Finances News Hebdo N° 1066

Découvrez le numéro 981 de Finances News Hebdo, premier hebdomadaire de l'information financière au Maroc

Du 19 mai 2022 - 8 DH - N° 1066

PREMIER HEBDOMADAIRE DE L'INFORMATION FINANCIÈRE AU MAROC

Directeur de la publication : Fatima Ouriaghli

Bourses africaines La nécessaire intégration

Concentration économique De la pédagogie à la sanction

Entretien avec Saad El Mernissi, avocat

P. 26

P. 9

Comment contrer la hausse des taux ? P. 12/13 MARCHÉ OBLIGATAIRE

Tourisme

Entreprises cotées

Gouvernement

Un pass pour la reprise

Un calendrier législatif et politique ?

Quelles perspectives pour 2022 et 2023 ?

P. 37

Hausse du taux d’activité des femmes

L’autre challenge du gouvernement

P.14/15

Panique sur les marchés Actifs financiers

● L’allègement des conditions d’accès au territoire national va dynamiser le secteur, surtout avec l’opération Marhaba. P. 24

P. 16/17

P. 29

Dépôt légal : 157/98 ISSN : 1114-047 - Dossier de presse : 24/98 - Adresse : 83, Bd El Massira El Khadra, Casablanca - Tél. : (0522) 98.41.64/66 - Fax : (0522) 98.40.22 - Adresse web : www.fnh.ma

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S OMMAIRE

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JEUDI 19 MAI 2022 FINANCES NEWS HEBDO

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> Actualité

Voyons voir : BA.4 et BA.5 : Ces «variants préoccupants»

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Ça se passe au Maroc Ça se passe en Afrique Ça se passe dans le monde

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Editorial

> Bourse & Finances

Point Bourse Hebdo : Les taux dictent la tendance sur le marché actions Bourses africaines : La nécessaire intégration Comité des établissements de crédit : De nouveaux textes réglementaires en vigueur Marché obligataire : Comment contrer la hausse des taux ? Bourse de Casablanca : Les minières, gisement de performance Entreprises cotées : Quelles perspectives pour 2022 et 2023 ? Actifs financiers : Panique sur les marchés 8 9 11 12 13 14 16

> Economie 9

Q uand il y a un dirham de plus sur le litre de lait et sur cer- taines marques d’eau minérale, quand le kilo de tomate coûte 8 DH et celui de l’oignon 10 DH, quand vous payez le litre de gasoil à 14,60 DH et celui de l’essence à 15,43 DH…, vous êtes forcément imperméables à tous les discours rassurants sur l’effort consenti par l’Etat pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages. Cet exercice, c’est le ministre du Budget qui s’y colle régulièrement. Devant les parlementaires, Fouzi Lekjaa s’est de nouveau illustré lundi pour mettre en orbite les mesures ô combien importantes initiées par l’exécutif pour contrer l’inflation. Reconnaissons-lui une chose : il ne se livre jamais à un monologue stérile aux relents démagogiques. Bien au contraire : son discours est toujours bien étoffé en chiffres, calculés au centime près. Cet amour qu’il voue aux chiffres est, au demeurant, assez utile pour la presse économique qui voit en lui une précieuse source d’informations. Lundi donc, Lekjaa a sorti son chapelet pour égrener ce que l’Etat «bienveillant» fait pour les citoyens. Exemples : • Les charges de la Caisse de compensation ont atteint 11,8 milliards de dirhams à fin avril 2022 contre 6,3 Mds de DH durant la même période de l'année écoulée, soit une hausse de 87%. • La charge de compensation du blé tendre et de la farine atteindra 7,32 Mds de DH en 2022. • Pour le gaz butane, l'État a dépensé, durant les quatre pre- miers mois de l'année en cours, 7,3 Mds de DH contre 4,2 Mds de DH durant la même période l'année écoulée. La charge de compensation du gaz butane avoisinera 9,2 Mds de DH à fin mai et devrait atteindre 22 Mds de DH à la fin de l’année, sur la base du niveau actuel du prix du gaz butane. •La charge de compensation du sucre a atteint 1,5 Md de DH au premier trimestre 2022, en hausse de 26% par rapport à l’année dernière. Lekjaa ne s’est pas limité à vouloir démontrer que les charges de la Caisse de compensation vont exploser cette année. Non, il en a mis plein les yeux aux parlementaires, évoquant tour à tour le soutien de 1 Md de DH accordé aux professionnels du secteur du transport routier, les 6 Mds de DH alloués pour régler les promotions des fonctionnaires, l'augmentation du SMIG dans la fonction publique à 3.500 dirhams, les 2 Mds de DH pour le secteur touristique, ou encore les 13 Mds de DH au titre de la TVA pour atténuer les diffi- cultés des entreprises. En réalité, Lekjaa est très habile. En donnant tous ces détails chif- frés, il nous impose une grille de lecture de la conjoncture écono- mique actuelle qui dédouane le gouvernement et culpabilise ceux qui estiment qu’il doit, au contraire, faire plus. Comme notamment baisser les taxes sur les produits pétroliers, qui induira une baisse des prix à la pompe. Mais pas touche à une manne financière annuelle moyenne de 26 Mds de DH : «cela impactera négative- ment les équilibres budgétaires». Dès lors, pas étonnant qu’il y ait un décalage entre le discours politique et le ressenti des citoyens. Lesquels se font braquer par l’inflation. u BRAQUAGE À LA MAROCAINE Par Fatima Ouriaghli

Équilibres macroéconomiques : Les prévisions de Fitch Ratings Tourisme : Un pass pour la reprise Entretien avec Saad El Mernissi : Concentration économique, de la pédagogie à la sanction Flambée des prix : Quelles marges de manœuvre pour le groupe parlementaire d’enquête ? Habitat et urbanisme : La tutelle prépare un nouveau plan d’action en concertation avec les professionnels Augmentation du taux d’activité des femmes : L’autre challenge titanesque du gouvernement

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> Focus Agricole

Récoltes céréalières : Les exploitants subissent la conjoncture 30

> L'univers des TPME 31 Challenge startupper : Trois femmes raflent la mise > Tribune libre Le contrat multi-support : Un bon équilibre entre le risque et la sécurité, un levier de performance globale 32

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> Société

Entretien avec Abdelmajid Belaiche : CNDH, «L’approche sectorielle de la santé a été l’une des grandes erreurs des gouvernements passés» 34 > Politique 37 Gouvernement : Un calendrier législatif et politique ?

> Culture

Musique : So rap, flow l’avouer Festivals : Gnaoua déménage ! Casa, jazz à l’âme Exposition : La CasaKobra de Zemmama

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> High-tech

Changement climatique : Cinq pistes technologiques pour atténuer les facteurs 42

• Directeur Général responsable de la Publication : Fatima OURIAGHLI Contact : redactionfnh@gmail.com

• Directeur des rédactions & Développement : David William • Journalistes : Charaf Jaidani, Leïla Ouriaghli, Adil Hlimi, Momar Diao, Youssef Seddik, Khalid Aourmi, Réda Kassiri Houdaifa, Ibtissam Zerrouk • Révision : M. Labdaouat • Directeur technique & maquettiste : Abdelillah Chamseddine • Mise en page : Zakaria Beladal • Assistantes de direction : Amina Khchai • Département commercial : Samira Lakbiri, Salma Benmakhlouf, Rania Benchaib • Administratif : Fatiha Aït Allah, Nahla Sahlal • Édition : JMA CONSEIL • Impression : Maroc Soir • Distribution : Sapress • Tirage entre 15.000 et 18.000 exemplaires • Dépôt légal : 157/98 • ISSN : 1114-047 • Dossier de presse : 24/98 • N° Commission paritaire : H.F/02-05

V OYONS VOIR

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BA.4 et BA.5 Ces «variants préoccupants»

Par D. William

C ela a pris du temps, mais elles ont fini par le faire. Les autorités marocaines ont enfin mis fin à l’obligation et du pass vacci- nal et du test PCR pour accé- der au territoire national. Jusqu’à mardi, le Maroc figurait encore parmi les rares pays à imposer cette double contrainte. Cette décision était très attendue par les opérateurs touristiques qui considéraient particulièrement le maintien du test PCR comme une sérieuse entrave à la reprise du secteur. Surtout que la pandémie liée au Covid-19 tend petit à petit à s’éteindre. Ou, du moins, ne cause plus autant de dégâts sanitaires, à la faveur notamment de l’immunité acquise par les populations grâce à la vaccination et d’une beaucoup moindre dangerosité du variant Omicron en circulation. Au Maroc, la situation épidémiologique s’est considérablement améliorée, justi-

fiant ainsi l’assouplissement des condi- tions d’accès au territoire. Certes, on constate ces derniers temps une hausse des cas de contamination, mais l’épidémie reste largement sous contrôle, avec un taux de positivité autour de 1% et un taux d’occupation des lits Covid-19 de 0,4%. Le tout, dans un environnement carac- térisé par une ignorance totale de toutes les mesures barrières (port du masque, distanciation physique…) depuis plusieurs mois maintenant. Ce qui n’a pas pourtant contribué à dégrader les indicateurs sani- taires dans le pays. Faut-il pour autant baisser la garde ? Non évidemment. Particulièrement si l’on voit ce qui se passe dans certains pays. En Afrique du Sud, où moins de 45% de la population adulte est entièrement vac- cinée et où le coronavirus a fait plus de 100.300 décès, les contaminations ont littéralement explosé à cause de deux

nouveaux sous-variants d’Omicron. «Les scientifiques sud-africains qui ont identi- fié Omicron à la fin de l’année dernière, ont maintenant signalé deux autres sous- variants d’Omicron, BA.4 et BA.5, comme étant à l’origine d’un pic de cas en Afrique du Sud», selon le DG de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus. Les variants BA.4 et BA.5, dont la virulence reste à déterminer, ont déjà été identifiés en France. Ils pourraient causer une augmentation significative du nombre de cas en Europe et devenir dominants dans les mois à venir, à en croire le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC). Après avoir été des «variants à suivre» , l’ECDC les considère désormais comme «variants préoccupants» , au même titre qu’Omicron. En cela, alors que l’opération Marhaba 2022 pointe son nez, l’heure est plus que jamais à la vigilance. ◆

Les variants BA.4 et BA.5, pourraient causer une augmentation significative du nombre de cas en Europe.

oui , je souhaite m’abonner à cette offre spéciale pour 1 an BULLETIN D’ABONNEMENT Mon abonnement comprend : ❑ 48 numéros Finances News hebdo & 2 numéros du Hors-série. Voici mes coordonnées : ❑ M ❑ Mme ❑ Mlle Nom/Prénom : ................................................................................... Adresse : ............................................................................................ Ville : ............................. Code Postal : ............................................ Tél : ........................................ Fax : ................................................. E-mail : ............................................................................................. Mon règlement ci-joint par : ❑ Chèque bancaire ou virement bancaire à l’ordre de JMA Conseil : Banque Populaire, Agence Abdelmoumen, Compte N° 21211 580 5678 0006-Casablanca - (Maroc)

Ç A SE PASSE AU MAROC

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L es mesures sanitaires pour les différents points d'entrée au Maroc nécessitent désormais la présentation d'un passeport vaccinal valide contre le SARS-Cov-2 ou du résultat d'un test PCR négatif ne dépassant pas 72 heures. Cette décision a été prise dans le cadre de l’actualisation du protocole sanitaire national pour les voyages internationaux, et vu la stabilisation de la situation épidémiologique du Covid-19 au niveau national et international, souligne le ministère de la Santé. Le ministère rappelle qu'un passeport vaccinal valide signifie l’admi- nistration de trois doses ou, à défaut, deux doses dont le délai d’administration de la 2 ème ne dépassant pas les quatre mois, à l'exception du vaccin Johnson & Johnson, où une seule dose équivaut à 2 doses des autres vaccins. Les enfants de moins de 12 ans sont exemptés de toutes conditions d'accès. ■ Covid-19 : Les nouvelles conditions d’accès au territoire national

Les retenues des barrages à usage agricole accusent un déficit de 2 milliards de m 3 …

L’AMMC met en ligne une nouvelle rubrique «LBC-FT» L ’ Autorité maro- caine des mar- chés de capitaux

L es retenues des barrages à usage agri- cole affichent encore un déficit impor- tant cette année, estimé à 2 milliards de m 3 par rapport à l'année dernière, selon le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et forêts, Mohamed Sadiki. Outre la faiblesse des précipitations et leur retard, le profil pluviométrique a également été caractérisé par une mauvaise répartition temporelle et territoriale, explique Sadiki, qui répondait à des questions orales à la Chambre des représentants sur le bilan de la campagne agricole actuelle. Depuis le début de la campagne agricole et jusqu'à lundi, la pluviométrie a atteint seule- ment 200 mm, soit une baisse de 43% par rap- port à la moyenne des 30 dernières années. Sadiki a, en outre, fait savoir que 60% du cumul pluviométrique a eu lieu aux mois de mars et avril, notant que ces précipitations ont contribué au rétablissement du couvert végé- E nviron 800.000 agriculteurs sont ins- crits à la sécurité sociale, sur 1,6 million d'agriculteurs ciblés, selon Mohamed Sadiki. Qui précise que dans le cadre du chantier de la protection sociale des agriculteurs, le département de l'Agri- culture a été désigné comme organe de liaison chargé de définir et de mettre à jour les listes des agriculteurs, bénéficiaires et de fournir à la Caisse nationale de sécu- rité sociale (CNSS) toutes les données qui concernent ces listes. De nouvelles fonctions ont été attribuées au département de l'Agriculture et des services ont été créés aux niveaux central, régional et provincial afin de mettre en application,

(AMMC) a annoncé, mer- credi, avoir mis en ligne une nouvelle rubrique «Lutte contre le blanchi- ment des capitaux et le financement du terro- risme» (LBC-FT) sur son site Internet. Cette interface, destinée aux professionnels du

tal à un niveau normal dans certaines régions. S'agissant des cultures céréalières, le ministre a indiqué que la superficie semée s’est élevée à 3,6 millions d'hectares cette année. La pro- duction prévisionnelle des céréales principales (blé tendre, blé dur et orge) est estimée à 32 millions de quintaux (Mqx), en baisse de 69% par rapport à la campagne précédente qui a enregistré une production parmi les records. ■

marché des capitaux et au grand public, présente le cadre nor- matif et pratique en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, indique l'AMMC. Cet espace est structuré autour de plusieurs thématiques cou- vrant les textes légaux et réglementaires, guides et lignes direc- trices, normes internationales et liens utiles. Dans ce cadre, l'AMMC vient d’insérer un guideline pratique comportant des indicateurs de suspicion pouvant déclencher l’envoi par les intervenants du marché des capitaux d’une déclaration de soupçon (DS) à l’Autorité nationale du renseigne- ment financier (ANRF). ■

… Environ 800.000 agriculteurs inscrits à la sécurité sociale

de suivre et d'évaluer le programme de protection sociale au profit des agriculteurs, et d'établir un mécanisme de coordination avec toutes les parties. Ainsi, une convention de partenariat a été conclue avec la CNSS définissant les condi- tions et les modalités d'échange des don- nées pour l'inscription des agriculteurs. Le ministre a, à ce propos, rappelé l'appro- bation des décrets portant application de la loi-cadre sur la couverture médicale et du système de retraite, et la définition des catégories d'agriculteurs et la valeur de leur contribution, notant que neuf catégories ont été définies selon le revenu forfaitaire relatif au salaire minimum. ■

3.887.226 C’est le nombre d'opérations de paiement sans contact du mois d’avril 2022, pour un montant de 793.081.820 DH, effectuées par les cartes bancaires marocaines, auprès des commerçants dotés de TPE affiliés au CMI. Le ratio du paiement sans contact sur TPE est de 51,0% en nombre et 29,4% en montant.

Le chiffre de la semaine vous est proposé par

Ç A SE PASSE EN AFRIQUE

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Tunisie : La Banque centrale relève

L'Afrique du Sud s'apprête à connaître la pire année de coupures d'électricité

son taux directeur

Pétrole brut Le Gabon 9 ème plus grosse réserve et 7 ème producteur en Afrique

L’ Afrique du Sud s'apprête à connaître la pire année de coupures d'électri- cité en raison de la défaillance des centrales électriques, a révélé la compagnie publique d'électricité «Eskom». « Le pays se dirige vers une année record de délestage si le taux de pannes des centrales ne s'améliore pas, en particulier dans les centrales au charbon », a indiqué la compa- gnie dans un communiqué. Elle a expliqué avoir commencé à nou- veau le rationnement de l'électricité après que diverses unités de production ont été fermées pour réparation ou n'ont pas été remises en service comme prévu. ■

La croissance de l'économie séné- galaise «ralentie par des chocs exogènes» L’ économie sénégalaise, qui a connu une croissance très dynamique en début d'année, a vu son rythme « ralenti par des chocs exogènes », notamment le conflit en Ukraine et les sanctions contre le Mali, a déclaré, mardi à Dakar, Edward Gemayel, chef d'une délégation du Fonds monétaire international (FMI) en visite au Sénégal. L a Banque centrale de Tunisie (BCT) a annoncé avoir décidé de relever son taux directeur de 75 points de base, le portant à 7%. Dans un communiqué à l'issue de son Conseil, la BCT a expliqué que cette décision intervient après une évaluation des risques entourant la dynamique de l'inflation et l'équilibre du secteur extérieur au cours de la période à venir. Cette démarche se traduirait par un relève- ment des taux des facilités de dépôt et de prêt marginal à res- pectivement 6 et à 8%, explique la même source. « Par cette action, le Conseil vise à contrer les tensions inflationnistes qui se profilent à l’horizon de prévision, et à éviter une accéléra- tion de l’inflation et une accentuation du déséquilibre exté- rieur », a poursuivi le communiqué. Par ailleurs, il a été décidé de relever le taux minimum de rémunération de l’épargne de 100 points de base pour le porter à 6%. ■

A vec 2 milliards de barils bruts de pétrole, le Gabon occupe la neuvième place en Afrique devant le Tchad avec 1,5 milliard et très loin derrière la Libye qui trône avec une réserve de 48,4 milliards, indique un rapport du portail alle- mand «Statista», qui relève que les réserves prouvées de pétrole brut du continent s’élevaient en 2021 à 125,3 milliards de barils. Le Gabon enregistre ainsi une hausse de ses réserves de pétrole brut avec des découvertes de nou- veaux gisements. Selon «Statista», avec 2 milliards de barils dans sa réserve en 2021, contre 2.000 mil- lions de barils en 2018, le pays occupe la neuvième place loin der- rière notamment la Libye, le Nigeria, l'Angola, le Soudan, l'Égypte, le Congo-Brazzaville et l’Ouganda. ■

Le Mali se retire du G5

Sahel

« La flambée des cours mondiaux des produits pétroliers et des denrées alimentaires ainsi que le ralentissement des activités économiques chez les principaux partenaires commerciaux du Sénégal devraient ralentir la croissance de son PIB réel à environ 5%, soit un demi-point de pour- centage (de moins) qu'initialement prévu », a indiqué le responsable. ■

L e Mali a annoncé son retrait du G5 Sahel et de sa force militaire anti-ter- rorisme pour protester contre le refus qui lui est opposé d'assurer la présidence de cette organisation régionale formée avec la Mauritanie, le Tchad, le Burkina et le Niger. « Le gouvernement du Mali décide de se retirer de tous les organes et instances du G5 Sahel, y compris la Force conjointe » anti-jihadiste, indique-t-on dans un com- muniqué. Une conférence des Chefs d'Etat du G5 Sahel prévue en février 2022 à Bamako devait «consacrer le début de la présidence malienne du G5», mais « près d'un trimestre après le terme indiqué » cette réunion « ne s'est toujours pas tenue », souligne ce com- muniqué. ■

Ç A SE PASSE DANS LE MONDE

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Japon : Mini-repli du PIB au premier trimestre 2022

L e taux d'inflation au Royaume-Uni a poursuivi son envolée en avril pour se situer à 9%, un record en 40 ans, sous l'effet de la hausse des prix de l'énergie qui devrait aggraver la crise du coût de la vie. Dans son rapport mensuel, l'Office national des statis- tiques (ONS) relève que le taux d'avril est le plus élevé depuis que les statistiques sur l'inflation existent, à savoir 1989, mais que selon des estimations, ce taux «devrait avoir été plus élevé pour la dernière fois autour de 1982». « L'inflation a grimpé fortement en avril, tirée par une poussée brusque dans les prix de l'électricité et du gaz » à cause d'un relèvement du plafond tarifaire, a commenté Grant Fitzner, économiste en chef de l'ONS. « Nous ne pouvons protéger les gens totalement de ces défis mondiaux, mais apportons un soutien notable où nous le pouvons, et nous nous tenons prêts à faire plus », a-t-il rassuré. ■ Royaume-Uni : Le taux d'infla- tion bondit à 9%, record en 40 ans

L’ économie japonaise a recommencé à toussoter au premier trimestre, vic- time notamment de la flambée des cours de l'énergie et d'autres matières pre- mières qui a renchéri ses importations, et de la vague Omicron qui a suspendu la reprise de la consommation. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 0,2% sur un trimestre, selon des données préliminaires publiées mercredi L’ Inde a annoncé interdire les expor- tations de blé face à la baisse de sa production, due notamment à des vagues extrêmes de chaleur, une décision qui va «aggraver la crise» d'approvisionne- ment en céréales avec la guerre en Ukraine, d'une aggravation de la crise

par le gouvernement, après un rebond de 0,9% au dernier trimestre 2021, un chiffre révisé à la baisse (+1,1% précédemment). Les économistes anticipaient notamment un déclin plus marqué de la consommation des ménages à cause des restrictions sanitaires remises en place au Japon entre janvier et mars pour faire face à une vague record d'infections au coronavirus liée à Omicron. ■

L'Inde interdit les exportations de blé, le G7 s'alarme

s'alarme le G7. Deuxième producteur de blé au monde, l'Inde a décidé d'interdire les exportations de cette denrée, sauf autorisation spéciale du gouver- nement, afin d'assurer la « sécurité alimen- taire » de ses 1,4 milliard d'habitants. ■

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

L’Assemblée Générale Ordinaire d’AFRICA FIRST ASSIST a été tenue le 10 Mai 2022, sous la présidence de Monsieur Emmanuel BRULE, en sa qualité de Président de l’Assemblée Générale. Après avoir passé en revue l’activité de la société durant l’année 2021, l’Assemblée Générale, à titre ordinaire, a approuvé le rapport de gestion du Conseil d’Administration et les rapports des commissaires aux comptes et a donné quitus aux Administrateurs et aux commissaires aux comptes pour l’exécution de leur mandat au titre de l’exercice 2021. L’Assemblée Générale, à titre ordinaire, a approuvé les états de synthèse de l’exercice 2021, tels qu’ils ont été arrêtés par le Conseil d’Administration du 16 Février 2022 et publiés le 31 Mars 2022.

AFRICA FIRST ASSIST, Entreprise régie par la loi N°17-99 portant code des assurances.SA au capital de 50.000.000 Dh- RC Casablanca N°40.225- IF 1030998- CNSS : 1038662 – TVA 806364- Patente 35102004 Siège Social : Lot CIVIM, Route de l’aéroport QI. Sidi Maârouf- Casablanca

B OURSE & F INANCES

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Point Bourse Hebdo

Evolution de l'indice Masi depuis mai 2021

Les taux dictent la tendance sur le marché actions ◆ Le Masi enregistre un léger rebond, mais s’oriente oujours au gré des évolutions du marché obligataire. ◆ Les minières sont recherchées après la forte croissance de leurs revenus au T1. Par Y. Seddik

indices sectoriels ont clôturé sur une note négative, contre 4 en territoire positif. L’indice bâtiments et matériaux de construc- tion (-4,68%) a accusé le plus fort repli, suivi par celui du pétrole et gaz (-4,35%). A la hausse, l’indice sectoriel loisirs et hôtels (+2,07%) a enregistré la meilleure performance hebdomadaire, devant l'indice sociétés de placement immobilier (+1,20%). Le volume global s’est élevé à plus de 411,83 MDH. Sur le podium des valeurs les plus actives, figurent Managem avec un volume transactionnel de 58,82 MDH, Attijariwafa bank (46,17 MDH) et LafargeHolcim Maroc (42,72 MDH). Les meilleures performances ont été l’œuvre des minières, en tête SMI avec une hausse de 18,71%, puis CMT (+4,88%) et Jet Contractors (+4,58%). Taux courts : hausse sur le 2 ans, détente sur le 52 semaines Levée importante opérée par le Trésor lors de la dernière séance d’adjudication des BDT. Sur les 7,09 milliards de DH mobilisés

par les investisseurs, le Trésor a levé 4,09 Mds de DH. Les bons de maturité 52 semaines ont connu une certaine accalmie après les fortes tensions haussières observées la semaine dernière (+7,3 pbs). Ce mardi, les taux sur cette maturité ont baissé sym- boliquement de -0,1 pbs pour se situer à 1,76%, alors que le Trésor y a levé 2,9 Mds de DH. Sur le 2 ans par contre, les taux ont aug- menté de 4,8 pbs pour passer à 1,94%. Les hausses sur les lignes de 13 semaines varient entre 0,2 et +2,2 pbs. Tenant compte d’un besoin important du Trésor annoncé durant le mois en cours de 13,3 Mds de DH, soit le plus élevé depuis mars 2021, le reliquat à financer d’ici la fin du mois s’élève à près de 8 Mds de DH. La volatilité des taux devrait se poursuivre au deuxième trimestre. À l’origine, une poursuite de la hausse des exigences des investisseurs vis-à-vis du papier neuf du Trésor, conjuguée à un recours prononcé du Trésor au marché domestique. ◆

T oute hausse est bonne à prendre pour le marché actions en ce moment, même quand on peine à trouver son origine. La place casa- blancaise a légèrement progressé depuis le début de cette semaine pour effa- cer une petite partie de sa dernière baisse. Les investisseurs, échaudés par les récents remous sur le marché des taux, ont fait leurs emplettes sur des dossiers de convic- tion, à l’image des minières -valeurs contra- cycliques par excellence- qui ont fait état d’une forte croissance de leurs revenus (allant jusqu’à 122% pour Managem) au premier trimestre, au moment où la conjonc- ture internationale leur est favorable (voir page13), ou encore des dossiers comme Sonasid qui a drainé quelque 25 MDH. Mais, de façon générale, le climat à la Bourse de Casablanca reste assez anxio- gène, plombé par les craintes d’une infla- tion durable et d’une croissance écono- mique molle. Au terme de cette semaine, 18

Le climat à la Bourse de Casablanca reste assez anxiogène, plombé par les craintes d’une inflation durable.

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BOURSE & FINANCES

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Bourses africaines

◆ Représentant moins de 2% de la capitalisation boursière mondiale, les Bourses africaines doivent agréger leurs atouts pour être plus visibles et attirer les investisseurs. La nécessaire intégration

privées qu’auprès des inves- tisseurs nationaux et inter- nationaux, a-t-il précisé. Sur le plan régional, la Bourse de Casablanca œuvre pour

a souligné la nécessité de réussir une intégration des Bourses africaines, eu égard à ses différents avantages aussi bien auprès des inves- tisseurs que des émetteurs et des systèmes financiers globalement. Pour Edoh Kossi Amenounve, l’intégration offre aux inves- tisseurs un accès à un mar- ché plus étendu, accroît les possibilités de placement et offre une plus grande profon- deur. Quant aux émetteurs, ils peuvent sortir de «l’isole- ment» en bénéficiant d’une cotation sur un marché plus large et une plus grande visi- bilité. A ce titre, le président de l’ASEA a brièvement mon- tré, pour le première fois au public, la plateforme du pro- jet AELP (African Exchanges Linkage Project), qui permet- tra dans un premier temps aux investisseurs institution- nels africains d’ouvrir des positions depuis leur pays dans l’une des 7 Bourses afri- caines participantes au projet. Pour le moment, 4 Bourses, dont la BRVM, la Bourse de Casablanca, celle du Nigéria et celle du Caire ont cor- rectement été intégrées à la plateforme. L’on apprend en parallèle que 5 sociétés de Bourse marocaines ont déjà intégré le projet. Il s’agit d’At- tijari Intermédiation, BMCE Capital Bourse, CDG Capital Bourse, CFG Marchés et Upline Securities. Au total, ce sont 30 brokers du continent qui ont confirmé leur partici- pation à ce projet pilote. ◆

impacter positivement les flux d'investissements vers l'Afrique subsa- harienne dans le cadre de la vision de coopéra- tion Sud-Sud du Maroc, et à travers notamment

L'Africa Capital Markets Forum a eu lieu les 12 et 13 mai à Casablanca.

le transfert et le partage du savoir-faire technologique avec les Bourses africaines. Il a aussi mis en lumière les différents projets menés pour contribuer à une meilleure intégration des marchés financiers africains et posi- tionner, de ce fait, l'Afrique en tant que destination majeure pour les flux d'inversement financiers mondiaux. La nécessaire intégration Pour sa part, Edoh Kossi Amenounve, président de l'Africa Securities Exchanges Association (ASEA), a rappelé la triste réalité du continent : la capitalisation totale des Bourses africaines s'élève à un peu plus de 1.580 mil- liards de dollars américains à fin 2021, soit 1,68% de la capitalisation boursière mon- diale. Le poids des Bourses africaines reste faible dans le financement des économies, avec un ratio de la capitalisa- tion boursière sur le produit intérieur brut (PIB) qui repré- sente 60% en Afrique contre 72% en Europe et 180% aux Etats-Unis. Le président de l’ASEA

économique que nous tra- versons actuellement est une situation idoine gagnant- gagnant entre le besoin des pouvoirs publics de soutenir l'économie réelle et la néces- sité d'apporter des méca- nismes de soutien appro- priés pour le développement pérenne des marchés de capitaux» , a-t-il soutenu. Au Maroc, le nouveau modèle de développement comme catalyseur Mokdad a rappelé que le nouveau modèle de dévelop- pement a placé la Bourse de Casablanca au cœur de son architecture financière per- mettant de soutenir la relance économique et la crois- sance inclusive, avec des objectifs ambitieux. Ainsi, la place casablancaise œuvre de concert avec tout son environnement dans le but d'accroître davantage son attractivité, tant auprès des entreprises publiques que

Par A. Hlimi

G rand-messe des représentants des marchés bour- siers africains à Casablanca la semaine dernière, à l’oc- casion de l'Africa Capital Markets Forum. Une réu- nion continentale où l’on a beaucoup discuté intégration régionale et financement des PME à travers les marchés financiers, ainsi que du rôle de facilitateur demandé aux régulateurs de la région. En ouverture de l’évènement, Kamal Mokdad, président du Conseil d'administration de la Bourse de Casablanca, a bien rappelé les enjeux : «Les Bourses doivent jouer un rôle majeur dans le financement de la relance économique et se positionner comme loco- motive de développement de nos différentes économies… La conjoncture de relance

Les marchés africains ont besoin de se regrouper pour gagner en visibilité.

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Comité des établissements de crédit

De nouveaux textes réglementaires en vigueur

◆ Le Comité a formulé un avis favorable sur 2 circulaires et pris connaissance de 5 directives réglementaires dans différents domaines.

relative à la prise en compte de l’aspect genre par les établisse- ments de crédit, d’une directive relative aux conditions et modalités de la clôture des comptes à vue et d’une directive fixant les modalités d’information des demandeurs de crédit. En matière de digitalisation des services financiers, il s’agit d’une directive fixant les règles minimales en matière d’externalisation vers le cloud par les établissements de crédit, ajoute la même source. Le comité a émis un avis favo- rable sur deux circulaires relatives au paiement mobile. Il s’agit d’une circulaire modifiant et complé-

tant la circulaire du wali de Bank Al-Maghrib n°6/W/2016 relative aux établissements de paiement et d’une circulaire modifiant et com- plétant la circulaire du wali de Bank Al-Maghrib n°7/W/2016 relative aux modalités d’exercice des services de paiement. Le Comité des établissements de crédit a pris également connais- sance de 9 projets de circulaire spécifiques aux activités du finan- cement collaboratif de catégorie prêt et don, en application de la loi n°15-18 relative au finance- ment collaboratif et entrant dans le périmètre de supervision de Bank Al-Maghrib. ◆

circulaires et pris connaissance de 5 directives réglementaires dans les domaines de la gouvernance, la protection de la clientèle, la digita- lisation des services financiers et le paiement mobile, fait savoir Bank Al-Maghrib (BAM). Dans le domaine de gouvernance et protection de la clientèle, il s’agit d’une directive relative à la préven- tion et la gestion par les établis- sements de crédit des risques de corruption, d’une recommandation

L e Comité des établisse- ments de crédit, dans sa composition élargie, insti- tué en vertu des disposi- tions de l'article 25 de la loi n°103-12 relative aux établisse- ments de crédit et organismes assi- milés, a tenu lundi dernier à Rabat sa réunion annuelle. Lors de cette réunion, le Comité a formulé un avis favorable sur 2 Par Y. Seddik

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Marché obligataire

◆ Le comportement du marché des taux trahit des craintes, voire une panique des opérateurs, exacerbées par l'inflation. ◆ Pourtant, les finances publiques ne montrent pas de signes forts de dérapage, si ce n'est un budget de compensation en hausse et pour lequel l'Etat a déjà trouvé des pistes pour le financer. Alors, pourquoi ces craintes et comment les apaiser ? Comment contrer la hausse des taux ?

des ponts ukrainiens, ce qui a entretenu les tensions inflationnistes mondiales et poussé l'indice des prix à la consomma- tion à plus de 5% au Maroc. Ceci rend les rendements réels négatifs et pousse les investisseurs à revoir à la hausse leurs exigences lorsqu'ils prêtent à l'Etat. Pour Ahmed Zhani, qui a dressé ce mardi 17 mai un tableau complet des perspec- tives macroéconomiques du Royaume à l'occasion d'une rencontre organisée par l'APSB et la Bourse de Casablanca,

la durabilité des tensions inflation- nistes est en tête des facteurs qui alimentent les anticipations haus- sières des opérateurs. Un autre élément est relatif à l'importance des charges du Trésor, qui devra faire face à d'importantes tombées cette année. Un autre facteur, bien que moins probable, ou du moins

La durabilité des ten- sions inflationnistes est en tête des fac- teurs qui alimentent les anticipations haus- sières des opérateurs.

malgré les besoins importants de l'Etat en 2020 et 2021 pour financer la relance. En 2022, une nouvelle correction s'ob- serve sur les taux et une partie des acteurs du marché estime qu'elle sera plus sévère et pourrait potentiellement générer des prises de bénéfices impor- tantes sur le marché obligataire. Pourquoi est-ce différent ? La réponse tient en un mot : l'inflation.

ne faisant pas consensus, est une poten- tielle révision à la hausse du taux direc- teur. Ces craintes, comme le décrit Ahmed Zhani, sont très palpables sur le marché secondaire des obligations du Trésor, qui connaît une hausse plus rapide des taux et des mouvements vendeurs agressifs sur les parties moyennes et longues de la courbe. Comment calmer les esprits ? Les marchés fonctionnent aux signaux. Et pour le chef économiste de CDG Capital, le Trésor doit en donner trois pour calmer les esprits : le premier est la concrétisation des financements exté- rieurs. L'Etat a annoncé un montant de 40 Mds de dirhams à financer en dette extérieure cette année. Il devra le faire en partie sur les marchés financiers. Or, avec le resserrement des conditions monétaires aux Etats-Unis et en zone Euro, une sortie coûterait beaucoup plus cher au Maroc qu'en 2020 par exemple. Mais réaliser des sorties à l'international va mécaniquement réduire la demande

L es taux sans risque sont le cœur du réacteur sur tout marché financier. C'est ce qui canalise les flux financiers et permet de dessiner de belles tendances, sur les différentes classes d'actif. Au Maroc, les taux des bons du Trésor se sont inscrits dans une tendance durable- ment baissière depuis quelques années, poussant les investisseurs institutionnels et les banques à se positionner sur le marché obligataire qui évolue inverse- ment à la tendance des taux, et réaliser des gains substantiels. De temps en temps, comme sur tout marché, des corrections haussières des taux (et donc des baisses sur le marché obligataire) se dessinent à cause de tensions ou craintes passagères. Mais ces mouve- ments de contre-tendance se dissipent rapidement, permettant à la tendance de reprendre. En pleine pandémie, la politique ultra-accommodante de Bank Al-Maghrib pour maintenir à flot l'écono- mie a empêché une remontée des taux, Par A. Hlimi

Si l'essentiel de l'inflation que nous subissons aujourd'hui est impor- tée, le risque de voir une inflation de type moné- taire est bien réel.

Les fondamentaux du marché des taux

La demande de financement émanant de l'Etat a sensiblement augmenté en janvier. Le Trésor a levé plus de 24 Mds de dirhams en un mois, soit le double du besoin annoncé ce mois-ci. Et pour se financer, il a dû taper dans le carnet d'ordre et emprunter plus cher. Mais, depuis janvier, le marché s'est calmé et les importantes rentrées fiscales du mois de mars, grâce à un acompte d'IS en forte hausse, lui ont permis de se détendre. Entre temps, de l'eau a coulé sous les ponts et les chars russes se sont durablement installés de l'autre côté

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Bourse de Casablanca

sur le marché national et donc apaiser les taux. Quant au coût élevé d'une éventuelle sortie, cette notion est à relativiser selon Zhani, car si l'Etat ne le fait pas, c'est la dette inté- rieure qui deviendra plus chère. Un autre élément capable de contenir la hausse des taux est la réalisation des financements innovants prévus dans le cadre du PLF2022 et le recours à de nouveaux instruments finan- ciers pour se financer. Cette inflation monétaire qui nous guette Si l'essentiel de l'inflation que nous subissons aujourd'hui est importée, le risque de voir une inflation de type monétaire est bien réel. Pour l'expert, le cash en circulation est de plus en plus important dans l'éco- nomie et la baisse des ren- dements sans risque pousse les épargnants à transformer une partie de leur épargne en dépôts à vue. Ceci se traduit par une hausse de la circula- tion monétaire plus rapide que la croissance. «En pourcentage du PIB, la masse monétaire est passée de 119% en 2019 à 136% en 2020, avant de reculer à 131% en 2021. Un niveau qui devrait rester stable en 2022. Cette croissance de la masse monétaire pourrait alimen- ter une inflation monétaire à moyen et long terme» , avertit Zhani. Au moment de la rédaction de cet article, le ministère des Finances n'avait pas encore communiqué les résultats de l'adjudication du 17 mai. La précédente séance avait connu une forte hausse des taux sur toutes les maturités et les investisseurs scrutent le comportement de ce marché à court terme, alors que la cota- tion électronique des bons du Trésor sur la plateforme E-Bond montre que les salles de mar- chés intermédiaires en bons du Trésor continuent d'anticiper une poursuite de la correction haussière des taux. ◆

◆ Avec une hausse de 30% depuis le début de l'année (-4,8% pour le MASI), le secteur minier est le plus performant de la Bourse de Casablanca. ◆ Les valeurs leaders du secteur gardent du potentiel dans le contexte géopolitique actuel. Les minières, gisement de performance L e cycle de confé- rences organisé par l'APSB et la Bourse de Casablanca est de retour pour une Par A. Hlimi

troisième édition, qui entérine incontestablement cette série de conférences comme un incon- tournable du calendrier finan- cier de la place casablancaise. Il s'agit de débats et d'ana- lyses sur les sujets du moment autour du marché des capitaux. La première conférence a eu lieu ce 17 mai et traitait de 2 sujets : une analyse des pers- pectives macroéconomiques et une analyse du secteur minier objet de notre article. Les mines ont la cote Hasard du calendrier, cette conférence se tient tout juste quelques jours après les trimes- triels de Managem et sa filiale SMI. L'occasion pour Yousra Maarouf, analyste Senior chez Sogécapital Bourse, de présen- ter ses convictions sur le sec- teur, notamment sur Managem et CMT. L'analyste rappelle que le contexte géopolitique est favo- rable au secteur et aux cours des matières premières sur les marchés internationaux. L'effet de change positif, lié à la forte progression du Dollar, renforce cette hausse en mon- naie locale. D'autres facteurs liés à la demande industrielle dopent durablement les cours des métaux de base et ont été présentés par l'analyste. Sur un plan plus fondamental,

Managem profite de plusieurs catalyseurs, dont la mise en production de la mine de Tri-K qui a produit ses premiers lin- gots d'or en juin 2021, la réali- sation des première ventes de cuivre et de cobalt issus du pro- jet Pumpi en RDC, le dévelop- pement annoncé récemment du projet Tizert au Maroc - dont les ressources le classent au rang d'actif minier de taille impor- tante -, ou encore l'extension des capacités d'or au Soudan. Il y a aussi, enfin, l'amélioration de la production d'argent de 28% sous l'effet conjugué de l'amélioration de la production provenant du souterrain et de l'entrée en production de la car- rière. Interrogée sur son esti- mation de la durée de vie res- tante de la mine SMI, l'analyste la situe à une dizaine d'années. On notera également une baisse significative de l'endettement de 21% à fin 2021 qui, combiné à la stratégie d'optimisation des cash costs, permet au groupe d'être dans une bonne dyna- mique opérationnelle. L'analyste valorise Managem

à 2.700 DH et recommande l'achat avec un potentiel de 23,5% par rapport à son cours du 13 mai 2022. CMT : Valeur à rendement Présente sur le zinc et le plomb, CMT profite d'une demande mondiale soutenue sur ces matières premières et, dans le cas du plomb, un déséqui- libre entre l'offre et la demande induit par les chaînes logis- tiques. Selon Yousra Maarouf, CMT a une bonne maîtrise de la chaîne opérationnelle allant de la production fond jusqu'à la production des concentrés des différents minerais, permettant des coûts d'extraction et de production optimisés. Un bud- get de 53 MDH a été consacré en 2021 pour l'augmentation des capacités de production du groupe, soit 11,3% de plus que l'année précédente. Valeur de rendement par excel- lence, CMT est valorisée par Sogécapital Bourse à 2.135 DH, soit un potentiel de 6,7%. Il est conseillé d'accumuler le titre dans les portefeuilles. ◆

Pour le plomb, CTM profite d'un déséquilibre entre l'offre et la demande induit par les chaînes logis- tiques.

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