le titre
D ans la tourmente, la Bourse est en train d’enregistrer l'une de ses plus graves chutes. Après avoir repris de l’éclat en 2021, le marché actions a dégringolé dans le sillage de la guerre en Ukraine, sans qu’elle en soit la seule cause. En effet, la situation est particulière, avec un risque inflationniste auquel BAM répond par un durcissement monétaire qui rend les investisseurs pessimistes. Parmi les valeurs ayant le plus souf- fert jusqu’à présent, figurent celles dites cycliques. La chute de leur valorisation a eu un impact direct sur les investisseurs, qui les privilégiaient alors qu'elles étaient revenues dans le jeu boursier à mesure que l’activité économique reprenait des couleurs (post-covid). Toutefois, dans cette configuration peu encourageante à l’investissement, quelques valeurs ont fait le dos rond aux mauvaises nouvelles pour se distinguer et se hisser dans le haut du tableau de performance à la Bourse de Casablanca. Par Y. Seddik
Parmi les valeurs ayant le plus souf- fert jusqu’à présent, figurent celles dites cycliques (ciments, BTP, télé- coms, banques...).
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